Ton coeur bat trop vite, l'énervement est encore bien trop présent. En ce moment, un rien peu te monter en l'air, je crois que c'est parce que tu es inquiet pour ton petit protéger. Là, pour le coup, Noah t'as vraiment énervé en te jetant dehors. Ou du moins en t'en menaçant. A chaque fois, c'est la même histoire et ton sang ne fait qu'un tour. Parfois, toi aussi tu sais agir sous impulsivité. Un SMS de Cléolya, elle est mécontente de ta non réponse, même si aux dernières nouvelles, vous étiez en dispute, tu ne peux te résoudre à laisser les choses comme ça. Tu t'éloignes, dans le fond du jardin, perdu au milieu de l'italie pour appeler. T'es en jogging, cigarette à la main, tu soupires pour calmer ce mal qui t'anime et composer son numéro, il ne faut que quelques sonneries pour qu'elle décroche et tu dis, sans même lui laisser le temps de dire quoi que ce soit C'est moi. super l'entrée en matière non ? Mais bon, c'est du Hades certains diront, t'es juste pas doué pour tout ça.

C’était quoi le but de ta manœuvre ? Me rattraper encore une fois, sentant que j’étais en train de t’échapper ? Tu pouvais t’en pendre qu’à toi-même non ? J’avais certes des torts dans cette histoire, n’ayant pas été tout à fait honnête sur mes agissements du mois de décembre, mais ça ne justifiait pas ton postes Instagram. Tu n’étais même pas au courant d’ailleurs avant d’avoir posté cette photo de nous, avec ce texte aussi dégradant que faux. Une sonnerie, puis deux, puis trois et si pendant un court instant, j’hésitais, je laissais mon doigt glisser sur l’écran pour te répondre. T’étais plutôt froid dans l’intonation de ta voix et si tu m’avais réclamé au téléphone, je suppose que ce n’était pas à cause de moi que t’étais dans cet état. « Je sais… » Tournant en rond dans ma chambre d’ado, je me laissais finalement tomber sur mon lit. « Qu’est-ce qu’il y a, je n’ai pas beaucoup de temps à te consacrer. » Parce que j’avais une vie en dehors de toi, et pour une fois Hadès, je n’allais pas faire de toi ma priorité, j’avais un mariage Anglais à préparer dans les plus brefs délais.

Le sentiment que tout se casse la gueule, c'est probablement ça le pire. Et c'est encore plus insupportable quand on sait qu'on est entrain de perdre pieds et qu'on ne peut rien faire. Clairement, toi, tu ne peux rien faire. Tu finiras par le perdre et au fond, tu le sais, tu finiras par tout quitter, par péter un plomb, sombrer dans la folie je crois, la folie des Dieux, des enfers. Tu finiras par blesser le monde qui t'entoure parce que tu l'auras perdu lui et tu la détruiras elle. Tu es un égoiste, un narcissique, tu n'as jamais dis le contraire. Tu es comme tu es. C'est ce qui te rend différent des autres. Et là, j'crois que t'as ouvert le gaz et t'es prêt à allumer la clope pour tout faire sauter avec toi. Ca ne saurais tarder. Je ne sais pas trop ce que tu attendais en l'appelant, je crois que tu l'as su en entendant sa voix. Elle est distante, elle ne veut pas te parler longtemps, tant mieux, ça sera moins dire si elle se bat pas, pas vrai ? Tu as raison, tu m'as donné assez de temps comme ça. tu tires une fiole de gin de ta poche de jogging et t'en prends une longue gorgée, j'crois que c'est peut être pour te donner du courage. Tu prends une grande inspiration silencieuse avant de fixer le vide à travers le verre teinter de tes lunettes de soleil Je voulais juste te dire que c'est terminé. Je me suis lassé. faux, tu te lasses jamais toi, c'est bien ça le problème Et soyons honnête, tu mérites mieux. un gars qui ne serait pas dans ta situation, l'épée de damocles au dessus de la tête. T'es vivant tant qu'il est là, mais probablement que dans quelques semaines, il ne sera plus là et tu ne seras plus toi. Soit heureuse. Et essaye de plus t'enticher du connard. Ca te feras moins mal. tu mets tes forces pour rester distant, froid, glacial même. Tu fais ce qu'il faut pour une fois, tu la libère de ton emprise, parce que si tu continues, tu la détruiras. C'était tout. Tu peux retourner vaquer à tes occupations et moi au mienne. Évitons le pathétisme de certains. faire comme ci la passion n'existait plus ou n'avait jamais exister, rester courtois quand vous vous croisez, ne pas faire d'esclandre. T'espères je crois, qu'elle va lâcher l'affaire, ne verras pas que t'as modifié le texte de la photo pour rétablir la vérité et qu'avec le temps, ce qui t'anime, cette passion, elle s'éteindra. Elle la rallumeras avec un autre. Et toi, tu seras en paix pour allumer le feux et détruire quiconque qui se trouveras sur ton passage, quand Jesus aura quitté ta vie. La seule façon d'accepter qu'il parte, tu le sais, ça sera de ne plus ressentir, d'arrêter, juste, d'arrêter.

