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I don't know who you are but I'm with you. ♦ alyx

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En une semaine, ma vie avait été bouleversée. J’avais perdu mes habitudes, mes repères, j’avais l’impression d’être perdue, d’être une personne complètement différente. Mes amis me considéraient comme une personne bavarde et enjouée : toujours une bêtise à dire, toujours le sourire aux lèvres. Je n’étais plus cette fille là. Mes sourires se faisaient rares, j’étais renfermée, angoissée, seule. Je n’avais plus confiance en moi. J’allais en cours de danse à reculons. Je ne voulais pas croiser Candice. Je n’allais plus aux fêtes organisées par les Mathers. J’avais trop peur de croiser Gwen. J’avais embrassée deux filles en l’espace d’une semaine. Soit j’étais nymphomane, soit j’étais bonne à interner. Je repensais souvent à ces baisers et je n’arrivais jamais à savoir ce que j’en pensais vraiment. Ca m’avait plus, c’était une certitude mais… ce n’était pas correct. Non, ça allait contre mes croyances et contre celles de mes parents.

J’avais passé ma journée à éviter Candice. Malheureusement, au cours de danse, je n’avais pas eu d’autre choix que de passer devant elle sans lui adresser un seul regard. Elle avait essayé de me parler mais je l’avais évité, préférant ne pas l’affronter. Je me sentais bien trop mal à l’aise pour ça. C’est sans doute pour ça qu’à la fin du cours, une fois seule, j’avais explosée en larmes. La pression, le mal-être, sans doute. J’avais l’impression de passer mes journées à pleurer depuis une semaine. J’aurais aimé parler à Candice pour m’expliquer avec elle mais après tout, nous étions coupables l’une comme l’autre. Ce n’était qu’un accident, rien de plus. Une simple attirance, un simple regard de trop et voilà la recette du baiser. C’était stupide. J’avais voulu me prouver quelque chose, me prouver que je n’étais pas lesbienne mais bien hétérosexuelle, comme une personne normale. Une personne saine d’esprit.

J’essayais de me faire passer pour quelqu’un que je n’étais pas. Extérieurement, on me prenait pour une garce sûre d’elle et nymphomane mais ce n’était pas réellement moi. Ce n’était qu’une facette de ma personnalité, une facette que je m’étais crée pour ne plus souffrir, pour ne plus subir les moqueries des autres. J’avais voulu recommencer une nouvelle vie à Harvard. Une vie beaucoup plus simple. Une vie que mes parents qualifiaient de normale. Une vie amère, sans couleur ni goût. Mais peu importe, leur bonheur était sain et sauf. Le mien, malgré leurs dires, n’avait pas tant d’importance que ça. Il était secondaire. J’étais secondaire. Pour eux, j’étais heureuse car j’étais populaire, aimée de tous, intelligente, attirante. Bref, pour eux, ma vie était parfaite. C’est sans doute pour cette raison que je pleurais, recroquevillée contre un mur de la salle de danse. Après tout, c’est ce que l’on fait quand on est heureux, n’est-ce pas ?
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Pointé, dernière position latérale… et je soufflais. En souriant. Oui, toujours avec le sourire quand je dansais, ma mère disait que c’était la clé pour bien réussir. De toute façon, ce n’était pas bien compliqué, vu que j’adorais ce que je faisais. La danse classique, le ballet… c’était ma passion, mon rêve. Devenir danseuse étoile. Oui, mon métier se passera sur scène et je n’avais pas peur de cela. Même si j’étais très timide et renfermée sur moi-même, la danse me permettait de me dévoiler, à moi-même ainsi qu’aux autres. Ma mère m’avait souvent dit qu’elle me trouvait différente lorsqu’elle me voyait danser, comme si une autre personne, une autre âme prenait place dans ce corps. Je n’étais plus la fille timide qui rougissait à la moindre remarque sur scène. Non. Bref, la scène, la musique, la danse, c’était mon chez moi, là où je me sentais bien. Et les cours de danse classique à Harvard me rendaient heureuse. J’adorais à y aller. Tellement j’aimais, j’y allais souvent à l’avance, pour m’échauffer et pratiquer quelques pas avant que le professeur n’arrive. J’excellais dans ce domaine, et j’en étais fière.

