Macéo Fitz ► André Hamann

caractèreMacéo c'est un faux méchant. Un gros nounours en sommes. Il paraît très froid aux premiers abords, parce qu'il a beaucoup de mal à faire confiance aux autres, à laisser les gens rentrer dans sa vie. Mais une fois que l'on apprends à le connaître, on se rend compte qu'il n'y a pas une once de méchanceté en lui. Il cultive pourtant cette image de bad boy, cette facette de lui, espérant éloigner les autres de lui. Il est très solitaire, il aime être tranquille, ne pas avoir à rendre de compte à qui que ce soit. Il aime cette liberté et à tendance à repousser les autres sans le vouloir.

Il est ce genre de mec en soirée dont tu voudrais attirer l'attention et qui ne décrochera pas un mot. Qui te lancera ce regard qui te charmera immédiatement, mais qui t'ignorera tout le restant de la soirée. Ce genre de mec dont tu ne saura jamais vraiment quoi en penser. Ce genre de mec ténébreux, intriguant sur qui te posera mille et une questions et dont tu n'aura jamais les réponses. Ce genre de type distant dont tu essayera de te rapprocher en vain. Qui, si tu lui plaît, t'embrassera sûrement, et ne donnera plus de nouvelles par la suite.

Mais au fond, quand tu apprendra à le connaître, quand tu rentrera vraiment dans sa vie. Tu remarquera tous ces détails. Cette manie qu'il à de détourner le regard quand il exprime le moindre de ses sentiments. Ce tic de se ronger les ongles quand il est stressé, de fumer un peu trop aussi. Tu remarquera à quel point il porte toute sa famille sur ses épaules, et à quel point -même s'il n'en peut plus- il ne bronche pas. Il ne se plaint jamais, il ne dit jamais quand ça va pas, parce qu'il estime qu'il y'a plus grave que ses petits problèmes. Il est fou de ses soeurs, il les protègent coûte que coûte.

Il est bordélique de nature, mais passe son temps à ranger pour le bien des frangines. Il pense à toutes les petites attentions. Il n'est plus leur frère, il est devenu comme leur père depuis des années. Tu remarquera que tout son stress, toute sa peine, toutes ses galères, c'est avec la musique et la danse qu'il les évacuent. Qu'il est sur le point de tomber, mais qu'il ne demandera jamais d'aide. Que cette image de bad boy n'est qu'une image, qu'il n'est rien de ce qu'il prêtant être. Qu'il est bien plus fort que tu ne pouvais l'imaginer. Qu'il est un ami en or, toujours là pour les autres sans rien attendre en retour. Qu'il prend les études très au sérieux.

Qu'il ne laisse personne s'approcher de trop prêt de sa vie privée. Pas par honte, mais parce qu'il ne veut pas briser son image. Qui ne veut pas d'une femme dans sa vie, parce qu'il à déjà dû mal à s'en sortir entre le boulot, les études, ses soeurs et la maladie de sa mère. Et parce qu'il a perdu la seule femme qu'il ai jamais aimé. Qu'il en est encore brisé. Qu'il se croit responsable de sa mort. Et qu'il refuse qu'on puisse avoir pitié de lui.

admission à harvardTON ADMISSION À HARVARD - Macéo n'a pas toujours été un élève modèle. Il s'en rend bien compte. Il faisait parti de ces enfants populaires, ceux qui foutaient le bordel et faisaient rire sa classe. Jusqu'à ce que sa mère tombe malade. Il n'avait que 15 ans, et il s'est retrouvé à gérer bien plus que ce qu'un ado devrait gérer. Il à dû grandir, devenir adulte plut tôt que prévu et à simplement arrêter les blagues. Il faisait des petits boulot, au black évidement, par ci par là pour aider sa mère, et s'est concentré sur ses études très sérieusement. Sa mère s'était toujours inquiété que ses enfants aient de bonnes notes, un bel avenir. Il voulait qu'elle ai cette inquiétude en moins, qu'elle se concentre sur sa guérison.

Alors, loin d'être le premier en tout, il devint un bon élément, un bon élève très rapidement. Il en avait les capacités. Mais ce qui l'avait sauvé, c'était l'option arts de son lycée. Il s'était inscrit dans un club de musique et un club de danse. Il se défoulait grâce à ça. Il oubliait tout le reste. Et là où les sportifs gagnent leur bourse grâce au sport, Macéo gagnait la sienne grâce à la danse et la musique. Sa mère le poussait à faire des études supérieures, mais il avait refusé dans un premier temps, laissant les mois, les années le submerger. Ce n'est qu'à 24 ans que ses soeurs l'avaient poussé à faire des études. Lui était réticent de retourner à l'école après toutes ces années, surtout avec tout ce qu'il avait à gérer, mais les jeunes filles l'avaient convaincues, affirmant qu'elles l'aideraient au mieux, qu'il méritait de faire ce qu'il aimait. C'est donc l'année de ses 24 ans qu'il postulait à Harvard, retournant dans son vieux lycée pour obtenir une lettre de recommandation de ses anciens professeurs de club qu'il affectionnait toujours autant.

