(ashley) + no, you're not going crazy

no, you're not going crazy (ASHLEY + ELYSIA)

Je me réveillais ce matin, le sourire aux lèvres. J'avais cours aujourd'hui. Oui, j'étais contente d'aller en cours. Et non, je ne suis pas folle. C'est juste que ça m'avais manqué. Pendant près de huit mois, j'avais passé mon temps à glander, ou presque. Oh bien sûr, j'ai dû travailler pour éviter d'avoir trop de retard, mais ce n'était pas pareil, vraiment pas. J'étais excitée, parce que j'allais revoir toutes ces têtes endormies qui se demandent ce qu'ils font là, dans un auditoire en train d'écouter un vieux parler, et non dans leur lit. La veille, j'avais fait exprès de ne pas aller dormir tard, juste une heure du matin. Et là, à neuf heures, j'étais fraîche comme une rose. En plus de ça, je n’avais fait aucun cauchemar cette nuit. J’avais vraiment pu bien dormir, ce qui arrivait rarement, sauf quand je me fumais un petch juste avant. Mais là, rien, que dalle, nada. C’était quand même une bonne raison de plus pour se lever du bon pied ! Ces nuits là se faisaient vraiment rare. La plupart du temps, je devais dormir dans les bras de quelqu’un pour ne pas me réveiller en sursaut, pleine de sueurs froides. Des bras masculins de préférences. Ou alors, je fumais et ça marchais aussi… Parfois. Là, je me réveillais tout naturellement, avant même que mon réveil ne sonne ! Une première. Et puis, quelle chance de ne pas avoir cours plus tôt. En fait, je ne commençais qu'à dix heures trente, mais le temps de me préparer et tout. Oui, je voulais bien débuter, comme si je rentrais dans une nouvelle année, ce qui était un peu le cas, après tout. Je me préparais donc avec soin, prenant une bonne douche revigorante parfumée au chewing gum. Oui, j’avais trouvé cette petite merveille dans un magasin Lush. Franchement, leurs produits étaient vraiment à tomber. Et je sentais vraiment à croquer. Après, je m’habillais, enfilant un jeans foncé skinny, un débardeur noir et par dessus, un pull blanc et une longue veste noire, sans oublier mes bottines à hauts talons. C’est qu’il fait quand même assez frais en hiver… Je préparais vite mon sac, y fourrant des bics et toutes mes affaires habituelles avant de sortir à la volée. La maisonnée était silencieuse. Sans doute que les habitants étaient encore plongés dans leurs doux rêves. Je souris alors à cette pensée avant de descendre doucement les escaliers. Un café et un croissant me suffisait. Et me voilà partie.

J'étais excitée, terriblement, totalement, tellement que je m'étais retrouvée dans l'auditoire avec quinze minutes d'avances. Et bien entendu, j'étais seule. Je posais mes affaires dans une rangée du milieu. Bien entendu, je n’allais pas me mettre devant. Je suis contente de venir en cours, mais quand même pas à ce point-là. Je ne voudrais pas qu’on pense que je suis une de ces petites intellotes qui ne vivent que pour avoir des résultats exceptionnels. Non, j’étais plus que ça. Et puis, vous avez déjà vu une Mather au premier rang ? Et le dernier, ça faisait un peu trop touriste. Non, le milieu était la place parfaite. Au moins, je ne recevrais pas les postillons du prof, ni son haleine perfide sous le nez… Encore des raisons pour ne pas se mettre tout devant. La salle était vide. Encore dix minutes. J’attendais patiemment… Cinq minutes. J’étais toujours seule. Deux minutes. Alors là, je commençais à me poser des questions. C’était quoi cette histoire ? Me serais-je trompée de salle ? Je checkais vite sur mon Iphone. Et là, sur le coup, je me sentais bien conne. Le cours avait été annulé. Et merde ! Je m’étais levée pour rien ! J’avais attendu pour rien ! Bordel ! Je me levais alors, honteuse et rageuse. Lunatique ? Peut-être… Je me dirigeais alors hors de l’amphithéâtre. J’allais maintenant pouvoir glander pendant une heure… Génial. En plus, j’avoue que cette histoire ne me donnait même plus envie d’aller au prochain cours. Super… Je claquais alors ma langue contre mon palais, énervée. Je devais vraiment avoir l’air d’une pauvre conne. Je traversais alors les couloirs, pour finalement arriver au Hall d’entrée. Je savais pas quoi faire. Je n’avais pas envie de rentrer. Allez en ville ? Pour y faire quoi ? Glander, encore et encore. Du shopping ? Mouais, ça ne me tentait pas trop non plus. Je soupirais alors. Quelle conne… Et c’est là que je l’entendis, ce petit murmure… Je me retournais alors.