Je me concentrais tellement sur moi-même et ma performance pendant ces cours, que je ne faisais pas attention aux autres. De nature plutôt solitaire, je n’avais jamais cherché quelconque amitié. Je serais même incapable de dire comment les personnes qui suivaient ce cours s’appelaient. Ce n’était que quand le professeur imposait des exercices à deux, que je découvrais peu à peu chaque élève, ses capacités, ses défauts… J’analysais tout. Car oui, je voulais être la meilleure. Et personne ne m’en empêcherait. J’étais venue à Harvard dans l’espoir qu’on me remarque, pour un futur conservatoire. L’université très réputée m’aiderait grandement à prendre dans mon envol dans les métiers de la scène. C’est pour cela que j’étais ici. Je n’avais guère le temps de m’amuser dans des soirées frivoles où l’alcool coulait à flot et où tout le monde couchait avec tout le monde. Ce n’était pas moi ça. Loin de là. Pendant que les autres arrivaient à peine à faire deux mètres sans tomber, moi j’étais au fond de mon lit, un bon bouquin au bout de ma main. Je partageais mes joies, mes doutes à ma mère qui était à plusieurs milliers de kilomètres. Ca me rendait triste mais ça me réconfortait qu’elle soit toujours à mes côtés.

Quand le professeur commença à applaudir, signifiant que le cours était terminé pour aujourd’hui, je me retournais, seule, pour aller rejoindre les vestiaires, en applaudissant légèrement en rythme avec les autres élèves. La plupart discutaient, rentraient dans le vestiaire ensemble en riant. Moi, je restais dans mon coin. Je n’avais même pas envie de me doucher en leur compagnie. Je ramassais donc mes affaires, détachant mes cheveux. C’est alors que je me rendis compte que je n’avais pas ma veste avec moi. Etant arrivée plus tôt à mon habitude, je l’avais laissée dans la salle de danse, vu qu’il faisait un peu froid encore avant de m’échauffer. J’embarquais mon sac sur mon épaule, passant mon autre main dans mes cheveux pour les démêler doucement, puis j’entrais une nouvelle fois dans la salle. Alors que je m’avançais vers ma veste, je sentis une présence. Je me retournais et vis une jeune fille recroquevillée dans un des coins, qui semblait en sanglots. Je restais quelques instants comme ça, me mordant la lèvre inférieure. Je ne savais pas si aller la voir. Ce n’était pas mon fonctionnement, mais… elle semblait mal en point. Je ne pouvais pas partir comme si je ne l’avais pas vue… Soufflant doucement, je laissais ma veste pour tout à l’heure, et me dirigeai vers elle à pas doux. Arrivant à quelques pas d’elle, je m’arrêtai. La question « est-ce que ça va ? » me semblait vraiment idiote sur le coup. Je serrais maladroitement la lanière de mon sac. Ce n’était jamais moi qui engageais les conversations… Oh et puis zut.

« Tu… Ca va aller ? » dis-je d’une petite voix, pas trop sûre.

Bon, ce n’était pas mieux. Mais au moins j’avais ouvert ma bouche, c’était déjà ça.

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« Abigail. »

Je relevais la tête, intriguée.

« C’est normal. »

Je ne comprenais pas. Qui s’adressait à moi ?

« Ce que tu ressens… - La voix fit une pause. Le suspens devenait insoutenable. – On fait tous des erreurs… pourquoi pas toi ? »

La réponse me semblait claire : j’étais parfaite. Je devais l’être pour mes parents. Et peut-être un peu pour moi… Il est toujours mieux d’être considéré comme « parfait », n’est-ce pas ?

