ACE KANG ► Kim Taehyung

Ace Kang

feat kim taehyung

carte d'identité

Je suis né(e) le 13 septembre 1996 à glasgow. J'ai actuellement 22 ans et je suis de nationalité écossaise (d'origine coréenne). Je suis attiré(e) par lles regards qui pétillent, le grand frisson, l'âme en elle même et actuellement je suis célibataire. Je suis étudiant en criminologie et pour entrer à Harvard j'ai eu une bourse. Niveau social je suis sympa ? (donc pas riche) avec 3784 followers sur twitter mais tranquille je gère je travaille à mi-temps comme vendeur dans une boulangerie.

✧ maison ou pas pour l'instant

ace, en arrivant à harvard, il n'a pas ressentit l'envie d'intégrer quoi que ce soit mais plutôt de s'intégrer lui. les stéréotypes il les as subit toute sa vie, il n'allait pas volontairement s'en coller des nouveaux. alors il est resté en retrait, s'est contenté de vivre à part comme il l'a toujours fait. puis la réforme débarque et devant les brochures et les nouveautés, il y songe fortement. pourquoi ne pas essayer ? pourquoi ne pas intégrer quelque chose avant que tout soit dévasté ? c'est sûrement l'adams house qui l'intéresse le plus. si l'ouverture d'esprit est présente, il ne devrait pas être rejeté si un jour on venait à l'associer à l'histoire qui a fait la une de l'écosse pendant trop longtemps. et si en plus on lui permet de rêver, alors il a tout gagné. et peut être que pour la première fois, ace il a envie de s'ouvrir un peu plus au monde ou du moins à une communauté.

✧ l'admission à harvard

harvard c’est le prestige. l’excellence. une façon de réussir dans la vie en intégrant l’université qui fait rêver. ace, il a mit du temps avant de penser à l’université. il a même pensé que jamais il ne ferait d’études. pendant longtemps d’ailleurs, il ne savait pas ce que c’était. et pourtant, quand il atteint la liberté, il démontre des capacités extraordinaires, une intelligence hors norme. c’est les soignants qui font germer l’idée dans sa tête, c’est lui qui se pose le challenge. harvard, ça veut aussi dire quitter l’écosse, démarrer une nouvelle vie, avoir un semblant de quiétude. il passe les sats haut la main, démontre que ses connaissances sont infinies. l’essai, il le recommence une centaine de fois. il ne sait pas se livrer. il écrit la surface, jamais la profondeur. et finalement, après une énième nuit sans sommeil, il se penche sur le papier. écrit à n’en plus finir. jusqu’à ne plus sentir la douleur dans son poignet.

extrait de l’essai d’ace kang

les murmures sont les pires. ceux des inconnus dans les rues et surtout ceux de ce qu’on connait. les jugements incessants que l’on tente de cacher sous des sourires plus faux les uns que les autres. j’ai passé la première partie de ma vie à être caché, la deuxième à tenter de l’être. disparaître de la surface pour ne plus entendre les voix autour. les lueurs de dégoût qui s’allume quand le rapprochement est fait entre moi et mon histoire. l’être humain a du mal à comprendre ce que fautif veut dire. l’être humain a du mal à comprendre que je ne le suis pas. et parfois, quand les jugements s’arrête, je suis le premier à créer mon procès. peut-être qu’on me déteste ou alors je me déteste moi même. à la fin, il ne reste qu’une vérité qui s’impose à la face du monde. je suis le fruit d’un viol, une aberration.

c’est sûrement le discours poignant, le témoignage d’une vie trop dure qui lui a permit en fin de compte d’accéder à l’entretien. le récit passionne, les questions fusent et il démontre encore une fois son envie, ses rêves, les espoirs qu’on lui a enlevé avant même qu’il ne vienne au monde. ace est un battant, il l’a toujours été. et quand il reçoit sa lettre d’admission, il prouve qu’il vaut quelque chose au moins pour quelqu’un.

