MICAH TENENBAUM ► Anthony Gastelier

caractère Têtu peut être mon second prénom. La spontanéité est quelque chose d'assez inné chez moi aussi. Je suis un peu dans mon monde, introverti, mais c'est surtout parce que lorsque je ne connais pas, je ne veux pas m'y intéresser. Il faut un petit peu de temps pour que le roi de la glace finisse par laisser fondre une partie de lui. Je peux être un peu possessif, surtout avec ma soeur jumelle. C'est mauvais vous pensez ? Je suis joueur avec les personnes qui me connaissent vraiment et que j'ai laissé entrer dans ma vie. J'aime pas forcément faire la fête, mais je peux me rendre à quelques soirées quand même. Je suis pas quelqu'un de nerveux, le contraire de mon frère quoi, parce que lui il peut envoyer un truc à travers la pièce, alors que moi, je préfère quand même réfléchir avant. Après, je ne dis pas qu'il ne m'arrive pas de tout balancer et de me barrer en juif. Ambition rime avec Micah. Ok, pas du tout mais on ne peut pas dire le contraire. Je suis un type ambitieux, qui voit loin. J'ai beaucoup d'idées qui fusent dans ma tête. Je vois loin, je suis pas un pessimiste, pas même un optimiste, mais je suis un scientifique de l'art, un scientifique de l'architecture. Vous savez pas ce que c'est, mais je vous montrerai.

admission à harvardTON ADMISSION À HARVARD - Au départ, lorsque j’ai vu le dossier pour postuler, je dois bien admettre que j’ai eu une vraie flemme de le remplir. Il y avait tellement de choses à remplir que je ne savais pas si je voulais vraiment mettre les pieds à Harvard. Mais en vrai, je suis du genre à viser haut et grand. Je veux être un architecte de renom et montrer que mon imagination peut aller au-delà de ce que les gens peuvent attendre de quelqu’un. Et pour être tout à fait honnête, mon ambition a pris le dessus. Je n’ai d’ailleurs pas manqué de glisser dans mon dossier plusieurs lettres de recommandations de la part de plusieurs professeurs que j’ai pu avoir au lycée, parce que la tête de mule que je peux être, a tout de même été un des petits chouchous des années lycée, mais je ne préfère pas le préciser en dehors de cette entretien. Et je n’étais même pas l’élève le plus sympathique de la classe, cependant, j’avais toujours de bonnes notes et j’avais aussi fais en sorte de faire quelques activités extra-scolaires afin de mettre toutes les chances de mon côté. L’art Plastique a toujours été un vrai atout.

J’ai finalement passé les SATS, et je pensais que ce serait compliqué et c’était peu dire. Pour intégrer l’université, il fallait avoir entre 2100 et 2400, et bien que j’ai une confiance en moi un petit peu plus élevé que la moyenne, j’ai vraiment pensé que je n’atteindrais pas ce niveau malgré les dires de tout le monde. J’ai finalement  réussi à obtenir un résultat de 2290, ce qui fut une agréable surprise. Une fois encore, mon éco en prenait un coup, mais un bon. Il ne fallait tout de même pas reposer sur ses lauriers car j’étais un mec qui savait dessiner et faire des maquettes, mais pour la partie écriture, je n’étais clairement pas mon grand frère. La dissertation allait être un enfer et çà se compliquait vraiment pour moi car je n’étais pas du genre à raconter ma vie, vous connaissez tous la reine des glaces ? Et bien c’est un peu moi, mais en homme. J’ai tout de même  fait un énorme effort et j’ai tenté de m’ouvrir un maximum. J’ai couché sur papier mes ambitions, mes envies de changer le monde avec de nouveaux bâtiments, des choses révolutionnaires, mes envies de pouvoir dessiner un peu partout pour montrer au monde qu’il peut être meilleur. Oui, on m’avait mis tout un tas d’idées dans la tête, ce qui m’avait aidé pour ma dissertation. J’ai vraiment tout mis et c’est la première fois que j’avais l’impression d’être vraiment nu. J’ai posé sur le papier ma motivation, pourquoi je voulais entrer à Harvard, cette université si prisée dans le monde entier, j’ai aussi montré que j’étais très têtu et que j’avais très envie de faire tout ce qu’il fallait pour être en archi. Je voulais qu’ils voient à quel point j’étais quelqu’un d’ambitieux et que lorsque j’avais une idée en tête, je ne l’avais pas ailleurs.  Il fallait que je donne tout car je savais pertinemment que c’était la partie la plus importante. Etre ambitieux était très important. Vouloir refaire le monde aussi !

Mon entretien c’est bien passé. J’ai allié le sérieux et l’humour même si je ne savais pas si ça allait vraiment fonctionner. On ne voit pas ce côté là chez moi aux premiers abords. On me dit toujours que je suis quelqu’un d’assez froid, tout le contraire de mon frère, alors j’ai essayé de faire attention à ce que je pouvais dégager.  J’ai aussi essayer de ne pas trop en faire, sinon çà tournerait très vite dans le ridicule. J’ai fait comme dans la dissertation, j’ai tout tenté. J’ai mis un point d’honneur à leur montrer mon ambition, mon sérieux, et que je n’étais pas du genre à tout lâcher d’un coup. Je suis un passionné, non pas dans les études, mais un passionné d’art. Je crois que ce qui brille le plus en moi, reste vraiment mon ambition et l’amour que je peux avoir pour les maquettes et tout ce qui touche à l’architecture. Et malgré tout, je sais que mon ambition prendra toujours le dessus. 

