ZAFIRA "CAROL" HARIRI ► sonia ben ammar

caractèrezafira ressemble à sa mère, niveau caractère. la ressemblance est frappante et ce n'est pas pour rien qu'elle a été appelée zafira amina. zafira, elle cherche la victoire, elle veut changer le monde. elle est téméraire et entêtée, elle veut faire entendre ses idées et les appliquer, elle veut défendre la veuve et l'orphelin dans son monde. à ses yeux, la situation de la femme a besoin d'être changée, améliorée et si les gens trouvent qu'elle est difficile dans les pays occidentaux, ils ne savent rien du monde arabe. d'après zafira. zaf, elle dit ce qu'elle pense, elle est directe, franche mais parfois offensante. elle ne va pas se gêner pour dire les quatre vérités d'une personne. elle n'a pas de filtre, elle fait ce qu'elle veut. elle fait confiance à son instinct et à son jugement, on la qualifie de "pénétrante", cernant relativement bien les personnes à qui elle s'adresse. sa mère lui a appris la tolérance, la générosité, l'indulgence et la rigueur aussi bien dans ses actes que dans sa morale. si zafira décide de s'ouvrir à une personne, elle lui sera loyale et dévouée, car elle lui fera confiance. malgré tout, elle reste secrète et discrète, par peur que quelqu'un ne fasse tout péter et qu'elle ne se fasse tuer avant d'avoir pu réaliser un de ses rêves. active et entreprenante, elle a tout de l'employé modèle ou plutôt de l'employé à qui ne reproche rien. trouver du travail est dur, surtout quand on cache son identité, alors il ne vaut pas mieux se faire remarquer. parfois, elle ne peut s'empêcher d'être jalouse de ceux qui ont la possibilité de réaliser leurs rêves car elle est condamnée à survivre dans l'ombre pour l'instant, s'empêchant de vivre réellement à cause de l'épée de damoclès sur sa tête.

depuis combien de temps vis-tu ici ?Zafira est arrivée à Boston il y a un peu plus d'un an alors qu'elle a été forcée à fuir son pays. Elle a fait l'objet de plusieurs tentatives d'assassinats à son égard et a dû fuir pour sa sécurité. Elle n'a pas eu forcément le choix de Boston, une personne de confiance avait choisi ce lieu et elle n'a pas objecté. La voilà aujourd'hui à Boston, dans la pauvreté, espérant un jour retourner dans son pays pour changer les choses et évincer son père.

comment te vois tu dans 10 ans ? Zafira n'en a aucune idée. Malheureusement, ça ne dépend pas d'elle. Elle rêve de pouvoir rentrer chez elle et changer le monde, les choses. Actuellement, rentrer serait trop risqué. Son but actuel est de survivre, et si elle est toujours vivante dans 10 ans, ça sera déjà un bon pas. Dans dix ans, elle aimerait être chez elle, avec peut-être quelqu'un qui pourra la soutenir. Dans dix ans, elle aimerait avoir étudié à Harvard et avoir eu un diplôme. Ce sont des beaux rêves mais ce n'est pas sûr qu'elle les réalise. Peut-être qu'elle sera toujours dans la rue.

story of my life

zafira, prénom féminin : la victorieuse, la chanceuse.
amina, prénom féminin : dérivé de "amin", digne de confiance.
carol, prénom mixte : dérivé de "kart", fort - vigoureux.

alaia hariri a donné naissance à son unique fille un vingt-neuf juillet, il y a vingt-deux ans. elle avait choisi de l'appeler zafira, la victorieuse, convaincue que son enfant aura un grand avenir. elle ferait tout pour lui donner la meilleure éducation. elle ne souhaitait pas lui imposer ses combats, elle voulait lui donner toutes les cartes pour qu'elle puisse tracer son chemin. elle ne savait pas encore qu'elle allait énormément influencer sa fille, de la meilleure façon qui soit. les hariri déménagent plusieurs fois au cours de l'enfance de zafira, allant de beyrouth, passant par dubai et finissant à new york. une école, une ville. mais zaf, elle s'en fichait totalement, elle aimait voyager, rencontrer de nouvelles personnes pour échanger. son esprit s'ouvrait à tant de possibilités, elle n'a jamais été limitée par quoi que ce soit et si jamais quelqu'un voulait la limiter, sa mère lui rappelait qu'elle n'avait aucune limite, qu'elle était libre, libre de faire ce qu'elle voulait de sa vie et qu'elle ne devait laisser personne la brider. elle était une femme libre, indépendante et elle n'avait besoin de personne pour avancer. zafira évoluait dans l'ombre de sa mère et cela lui convenait. un jour, elle brillerait aussi et ferait avancer les choses dans son monde. mais toutes les belles choses ont une fin. et si zafira pensait toujours compter sur la présence de sa mère, son père ne l'entendait pas de cette oreille.

une tragédie. c'était totalement le mot. zafira avait subi une tragédie, la mort de sa mère. assassinée. elle dérangeait, elle levait les foules. de l'au-delà, elle ne ferait plus rien. ses détracteurs applaudissaient sa mort, ses supporters la pleuraient. zafira était détruite. son coeur, brisé. en apparence, son père semblait aussi détruit. mais non, rien de cela. bonne perte, se disait-il. zafira rentra à beyrouth sans l'accord de son père, déterminée à reprendre le travail de sa mère. si les détracteurs d'alaia hariri pensait que son mouvement allait mourir avec elle, ils se fourvoyaient. la victorieuse embraserait les braises laissées par sa mère, les flammes de sa détermination, de son combat ne seront pas éteintes. la victorieuse se l'était jurée, devant la tombe de sa mère. elle recueillerait la confiance des femmes si elles l'en estime digne. alors un jour, la victorieuse marchait dans un cortège, première. ses cheveux attachés en une queue de cheval, un voile attachée à son chouchou ; des écritures sur son visage, sur son corps. elle avançait, menant le cortège, scandant les slogans de sa mère. et ce n'était pas arrivé une fois. il s'agissait de son combat aujourd'hui. elle marchait tous les jours, réunissant de plus en plus de monde. si jeune, la victorieuse. si jeune et elle embrasait déjà son monde. dans les ombres, son père la regardait. et bien vite, il comprit. la victorieuse était une menace plus grande que la vertueuse.

des flammes différentes attendaient zafira. les flammes de la mort, de l'enfer sur terre. la mort était là, à chaque recoin, à chaque coin de rue. la victorieuse comprit. elle était une menace. et dans la tête de son père, il fallait éradiquer la menace. une première tentative. puis une deuxième. et à partir de celle-ci, zafira ne les comptait plus. elle n'était en sécurité nulle part, mais qu'importe. le danger ne lui faisait pas peur. et finalement, elle devait s'en aller, partir le temps que tout se calme. morte, elle ne pouvait plus rien faire. alors, elle finit par accepter les conseils de ses confidents. forcée à la fuite, la victorieuse devait se cacher, entrer dans le monde de son père. les ombres. elle n'était plus la victorieuse, mais la forte. elle devait survivre. elle finit par atteindre boston, le jour de son vingt-et-unième anniversaire. elle avait laissé son identité derrière elle. aujourd'hui, elle était la forte. "carol", tout simplement. elle devait se convaincre que c'était une situation passagère, qu'elle pourrait redevenir la victorieuse et changer le monde arabe. restant dans les ombres, employée par n'importe qui, elle devait se protéger, survivre. et elle comptait bien réussir. personne ne l'arrêtera, pas même son père.