SAMUEL MARSHALL ► Josh Duhamel

caractèrePendant longtemps, Sam s'est décrit comme compliqué. Qualités et défauts se mélangeaient, s’entremêlaient d'une façon qui ne faisait pas sens. Comment allier une ambition infaillible, une rage de vaincre, à une tendance certaine pour l'auto-sabotage ? Comment clamer vouloir la paix dans le monde alors que ses poings démangeaient à l'idée de conclure une quelconque argumentation verbale ? Comment expliquer qu'il était assez déterminé pour braver les obstacles et devenir le neurochirurgien qu'il rêvait d'être, mais pas assez pour poser la bouteille lorsque son ex-femme le suppliait ? Alors, oui, pendant longtemps, Sam s'est décrit comme compliqué - son psy n'était pas d'accord. Tout le monde est compliqué, se penser comme le seul être à éprouver des sentiments contradictoires en est presque égoïste. Sam a dû accepter que rien n'est tout blanc ou tout noir, que ses défauts peuvent être des qualités et vice-versa. Tout semble compliqué lorsqu'on ne connait pas le sujet. Et pour la première fois en presque cinquante ans, Sam a l'impression de découvrir qui il est. Un homme avenant, qui se préoccupe des autres, mais qui ne doit pas s'en servir comme excuse pour s'oublier. Un homme qui n'a pas peur des responsabilités, mais qui craint les conséquences. Un homme reconnaissant, joyeux et surprenant. Un père, malgré tout. Des erreurs, un passé, qui ne sont qu'une preuve de plus de sa force. Sam, c'est encore un projet en (re)construction, mais il est là. Il grandit.

depuis combien de temps vis-tu ici ?La première fois qu'il a mis les pieds à Boston, Sam n'était qu'un gamin. Un grand gamin. Il venait d'être admis à Harvard; heureux titulaire d'une bourse d'études, mais pas vraiment d'amis dans une ville inconnue. Alors les premières semaines, il s'est mis en tête de visiter Cambridge, ainsi que Boston. Lui qui était né à New-York, mais qui vivait depuis de nombreuses années dans un petit village du nom de West Newbury, Boston semblait être le juste milieux. D'ailleurs, il ne l'a jamais vraiment quitté. De nombreux passages - quasiment quotidien - au cours de ses études, puis des séjours plus réguliers lorsqu'il exerçait au sein de l’hôpital. C'est seulement lorsque sa femme l'a mis dehors, suite à un alcoolisme qu'il niait entièrement, qu'il s'est installé officiellement à Boston. Près de vingt ans se sont écoulés depuis ce jour. Il a continué à sombrer dans un appartement miteux d'abord, dans un squat par la suite. Désormais, il vit dans un appartement au sein d'un immeuble géré par le centre de désintoxication qui l'a remis sur pieds.

comment te vois tu dans 10 ans ?En vie, de préférence. Il s'en amuse désormais, mais Sam sait très bien qu'il aurait très bien pu ne plus être là si les choses avaient tournées autrement durant ses années sombres. Il sait aussi que tout ne tient qu'à un fil et que rejoindre ses anciens démons est plus simple que de les fuir. Alors pour le futur, Sam espère être heureux. Avoir fait la paix avec ses erreurs et apprit à gérer son deuil convenablement. Son plus grand souhait reste de renouer les liens avec son fils, mais cela prendra le temps qu'il faudra. Plus de dix ans, peut-être. L'avenir, il le voit brillant, inattendu et excitant. Lui qui a longtemps eu peur de vieillir, ne s'est jamais senti aussi jeune et proactif.