Quand il était enfant, il suffisait qu'on le mette au lit pour qu'il s'endormir. Il ne pleurait pas, demandant rageusement une autre histoire à ses parents ou désirant un câlin de plus. Dans le fond, il n'avait jamais été particulièrement difficile. Adolescent, il ne se couchait même plus. C'était l'époque ou il ne pouvait pas ouvrir sa bouche dans sa propre maison sans être immédiatement au coeur d'une nouvelle dispute avec son père. Il s'était mit à fuguer tôt, créant de belles frayeurs à ses parents. Quand il restait dans sa chambre d'une humeur maussade car il trouvait les punitions de ses parents injustes, il ne se glissait pas sous ses couvertures. En cette période, il était plus que jamais capable de s'endormir partout. Il avait trouver refuse sur son balcon, ce qui lui avait valu bien des rhumes ou sur la partie du toit ou il fumait loin du regard de ses deux parents. A l'époque tout était bon pour mettre de la distance entre lui et son père. Aujourd'hui, il dormait plus mal. Toujours dans un lit, sur le campus. Il se satisfaisait de cette situation amplement. Le sommeil se faisait juste plus attendre avant de venir l'emporter. Il s'était réveillé tôt ce matin là, alla se vêtir chaudement, se préparant pour aller suivre son cours. Cette perspective ne le dérangeait. Il n'avait pas envie de pousser de gros soupirs en pensant à ses cours, si ça ne l'amusait pas franchement d'écouter ses professeurs parler en prenant des notes, ça ne l'embêtait pas réellement non plus. Qui plus, ils avaient l'air de bien l'aimer, il faut dire qu'il n'essayait pas d'être turbulent et avait de bons résultats. Il n'y avait donc pas de raisons pour que ce ne soit pas le cas.

Les premières heures de cours passèrent rapidement puis, noyé dans le flot des étudiants, Ash' quitta l'amphithéâtre. Il avait désormais une heure de libre. Il n'avait aucune idée de ce qu'allait faire, envisager même d'aller dormir un peu quand soudain il distingua quelqu'un alors qu'il rejoignait le hall. Il n'avait pas penser à elle depuis un moment, doucement, sûrement, il avait réussit à se la sortir de la tête. Elle était amie avec sa soeur avant et avec sa cousine aussi. Puis, elle avait mit fin à ses jours. Ash' n'y avait rien comprit. Il se pensait proche d'elle. Quand bien même la vie était parfois insupportable, l'idée d'y mettre fin ne l'avait jamais effleurer. Être confronté aussi brusquement a la mort de cette façon l'avait considérablement bouleversé. Cela avait quelque chose d'effrayant. Et brusquement, son souvenir remonta à la surface. Déconcerté, il marmonna. Mily il prit conscience en quelques secondes de sa bêtise; C'était absurde, prononcer ce prénom. Quand bien même il y aurait eu ressemblance, elle était décédée. Un sourire déconcerté éclaira sa visage. Excuse moi elle se retourna. Et tout s'éclaira. Excuse moi, Ely. Reprit-il.

