Donuts, whisky and cops (Riley)

Besoin de sortir un peu, de rencontrer de nouvelles personnes, de prendre l’air. Felix et moi on s’est quitté en très mauvais terme et la première chose qu’il m’a reproché avant qu’on se tape sur la gueule, c’est que j’étais beaucoup trop centrée sur le boulot, que je pensais qu’à ça et que j’étais plus qu’un flic, même plus une femme. Ça fait mal, surtout la chaise qu’il m’a envoyé dans la tronche à la suite. Mais ça m’a surtout fait me rendre compte qu’il avait pas totalement tort. Je fais passer mon boulot de flic avant mon était de femme et au final j’ai quoi ? Ouais je résous des affaires, ouais je sauve des gens et j’en punis d’autres. Mais c’est tout. Une fois que je suis rentrée chez moi, je suis un fantôme. Le fantôme d’une enfant qui aimait rire et profiter. Alors j’ai tenté Tinder. Je trouve ça ridicule, puis je tombe sur toi. Flic, amateur de whisky, pro donuts. L’homme parfait sur papier. En soit, je cherche pas à me marier et même pas forcément à coucher. Je veux juste un semblant de vie sociale, je veux juste entrer en contact avec quelqu’un qui n’est pas un collègue direct ou un criminel. Je te propose de me retrouver au badgirlz, le bar qu’une de mes amies tiens. D’ailleurs quand tu arrives, je suis déjà en train de boire un verre. Je te reconnais assez rapidement, après tout est physionomiste c’est une qualité importante dans notre métier.  « Riley c’est ça ? Ari, contente que tu sois venu ! » Je te tends la main. C’est peut-être un peu trop non ? Je me ravise et et je me rassois sur ma chaise. Je dois te faire la bise ? Putain mais on dirait une handicapé sociale quoi.. Je porte mon mug à mes lèvres. Te méprends pas, je bois pas un café. Ici les filles me servent mon whisky dans un mug pour que les gens que je peux croiser et qui me reconnaissent, pensent que je suis professionnelle. La blague hein ?

et bien si je m'attendais à ça. non on me l'aurait sorti que j'y aurais pas cru et pourtant! visiblement ça existe, une flic canon et avec bon gout dans cette ville. comme quoi tout peut arriver j'suis content. bon encore faut-il voir l'engin en live hein, les photos c'est bien beau mais ça réserve parfois des surprises. mais let's go! si je peux entretenir une relation sympa avec une collègue voir plus si affinité, bien moi je prends. surtout si c'est une collègue bien gaulée comme celle ci semble l'être. bref, habillé simple mais stylé, j'passe acheter mes donuts et j'me rends au badgirlz histoire de la rencontrer comme on se l'est posé. j'arrive sur place, cet endroit n'est pas une nouveauté pour moi du coup j'fais vite le tour du regard et la repère déjà un verre à la main. sourire en coin j'approche donc pour l'aborder "exact, arizona." ouais j'appuie sur son nom car en vrai il est difficile de l'oublier celui là. elle me tend la main et je grimace un coup en secouant la tête d'un autre sourire et vlan que je pose le sachet de donuts sur la table entre nous "tadah, tout frais sortis de la pâtisserie comme promis." venant m'installer à côté d'elle pour la regarder boire "t'as commencé sans moi en plus." faisant signe à une serveuse pour qu'elle me remarque "un whisky sans glace par ici merci." finissant sur un clin d’œil pour reporter mon attention sur la miss "c'est bien con qu'on ne se soit pas croisé avant tu vois." clairement on aurait pu partager ce moment bien plus tôt et j'aurais évité quelques mauvais plans inutiles.

Habituellement, je suis pas trop chaude pour sortir avec des flics. Déjà parce que je connais la mentalité, la plupart du temps un peu trop machiste et débile, mais aussi parce que je veux pouvoir parler de tout sauf du boulot avec la personne que je fréquente. J'ai trop été le genre de fille à parler de mon boulot à longueur de journée. Avec Kelly on parlait boulot, surtout qu'on se croisait très souvent lors de nos enquêtes. Et puis j'ai longtemps saoulé Felix avec mes histoires aussi, à tel point qu'il me l'a balancé dans la gueule avant de balancer la chaise de la cuisine.. J'ai un peu envie de changer même si mes vielles habitudes ont la peau dur. Mais toi, tu m'avais l'air sympa et plutôt drôle. Contente de retrouver une collègue sur tinder, alors je me suis dis que j'allais te laisser une chance. Je t'attends au badgirlz parce que j'y passe pas ma vie. Je vais dans aucun autre bar. C'est ça quand une des gérante est une amie proche et l'autre ma meilleure amie. Je bois mon whisky dans un mug histoire que ceux qui me reconnaissent ne se disent pas que je suis encore en train de boire de l'alcool, les rumeurs vont vites. T'arrive pile au bon moment, moment que je gâche en essayant de te tendre la main pour te dire bonjour. Ouais bon, je reverrais plus tard ma façon de dire bonjour à un RDV tinder.. Tu poses une boite sur la table et je comprends très vite ce que c'est. Je souris comme une gosse le matin de noël. « Aaaaaaaaaaaaaah t'es génial ! » J'ouvre la boite et je me rue sur le donuts au sucre. Je croque dedans, je m'en fou de partout mais je savoure. « Le cliché à l'état pure. » Je mets à rire pendant que tu commandes à boire. « Ouais désolée, journée de merde. Mets le sur ma note s'il te plait. » Bah ouais c'est moi qui te l'offre quand même. « Je viens à peine de commencer à utiliser Tinder, faut bien un début à tout.. » 31 ans et obligé de draguer sur internet. la honte.
« T'es déjà venu ici ? » Parce que je crois pas t'avoir déjà vu. Ou alors j'étais bourrée, ça c'est fort possible.