« Tu serais donc prête à renier ce que tu es, pour plaire aux autres ? » Cette phrase résonna étrangement dans ma tête.

Oui. J’étais prête à être ce que les autres voulaient que je sois. A quoi bon être soi-même si c’est pour en souffrir.

« Tu… Ca va aller ? » La voix roque et masculine venait de se transformer en une voix douce et féminine.

J’ouvris les yeux. J’étais toujours repliée sur moi-même, les bras autour de mes genoux, la tête entre ceux-ci. Un rêve ? Plutôt une conversation avec mon subconscient. Je n’osais pas regarder qui s’adressait à moi. Ce n’était pas une voix que je connaissais. C’était donc une inconnue qui s’était adressée à moi. Mon image de garce froide et manipulatrice venait de voler en morceaux tandis que ma crédibilité et ma fierté avaient décidé de s’enfuir par la porte de derrière. J’étais partagée entre le fait d’expliquer le pouvoir du comment à une inconnue ou alors de lui répondre sèchement alors qu’elle avait eu la gentillesse de venir m’adresser la parole.

Dilemme.

Pourtant, mon choix fut vite fait. Je redressai doucement la tête, essuyant mes larmes du bout des doigts. Le visage rouge d’avoir pleuré, je fis face à mon interlocutrice, tentant vainement de lui adresser un sourire comme pour lui signifier « Merci, c’est gentil mais tout va bien… » Je me sentais faible. Vulnérable. Incapable. Incomprise. Désorientée. Seule. Désespérée. Au bord du gouffre. Ma situation n’était pourtant pas si compliquée… Ce n’était qu’une simple affaire d’identité. Je n’avais qu’à oublier ces stupides baisers. Ces trois stupides baisers en comptant celui que j’avais échangé avec Apple en début d’année. « Oublie tout ma chérie. Ce n’était qu’une mauvaise passe. D’accord ? Tout va aller pour le mieux désormais. » C’est ce que ma mère n’avait cessé de répéter après qu’elle ait appris mon… mon problème ? Mon défaut ? Ou tout simplement ma personnalité ? Moi ? Je n’ai jamais su. Je savais qu’il me suffisait de chercher au plus profond de moi pour découvrir qui j’étais réellement. Mais, cela me faisait trop peur. Je n’étais pas cette fille là. Je n’étais plus cette fille au sourire et à la joie de vivre sincère. Je n’étais plus que l’ombre de moi-même. Dans cette histoire, ce qui me touchait le plus, ce qui m’atteignait en plein cœur c’était la façon dont mes parents avaient pris la chose. Une maladie incurable ? Non, simplement une erreur, quelque chose qui se guérit après quelques rendez-vous chez le psychologue. C’est vrai. Désormais, j’étais une fille obligée de se cacher derrière un masque d’égocentricité pour espérer pouvoir exister. Être soi-même c’est… c’est vouer sa vie à l’échec. C’est n’avoir aucune perspective d’avenir. Être soi-même c’est s’assumer, aller bien. Mon monde n’avait plus de couleur depuis bien longtemps. La nourriture n’avait plus de saveurs. Mon corps, mon esprit, plus rien m’appartenait. Je n’avais pas deux personnalités. Non, je n’en avais qu’une. L’autre n’était qu’une image, l’autre n’était qu’une usurpatrice. Avant Harvard, je n’avais jamais été une garce, je n’avais jamais couché avec autant de garçons différents. En fait, avant, j’étais moi-même.

Je me rendis bien vite compte que cela faisait quelques minutes que je cogitais intérieurement en fixant l’inconnue, le regard vague. Je n’avais pas répondu à sa question. Je n’avais pas prononcé un seul mot. Je m’étais contentée de la regarder sans vraiment la voir, sans vraiment l’écouter.