✧ le caractère de con

ace il est beau, il fait fondre les coeurs. il a ce sourire qui envoute, le sourire enjôleur. le rire qui résonne comme une mélodie, la douceur dans les traits. ace il est aimé de beaucoup mais a du mal à donner en retour. il compte les proches, les vrais, sur les doigts de la main. parce qu’au final, ace, c’est un mystère qui intrigue. on sait pas grand chose sur lui et il n’en dit pas grand chose non plus. il a pas envie, garde son jardin secret. il tait les parts d’ombres, honteux de ce qu’il est, de ce qu’il a pu subir. il a bien grandit le gentil ace dans cette foutue thérapie. il a apprit à garder le contrôle la plupart du temps, à refouler chaque partie sombre qui résonne. il impressionne aussi, il parle bien, emploi des jolies mots, sait charmer. mais ace, il est aussi étrange, intriguant. quelque chose dans son regard qui attire et effraie en même temps. il combat les démons mais ils restent présent. et puisque ace a parfois du mal à dissocier le réel du fictif de part les traumatismes de son enfance, il est difficile de le cerner. en plein milieu d’une conversation il peut prendre la fuite, partir au loin, hurler que tout est faux et paniquer pour un rien. il est hanté par les ombres, par les blessures infligées mentalement. il est populaire ace mais semble parfois inaccessible. il se passionne de tout mais surtout de danse. il a trouvé le moyen d’exprimer, d’extérioriser tout ce qui le consume la plupart du temps. il donne son âme à la musique, se perd dans les sons. et à côté de ça, il bosse d’arrache pied pour obtenir son diplôme en criminologie. il veut comprendre les dingues, les psychopathes. il veut savoir pourquoi est-ce que l’Homme vire comme ça. il veut les cerner, les étudier, les attraper puis les faire payer. et peut être qu’ace, il refoule une colère immense. une colère qu’il ne sait pas contrôler. paralysie du sommeil, dissociation de la réalité, ace il est souvent sur une autre planète. c’est quand il croit que tout vas mieux que le pire débarque. il revit ses souffrances à chaque instant, mélodie qui résonne dans sa tête comme un bruit de fond. il inspire et impressionne par moment. terrifie parfois. se complait dans l’image qu’il renvoi à défaut de s’aimer lui même. le pire ennemi d’ace, c’est lui-même.

✧ derrière l'écran

Bonjour tout le monde ! Sur internet on m'appelle persona et j'ai dix-huit ans. Je suis française et j'ai connu le forum grâce à ailahoz. Je suis déjà présent sur le forum sous les traits de roxane (pforzheimer), nina (student), salem (idontwannabeyouanymore). J'utilise kim taeyhung comme avatar, d'ailleurs les images ont été faites par kelly. Je fais environ aléatoire mots par RP et mon personnage est un personnage inventé.

Je souhaite ▲ (retire la balise le symbole et sa couleur qui ne correspond pas)
 je veux être parrainé
Je recense mon avatar ▲
si personnage inventé:

Code:: [size=10][url=http://www.i-love-harvard.com/u3670]☆[/url] ☆ <span class="pris">KIM TAEHYUNG</span> ◊ “ Ace Kang ”[/size]

un jour, une histoire

teenage girl missing

Disparition d'une étudiante coréenne dans les rues de glasgow 

c'est un mouvement de panique générale qui s'est déclenché dans les rues calmes de glasgow après les nouvelles survenues tôt ce matin. jang-mi kang, nouvellement arrivée en écosse au côté de sa famille a disparu sans laisser de traces hier en fin de journée. selon nos informations, elle aurait été vu discutant avec un homme peu de temps avant de ne plus donner aucune nouvelle. les enquêteurs privilégient la piste de la fugue mais pour le moment, aucune trace de l'adolescente. une question est sur toutes les lèvres ; sommes nous en sécurité ?