Il passait les SAT'S tout juste, mais il les passaient. Il planchait sur son essay, incapable de trouver une source d'inspiration. Il s'était même tourner vers la plus âgée de ses soeurs, Emmy, se sentant comme un gosse à qui on apprenait à lire. Il l'écrivait avec son aide, prenant sa mère comme exemple, sa vie comme exemple, tout simplement. Parlant de celle qui avait prit cette famille à bout de bras, celle qui se battait contre la maladie. Parlant de ses propres choix, ses sacrifices. De pourquoi il tenait tant à intégré Harvard. Pourquoi il tenait tant à faire de la danse et la musique un métier plus qu'une passion. Il avait écrit -difficilement, timidement, mais sûrement- son essay, et l'avait envoyé, attendant des résultats.

Puis vint le moment de l'entretiens. Lui qui ne montrait en générale aucune émotion ne pouvait s'empêcher de communiquer son stress au reste de la famille. Les ongles rongés jusqu'au sang, il avait attendu ce qui lui avait semblé des heures avant d'être prit en entretiens par la doyenne elle même. Il s'était exprimer sur son envie, son désir t'intégrer cette école et pas une autre. Lui permettant d'avoir les meilleures études possible et d'être au plus proche de ses soeurs et de l'hôpital de Boston où séjournait sa mère. Il avait essayé d'être le plus calme, le plus posé possible lors de cet entretiens. Et quelques jours plus tard, le verdict tombait enfin. Il était accepté.

story of my lifeMacéo s'affairait en cuisine, comme s'il était né pour tenir une poêle. Ses petites soeurs attendaient patiemment, chacune assise à sa place à table. Il garnissait les derrières assiettes et fit quelques aller retour pour que chacune d'entre elle ai à manger avant de s'asseoir à son tour. La plus âgée de ses soeurs, Emmy, 15 ans, brisait le léger silence qui s'était installé. Face à Macéo, elle hésitait un instant, mais finit par lâcher le morceau.

-Je dois écrire une dissertation à l'école pour la fête des pères.

Le jeune homme relevait les yeux vers sa soeur. Haussant les épaules comme s'il attendait la suite, ne sachant pas vraiment pourquoi elle lui parlait de ça. Elle n'avait jamais eu besoin de conseil concernant l'école, c'était la plus débrouillarde et la plus intelligente de la famille à ses yeux.

-Je dis ça parce qu'on a pas de père. Et ma prof à dit que je pouvait écrire sur "une figure paternelle".

-C'est quoi ce devoir à la con ?!

Une petite voix s'agitait aux côtés d'Emmy, avant que Macéo ne lance un regard noir à la petite Arianna, 10 ans, qui baissait instantanément le regard.

-Ton langage Arianna.... Mais elle a pas tort. C'est à chier comme devoir. Mais tu me dis ça parce que.... ?

Emmy soupirait, levant les yeux au ciel avant de poursuivre.

-Je dis ça, parce que tu es ce qui se rapproche le plus d'une figure paternelle. Je peux écrire sur toi ?

Il avalait une bouchée de son repas, se calant contre sa chaise.

-Fais toi plaisir...

-Faut que je te pose des questions.

-Pas le temps.

-MACE ! T'as dis que les études étaient importantes ! C'est un devoir, c'est noté, c'est pour l'école, c'est important !

Il soupirait, buvant un peu de son eau avant de plonger le regard dans celui de sa petite soeur. Les autres petites le fixait intensément, attendant sa réponse.

-Ok, ok.... Vas y pose les tes questions....

La jeune fille souriait, sortant ses notes de son sac à ses pieds avant de reposer son attention sur lui.

-En faite faudrait que tu me parle de ta vie.

-Tu la connais...

-Non je la connais pas ! Mace, fais un effort !

-Ok ! Bordel..... Euh...Je sais pas qu'est-ce que tu veux savoir ?

-Tout ! Ou-est-ce que t'es né, comment se sont rencontrés les parents, comment on est arriver ici.... Tout ce que tu peux me dire sur toi !

Il grommelait, essayant de se remémorer son plus lointain souvenir, sachant pertinemment qu'il allait détester ce moment. Il ne supportait pas parler de lui, mais Emmy avait raison, les études d'abord. Et c'était un devoir. Il n'avait pas énormément de choix s'il voulait qu'elles continuent de respecter son éducation.

-Très bien.... Je suis né à Florence. Jusque là tout va bien. Maman est Italienne, papa Américain. Je sais pas comment les parents se sont connus, j'ai jamais posé la question...