« Je… - J’avais commencé ma phrase sans savoir comment la finir. Je ne savais pas quoi répondre. Les larmes coulèrent à nouveau sans que je puisse les arrêter. C’est drôle, je ne pensais pas en avoir autant en stock. – Ce n’est rien. » Dis-je, peu convaincue de mes propres mots.

J’étais une piètre menteuse. Je me sentais honteuse de ma réponse. Mes larmes parlaient pour moi. J’étais perdue. Je ne savais pas quelle attitude adopter ? Après tout, je ne la connaissais ni d’Eve, ni d’Adam. Dans ma tête se livrait un impitoyable combat entre mes deux personnalités. Alors que j’essayais de déterminer qui je devais être, mon regard croisa celui de la jeune fille. Ses yeux étaient magnifiques. Je n’avais pas fait attention jusqu’à présent. Je me mis à détailler son visage, oubliant le conflit qui dérangeait mes pensées. Ses traits étaient fins, ses yeux reflétaient l’innocence et son visage était enfantin. Elle était jolie. Et sans le savoir, elle venait de faire taire tous mes maux, l’espace de quelques secondes. Je me sentis stupide à l’idée de lui avoir mentit.

« Enfin… - Ma voix fut interrompu par quelques sanglots. – C’est compliqué et je ne veux pas te faire perdre ton temps. » J’étais sincère. Et cela faisait bien longtemps que je ne l’avais pas été.

Pour la première fois depuis des années, mon cœur était en accord avec mon cerveau : une trêve s’imposait.

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Mon comportement m’étonna. Jamais je n’avais pris l’initiative d’aller à la rencontre de quelqu’un. C’était les autres qui venaient la plupart du temps à moi. Alors que je disais que je ne connaissais aucune des élèves présentes dans le cours de danse classique, j’allais peut être finir par en connaître une. Et dans quelle situation mon dieu ! Elle était en train de pleurer. Maintenant c’était une certitude. A ma grande question inutile, elle leva la tête vers moi. Je lui accordais un demi-sourire, mes lèvres s’étirant doucement sur le côté. Je ne savais pas quelle position adopté. Si c’était mon cas, j’aurai préféré être seule. Bon, c’est vrai, moi j’étais spéciale, la solitude ça me connaissait. Mais elle… peut être pas. Elle avait sûrement besoin de réconfort. Et je n’avais strictement aucune idée de comment lui en donner. Ma mère était douée pour ça, moi pas. Enfin, je ne pouvais pas le savoir puisque je ne l’avais jamais fait. Je m’embrouillais dans ma propre tête. Tout ça pour une histoire de discussion.

Je tortillais la lanière de mon sac entre mes doigts. Maintenant qu’elle avait relevé la tête, un silence planait entre nous. Je ne savais pas si elle avait bien entendu ma question stupide. Dans ce cas, je me sentirais bien idiote de la reformuler. Ou alors, il fallait que j’en trouve une autre. Une part de ma tête me disait de retourner prendre ma veste et partir prendre une bonne douche dans mes quartiers. L’autre me poussait à rester clouée ici, à attendre une quelconque réaction de la jeune fille. La deuxième partie remporta le lot. Surtout parce que j’avais déjà remarqué cette fille. Alors qu’elle me fixait d’un regard vague, je revis sa tête dans les cours de danses. Elle était toujours bien entourée, souriante, très sûre d’elle. Une fille dans le genre populaire, tout le contraire de moi quoi. Ca m’étonnait qu’elle soit ici à pleurer sans personne qui ne la soutienne. Ses yeux clairs baignaient de larmes, ils étaient jolis, même si la rougeur de l’irritation était présente. Sa tignasse brune à reflets roux était sans doute son atout pour séduire, n’importe qui pourrait envier ses cheveux. C’est vrai, cette fille était belle. Belle, populaire. Quoi d’autre ? Ah oui, elle pleurait. Ca cassait un peu tout, mais ça montrait au moins qu’elle était humaine.