first night

sombre, froid, dur. premières réactions chez l’adolescente qui peine à ouvrir les yeux. elle se souvient de la rue empruntée pour rentrer chez elle, des sourires échangés avec une camarade de classe en sortant du bus et puis de cet homme sortit de nul part, prétextant avoir besoin d’aide à deux pas de là. la méfiance, c’était pas quelque chose d’habituel pour la coréenne fraîchement débarquée en europe. et pour se fier à ce que sa mère lui avait toujours apprit « donne et on te le rendra ». être aimable, polie, respectueuse. tout le temps. si l’homme a besoin d’aide, elle aide. puis la suite est vague. une douleur au crâne qui lui martèle encore la boîte crânienne et l’odeur d’humidité qui vient désormais emplir ses narines. difficilement, elle se redresse, passe ses doigts sur sa tempe pour venir y toucher un liquide poisseux. du sang. effrayé, elle se relève tentant de résister aux vertiges venant l’envahir. pas de lumière, rien d’autre que le noir profond de la nuit qui l’entoure, étoiles visible de par le velux au dessus de sa tête. à tâtons, elle avance, cherchant des repères. un toilette, un évier, quelque chose qui ressemble à un placard et un lit. doucement, elle s’y assoit tentant de se remémorer quelque chose. rien. strictement rien. alors elle hurle la gosse de seize ans. elle hurle à pleins poumons. des insultes, des suppliques. elle hurle qu’on vienne l’aider. elle supplie qu’on l’entende. elle espère que quelqu’un vienne. mais personne ne vient. jamais.

first month

un mois plus tard, elle se surprend à penser qu’elle aurait préféré que personne ne vienne jamais. mais lui, il est là. comme une horloge, à vingt-deux heures pétantes il passe la porte blindée qui la retient prisonnière. les règles sont simples. être assise sur le lit, à l’opposé de la porte, garder le silence le faible temps de l’ouverture pour ne pas sombrer sous les coups. demander comment s’est passé sa journée, le remercier pour les victuailles qu’il pose sur la table miteuse trônant au milieu de la pièce, enlever ses vêtements et attendre que l’enfer se répète jour après jour. son corps est usée, abimée, couverts de bleu qu’il lui offre dans des ébats bien trop fort pour la gosse qui perd toutes ses premières fois avec son ravisseur. ne jamais se plaindre, lui être reconnaissante, tout le temps. c’est la clé de sa survie. mais veut-on réellement survivre dans ce genre de condition ? l’être humain est étrange. vouloir mourir mais ne jamais avoir le courage de passer à l’action. et elle attends, dans l’espoir qu’un jour cette porte s’ouvre sur des gens en uniformes. des gens venus la sauver de son enfer. des gens se souciant d’elle. mais quand les semaines passent, l’espoir s’envole. elle est seule dans cet enfer et personne ne viendra la sauver. jamais.

first year

un an. elle le sait parce qu’elle a ce calendrier trônant au dessus des toilettes. calendrier qui lui sert à garder une notion du temps, aussi infime soit-il. puis elle a aussi cette montre à son poignet. cadeau du ravisseur pour qu’à vingt deux heures pétantes elle soit bien assise sur ce lit, silencieuse, sage. elle a les cheveux ternes, les yeux vitreux. signes évident d’une malnutrition constante. il emmène pas grand chose, juste de quoi la faire survivre. et au final, elle vit à travers l’écran de télévision offert dans un élan de gentillesse. boîte magique qui lui donne des souvenirs. à quoi ressemble le soleil, les rues, le monde. et parfois, en fermant les yeux très fort, elle s’imagine la sensation du vent volant dans ses cheveux. imagination qui se ternit petit à petit. elle n’a plus le goût de rien, une nausée constante. le temps semble si long, interminable, qu’elle ne remarque pas les signes avant qu’il soit impossible de passer à côté. elle porte en elle le fruit des atrocités subies. un être à l’intérieur d’elle qui grandit de jour en jour jusqu’à ce qu’il soit difficile pour elle de quitter ce lit qui a vu naître bien trop d’erreur. c’est sur le tapis de la pièce qu’elle le mettra au monde des mois plus tard. seule, abandonnée, un gosse qui hurle à plein poumon pour inspirer ses premières bouffées d’air. air contaminé par les pleurs incessants d’une gosse trop jeune pour gérer ça. et pourtant, quand elle pose les yeux sur lui, sur le petit garçon débordant d’innocence, elle sait. elle sait qu’il sera toute sa vie et que le protéger est la seule chose qui importe.