story of my lifeFils de pasteur ? Je ne l’aurais même pas cru moi-même si on me l’avait dit. C’est très simple, les parents ont toujours eu beau nous inculquer les valeurs, nous donner tout l’amour qu’ils pouvaient nous donner, et nous faire aller à l’église pour voir papa faire un sermon, la fratrie était très loin d’être sage. On en montrait toujours les apparences, parce que quand même, il faut toujours préserver la réputation des parents Tenenbaum mais je crois que le jour ou je suis arrivé au monde, j’ai fait de mon grand frère, le plus heureux des frères de la terre. Il a eu le combo, deux pour le prix d’un, un frère, une sœur, parce que je ne pouvais pas arriver dans ce bas monde sans avoir de la compagnie. Des faux jumeaux, vous y croyez-vous ? Je suis arrivé quelques minutes avant ma sœur, fallait quand même lui préparer le terrain. Je suis ce frère trop sympa de toute manière. La Louisiane ? C’est un terrain de jeu, y’a rien à dire, j’ai tout de suite pris mes marques et j’ai rapidement construit tout naturellement une relation démoniaque avec Maverick. Si j’ai toujours eu cette relation affective incroyable avec ma jumelle, avec Mav, on était fait pour faire les 400 coups tous les deux. Deux démons dans une famille d’anges, famille qui essaie de toujours faire au mieux pour nous, de toujours nous montrer le bon exemple, et nous montrer la voix de Jésus et de la morale. Tu parles, Mav et moi, on se fait plaisir, et on laisse parler nos idées et nos conneries. On n’est pas le meilleur exemple pour les filles, mais on n’y peut rien, et elles savent nous suivre quand elles le souhaitent. Je serai pas avec Maverick dans certaines merdier parfois, que j’aurais pu faire la moral aux filles, mais ça sert à rien, je ne suis pas le mieux placé pour leur dire quoique ce soit.

Je suis attaché à cette famille, attaché à cette fratrie de grands malades. Les bayous sont notre terrain de jeu. Y’a pas de limite à la connerie de Maverick et moi. Ouais, on se fiche pas mal du reste au final. On est proches lui et moi, mais on est pourtant bien différent. Je me passionne très vite pour les maquettes, tout ce qui est architecture, les édifices, l’histoire de l’art, je suis pas un intellectuel, je suis un vrai manuel, et pendant toutes mes années de cours on me l’a toujours dis. On me l’a aussi reproché finalement. Parce que j’étais pas le meilleur élève, pas toujours attentionné dans mes écris, toujours un peu ailleurs, et pourtant, mes professeurs m’appréciaient quand même pour la plupart et c’est d’ailleurs ce qui m’a aidé pour mon admission à Harvard. Je commence à prendre un chemin différent de celui de Maverick. Il commence à dérailler et moi j’écoute un peu plus mon père. Il ne veut que mon bien, que celui de toute la famille et on ne l’a surtout pas compris au départ. Je suis pas le meilleur des vivants, je me renferme un peu dans ce que je veux, dans ce que je ne veux pas aussi d’ailleurs. Je m’enferme dans les maquettes que je fais, dans les dessins aussi, parce que je rêve de construire des choses, de faire des miracles pour l’avenir. J’ai les idées qui fusent, mes neurones sont en feu, tout le temps. Je dessine, je m’amuse avec mes crayons, je vois grand, toujours. Mais à cause de cette ambition, parfois un peu trop grande, je me renferme un peu. Je ne prends plus le temps pour ma fratrie, je laisse Mav vaquer à ses occupations, ma jumelle aussi. Je ne m’en rends même pas compte. Pour aider mes parents, je fais quelques petits boulots, mais rien de bien fou. Je ne les garde jamais parce que je passe mon temps dans les nuages et dans mes croquis. Mais au moins j’ai un peu de sous, pour pouvoir tenter de rentrer à Harvard. C’est pas beaucoup et les parents se serrent la ceinture pour nous, mais c’est tellement prestigieux, que je sais que c’est là que je veux aller.

J’ai quelques potes, mais je suis un peu trop solitaire et je ne le sais que trop bien. J’ai quelques petites amies, mais çà ne dure jamais parce que je suis pas du genre à m’attacher. C’est bête, j’arrive pas et pourtant, j’ai toujours eu des petites amies très jolies. Pas trop de coups d’un soir, et pourtant, c’est pas les propositions qui manquent, ouais, j’ai un égo un peu surdimensionné parfois. Je sais que je plais mais est-ce que j’arriverai à un moment à vraiment m’attacher à une fille ? Je suis un peu un glacier, qu’on doit faire fondre. Mais la tâche est bien difficile. De toute manière, est-ce que je suis vraiment un homme qui pourrait se poser avec quelqu’un ? Je suis pas bête, je suis plutôt intelligent même, surtout quand il s’agit d’utiliser ses mains, et pour créer des choses. Je suis pas doué pour l’écriture, je suis pas doué pour ce genre de choses, mais je sais y faire concernant les maquettes et les croquis. Je vois loin, toujours plus loin, j’ai des rêves plein la tête, j’ai des idées qui fusent et ce serait un peu prétentieux de dire que je suis le Einstein de l’architecture ? Oui, un peu ok. Mais je ne suis pas fou, du moins, je ne crois pas. Alors en suivant les pas de mon frère, en entrant à Harvard, j’ai vu très grand, et je vais montrer à tout le monde que je suis prêt à tout, pour montrer ce que j’ai dans la tête.