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Royal pizza
feat. @Berlioz Goldstein & Alexander E. Windsor
Aujourd’hui était une journée comme une autre. Tu t’es réveillé de bonne humeur dans ta résidence du campus. Il a fait beau d’ailleurs, tu adores cette période de l’année, où le printemps commence à baigner le monde. La grisaille ça te rappelle Londres et les mauvaises pensées qui y sont rattachées. Tu t’es habillé légèrement, content de pouvoir laisser tomber les pulls et les manteaux. La plus grande partie de ta journée, tu l’as passée sur les bancs des amphis. Même si tu les as passé à Londres, tu regrettes un peu tes vacances, la coupure t’a fait du bien. Mais maintenant tu te remets dans le bain, tu as envie de réussir haut la main les examens qui approchent. Après avoir ingurgité des masses de connaissances, tu avais bien besoin d’un café. Long, pour te donner la force de te replonger dans tes bouquins ce soir. Tu as fait une pause au Starbucks, tu t’es même installé en terrasse le temps de consommer la fameuse boisson. Il devait être 19h quand tu t’es décidé à rentrer chez toi. Quand tu parles de 'chez toi', c’est à ta chambre du campus que tu penses. Malheureusement pour toi, la journée commence à se gâter quand tu arrives devant la porte. « Putain non ! » tu penses à voix haute avec colère. Tu ne retrouves plus tes clés. Tu fouilles ton sac, les poches de ton jean, de ta veste. Le seul trousseau que tu trouves au fond de ton sac c’est celui de ton appartement à Cambridge. Celui-là même que tu détestes. Tu ne parviens pas à te souvenir de l’endroit où tu as rangé ces foutues clés. Tu râles, tu lâches encore quelques jurons et tu finis par te résigner après avoir vidé la moindre poche par terre. Tu as dû les laisser au Starbucks tu penses, où quelque part dans une salle de cours. Tu iras te renseigner demain : tu as encore du travail ce soir, alors tu te dis que tu vas faire exception et dormir à Cambridge pour cette nuit. Quand tu arrives devant la luxueuse résidence où tes parents veulent t’enfermer, il se fait déjà tard, le jour a disparu. Tu prends l’ascenseur jusqu’au Penthouse, le temps d’ouvrir la porte et tu peux enfin te poser. Tu t’étales sur le grand canapé bleu qui trône au milieu du salon. Ta fin de journée a été fatigante. Devant toi, sous le meuble de télévision, tu vois ta réserve de bouteilles. Quand tu veux faire la fête, tu organises souvent ça ici. Après tout, tu penses que tu as bien mérité un verre. Une petite pause. Tu te lèves, mets de la musique et fais couler de la vodka dans un verre. Tu n’as plus du tout envie de te remettre à travailler, tu te laisses maladroitement guider par la musique qui baigne l’appartement. Tu as mis Edith Piaf, tu adores l’écouter chanter en français. Tu trouves ça si élégant, si romantique. Tu continues de valser seul dans ton appartement. Ces murs n’arrêtent pas de te faire penser à tes parents, à tous les problèmes qu’ils t’apportent en ce moment. Alors tu te sers un autre verre. Tu recommences ainsi pendant un petit moment, il est très tard quand tu t’affales à nouveau sur le canapé. Maintenant, tu as très faim. Tu utilises tant bien que mal ton portable pour commander une pizza. Tu te dis que tu boirais bien un dernier verre en attendant ton repas. Et tu continues de danser, verre à la main, en marmonnant les paroles des chansons françaises que tu connais bien. Cachée derrière 'La vie en rose', tu entends la sonnette. « C’est ouvert ! » tu cries exaspéré, comme si on te dérangeait. A ce moment là tu ne penses même plus à ta pizza, que tu étais censé payer à la livraison d’ailleurs. Tu reprends ta performance vocale sans même faire attention à l’homme qui pousse la porte. Entre deux refrains et deux gorgées, tu lances juste un « J’peux faire quelque chose pour toi peut être ? » désinvolte et naturel. La nuit va être longue.
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