fifth year

ace qu’il s’appelle donc. ace parce qu’il est son as de coeur. l’espoir qui renaît doucement. elle respire pour ses rires, pour le sourire qui se veut enjôleur, pour les yeux qui pétillent. elle revit à travers lui. cette fois, c’est elle qui pose des règles. il n’a pas le droit de le regarder, pas le droit de lui parler. et le placard devient le refuge du gamin à chaque fois que le monstre passe la porte. rester tapis dans l’ombre, s’endormir pour ne pas entendre les pleurs du mère qui meurt à petit feu. les jours passent, les semaines, les années. il grandit ace mais reste un petit garçon. et maman supplie pour des vitamines, du soleil, tout ce dont un gamin à besoin pour grandir. elle supplie encore et encore mais n’obtient jamais gain de cause. alors elle invente un tissu de mensonge pour le gosse curieux. dehors n’existe pas. rien n’existe à part cette pièce. l’extérieur est vide et froid. les contes de la télé ne sont qu’un reflet de l’imagination. des choses n’ayant jamais existé. c’est simplement de la magie, quelque chose de merveilleux à contempler. et c’est ace qui est ébahit devant les images qui défilent, qui se plaît à s’inventer des amis imaginaires, des objets. il a un chat qu’il prénomme soleil, qui le rassure le soir quand il fait noir et que le méchant homme pousse la porte pour donner l’horreur.

tenth year

ace il a huit ans et jang-mi, elle est fatiguée. éreintée. elle survit pour lui, pour le sourire espiègle mais meurt à petit feu. jusqu’à cette nuit. ace il a grandit, il est curieux. et il sort de son placard pour voir l’homme. pour découvrir qui il est. la panique qui s’installe quand la mère fatiguée pousse des hurlements, supplie de ne pas le toucher, crie à en perdre la raison. ace se recroqueville, l’homme perds la raison, les coups pleuvent, la porte se referme et c’est plusieurs jours qu’ils passent sans rien. ni aliment, ni lumière, ni signe de vie. et il s’excuse ace, s’excuse de tout son être à cette mère adorée qui ne fait rien d’autre que le prendre dans ses bras en lui murmurant des mots doux. le déclenchant de cette prise de conscience. elle reprend ses mensonges, les teintes de vérité, dévoile que l’extérieur est là, qu’une famille les attends. elle met au point des plans d’évasion, cherche une solution. et des semaines plus tard, quand l’homme passe la porte, mère fragile est bien assise sur le lit mais lui, lui n’est pas dans le placard. il le sait, il n’a qu’une fraction de seconde, une seule chance. c’est maintenant ou s’est terminé. et il attaque par surprise, plante ses dents dans le mollet du monstre. effet de surprise qui fonctionne et ace qui se faufile à l’extérieur, goûte pour la première fois au vent. il a peur, les yeux qui ne s’habituent pas aux choses autour de lui. mais il court, dérape, heurte ses genoux sur un sol bien trop dur. il court et hurle ce que sa mère lui a dit d’hurler. il hurle encore et encore, l’homme qui court derrière plus qu’à une seconde de le rattraper. il traverse, entends les crissements de pneus, voit les lumières aveuglantes qui illuminent ses yeux. coup de frein qui arrête la voiture de justesse, homme qui en sort pour vérifier le gosse, silhouette qui part dans l’autre sens disparaissant dans les ombres.