T’étais froid, peut-être même distant, mais l’intonation dans ta voix, celle que tu prenais quand tu m’en voulais, ce n’était pas celle-là. Peut-être que pour me convaincre t’étais tellement obligé d’y mettre toutes tes forces que c’était imperceptible. Or, j’te connaissais Hadès, on avait eu ce genre de conversation à plusieurs reprises et de bien des manières différentes d’ailleurs, mais là, ça ne me semblait pas justifier. On s’était fait pire, bien pire et jusqu’à preuve du contraire, nos disputes, elles avaient beau durée parfois des semaines, rien n’arrivait à réellement fendre ce lien. Notre lien. Alors je t’écoutais, à l’autre bout du fil, mais ou les autres s’arrêteraient sur tes mots, moi, j’écoutais chaque détail qui pourrait me permettre de comprendre. Tu buvais, et ça avait beau avoir l’apparence de l’eau, je savais très bien que tu ne tournais pas à ça ces derniers mois. Tu me disais tout ce que je semblais vouloir entendre, mais tu savais que mon sms, c’était qu’un petit signe pour te montrer que j’étais toujours là. T’étais à moi, pour toujours, que ça te plaise ou non. Peut-être que tu n’avais pas apprécié que pour une fois, je ne fasse pas de ton état ma priorité, mais peut-être finalement pour que toi et moi ça fonctionne vraiment, on devait arrêter de prétendre que tout était soit rose, soit noir. On s’aimait, j’en étais certaine. On était assez fort pour surmonter chaques épreuves, j’en étais certaine aussi, alors je soufflais, d’agacement, peut-être même de lassitude. Pourquoi pour une fois, on ne pouvait pas se parler franchement, sans en faire un mélodrame ? « Ce n’est pas après moi que tu en as là et si t’avais voulu continuer notre dispute, on l’aurait fait par message, comme d’habitude. Alors… » J’attrapais Shayleen dans mes bras, histoire de la rassurer, quand à mon ton légèrement tendu. « Pourquoi t’avais besoin de m’entendre ? » Parce que c’était ça non ? J’aurais aimé voir les efforts que t’avais fait sur ton postes instagram, mais j’étais incapable de regarder en arrière, je n’avais pas envie de voir cette photo de nous ou tout allait bien, alors que tu utilisais ta peur, pour nous détruire, préférant me fuir, que faire front à mes côtés.