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no, you're not going crazy (ASHLEY + ELYSIA)

« Mily » Un simple petit murmure et je me figeais net. Qui ? Qui pouvait donc me confondre avec ma défunte jumelle ? Qui d'autre me connaissait, nous connaissait ? Une voix masculine. Ça ne pouvait donc pas être Poppy, ni Nevada et encore moins Solweig. Alekseï ? Non, il n'aurait jamais fait une gaffe pareil. Andy ? Non, il savait parfaitement que c'était moi, Elysia, vu qu'on s'était croisé à l'aéroport, quelques jours auparavant. Alors qui ? « Excuse-moi » Et voilà que maintenant, il s'excusait. Peut-être que cette personne s'était simplement trompée, qu'il cherchait une Mily et non pas ma jumelle. Peut-être... Je soufflais, espérant que ce soit le cas, avant de me retourner lentement. « Excuse-moi Ely. » J'arquais un sourcil. Non, il me connaissait bel et bien. Je le dévisageais alors, cherchant dans ma mémoire qui pouvait-il être. Grand, brun... Il avait un air de ressemblance avec Solweig. Je voulu alors me taper le front devant tant d'idioties. Mais oui, bien sûr ! « Ashley ? Ashley Cellier-Northwood ? » Mon visage s'éclaira et un large sourire vint étirer mes lèvres tandis que je lui sautais au cou. « Wow Ashley ! Ca fait tellement longtemps ! Je ne savais pas que tu venais étudier à Harvard ! » C'était bizarre... Mon comportement était bizarre en fait. Je veux dire. Ashley et moi, nous n'avions jamais été proche. Lui, il était le grand ami de Mylena, ma jumelle, alors nous deux, nous n'avions jamais vraiment parlé. Je ne sais pas pourquoi je me comportais ainsi avec lui, sans doute parce qu'il m'avait reconnu, alors que je pensais qu'il m'avait oublié ? Après tout, j'étais une fille timide et effacée avant, toujours dans l'ombre de la jumelle. Ou peut-être parce que je savais que Mily aurait réagi ainsi ? Peut-être voulais-je être comme elle ? Non, bien sûr que non, j'ai réagi ainsi parce que maintenant, j'étais comme ça, quelque peu exubérante.

Je le lâchais doucement, m'écartant un peu plus de lui, pour le regarder. « Tu as changé dis-moi ! Ça fait combien de temps qu'on ne s'est plus vu ? 3 ans ? Qu'est-ce que tu viens faire ici ? Au dernières nouvelles, tu étais à Dartmouth non ? » Oui, il me semblait avoir entendu ça quelque part. Solweig ? Non, on ne se parlait plus depuis que j'avais découvert sa relation avec Alekseï. Ah mais peut-être que si finalement. Nous étions encore amie au début de l'année précédente... Oui, c'était sûrement d'elle. Ou peut-être d'une conversation entre mes parents ? Enfin bref, ce n'était plus important maintenant. Il était à Harvard et c'était très bien ainsi. Il avait fait le bon choix.

Il n'avait pas put s'empêcher de prononcer son prénom. Il avait franchit tout naturellement la barrière formée par ses lèvres car malgré lui, il se raccrochait à son souvenir. Mais c'était Ely, bien sûr. Cela ne pouvait être personne d'autre. C'était un fait, il avait simplement eu un léger moment d'égarement. Elle sembla prendre quelques instants pour le restituer, pour reconnaître son visage et comprendre qu'elle avait en face d'elle le grand frère d'une de ses amies d'enfance. Ashley se demanda s'il avait beaucoup changer, depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vus. A l'époque il n'allait pas très, se sentant étranger au sein de sa propre famille. Elle prononça son nom et il acquiesça de la tête, un sourire dessiné sur le visage. C'était étrange de se revoir ainsi. Elle s'approcha de lui et le prit dans ses bras. Il fut légèrement déconcerté par tant de démonstration de sa part. Dans ses souvenirs, elle était ce genre de files un peu timides, effacées. Elle vivait dans l'ombre de sa soeur à l'époque. Ashley était bien plus proche de sa soeur, il n'avait en fait jamais prit la peine de s'intéresser trop à Ely. Malgré tout, Ash' l'accueillit avec plaisir dans ses bras, lui déposant un baiser sur la joue. Ca fait plaisir de te revoir. C'est plutôt récent en fait dit-il pour justifier le fait qu'elle ne l'avait pas croiser dans les couloirs.