comment tu t’appelles ? c’est la huitième fois qu’elle demande et ace, il garde ses mains sur sa tête, la secoue encore et encore, enfermé dans une litanie silencieuse. où est ta maman ? et il redresse la tête soudainement. maman. il pense à elle. il doit la sauver. là était tout le plan. il gagnait l’extérieur et il permettait de la retrouver. ━ ace. jang-mi kang est ma mère elle lui a dit de dire ça. elle lui a dit ça. et la policière laisse un rire nerveux sortir, se relève soudainement, reprend son sérieux. vous l’avez trouvé où déjà ? réponse donné, ace qu’on fait monter à l’arrière d’une voiture de patrouille et le véhicule qui s’élance à vive allures, les sirènes qui hurlent jusqu’à bon port. tu es arrivé par où ? tu étais où ? elle pose trop de question, ace secoue la tête, panique, regarde partout mais ne reconnait rien. il sait pas, il a jamais posé le pied dehors avant ça. il sait pas, il a peur surtout. et il panique, pleure, réclame cette mère dont il a tant besoin. ━ y avait des lumières bleu, beaucoup de lumière bleu elle fronce les sourcils l’agent, réfléchit rapidement. hemsworth, dépêchez vous d’aller chez hemsworth. elle hurle les ordres, la voiture repart de plus belle pour quelques mètres. et il les voit les lumières bleu, partout autour de lui, sur la maison, dans les buissons. c’est noël qu’on lui apprendra plus tard. on décore tout le temps pour les fêtes. et il se retrouve seul, à marteler la vitre pour qu’on le laisse sortir. ━ MAMAN-MAMAN les cris qui s’éternisent, des silhouettes qui apparaissent et celle de sa mère. la porte qui s’ouvre et il s’élance, atterri dans les bras qu’il a toujours connu. c’est fini, qu’elle dit. ils sont libres. pour toujours.

BROKEN SOUL

bonjour ace
━ mh
tu sais pourquoi tu es ici ?
━ mh
tu sais ace, tout le monde ici veut t’aider.

et il a entendu cette phrase tellement de fois. tellement de fois qu’il ne pourrait plus les compter tant elles sont nombreuses. il hausse les épaules, le regard rieur qui a disparu depuis des lustres. être dehors, c’est pas la liberté, ils ont tous mentis. et parfois, il voudrait retourner dans cette pièce, ne jamais avoir goûté le vent, ne plus être ici. il voudrait retourner dans les bras de sa mère et oublier que l’être humain est cruel, que personne ne comprend, qu’il est un monstre de foire. la thérapeute met fin à la séance. comme chaque fois, ace a besoin de temps.

alors ace, comment tu vas aujourd’hui ?
━ comme d’habitude.
et donc ?
━ est-ce que vous existez ?

elle semble prise au dépourvue et finalement sourit. bien sûr qu’elle est réelle. ce qui n’est pas réel c’est le reste. tout ce qu’il façonne dans sa tête. tout ce qui l’effraie.

si tu m’expliquais ce qui t’as conduit ici ?
━ mon existence.

c’est parce qu’il existe qu’il est là. c’est aussi simple que ça.

elle te manque ?
━ tout le temps.
que dirais-tu d’aller la voir la semaine prochaine ?
━ vraiment ?

les yeux s’illuminent un peu et pour la première fois, il sourit quand il y pense. bien sûr qu’il veut y aller. c’est la seule chose qui le maintienne.

━ elle n’est pas folle, c’est les autres qui le sont.
qui les autres ?
━ tout le monde. ses parents.

les grands-parents d’ace qu’il n’a jamais pu appeler de la sorte. parce que pour eux, il est un immondice. une erreur. le fruit d’un viol. la vision des tortures que leur fille à pu subir. il ne devrait pas être là, pas exister. et jang-mi, elle s’est battue si fort pour le faire accepter qu’ils ont finit par la faire enfermer. de la pure folie que de tolérer son existence. c’est l’isolement qui l’a rendu dingue. c’est ce qu’ils ont racontés. mais jang-mi n’est pas folle, elle aime juste son fils inconditionnellement. ace, l’as de son coeur.

et si on parlait du reste ?
━ de quoi ?
des épisodes.