« Je… Ce n’est rien. » Et d’autres larmes coulèrent. Ca semblait évident que ce n’était rien, bien sûr. Je la regardais sans rien dire. Je ne savais pas trop quoi répondre en fait. Elle devait me trouver stupide. Une inconnue qui se mêle de ses affaires. J’étais nerveuse à l’idée qu’elle m’envoie balader. Je me sentirais deux fois plus stupide. Je déglutissais. Jusqu’à ce qu’elle croise mon regard. Il n’était plus vague, non, là elle me regardait vraiment. J’aurais pu rougir sous son regard. Car bien qu’il soit bleu et clair, il semblait ardant. De toute façon, un rien me faisait rougir. Ma timidité, des fois j’aurais bien aimé ne pas l’avoir. « Enfin… C’est compliqué et je ne veux pas te faire perdre ton temps. » Je soufflais. Bon au moins, elle ne me jetait pas.

Je plaçais une mèche derrière mon oreille, alors que baissais ma tête pour fouiller dans mon sac. J’en ressortis un paquet de mouchoirs. Je fermais ensuite mon sac, soulevait la lanière de mon épaule pour le faire tomber à mes pieds. Quoiqu’un peu hésitante, j’allais m’asseoir aux côtés de la jeune fille.

« Je n’ai rien à faire. Et je sais que ça peut faire du bien de tout raconter… - lui dis-je en lui tendant le paquet de mouchoirs – Ca peut t’aider à aller mieux et à y voir plus clair. »

Un léger sourire d’encouragement se dessina sur mes lèvres, alors que je m’asseyais un peu plus confortablement.


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« Je n’ai rien à faire. Et je sais que ça peut faire du bien de tout raconter… - elle me tendit un paquet de mouchoir – Ca peut t’aider à aller mieux et à y voir plus clair. »

Me plaindre à une inconnue pouvait m’aider à y voir plus clair ? Quelques doutes subsistaient dans mon esprit. Pourquoi était-elle là ? A tenter de me consoler alors qu’elle ne me connaissait pas il y a quelques secondes de cela ? Je la regardais, les yeux rougis par les larmes. Je ne savais pas quoi répondre, je ne savais pas quoi dire, je ne savais pas comment expliquer le pourquoi du comment. J’avais envie de lui faire confiance. Elle semblait si timide et innocente. Les gens jouent si bien la comédie de nos jours, tellement bien… Mon cœur se serra à nouveau et je sentis les larmes monter. Je saisis le paquet de mouchoir qu’elle me tendait, lui adressant un rapide sourire. J’en sortis un du paquet pour essuyer mes yeux humides. Je ne voulais pas rester plantée là, à attendre qu’elle dise quelque chose. Je n’aimais pas le silence. En temps normal, j’étais plutôt bavarde, je respirais la joie de vivre mais quelque chose m’empêchait de sourire, de rire, de blaguer. Je me battais pour connaître la vérité. Une vérité que je voulais aussi vrai que mon actuelle couleur de cheveux. Je ne voulais pas être lesbienne ou encore bisexuelle. Je voulais être moi-même mais je voulais plaire aux autres avant de me plaire à moi. Le regard des autres m’importait peu avant. A vrai dire, je m’en contrefichais de ce qu’ils pouvaient raconter sur moi. Je me sentais bien dans ma peau, j’étais avec la fille que j’aimais, j’étais populaire, j’avais des amis sur qui je pouvais compter… enfin, c’est ce que je croyais. Les larmes recommencèrent à couler, j’avais l’étrange impression d’être une fontaine. Dieu sait que je détestais étaler mes sentiments ainsi. Je ne voulais pas me confier à une fille dont je ne connaissais même pas l’identité.

« Merci. – Je soupirais. – Qui dois-je remercier, en fait ? » Dis-je en tentant d’esquisser un sourire.