en vrai sortir avec les collègues c'est pas la meilleure idée du monde, amicalement ça passe hein j'dis pas maiiiis dés que ça tire vers la relation cul ou plus si affinité, j'sais pas pourquoi mais ça part toujours en couille. mais bon, elle? elle a au moins le mérite d'être drôle et originale, genre elle m'accoste à parler dc et marvel quoi, genre c'est un signe, faut creuser. du coup va pour un rendez vous et advienne que pourra! elle a un mug pour boire, ok on s'enfonce dans les nouveautés mais elle ressemble à une gosse lorsque je lui pose ses donuts. je souris en coin fier lui faisant un clin d’œil "ouais je sais." la modestie même hein. et putain on dirait qu'elle crève la faim tellement elle se jette dessus sans gêne pour avaler les donuts au sucre "et bien, t'as pas mangé depuis combien de jours déjà?" que je demande avec humour. et je ris avec elle "ouais mais là on s'en fou. no judgement tonight." et je hausse les sourcils lorsqu'elle me dit qu'elle a passé une journée de merde "pourquoi t'as pas attrapé le méchant?" que je dis d'un sourire en coin à la regarder m'dire qu'elle débarque sur tinder "ouais c'est vrai, et la pêche a été bonne pour tes débuts?" que je demande curieux, voir le combien je suis dans sa liste de découverte. et me demande si j'suis déjà venu ici et je hoche la tête "ouais ça m'est arrivé de passer quelque fois même si c'est pas mon bar de prédilection. et toi? une habituée?" histoire de voir si elle vient souvent ou pas.

Le sucre balais tout les problèmes. Bon ok ça fonctionne aussi avec le chocolat, les pâtes, l'alcool et le sexe aussi. Mais surtout avec les donuts au sucre. Du coup, je t'accueil comme un roi à ma table puisque tu m'apportes une boîte entière de donuts. Je fais énormément de sport et j'ai pas un boulot de bureau, enfin pas toute la journée. Alors je m'inquiètes pas tellement. Visiblement j'ai l'air d'une affamée puisque t'arrives à te demander depuis quand j'ai pas mangé. J'essuie le sure autour de ma bouche, finissant ma bouchée tout en riant. « La vérité c'est que j'étais sûr une grosse enquêtes et que j'ai pas réellement bien mangé depuis 4 jours. » Après un donut c'est pas un vrai repas. Si t'es intéressant, je pourrais peut-être même t'inviter à manger. « Pas de jugement ? j'aime bien cette façon de penser. » T'as l'air cool au premier abord, je pense que je vais passer une bonne soirée, ça fait du bien. « Je sais pas, la pêche est bonne à partir de combien de rendez-vous décroché ? » J'en ai eu deux. Toi et un autre. Je suis assez compliqué, même pour une nuit ou un verre. « Et toi ? » On est pas en couple, alors même si t'en vois une autre après moi ou que t'étais avec un autre avant, je m'en fiche complètement. On se met à parler du badgirlz. Alors, ou je te dis que je viens pas souvent pour faire genre je suis branchée mais pas alcoolique. Ou je suis honnête et je te dis que je suis presque toujours là et je passe pour une pochetronne. « Je viens très souvent. L'ambiance est sympa. Et je connais très bien les deux proprios. » L'une et comme ma petite soeur et l'autre est ma meilleure amie. Le barman te sert ton verre et je te tends mon mug pour trinquer. « A Tinder, au donuts et à la police de Boston ? » On a pleins de raison de trinquer, c'est un bon point.

voir une nana mangé avec appétit perso j'adore. j'aime pas quand elles font genre elles se tiennent à table en mode j'mange peu, j'ai pas faim, j'fais attention et blablabla... perso j'aime pas manger d'une femme comme ça alors là j'vais pas me gêner pour l'accompagner et en manger un ou deux moi aussi. je grimace à l'écouter, souriant en regardant les donuts "arf fallait m'le dire, j'en aurais pris deux boites de plus." et non je ne suis pas là pour juger sa consommation et souris une nouvelle fois en coin à la détailler du regard. j'en ai pas beaucoup des jolies comme ça dans mon unité et je ris à l'entendre "allez j'vais être sympa et dire trois en 15 jours ça me semble être un bon ratio." ouais c'est disons une moyenne de chasse correct selon le mode dans lequel on est. et je joue des sourcils en répondant un "moi je crois que c'est mon.... 4ème? en une semaine et demi, j'suis sur une bonne lancée." riant sur la fin car clairement j'me prends pas au sérieux. quand je découvre qu'elle est une habituée je hoche la tête d'une petite moue "c'est plutôt cool c'est vrai, mais du coup elles te laisse consommer sans payer?" sait-on jamais qu'elle est se privilège hein, ça peut servir. je commande mon verre et elle vient trinquer avec son mug "ouais à tout ça et surtout aux donuts." riant sur la fin avant de boire et de demander "bon alors raconte moi tu es dans quelle section exactement? et en dehors tu fais quoi de ta vie?" ouais j'tiens pas à parler que boulot non.