-Avec des amis. Moi je l'ai fais. Maman m'a toujours dit qu'elle avait eu le coup de foudre. Que papa était en vacances à la base.

-Bah super, tu sais mieux que moi... Bref, on est restés genre.... 3 ans en Italie je crois. Et après les parents sont partis vivre à Boston. Parce que papa est originaire de là bas et que notre grand mère était en train de mourir. Au final elle est morte et on est resté là bas, et toi tu es née. Le reste tu connais.

-Macéo ! Fais un effort ! Je connais pas tous les détails moi ! Tu parle jamais de toi....Et il s'est passé 12 ans entre ta naissance et la mienne ! Explique mieux que ça !

Il faisait mine de réfléchir, soupirant une énième fois.

-Très bien.... Donc j'avais trois ans quand on à emménager à Boston. J'ai pas vraiment connu notre grand mère, donc on s'en fou. Toujours est-il qu'elle est morte, et nous on est restés. On a jamais quitté Boston en faite, et les parents se sont mariés quand j'avais genre 5 ans. On était dans un petit appart, maman voulait une tripotée d'enfants, papa me voulait à peine. Mais ça va, ça se passait bien. J'ai grandi avec les petits du quartier, j'avais pas mal de copains, j'ai appris à faire du vélo, je faisais des bêtises stupides.... Tu veux d'autres détails dont on se fou ou ça va ?

-Non, ça va....

-Merci. Bref, au final les parents ça commençait à aller mal, je le sentais. Et puis t'es née. J'avais 12 ans, j'étais paumé, je pensait que je resterais enfant unique, mais t'es née. Et ça allait mieux entre eux. Moi je faisais le con à l'école, mais tu le sais déjà. Maman pétait un câble, elle me disait toujours que les études...

-C'est ce qu'il y'a de plus important.

-Ouaip. Boh je vais pas vous la faire les filles, elle nous à tous sortie le même discours. Bref ! 2 ans après, POUF, Irina et Valentina sont nées, comme si c'était pas assez le bordel comme ça ...

Les jumelles contestaient vivement, lançant un "HEY" qui traversait la pièce et ne manquait pas de faire rire Macéo et Emmy.

-Et puis maman est tombée malade, j'avais 15 ans. Elle était enceinte d'Arianna, et c'était compliqué de lui faire des examens approfondis tant qu'elle était enceinte. Y'avait certains trucs qu'elle pouvait pas faire, ou qu'elle a refuser de faire. Mais je voyais son état se dégrader de plus en plus. Et à ce moment là, ça partait complètement en vrille avec ce qui nous à servit de père. Et quand elle était au plus mal, quand on a eu besoin de lui, il a juste.... Disparu.

Un long silence s'était installé dans la pièce, pesant sur les enfants. Les filles baissaient les yeux, se souvenant à peine du jour où leur père les avaient abandonnés.

-Bref.... Maman s'est retrouvée toute seule, enceinte jusqu'aux yeux, hyper faible... Elle pouvait plus travailler, papa était parti. Je peux t'assurer que j'ai arrêter les conneries. J'ai arrêter de traîner avec les gamins peu fréquentables du quartier, de trainer après les cours d'ailleurs. Et maman m'a fait promettre de bosser plus dur à l'école. J'ai commencer à bosser un peu partout. Je vendais des journaux, je faisais la plonge dans les resto... Tout ce que je pouvais faire, je faisais. Histoire de gagner un peu de fric. Et puis un jour j'ui rentré de l'école, et maman accouchait. Elle était trop faible pour se lever et prendre le téléphone, je pouvais pas conduire. J'ai appelé les secours mais ils étaient pas très pressés ces enfoirés.

-Langage ! Lançait Arianna, décrochant un sourire à son frère.

-J'ai aidé maman à mettre Ari au monde. Quand t'as 16 ans, ça te marque.... Elle avait l'habitude, elle m'a guidé comme elle pouvait, et les pompiers sont arrivé quand Arianna à poussé ses premiers cris.

-Je le savais pas ça....

-Normal, t'étais toute petite. Je t'avais dis d'aller dans ta chambre et je t'ai mis un casque sur les oreille avec la musique tellement forte que t'as eu des acouphènes pendant une semaine. Je voulais pas que t'entende maman crier. Que tu prenne peur. Et les jumelles étaient encore des bébés. Bref. Elles ont été transférées à l'hôpital, et quand maman s'était à peu près remise de l'accouchement, elle a fait des examens complémentaires. Tout y est passé, et ils ont finis par découvrir qu'elle avait la maladie de Charcot. Généralement c'est héréditaire, mais là, ils étaient incapables de nous dire d'où ça provenait. Elle a voulu rentrer à la maison, mais elle y est pas restée très longtemps. Donc j'ai pas repris mes études. Tu voulais savoir pourquoi, c'était pour ça.... Fallait bien que quelqu'un s'occupe de vous.