Je ne savais pas qui remercier. Ce n’était même pas une connaissance et pourtant, elle en faisait plus pour moi que certaines amies. Ma vie n’était pas aussi parfaite que je le pensais. Elle était morne, sans couleurs et actuellement, j’avais l’impression d’être morte. Quoi de plus sexy qu’un cadavre qui pleure ? Devais-je vraiment lui raconter que j’avais embrassé deux filles dans la même semaine, que j’étais perturbée, que je me pensais lesbienne mais que je ne voulais absolument pas l’être par peur du regard des autres ? Que mes parents considéraient ça comme un problème psychologique et qu’ils préféraient me savoir dans le lit d’un homme différent chaque soir plutôt que dans une relation stable avec une fille que j’aime et qui m’aime en retour ? Que mes parents préféraient savoir que leur fille est une trainée plutôt qu’une lesbienne bien dans sa peau et qui a trouvé l’amour de sa vie ? Je soupirais. Elle semblait gentille. Adorable, même. Maintenant que j’y pensais, je l’avais déjà vu pendant le cours de danse. Elle était seule la plupart du temps cependant, de ce que j’avais pu voir, elle était plutôt douée. Je me sentais un peu intimidée. J’avais peur qu’elle me prenne pour une idiote.

« Ce n’est pas si grave que ça. Je dois en faire des tonnes pour rien du tout. – Je souriais, je me sentais bête. – Une crise d’identité… si on peut appeler ça comme ça. » Ma formulation pouvait laisser penser que j’étais schizophrène.


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Me voilà donc assise, dans un coin de la salle de danse, près d’une fille que je ne connais de rien, à essayer de la consoler alors qu’à ce moment là, j’aurais très bien pu être sous ma douche, dans ma chambre ou… non pas ailleurs. Bref, je devais m’y tenir, j’étais là, je n’allais pas faire ma fugueuse et la laisser planter là avec mon pauvre paquet de mouchoirs. Et puis, aussi bizarrement que cela puisse paraître, ça ne me déplaisait pas tellement. En fait, ça changeait plutôt mon quotidien, c’était un évènement qui sortait de mon habitude, de l’ordinaire. Bien sûr, pour la pauvre jeune fille, j’aurais préféré qu’il ne lui arrive aucun problème, qu’elle ne pleure pas, et que je ne sois pas là à essayer de démêler ses sanglots. Mais quand même…Je tissais peut être un lien avec elle, qui sait ? Elle ne m’avait pas rejeté, c’était un bon début. J’allais peut être enfin sortir de ma grande solitude solitaire, et trouver une amie à qui raconter mes journées de cours, au lieu de les raconter à ma mère tous les soirs ou presque, sur Skype. Je n’avais rien contre ma maman, mais il fallait que je prenne mon envol un peu… Que je quitte ce cocon familial qui m’entourait si bien. Sans pour autant abandonner ma mère bien entendu. Mais la vie était comme ça, si on voulait vivre et voler, c’était avec nos propres ailes, pas celles des autres.

« Merci. Qui dois-je remercier, en fait ? » Ah, elle s’adressait à moi, elle me demandait comment je m’appelais. « Alyx. » dis-je tout simplement. Je n’allais pas ajouter Zoë, et encore moins Samper, sinon elle l’oublierait tout de suite. Ce qui était bien avec mon prénom, c’est qu’il était court, facile de mémoriser. Je l’aimais bien. Il était original en plus. Tout de ma mère quoi. Bref, maintenant elle avait mon prénom, je devais bien lui rendre l’appareil non ? Je me trouverai bien bête si je n’avais le sien. « Et toi ? » ajoutai-je tout simplement. Car si j’avais dit « qui dois-je consoler ? » ça l’aurait mal foutu. Juste un peu. Comme si c’était une obligation alors que c’était loin de l’être. Je me sentais utile en fait. Pour une fois que j’aidais mon prochain. Oui, ça fait très manifestation religieuse alors que je ne suis en aucun cas pratiquante. Mais en tout cas, oui, j’attendrais jusqu’à ce qu’elle se calme et sèche ses larmes pour pouvoir partir. Je l’observai prendre un mouchoir pour s’essuyer les petites larmes qui coulaient sous ses yeux. Elle était mignonne. Et je suis sûre qu’elle serait encore plus mignonne avec un beau sourire.