épisode un

il déambule dans les couloirs étant parfaitement conscient de l’interdiction. si ses calculs sont bons, la dernière ronde a été effectuée trois minutes plus tôt. ce qui lui laisse exactement sept minutes vingt cinq pour atteindre les cuisines et revenir à sa chambre pour le comptage. il est rapide, silencieux. il l’a toujours été. et quand il passe les portes du réfectoire, il récupère tout ce qui est à sa portée. les chips, les fruits, tout ce qu’il peut cacher sur lui, dans ses bras avant de faire le sens inverse. et quand il passe la porte, seline est là. c’est sûrement celle qu’il préfère, celle qui l’embarrasse le moins. je savais que tu préparais un sale coup il hausse les épaules, pomme qui tombe de la poche de son jogging délavé. tu peux pas t’en empêcher, hein ? ━ c’est au cas où. au cas où qu’on le prive. au cas où qu’on l’enferme. ace, il est terrifié de ne plus avoir à manger. de voir les os saillants de son corps à chaque fois qu’il se regarde dans un miroir. il ne veut pas que ça recommence, il se préserve à sa façon. je vais devoir le rapporter en cuisine ace. il soupire, secoue la tête. ━ s’il te plaît séline.. elle est attendrit comme trop souvent face à lui mais défait pourtant un sac qu’elle lui tends pour qu’il rende ce qu’il a prit. à contre coeur, il repose tout. les mains qui tremblent, le manque de sérénité. séline elle le voit tout ça et elle ouvre le tiroir de sa commode, y pose un paquet de chips, une poire et quelques cadeaux. ce sera notre secret. et il souffle ace, il souffle en se laissant tomber sur son lit, contemplant la nourriture qui pourrait le sauver s’il venait à être puni. mais personne va le punir ace, c’est plus l’enfer ici. ce ne le sera jamais plus.

épisode deux

il gagne le sommeil doucement. sommeil agité comme à chaque fois. il se tourne, se retourne, transpire. les flashs dans sa tête qui vienne le hanter. le méchant homme qui est toujours là. son ombre du moins. les cris de sa mère en fond qui ne semble pas vouloir s’arrêter. la même scène qui se rejoue sans arrêt et qui le terrifie. et il est là, étendu dans son lit, les yeux grands ouverts, les muscles atrophiés. il voudrait hurler, se débattre, demander de l’aide mais il reste figé. les yeux rivés sur le plafond, l’ombre du mal qui l’observe d’en haut. ça ne dure qu’une fraction de seconde mais des heures pour lui. et quand ça s’arrête, il hurle si fort qu’il en réveille le couloir. comme à chaque fois. c’est séline qui passe la porte. la première fois elle était paniquée, maintenant elle est habituée. paralysie du sommeil que ça s’appelle et ils répètent tous que ce n’est pas réel. que c’est rien. que ça va passer. elle le prends dans ses bras, beaucoup trop tendre avec lui. c’est rien ace, c’est rien qu’elle murmure de sa douce voix. mais c’est pas rien pour lui. c’est les monstres qui le terrifient. c’est tout ce qui l’empêche d’avancer. et elle continue à le bercer comme l’enfant qu’il est toujours, lui laisse la lumière allumée avant de quitter la pièce. et comme à chaque fois, ace ne trouvera plus le sommeil. il se contentera de regarder les étoiles par la fenêtre jusqu’à ce que le jour se lève.

épisode trois

ace est assit contre le mur d’un couloir, les yeux un peu dans le vide, l’air hagard. ça lui arrive souvent dans le fond de se déconnecter de tout, de ne plus être vraiment là. il sait jamais si c’est réel ou si ça ne l’est pas. il part loin dans les méandres de son cerveau, ne dissocie plus le fictif de la réalité, perd la notion du vrai. et quand il se redresse, qu’il voit les murs blancs, les chaises disposés, il panique. ━ c’est pas réel, c’est pas réel, c’est pas réel rien n’est réel, lui non plus ne l’est pas. ça n’existe pas, c’est juste à la télé. et bientôt il se réveillera dans cette pièce, il aura de nouveau six ans et rien d’autre ne comptera. ━ c’est pas réel, t’existes pas. T’EXISTES PAS il crie soudainement sur une brune qui passe par là. elle n’existe pas, c’est qu’une image dans une boîte magique. une image, rien de plus. et elle s’arrête, semble en colère, hurle à son tour. « C’EST PAS RÉEL ÇA ? » elle montre les traces violacées autour de son cou, les yeux exorbitées. « C’EST ÇA TON MONDE IMAGINAIRE ? » la litanie dans laquelle il s’était lancé se tait soudainement. il la dévisage l’air curieux, décale ses doigts jusqu’à elle l’air hésitant. il regarde la pâleur de sa peau et le violet qui y joue un contraste horrifiant. il pose ses doigts délicatement, caresses les marques posées. et comme si les rôles étaient inversés, comme s’il était sa mère et elle ace, il l’a prend dans ses bras, murmure que ça va passer puis disparaît soudainement au détour d’un couloir. est-ce que c’était réel ça ?