Emmy ne quittait pas son frère des yeux, n'osant pas émettre un seul son de peur qu'il ne s'arrête. Il ne s'était jamais autant livré sur sa vie, sur tout ce qu'il s'était passé. Elle n'osait pas l'interrompre, en apprenant de plus en plus sur sa propre vie, son propre passé.

-Elle a besoin de beaucoup de soignants, de médicaments, de beaucoup de choses.... Et ça coûte très cher. On nous a demandé si elle voulait participer à un programme expérimental, parce que c'était entièrement prit en charge par l'hôpital, et qu'on avait pas une tune. J'ai dis non, maman à dit oui, qu'elle n'avait rien à perdre. Donc elle est restée là bas, et moi je me suis occupé de vous.

La jeune fille acquiesçait, tandis ce que les autres étaient pendues aux lèvres de Macéo. Il détournait le regard vers elle, les incitant à continuer de manger. Emmy n'avait pas écrit une seule note sur son carnet, trop plongée dans ce récit qu'elle découvrait. Elle en savait les grandes lignes, mais il y'avait beaucoup de choses qu'elle n'avait jamais su.

-Qu'est-ce que je peux dire d'autre.... Ah ouai, euh... Y'a 3 ans tu m'a forcé à aller étudier de nouveau.

-Parce que tu le méritait. Je le pense encore. Plus qu'à l'époque.... Mace... Je savais déjà que tu avais beaucoup de choses à gérer, que parfois c'était dur pour toi, mais là.... Je comprends mieux pourquoi t'as autant besoin de danser. Pourquoi tu as autant besoin de ta guitare. Pourquoi tes chansons sont aussi tristes.... Et puis je t'ai vu danser, chanter, jouer... C'est toi, ton univers. Tu mérite d'en faire un métier, de faire ce que tu aime. T'as assez veillé sur toute la famille comme ça. C'était à notre tour de t'aider....

Macéo détournait le regard, réprimant un sourire avant d'avaler une bouchée de son repas. Il secouait la tête avant de répondre.

-T'as tout ce qu'il te fallait ?

-J'ai une dernière question.... T'as pas parlé d'Elena....

Le temps semblait s'être soudain arrêter en entendant ce prénom. Il osait à peine relever la tête vers l'adolescente.

-Parce qu'on ne parle pas d'elle...

-Macéo.... Faut que t'en parle. Ca fait 6 ans....

-Y'a rien à en dire.

-Je le mettrais pas dans ma disert....Mais parle moi. T'en as besoin et...

Il laissait ses couverts dans l'assiette, laissant tombée ses mains sur la table dans un fracas qui fit sursauter l'adolescente.

-Pour dire quoi ?! Que c'est la seule fille que j'ai jamais aimé, que je voulais l'épouser, que je voyais ma vie avec elle, et que je l'ai perdue parce que j'ai été incapable de me réveiller pour aller la chercher ?!

-Mace....

-Qu'est-ce que tu veux savoir ?! J'étais fou d'elle, j'ai passé quasiment ma vie entière avec cette fille, plus de dix ans à l'aimer à en crever. Elle à toujours été là pour moi, pour nous, et elle m'a demandé un seul service en 12 ans, un seul. Et j'ai pas été foutu de le faire ! J'ai pas été foutu de me réveiller, pas été foutu d'aller la chercher après le boulot, elle à dû prendre le bus, le bus s'est craché, elle est morte. Fin de l'histoire. Qu'est-ce que tu veux savoir de plus putain ?!

Le coeur d'Emmy battait à tout rompre, les larmes menaçaient de coulées avant que le ton de Macéo ne redescende. Il captait le regard effrayé et triste de sa soeur, se rendant soudain compte de son agressivité. Il se calmait doucement, se levant de table pour rejoindre sa petite soeur qui n'osait plus bouger. Il la prenait doucement dans ses bras, murmurant une bonne dizaine de "Je suis désolé" avant qu'elle ne se calme. Les trois petites le rejoignait, transformant cette étreinte en câlin collectif. Le jeune homme ne s'était jamais autant livré, et le sujet d'Elena était un sujet très épineux. Il ne parlait jamais d'elle, à personne. Il s'en voulait à mort, se sentait responsable de sa mort. Entre son père qui les avaient lâchement abandonnés du jour au lendemain, et la mort d'Elena, il n'avait plus laissé qui que ce soit se rapprocher de lui de trop près. Par manque de confiance, par peur aussi....

-Excuse moi..... Tu peux mettre pause pour ta dissertation ? Je t'aiderais à la finir ce soir... Ok ?

La jeune fille acquiesçait doucement, serrant son frère un peu plus fort dans ses bras. Il l'embrassait sur le front, convainquant ses petites soeurs de se remettre à manger.