Le plan est simple : être clair et concis, en dire le moins possible et en même temps ce qu'elle veut entendre pour l'épargner de la peine, je crois et raccrocher. Rien de compliqué Hades, alors tu t'y efforces, tes mots sortent de ta bouche comme une chanson bien répété. Tu balances ta connerie, tu sors ton monologue, annonce que tu ne veux plus. T'es parfait, la moindre personne qui ne te connait pas vraiment penserait que c'est parfait comme texte. Elle t'écoute et pendant un instant, t'espère qu'elle va y croire et te foutre la paix en deux minutes. Tu pensais que ça serait facile. Simple. Comme retirer un pansement à un gamin. Mais la réponse ne te convient pas. Elle ne veut pas raccrocher, n'accepte pas, ne crie pas. Elle parle même pas de ce que tu viens de dire, comme ci elle avait même pas écouté enfaite. Comme ci t'avais pas parler tout ce temps. Elle reste froide mais te pose une question. T'es un peu pris de court, c'est vrai. Tu pensais pas qu'elle goberai pas ce doux mensonge. Mais tu dois te reprendre et maintenant, t'en tenir au plan. J'avais besoin de te parler, pas de t'entendre. mensonge. Tu sembles un instant, vouloir flancher, admettre tout, mais c'est bloqué. Coincé. Rien que penser à la vérité, ça te sert la gorge. Respect ma décision et ne nous battons pas. Entre nous ou avec les autres. Les Strauss et les DBS ne sont pas fait pour s'entendre sur le sérieux. Sincèrement, j'en ai juste plus envie. t'as surtout plus envie de continuer ce mensonge, t'as envie qu'elle lâche, qu'elle raccroche. T'as besoin qu'elle y croit pour la savoir en sécurité loin de toi, quand tu sombreras. Parce qu'une chose est sûre ici Hades, tu vas sombrer.

Je n’y croyais pas, ou peut-être que je ne voulais pas y croire, là était la nuance. Est-ce que je n’étais pas trop fatiguée pour réussir à te comprendre Hadès. Je t’écoutais toi, j’analysais tes gestes, je devinais presque cette image de toi, le torse bombé, parce que t’étais droit comme un i, parfait en apparence, et tu marchais en rond, des pas millimétrés, comme tu organisais chaque instant de ta vie et c’est comme ça que je comprenais que tu n’étais pas toi-même à cet instant. Tu n’étais pas comme ça avec moi quand t’étais sincère. T’aurais réellement pensé chacun de ses mots ça t’aurais littéralement fendu le cœur. Quand t’aimais vraiment, tu donnais tout et si tu écoutais ton cœur t’aurais pas souhaité abandonné. Ça aurait été parfait, si je ne t’avais pas connu, mais je t’aimais comme tu étais et je devais t’accepter comme tel. À cet instant précis, t’avais besoin de te laisser guidé par ta tête, donc même si je tentais le : ne me la fais pas à moi, tu résistais. T’avais besoin de sentir que t’avais encore le contrôle sur ta vie et je savais quand tu m’avais présenté Jesus, qu’il allait avoir des conséquences sur ton état psychologique. Alors je restais silencieuse, je t’écoutais encore, racontée ton tas de connerie avec ton air sérieux et psychorigide. Tu n’allais pas craquer. « C’est faux tout ça, mais t’as besoin de m’entendre te dire que t’as raison. » Prouve-moi le contraire, sinon. « Alors t’as raison Hadès, ok, c’est fini. » Tu te sentais mieux là ? Et je te laissais te réjouir de ta victoire, mais pas sans baisser les armes. Tu voulais jouer cartes sur table n’est-ce pas ? « Je vais te laisser une porte de sortie Hadès, si tu veux nous éviter de la peine à toi, comme à moi, laisse tomber le masque maintenant. » Tu comprenais au moins où je voulais en venir ? « Tu sais très bien, que le jour ou lui ne sera plus là, je ne t'abandonnerais pas, je te l’ai promis, alors pourquoi ? » Pourquoi tu voulais nous infliger ça ? J’avais déjà failli à ma propre vie pour te sauver, et j’le referais cent fois s’il le fallait.

