KATARINA BLOSSOM ► barbara palvin

·   ⊹  　　　   *  ☽  ˚  katarina. bien plus souvent appelée kat. plus court, plus affectueux, plus simple. kat ce sera. kat, elle n'a pas grandit dans l'environnement le plus saint qui soit. un père flic et alcoolique, une mère serveuse dépassée par la vie en générale. c'est une petite fille mise de côté, silencieuse, à qui on ne prête pas réellement attention. on oubli d'aller la chercher à l'école, on oubli de l'y emmener. parfois, elle reste assise sur le trottoir pendant des heures jusqu'à ce qu'un voisin finisse par la remarquer. kat elle est sale, personne ne s'occupe d'elle. maman rentre trop tard le soir, pars trop tôt le matin et la gosse, elle a apprit à raser les murs pour ne pas réveiller l'alcool mauvais qui sommeille chez son père. puis tout le monde ferme les yeux sur la situation, tout le monde s'en fiche. c'est pas glorieux mais y a pire qu'ils diront. et kat, c'est la gamine dont tout le monde se moque. que personne ne veut dans son cercle d'amis. les gosses, c'est méchant quand c'est petit. on pourra jamais lui enlever l'indépendance qu'elle a acquise. à dix ans, elle se comporte comme une adulte. elle nettoie la maison, cache la misère comme elle peut, s'occupe du vomi par terre, soulage la fatigue de sa mère. elle a peut être trop vécue trop vite mais ne se plaint jamais et bêtement, elle attends avec impatience le lycée. elle sait que là-bas, elle recommencera à zéro, avec des gens qu'elle ne connait pas. elle pourra créer une nouvelle identité loin des méchancetés qu'on lui envoie.

quinze ans. rentrée scolaire. elle a passé l'été à flâner dans les friperies de la ville jusqu'à dégoter la tenue parfaite. elle vaut rien pour une époque ou tout le monde s'habille chez chanel mais elle se différencie. elle reste vague sur sa vie, sa famille, tout ce qui pourrait lui porter préjudice. la journée, elle est jolie katarina, poupée imperturbable qui n'a qu'à battre des cils pour faire fondre n'importe qui. le soir, elle valse entre les bouteilles sur le sol, les coups d'un père injuste et les menaces proférées. elle tient le coup parce qu'elle sait qu'une fois le matin venue, elle pourra plonger dans le conte de fée qu'elle a elle même créé. et c'est pendant ces années lycée qu'elle le rencontre lui, mikke. ils sont pas du même milieu, pas du même monde, pas de la même école. mais les regards se croisent souvent, les sourires s'échangent et un jour, il vient lui parler. elle reste sur ses gardes au début. pourquoi le gosse de riche perdrait son temps avec une fille comme kat ? elle est jolie, certes, mais elle n'a pas le niveau des toutes les poufs autour d'eux. pourtant, il lui prête attention. vient la chercher après ses cours, l'emmène dîner à plusieurs reprises. elle se surprend à y croire, parfois un peu trop. elle se dit qu'il lui offrira peut être l'échappatoire. la belle vie qu'elle aurait tant voulu avoir. mikke, il est son espoir et sûrement qu'au final, il lui en faut peu pour tomber irrémédiablement amoureuse de lui.

ça dure jamais longtemps le bonheur. ça s'envole aussi vite que l'espoir. mikke, un beau matin, il a disparu. quitté la ville pour harvard il paraît. kat, elle l'appelle encore et encore, lui envoie des tas de messages. sans relâche, jours après jours et se confronte au silence à chaque fois. elle approche les potes de son grand amour, cherche des réponses. ils la regardent tous avec cet air moqueur, celui qui veut dire qu'elle a été la reine des connes dans tout ça. puis un jour ça tombe. t'étais qu'un défi kat. c'est l'histoire de la belle et la bête sauf que c'était toi la bête. et personne ne veut de la bête pour une vie. c'était rien d'autre qu'un pari pour frimer. montrer qu'on était capable de se taper une pauvre puis de la jeter. elle a mal au coeur, elle a mal partout. elle en pleure sans relâche et dit adieu à tout. son père à dilapidé l'argent de côté pour l'université, elle est condamnée. il lui reste sa jolie tronche et son coeur brisé. c'est sûrement ce qui commence à attiser sa haine. sa haine de l'homme en général et son besoin de tout réduire à néant autour d'elle. elle n'a rien d'autres que sa jolie gueule ? très bien, elle en fera usage. puisque le monde est aux réseaux sociaux, instagram sera son terrain de jeu. et elle monte en flèche. tout le monde rêve sa vie qui n'est pourtant qu'une illusion. kat, elle devient l'une des influences les plus suivis du pays. perce même en europe dans la foulée. une photo sur son insta vaut des milles et elle jubile de ce qu'elle a pu construire.
 
sauf que c'est jamais assez pour kat. elle en veut toujours plus. elle a cette soif de contrôle, cette avidité, ce besoin de tout posséder. et puis elle a surtout cette haine qui noircit chacune de ses actions. elle hait son père qui lui a trop de fois levé la main dessus. elle hait sa mère qui a fait semblant de ne rien voir. elle hait mikke qui c'est servit d'elle comme si elle n'était rien. kat, elle est bousillée jusqu'à la moelle. complètement atteinte. elle veut sa revanche sur tout ceux qui lui ont faire croire qu'elle n'était pas assez bien. et tous les jours, quand elle sert le whisky de son géniteur, c'est une pincée d'arsenic qu'elle y ajoute. tous les jours jusqu'à ce que le poison fasse effet et qu'il s'éteigne. on y voit que du feu à l'autopsie. c'est juste un vieil homme malade qui a choppé une pneumonie. mais kat, elle sait qu'elle est capable du pire. elle feint les larmes mais quand elle regarde la pierre tombale, elle sourit. pour vingt trois années de sa vie gâchée, elle lui a pris la sienne. sans sourciller. mais c'est rien d'autre que le début. elle épargne sa mère fatiguée et se concentre sur le prochain. mikke. boston. oh il va tomber pour elle, de la même manière qu'elle est tombée pour lui des années plus tôt. mais il chutera si fort, il aura si mal qu'il la suppliera de l'épargner. et quand ça arrivera, elle serrera sa main sur son coeur jusqu'à le réduire à néant. il n'aura plus rien. rien, c'est ce qu'il sera.