« Ce n’est pas si grave que ça. Je dois en faire des tonnes pour rien du tout. Une crise d’identité… si on peut appeler ça comme ça. » Je fronçais légèrement les sourcils. Une crise d’identité ? Elle ne savait donc pas qui elle était ? J’avais du mal à comprendre et mon visage devait trahir l’incompréhension. Je passais ma main droite dans mes cheveux en me redressant un peu mieux, pour lui faire face.

« Je ne comprends pas… Tu doutes de toi ? –commençai-je, un peu à l’aveuglette- ou… tu ne sais pas qui tu es ? Ou alors… -je raclai doucement ma gorge- tu as peur de qui tu peux être. »

Ou alors, aucune des trois propositions. C’est vrai que je n’arrivais pas à cerner ce personnage. Elle avait une personnalité si attachante et joyeuse quand je l’avais croisé dans le cours ou dans les vestiaires, que la voir comme ça, affalée et faisant une certaine « crise d’identité » m’était complètement inapproprié. Mais il était vrai que la plupart des personnes possédant un problème, le cachait souvent aux yeux des autres. Ils le dissimulaient grâce à un sourire, des rires… C’était compliqué de cerner les gens. Surtout quand ils jouaient un double jeu. Une soudaine envie m’empara. J’avais envie de lui prendre la main, pour essayer de la calmer et de lui donner confiance en elle. Mais je n’étais pas assez proche de la jeune fille pour oser un tel contact. Et ma timidité me le permettait encore moins. Alors je ne fis que lui sourire gentiment, sans la lâcher du regard. Ma main s’aventura quand même sur son bras, et que je me mis à caresser lentement comme une amie ferait pour consoler.



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« Alyx… - pensais-je – Original. » J’esquissais un sourire, oubliant ce qui m’entourait l’espace de quelques secondes. Comme si le temps s’était arrêté. J’hochais la tête, toujours le sourire aux lèvres. J’aurais aimé avoir un prénom singulier comme le sien. Elle, au moins, elle avait quelque chose d’unique et j’étais persuadée, intérieurement, que son prénom n’était pas la seule chose qui la rendait ainsi.

« Et toi ? » me demanda-t-elle. Réflexe, politesse, intérêt ? Je n’en avais aucune idée. Je n’étais pas habituée à ce que l’on me demande mon prénom. J’étais populaire, appréciée de tous ou presque alors mon prénom, tout le monde l’avait déjà entendu au moins une fois. Ou presque. Les garçons avec qui je couchais ne s’en souciaient pas. Parfois, j’avais l’impression d’être une trainée et ça n’arrangeait pas ce que je pouvais ressentir. J’avais conscience de ma réputation. On m’appréciait mais certaines personnes n’avaient pas l’intelligence de m’apprécier pour mes qualités, elles me détestaient car l’image que je renvoyais de moi n’était pas convenable. Elles étaient jalouses mais ces filles n’avaient pas compris la chose essentielle : rien n’était à envier chez moi. Je n’étais pas plus belle qu’une autre, je n’avais pas une vie parfaite, je me considérais comme une erreur, un véritable déchet. « Abigail. » répondis-je sans vraiment prendre le temps d’articuler. Peu importe. Mon prénom n’était pas à la hauteur du sien. Il était long, parfois difficile à prononcer pour une partie de la population, peu intéressant et surtout, il était loin d’être original.