C'est le genre de crève coeur que tu aurais préférer ne pas t'infliger, mais tu te connais assez, tu es capable de tout dans tes mauvais moments, tu détruis, par plaisir, par besoin insatiable de voir le monde qui t'entoure souffrir et tu ne veux pas qu'elle en subisse les pots cassés. Ton discoure, rondement écrit est dur à dire. Surtout que ton anglaise ne te facilite pas la tâche. T'as pourtant choisi la méthode du lâche, tu la quittes par téléphone pour ne pas avoir à affronter son regard, tes iris étant les seuls traitres de tes mensonges les plus convaincants. Tes yeux ont toujours trahis la pureté de ton âme ou bien sa cruauté même. Alors tu déballes tes conneries, froidement, tu prends sur toi, priant pour que l'entretien ne soit pas trop long, ni trop pénible : rien qu'une bouteille de gin ne pourraient évaporer. T'as besoin d'être cartésien, sur de toi même. Tu as besoin d'être lucide et non guidé par un coeur en miette. Personne n'est capable de voir ton désaroie, parce que tu es dans le contrôle et Cléolya a beau le sentir de l'autre bout du téléphone, tu ne lâcheras pas. Tu lui rendras sa liberté pour qu'elle aille bien, sans toi et ta noirceur. Elle cède, lâchant que c'est finis, demandant si tu es content de cette réponse, tu serres la mâchoire, ferme les yeux fortements alors que ton coeur semble s'arrêter, tu te répètes une seule chose dans ta tête : respire, garde le contrôle. Ta main serre le téléphone de manière complètement démesuré. Il te faut une demi seconde pour répondre Parfait, je suis ravi d'entendre que nous sommes sur la même longueur d'ondes. connerie. Ca fait mal, c'est douloureux mais c'est la seule alternative possible. Mais ta délicieuse anglaise ne s'arrête jamais sans se battre comme toi tu t'es battu pour elle. Seulement, là, la réponse au pourquoi, pourquoi tu ne peux pas laisser tomber le masque avec elle, même avec elle enfaite est simple Je ne peux pas. si tu le laisses tomber, tu te brise, en morceau, te provoquant une douleur inimaginable. Si tu laisses tomber le masque, même avec elle, tu n'es pas persuadé de ta capacité à pouvoir te relever. La haine, est pour toi salvatrice et plus aisé à gérer que la douleur à l'état brute. C'est le mal qui t'anime, toi. Dans un élan de violence, d'accès de colère je crois ou de douleur, ou bien dans un besoin irréversible de fuir ou de couper cette conversation, tu lances ton téléphone qui s'éclate contre l'arbre en face de toi. T'as envie d'hurler mais aucun son ne sort. Paralyser ou comme mort, c'est pareil. Ton poing venant trouver l'écorse de l'arbre pour t'abimer, physiquement et passer outre la douleur mentale. Tu donnes deux coups, assez pour avoir le poing en sang, la douleur accrue, mais la libération de l'âme, je crois. Ta respiration difficile jusqu'à lors devient dense et rapide, sacadé, mais présente. Et deux minutes plus tard, tu es de nouveau stoïque, froid et dans un contrôle parfait, le regard noir. Après le coup de sang, le calme revient toujours. Tu ramasses les bouts de ton téléphone cassé et le glisse dans la poche de ton jogging, ta main droite saigne, mais je crois qu’imaginairement, ce n'est rien comparé à ce que intérieurement tu as, tu es en hémorragie interne, ton coeur de pierre détruit, trop de fois je crois, et encore plus rien qu'à l'idée de perdre le gamin.

Tu avais peur, toujours. C’était aussi pour ça qu’on prenait tout notre temps ensemble, sauf que cette fois, tu semblais bien plus déterminer qu’ordinaire. Tu ne voulais pas flancher, alors plutôt que de m’affronter en face-à-face, tu préférais « rompre » au téléphone. J’essayais pourtant de te faire changer d’avis, parce qu’on ne pouvait pas séparer l’inséparable et je savais d’avance que nos chemins se recroiseraient. Je me contentais d’accepter, pour éviter les dérapages comme au spring break, mais de toute évidence, j’allais en souffrir. Je restais pourtant stoïque au téléphone, inutile de te montrer ma peine, puisque de toute façon rien ne te ferait changer d’avis. Si j’espérais avoir des réponses à mes questions, tu m’avouais simplement ne pas pouvoir t’ouvrir à moi et c’était sûrement ça qui me faisait le plus de peine. J’attendais enfin que tu raccroches, mais au lieu de ça, j’entendais un bruit sourd, puis plus rien. Dans ta colère, j’y voyais toute ma douleur. Est-ce que tu me laissais vraiment partir, ou c’était encore reculer pour mieux sauter ? Tu ne cesserais jamais de me briser le cœur, pas vrai ? Je m’installais sur le lit, Shayleen dans mes bras, laissant alors glisser mon téléphone, pour qu’il finisse sa course sur le tissu et j’me contentais de fixer le vide. Sans toi, j’étais plus vraiment moi.

Fin.