Read - Are you alive ??

Victoria avait passé un très bon séjour en France même s'il avait été quelque peu mouvementé. Elle avait hâte d'être sur le sol américain et de rentrer à la maison même si elle y verrait très certainement read. Il faudrait sûrement crever l'abcès et viky n'avait pas hâte du tout. Derrière un téléphone, elle pouvait pleurer tant qu'elle le cachait au son de sa voix, l'autre personne ne s'en doutait pas mais en face à face, c'était autre chose. Elle appréhendait le moment où elle devrait lui parler, elle commença à réfléchir à des discours dans l'avion mais rapidement, elle se fit kidnapper par Morphée. Elle ne se réveilla qu'au moment de l'atterrissage et encore ce fut Xaver qui la sortit de son profond sommeil afin qu'elle attache sa ceinture. Enfin elle était de retour en Amérique sans aucun problème de douane, elle s'empressa d'envoyer un sms à Read pour le prévenir comme elle lui avait promis il y a deux jours de cela. Viktoria prit un taxi seule afin d'aller acheter à manger pour le repas, elle paya le taxi une fois devant l'immeuble et prit l'ascenseur direction le troisième étage *Read je suis désolé pour l'appel, il faut qu'on parle je .. Non c'est nul ça vik !! Mais je vais lui dire quoi moi*. La belle blonde regarda son portable, aucun nouveau message. Read ne lui avait pas répondu, ce n'était pas dans ses habitudes, peut être lui faisait-il la tête ? Elle toqua mais personne ne répondait, bizarre ... Elle ouvra la porte qui n'était pas fermée à clé. Elle posa le repas sur le bar Read ?? T'es là ? C'est Vik !. Elle ne le voyait pas dans la pièce commune et commençait à s'inquiéter.

Read était terriblement stressé ce jour-là. En effet, son épouse revenait de son séjour au ski, et après leur dernière conversation téléphonique, il avait de quoi se faire du soucis. Il espérait que les choses continuent comme avant, mais c'était impossible. Ils s'en étaient trop dit ou pas assez et le moment serait venu où ils se diraient des choses qui ne leur plairaient pas. Deux solutions se présentaient à eux : soit ils se rendaient compte franchement qu'ils tenaient l'un à l'autre bien plus qu'ils ne le croyaient, soit ils se séparaient un peu, pour ne se voir que le soir, rapidement, se croiser. Mais dans les cas, ils allaient payer le prix qu'était le mal de cœur ou d'amour. Read se sentait étrangement infidèle envers Mary, de pouvoir n'avoir ne serait-ce que l'impression de ressentir quelque chose pour une autre femme si peu de temps après son décès... Le jeune homme savait pertinemment que ce n'était pas bien et que cela ne réglerait certainement pas le problème, mais il sortit rapidement une bouteille de vodka du placard ainsi qu'un verre. Après avoir soupiré plusieurs fois et zyeuté son téléphone pour voir si Viktoria ne lui avait pas écrit, il finit par se servir un grand verre d'alcool. Puis un deuxième. Les heures défilant, il avait fini par avaler plus de la moité de la bouteille, de quoi le rendre totalement ivre. Il était presque incapable de tenir son portable et lorsqu'il reçut enfin le texto tant convoité, son pouls augmenta tant qu'il se leva du canapé où il avait élu résidence pendant toute l'après-midi afin de se rendre dans la cuisine. Sa vie, tout lui pesait, il revoyait les images du passé et du présent, mais il ne parvenait pas à voir l'avenir. Vite, il fallait qu'il se calme... Très vite ! Il sortit rapidement sa boîte de calmants avant d'en avaler cinq. Il en prenait toujours cinq, ce qui équivalait à la bonne quantité de grammes, mais là, sous l'effet de l'alcool, ne se rendant même pas compte que ce qu'il faisait été dangereux, il en avait avalé une dose plus que conséquente. En effet, les comprimés provenaient d'une autre boîte que d'ordinaire et ils étaient donc bien plus concentrés... Les médicaments mêlés à l'alcool le firent alors sombrer dans une sorte de béatitude. Il ne se rendit même pas compte qu'il avait perdu l'équilibre, qu'il était à présent écroulé sur le sol, juste derrière le comptoir. Au fil des minutes, son teint pâlissait alors que sa respiration devenait de plus en plus lente... Son esprit sombrait peu à peu dans des tréfonds particuliers. Il se sentait si bien et en même temps, il s'étouffait... Doucement, mais sûrement son cœur allait bientôt s'arrêter. Mais Read ne le sentait même pas, il n'était plus là, il avait juste entendu cette voix l'appeler, cette voix qui ressemblait particulièrement à celle de Viki...