Il s'éloigna un peu, faisant un pas en arrière. Tu as changé aussi, tu as l'air plus... Confiante. Ash' réalisa qu'il n'aurait peu être pas dut dire ça, après tout, il ne voulait pas clairement lui dresser le portrait qu'il s'était fait d'elle durant l'enfance. Il ne voulait pas la heurter. Il ajouta. Ca te va très bien. Il le pensait, c'était bien de la voir ainsi. Elle lui rappelait Mily. Il essaya d'oter ce prénom de sa tête, mais c'était peine perdue. La présence d'Ely faisait à l'inverse rejaillir de nombreux souvenirs, drôles mais rendu douloureux par cette absence. Oui, environ dit-il. Et encore oui, tu est bien renseignée. Elle avait dut en apprendre sur lui et ce qu'il devenait de la bouche de Lola, ou bien de leurs familles peu être. Qu'importe, ça n'avait aucune importance. Je suis arrivé il n'y a pas longtemps, pour retrouver un peu Lola, j'avais besoin qu'on parle elle et moi. Expliqua-t'il.

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no, you're not going crazy (ASHLEY + ELYSIA)

« Ca fait plaisir de te revoir. C'est plutôt récent en fait. » Oui, bien sûr, je m'en doutais. Il était sûrement arrivé au début de l'année. Je ne l'avais pas vu l'année dernière, du moins, je ne me souvenais pas l'avoir croisé, ce qui était plutôt une bonne chose maintenant que j'y pense. Je n'aurais pas voulu qu'il me revoit dépressive et toujours aussi coincée. Déjà qu'avant, il ne me parlait pas, alors il n'allait sûrement pas commencer à me parler juste parce qu'on se connaissait de notre enfance. Il avait été étonné quand j'avais sauté dans ses bras, mais le fait qu'il m'ai embrassé sur la joue m'étonnait encore plus. Mais finalement, j'étais contente. « Tu as changé aussi, tu as l'air plus... Confiante. » Je souris, encore une fois. Oui, j'avais changé, tout le monde me l'avait dit, tout ceux qui m'avaient connu du moins. J'étais vraiment fière de ce résultat et il y avait de quoi. Avant, je n'aurais jamais osé saluer Ashley ainsi. J'aurais juste rougi et balbutié un petit « bonjour » ou quelque chose dans le genre. Bref, pitoyable. « Ca te va très bien. » Oui, ça aussi, on me l'a déjà dit. Décidément, j'étais fière de mon petit effet sur les autres. J'haussais alors les épaules, tout en gardant le sourire. « Oui, il paraît. Tu n'es pas le premier à me le dire. » Je ne voulais pas paraître prétentieuse ou quoique ce soit en disant ça, je ne faisais que dire la vérité et ainsi, par la même occasion, lui sous-entendre que ce n'est que récent. « Oui, environ dit-il. Et encore oui, tu est bien renseignée. » Renseignée était un grand mot. Ce n'était pas comme si j'avais cherché à savoir ce qu'il était devenu, non, j'en avais juste entendu parler. mais j'avais tout retenu, sans savoir pourquoi. Après tout, ces informations n'étaient pas spécialement importantes. Sauf que maintenant, j'étais bien contente de les connaître. « Je suis arrivé il n'y a pas longtemps, pour retrouver un peu Lola, j'avais besoin qu'on parle elle et moi. » En entendant le nom de mon amie d'enfance, je ne pu m'empêcher de grimacer légèrement. Il faut dire qu'entre nous, ce n'était pas vraiment la joie. Parce qu'elle couchait avec Alekseï, mon Alekseï. D'ailleurs, je me demandais si Ash était au courant. Sans doute pas... Mmmmh, ça lui créerait sûrement des problèmes, si je lui dévoilais son petit jeu. Non, ce serait bien trop mesquin de ma part... et trop tôt aussi. Et puis, je n'ai pas spécialement envie de me mêler de leurs affaires. Plus en tout cas, depuis qu'elle et moi, c'est un peu genre le pôle nord quand on se croise. « Mmmh oui, j'imagine que ça doit faire longtemps que vous ne vous êtes plus vus. » Là encore, c'était des restes d'informations que m'avait donné Solweig à l'époque où nous traînions encore ensemble. Parfois, elle me manquait, ça me manquait, mais quand je repensais à ce qu'elle faisait, tout de suite, je me remettais à lui en vouloir. Elle, pas lui; parce que lui, je ne pourrais jamais lui en vouloir.

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