WHO AM I ? WHO ARE YOU ?

juliette. c’est en thérapie de groupe qu’il a apprit son prénom. quand un des soignants lui a demandé de se présenter. ils sont tous passés par là à leurs arrivés. et juliette, elle a froncé les sourcils, l’air de dégoût dans les yeux. elle a pas voulu se prêter au jeu, comme lui la première fois. et comme bien souvent, les soignants n’hésite pas. chacun son rythme, prendre son temps. et juliette, elle est souvent dans son coin. elle sympathise pas tellement avec les autres, peut être qu’elle n’aime pas ça. et un jour, à l’heure du repas, il s’assoit en face d’elle, le sourire espiègle qu’on lui prête tant. ━ juliette c’est laid. ce sera jules. il est fier de sa trouvaille et il n’a pas peur de la gosse agressive en face de lui. il pousse même ses oréos jusqu’à elle. c’est sa récompense pour ne pas avoir chipé dans la cuisine de la semaine. du moins, sans se faire prendre. et ace, il partage jamais la nourriture. ja-mais. pourtant, il tend un biscuit à la brune qui le regarde, méfiante. il insiste pas. laisse le gâteau là. ace il partage jamais et pourtant, il vient de lui donner.

on a noté les progrès ace, mais ce n’est pas assez.
━ c’est jamais assez
ta dernière crise remonte à trois heures.
━ et celle d’avant à quatre jours.

mais on s’en fout, pas vrai ? c’est jamais assez. il souffle, fatigué. parfois, il croit qu’il ne sortira jamais d’ici. mais c’est mieux que les foyers alors il persiste. il se dit qu’un jour, il sera plus que ce qu’on a toujours dit de lui.

━ je veux aller à la plage.
ce n’est pas prévu au programme
━ JE VEUX ALLER À LA PLAGE
on va arrêter là pour aujourd’hui ace.

il sort en trombe de la pièce, furieux pour un tas de choses. et c’est jules qui l’intercepte soudainement. « viens on s’enfuit » s’enfuir pourquoi ? comment ? elle pose sa main sur sa bouche, intime le silence et lui fait signe de la suivre. il obtempère, la curiosité qui le ronge. bien vite, ils atteignent les jardins, escalades les grilles pour se retrouver dans les rues de glasgow, à l’arrêt de bus non loin. c’est à la plage qu’elle le conduit. jules, elle exauce ses voeux et ace redevient un gosse quand la plage apparaît sous ses yeux. il descend à peine de l’autocar qu’il retire ses chaussures, court jusqu’au sable fin et ferme les yeux, les bras en arrière, le vent qui vient déranger ses cheveux. c’est ça la liberté. et parfois, ça sent comme la prison. il sait plus. il ne tient plus en place. il court jusqu’à l’eau, laisse l’eau froide glacer ses pieds, jules sur ses talons. de l’eau qu’il lui envoie dessus, des rires qui fusent, des sourires en pagailles. il dégage soudainement cette insouciance. et avec le polaroid en main, ils immortalisent chaque seconde, chaque éclat, forgent des souvenirs plus beaux que tout le reste. des heures à jouer, rire, se découvrir. ils finissent à bout de force, sur le sable, à regarder l’horizon, le silence qui les enveloppes. ━ on devrait y retourner il souffle doucement mais elle sait que c’est vrai. la nuit qui tombe est le signal d’alerte. et malgré les remontrances qu’ils pourraient avoir, ace il ne regrette pas l’évasion qu’elle lui a offerte. côte à côté dans le bus, fille intrépide qui s’endort tête sur son épaule jusqu’à l’arrivée. ━ jules… il la réveille doucement, prends sa main pour l’entraîner dans la clinique spécialisée. il passe les trente minutes suivante à subir des reproches sur leurs inconsciences. mais ace, il ne fait rien d’autre que la regarder. jules et ses grands yeux. jules et ses rêves brisés.

