ALESSANDRA C. FERRARI ► cindy mello

story of my lifeQuand on regarde les familles, souvent, on ne voit que l’extérieur. Généralement, tout semble merveilleux. Tout semble bien aller pour tous… mais c’est faux. Chaque famille connaît ses mauvais moments, ses défauts, ses drames et ses malheurs. C’est le même cas pour la mienne. Toutes les journées, mon père s’occupait du business familial, de ce fait, il était rarement à la maison et lorsqu’il l’était, on le savait. Effectivement, sa mauvaise humeur régnait. Et ici, je ne parle pas des œillades qui nous jetaient à Asia et moi. Pour ma mère elle, nous étions ses trois enfants parfaits qui la comblent de joie et un mari insupportable qu’elle avait de la difficulté à apprécier désormais. C’était ainsi, depuis plusieurs années… Des cris venant de mon père, des pleure de ma mère tellement elle n’en pouvait plus de cette relation qui ne menait à rien. Voilà comment ma vie commençait désormais. Bien au chaud dans ce berceau dont les barreaux suintaient presque l’or, emmitouflé dans ces draps valant sans doute une fortune. Oui, la valeur de l’argent était bien ancrée dans ma famille. C’est réellement vers mes six ans, l’année où mes parents ont divorcé que ma vie a réellement commencé. Elle est devenue meilleure.

Le jour où ma mère nous a présenté le nouvel homme de sa vie, je me suis méfié. Je n’avais pas envie qu’il touche à ma mère, même que je faisais tout en mon possible pour les éloigner dès que j’en avais la possibilité. J’accaparais les moments de ma mère, je venais la nuit, m’infiltrer entre eux sous les draps. Pour moi, cet homme était comme mon géniteur. Lui aussi allait nous considérer comme des poules pondeuses qui ne sont bonnes qu’à ça. En plus, comme Asia ne l’aimait pas, je me suis dit que moi non plus. Mais ça, c’était avant qu’il me demande de venir le voir un soir pour me parler. Il m’a expliqué que jamais il ne voulait faire de tort à notre famille. Qu’il me considérait comme une fille et qu’il aimerait beaucoup construire des liens solides entre nous. J’étais sceptique, mais au bout d’un moment, il a commencé à me donner tout ce que je veux. À chaque nouvelle passion, il m’achetait le strict nécessaire, jusqu’à ce que je trouve ma réelle voie. Le wake board et même le snowboard. Encore une fois il me paya tout l’équipement nécessaire, même mes cours. Contre toute attente, j’ai pu me classer assez haut pour commencer à faire de la compétition.

J’ai dû voyager un peu partout dans le cadre de ces compétitions. En passant par la Nouvelle-Orléans où j’ai séjourné plusieurs mois jusqu’à Boston où j’ai fini par m’y établir, j’ai rencontré plusieurs personnes qui ont marqué ma vie. En commençant par Laszlo, ce bel Australien qui m’a fait fondre très rapidement, trop rapidement. Avec lui j’ai tout partagé jusqu’à ma première fois. C’était si indescriptible ce que j’ai pu vivre avec lui en si peu de temps que je suis tombé de haut, lorsqu’un jour on devait se rejoindre à notre endroit préféré. L’endroit où nous avons passé le plus de temps ensemble. L’endroit où il m’a dit je t’aime pour la première fois. Sauf que cette fois-ci c’était loin d’être ces trois petits mots, ces sept lettres. En fait c’était le contraire. Il m’a laissé. Il a vu dans le journal l’article sur moi et Jeremy. Ce mec qui devait se faire passer pour mon copain. Coup de publicité vous savez? J'aurais tellement voulu lui dire que c'était de la frime, de me faire confiance, mais... Je ne pouvais pas et je l’ai perdu, cette journée-là. J’étais en colère, et j’ai redoublé d’efforts pour mes compétitions, m’achetant même des capsules sportives, plus connues sous le nom de glucocorticoïdes. Je suis devenue accro, malheureusement, mais cela m’a permis de connaître un coup de foudre. Je suis tombé folle d’un homme pour qui jamais j’aurais été attirée en temps normal, dû à nos classes sociales complètement différentes. Je crois que c’est lui qui m’a fait comprendre que les personnes à faibles revenus sont tout aussi bien que les autres. Dylan… Notre histoire a duré plus ou moins un an. Il m’a fait connaître des hauts et des bas, puisque je n’aimais pas du tout son activité illégale qu’il pratiquait, mais je ne me plaignais pas lorsqu’il me fournissait. Du moins, jusqu’à ce que je me fasse dépister positive à un contrôle du dopage. Novembre 2015 a marqué la fin de ma carrière sportive, mais aussi de mon histoire avec lui.

Suite à ces événements assez troublants et médiatisé, ma mère m’a fait revenir de force en Italie pour m’aider dans ma cure de désintoxication. 2016 a été une année marquante. Une année forte en émotion. Heureusement que ma meilleure amie Valentina a été là pour moi. Elle a su apaiser mes excès de colère au moment venu. Jamais il ne m’a laissé de côté, venant le plus souvent me voir lorsque c’était possible. Sinon, nous nous parlions au téléphone. Sans elle, et sans ma sœur, j’aurais eu du mal à passer au travers cet épisode. En parlant d’asia, c’est grâce à elle que je suis de retour à Boston depuis juin 2018. C’est elle qui a convaincu notre mère de me laisser venir étudier à Harvard, prétextant qu’elle allait toujours avoir un œil sur moi. Évidemment, j’ai fait en sorte que Valentina passe également les examens pour entrer à Harvard et nous voici aujourd’hui. Tous les deux fières étudiantes de cette prestigieuse université. Nous ne savons pas ce que l’avenir nous réservera, ni même que j’allais de nouveau faire des rencontres complètement bouleversantes. Que j’allais retrouver des personnes de mon passé et que j’aurai des comptes à rendre. J’oubliais… J’ai également une sœur à surveiller. Comptez sur moi qu’elle ne retombera pas dans l’alcool, sinon je ne m’appelle pas Alessandra Ciara Ferrari.