Viktoria paniquait et le fait de se voir dans un tel état la paniquait encore plus. Elle chercha partout Read, dans la chambre, la salle de bain, rien, même pas un mot ni un sms, le néant. Elle alla dans le dernier endroit de l'appartement qu'elle n'avait pas encore fouillé, la cuisine. La première chose qu'elle vit était la bouteille d'alcool sur le bar, vide ou presque puis son attention se porta sur la boîte de médicaments ouverte non loin de la bouteille. Il ne lui fallut pas plus de cinq secondes pour faire le rapprochement et voir Read par terre. Il ne bougeait pas et il semblait à peine l'avoir vue arriver. Elle se précipita à côté de lui Read, Read ! Tu m'entends ? hey ! C'est moi ! Oh tu as pas intérêt à me laisser, non mais ça va pas quel idée tu as eu de prendre des médicaments avec de l'alcool, tu es complètement fou !. Viktoria essaya de lui donner des petites tapes sur les joues mais cela ne semblait pas fonctionner. Elle vérifia son pouls, il respirait encore mais faiblement. Elle était énervée contre lui mais la peur prenait le dessus. Elle n'en revenait pas qu'un secouriste aussi émérite que lui ait pu faire une telle chose. A moins ? A moins qu'il n'ait voulu se .. Non, ce n'était pas envisageable mais après tout, leur dernière conversation n'avait pas été rose, loin de là. Aurait-il fait ça par rapport à elle ? Viktoria commença à culpabiliser ne sachant pas quoi faire de lui. Elle se précipita vers son téléphone et appela des secours Allo ? Venez vite appartement 12 harvad square s'il vous plait, mon mari est inconscient, il a avalé de l'alcool avec ses médicaments ! Dépêchez vous je vous en supplie !. Au fur et à mesure de l'appel, des larmes coulaient sur les joues de la belle blonde, elle ne saurait dire si c'était des larmes de colère ou bien de tristesse. Elle retourna auprès de Read Ca va aller Read, t'inquiète pas les secours vont arriver ! Je suis là en attendant !. Elle lui prit la main puis lui fit un bisous sur le front, elle y déposa des larmes sans le vouloir. Elle ne supportait pas de le voir dans cet état ...

Read entendait la voix de son épouse, mais il ne voulait pas lui répondre. Il se sentait bien, dans le monde où il se trouvait, il ne pouvait pas vraiment bouger à vrai dire, et sa respiration se faisait de plus en plus bruyante et lente. Il sentit une main contre ses joues lui prodiguer ce qui paraissait être des mouvements quelques peu violents, avant de sentir un baiser contre son front ou du moins il y ressentit de l'humidité, frémissant subitement. Il avait froid, il avait besoin de respirer, mais il n'y arrivait plus et pourtant, la béatitude était parfaite. Read crut comprendre les mots « secours » et « arriver ». Il ouvrit légèrement les yeux, posant son regard dans le vague. C'était un regard creux d'esprit, vide de toute sorte de vie ou de bonne santé.
« Nooon, c'est moi les secours... Laisse-moi dormir... » souffla-t-il dans un murmure, entre deux respirations. Parler était trop difficile, il fit comme une sorte de geste pour s'extirper des bras de la demoiselle, afin de se répandre de nouveau dans la béatitude de l'envol vers un autre monde. Ne rien dire, d'ailleurs, il ne savait même plus ce qu'il disait et à qui il s'adressait. Read avait l'impression de se sentir vivant, se sentir si plein de vie alors que, pourtant, il était en train de mourir, de céder son corps et son âme à un monde si éloigné, le monde où se trouvait sa bien-aimée. La mort semblait si protectrice et si pleine de bonnes intentions. Les battements de son organe vital devenaient de plus en plus écartés. Une respiration, puis de longues secondes sans air, avant de sentir une nouvelle expiration. Et soudain, il ne respira plus. Le temps de discuter avec la Grande Faucheuse.

Viktoria distinguait à peine read tant ses yeux étaient embués. Elle ne pouvait rien faire, avec la panique, elle ne se souvenait pas des premiers gestes à faire pourtant read avait bien tenté de les lui apprendre mais ça avait fini en partie de jambes en l'air. Elle s'en voulait terriblement. Pendant un cours instant, read reprit connaissance et il la regarda. Son regard était vide. Il lui demanda de le laisser dormir. Elle prit son visage entre ses mains Read, read ! Non tu ne dors pas là, tu ... reviens, reviens ! Reste avec moi, ok tu n'as plus beaucoup à attendre, tiens le coup surtout.. Elle resserra son étreinte ne voulant pas qu'il soit ailleurs que dans ses bras. Elle ne pouvait s'arrêter de pleurer, son pull était trempé de larmes, son maquillage avait sûrement du coulé, elle devait ressembler à un panda à l'heure actuelle. Elle le berça essayant de l'appeler pour qu'il revienne à lui, en vain. Puis, elle n'entendit plus le souffle de sa respiration, elle vérifia son pouls, rien, le néant absolu. Elle cria son nom, pas de réponse. Dans un dernier élan de désespoir, elle lui déposa un baiser sur les lèvres. Enfin, elle entendit les secours arriver, ils prirent rapidement en charge son mari, elle expliqua la situation à certains secouristes, leurs montra les médicaments et l'alcool que read avait pris plus tôt. Elle eut le droit de monter dans l'ambulance avec eux, étant sa femme. Tout ce qu'elle espérait c'est qu'il n'allait pas mourir, il était si jeune et ils avaient tellement de choses à se dire ...