jules c’est son rayon de soleil. ils parlent jamais beaucoup. pas de leurs passés en tout cas. mais ils savent dans le fond qu’ils ont été forgés de la même façon. abîmés à coup d’injustice. broyé par l’être humain. ils le savent et c’est tout ce qui compte, il n’y a pas besoin de plus. mais ça fait des mois qu’ils se fréquentent, des mois qu’ils vivent à deux et comme toutes choses, il vient la fin.

heureux de sortir ace ?

il a fait des progrès le gosse traumatisé. les crises s’espacent, ça va mieux dans l’ensemble. il a moins peur de l’extérieur, d’affronter le monde et ici, ils le pensent prêt. il a rattrapé son retard, ses lacunes. il sait ce qu’il veut et où il va. il sait ce qu’il doit oublier et comment se forger alors il n’a plus vraiment sa place ici.

tu as dis au revoir ?

bien sûr qu’il l’a fait. à séline puis surtout à jules. jules. il soupire rien qu’à y penser. ce sera jamais pareil sans elle. elle est la première à avoir vraiment cru en lui. à l’avoir soutenu sans un mot. à ne pas l’avoir vu comme une bête de foire mais comme le gosse qu’il était. jules elle est belle. dans tous les sens du terme.

n’hésite pas à donner de tes nouvelles.
━ je le ferais.

mais il ne le fera pas. parce que sortir d’ici, c’est quitter glasgow. c’est obtenir le transfert de sa mère. il part aux états-unis pour recommencer sa vie loin de l’enfer. il aura sa mère avec lui pour lui donner la force d’affronter chaque journée. il est vif, curieux et doté d’une intelligence hors pair. il comprend rapidement, plus vite que la moyenne. c’est comme ça qu’il a obtenu son ticket pour harvard. comme ça qu’il a réussit à trouver une nouvelle voie. et quand il sort du bureau pour la dernière fois, c’est jules qui l’attends contre le mur, l’air triste qu’elle tente de dissimuler d’un sourire. elle ouvre la bouche sans qu’un son n’en sorte et lui, il l’a prend dans ses bras. ━ ça va passer qu’il murmure. comme la première fois. il stop l’étreinte, dépose une feuille froissée dans ses mains. ━ tu la liras à chaque fois que t’en auras besoin. c’est comme ça que tu t’évaderas avec moi et il s’en va. ça serait trop dur de faire durer ça. il ne peut pas.

lettre à jules

je crois qu'on le sait tous les deux. c'est dur. la vie est moche, on l'a apprit peut être trop tôt et les séparations le sont encore plus. je sais aussi que tu doutes de toi. parfois trop. tu te poses trop de question, tu remet tout en doute. c'est constant. mais t'es belle jules. t'es belle à en crever. n'arrête jamais de croire en toi ni en tes rêves. n'arrête jamais de croire en t'es capacité. t'es trop belle pour ce monde, c'est pas l'inverse qui est vrai. t'as été mon espoir, la lumière sur mon chemin, la voie de ma guérison. t'es beaucoup de chose que seulement toi ne sait pas voir. essaye de vivre vraiment, tu dois vivre. si c'est pas pour toi, fais le pour moi. vis jules. et même si je peux avoir une drôle de conception de la réalité, toi tu l'es. t'es réelle. crois en toi surtout. juste en toi.