Mes parents étaient des personnes formidables mais parfois, je leur en voulais de m’avoir rendue la vie aussi difficile. Sans eux, j’aurais été beaucoup plus heureuse. Sur certains points, c’était une certitude. Je n’aurais pas à faire semblant d’être une personne que je ne suis pas. Je ne serais, certes, pas aussi populaire qu’à cet instant mais au moins, je serais heureuse et le bonheur, ce n’est pas tout ce qui compte ? Je sentais les larmes monter et je n’avais aucune idée de comment les empêcher de couler.

« Sois forte, sois forte… » Je ne cessais de me le répéter. Comme si ça allait changer quelque chose. Elle devait me penser folle.

Elle fronça les sourcils après que je lui ai expliqué les raisons de mon mal-être. C’est vrai, c’était compliqué. Même moi, je n’étais pas sûre de comprendre. En réalité, j’étais perdue, je ne comprenais rien. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait dans ma tête et mon cœur me jouait des tours. J’étais partagée entre la religion et le bonheur. C’est idiot. N’est-on pas censé être heureux lorsque l’on a Dieu ? Je ne savais plus qui croire. Moi ou cet homme que mes parents m’avaient imposé à la naissance ? C’était difficile. Je n’arrivais pas à cerner ma réelle personnalité. Mon cœur se serra et mon estomac se noua. Je sentais les larmes, prêtes à couler le long de mes joues. Elles étaient les seules à comprendre ma peine.

« Je ne comprends pas… Tu doutes de toi ? Ou… tu ne sais pas qui tu es ? Ou alors… tu as peur de qui tu peux être. »

Je relevais la tête, surprise. Elle n’avait pas totalement compris mais elle avait déjà éclaircit quelques points qui étaient encore obscurs à mes yeux. C’est vrai, j’avais peur de qui je pouvais être. J’en avais peur à m’en rendre malade. Je fermais les yeux, ne sachant quoi répondre. J’avais peur. Et si le phénomène se reproduisait avec elle ? Et si la soudaine envie de l’embrasser me prenait, comme avec Candice ? Je n’avais pas la tête à ça mais sait-on jamais… j’étais peut-être une nymphomane refoulée. Un monstre, qui sait. C’était peut-être pour ça que j’évitais tout contact avec elle. Mais, elle ne semblait pas de cet avis. Après tout, elle n’était pas au courant. Elle posa une main sur mon bras et commença à le caresser comme pour me calmer ou me donner confiance, je ne savais pas trop. Je tournais la tête vers elle, d’abord surprise puis soulagée. J’avais confiance en elle. J’avais envie d’avoir confiance elle. Pourtant, je ne la connaissais pas. Certaines choses ne s’expliquaient pas. Et ça, j’étais loin de pouvoir le définir. J’esquissais un sourire, un vrai sourire, le vrai, le sincère et me saisissais de sa main pour la serrer dans la mienne, comme pour me sentir moins seule, avoir l’impression d’être accompagnée, au moins pour ce petit bout de vie.

« Merci. – Elle devait se demander pourquoi. – Merci d’être là alors que tu ne me connais pas. – Je soupirais. Je me sentais mieux en sa compagnie, elle m’avait apaisée, elle m’avait fait me sentir mieux au moins l’espace de quelques secondes. – Je ne saurais pas t’expliquer ce qui se passe dans ma tête car moi-même, j’ai du mal à comprendre. J’évite de montrer cette facette de ma personnalité… Tu comprends, j’ai une réputation à tenir… ou plutôt une corvée. – Je serrais doucement sa main dans la mienne. Je me livrais comme jamais je ne m’étais livrée avant. – Tu sais… ce qu’on dit sur moi… comme quoi je suis une garce froide et égocentrique, une nymphomane et une trainée… » Je soupirais, je sentais les larmes couler le long de mes joues sans pouvoir les arrêter. Elle devait me croire folle. Je l’étais, sans doute. Mais de la bonne façon ? C’est ce que j’espèrais.



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