ALASKA COBAIN ► Emilia Clarke

caractèreUn volcan qui menace. Une tempête qui s'agite aussi vite qu'elle ne se calme. Une tornade qui détruit tout sur son passage. Un feu incontrôlable. Une bombe à retardement. Non, les années qui ont passé ne l'ont pas adoucie. Au fond d'elle, elle reste cette petite fille perdue, incapable d'échapper aux problèmes, ayant toujours autant soif de liberté. Son penchant pour l’autodestruction, elle n'y fait pas très attention. Elle a conscience qu'un truc cloche chez elle et aussi bizarre que cela puisse être, elle le prend avec autodérision. Alaska le sait, elle ne sera jamais cette fille parfaite, lisse, avec une vie rêvée. La brune se plait dans ce chaos ambiant, oscillant entre une mélancolie sombre et un humour puérile. Parce que c'est ça la complexité de son caractère : tantôt elle est la douceur incarnée, un brin naïve, amusante, joueuse et attachante. Tantôt elle est cette personne volcanique, impulsive et incontrôlable, prête à tout pour avoir le dernier mot. En parlant des mots, c'est, par-dessus tout, son point fort à Alaska. Elle sait manier les mots avec brio et en faire ce qu'elle désire au point de jouer avec eux et de retourner une situation. Ce caractère tumultueux est à la hauteur de son vécu. Alaska est telle qu'elle est, elle ne changera pas et se fiche de ce que l'on peut penser d'elle, du regard des autres. La personne sociable qu'elle est aura, de toute façon, raison de vous.

ambitieuse, amusante, attentionnée, bavarde, complexe, contradictoire, curieuse, débauchée, désordonnée, directe, douce, énergique, enthousiaste, fêtarde, fidèle, folle, impatiente, impulsive, joueuse, maladroite, naïve, passionnée, possessive, protectrice, rancunière, réaliste, rêveuse, romantique, sensible, souriante, violente.

depuis combien de temps vis-tu ici ?Alaska est arrivée à Boston l'année de ses quinze ans pour retrouver son père qu'elle n'avait pas vu depuis dix ans, échappant alors à une mère violente. Elle a fait sa scolarité à Harvard qu'elle a terminé en 2017. En mars 2018, elle décide de partie pour Los Angeles afin d'y retrouver son ex-fiancé et père de sa fille. Aujourd'hui, elle est de retour.

comment te vois tu dans 10 ans ?Dans dix ans ? Avec des rides, très certainement. Je ne sais pas, c'est compliqué. Dans dix ans, j'espère que j'arriverais à m'assagir et à me trouver une place dans ce monde. J'veux dire ; une vraie place, celle que tu n'as plus envie de lâcher ensuite. Ma fille... Bordel. Lilou entrera dans l'adolescence, je commencerais à m'arracher les cheveux. Laissez tomber, j'veux pas être dans dix ans. De toute façon, ça sert à rien d'y penser maintenant alors que je ne sais pas ce qu'il adviendra dans trois mois.

story of my lifeDE ZÉRO À CINQ ANS / 1992 - 1997 Le bonheur complet. Ce n'est pas une blague. Les cinq premières années de ma vie furent parfaites. Le problème, c'est que sur les cinq, je me souviens seulement des deux dernières. Alors, disons, deux superbes années dans ma vie. Score assez merdique quand on y pense bien. Bon, je n'ai rien à dire du coup. Famille parfaite, moments parfaits. Des parents qui s'aiment, un début de vie facile. Nous vivons à Londres, là où je suis née un vingt-sept septembre. Le revenu de mes parents est modeste, ils sont discrets. Je ne me souviens pas très bien d'avoir vu du monde chez moi étant jeune, mis à part ma famille. Mon oncle et mes tantes, mes grands-parents. Une vie normale jusqu'à ce que mes parents m’entraînent dans leur pente glissante.

DE CINQ À QUINZE ANS / 1997 - 2007 Il devrait être interdit d'infliger cela à une enfant de cinq ans. Les cris, les disputes de couple. Les hurlements. Je n'aurais jamais dû entendre ma mère hurler à m'en briser les tympans. Puis, un claquement de porte et nous voilà toutes les deux à se regarder dans le blanc des yeux. Mon père, Alcibiade Hamilton a quitté le domicile familial. Je pensais que j'étais arrivée en bas de la pente et que doucement, j'allais pouvoir remonter avec ma mère, main dans la main. J'étais loin du compte. Nous étions toujours en train de glisser. Nous tombions dans une noirceur effrayante, les abysses. La main de ma mère qui autrefois était chaude et réconfortante était devenue une arme, une punition. Elle avait quitté ma propre main pour venir se claquer violemment contre ma joue, contre mon corps. Pendant dix ans, je vais être une enfant battue et personne ne dira rien. En même temps, ma mère a un très bon sens de la persuasion. La mère et la fille, l'amour parfait aux yeux des autres. J'étais une gamine minuscule avec un retard de croissance, des bleus sur les membres et personnes, je dis bien PERSONNES, ne s'en est inquiété. Pourquoi ? Parce que ma mère cache absolument tout. Elle dissimule les preuves, elle séquestre. Je ne reverrais plus jamais ma famille, mais à côté de ça, je commence peu à peu à m'ouvrir au monde. Ma mère est devenue alcoolique. D'un côté se fut horrible parce qu'elle se mit à frapper plus fort, mais d'un autre côté, elle se mit à passer son temps à dormir, ce qui fut un moyen d'avoir beaucoup de temps libre pour moi. J'étais une gamine et je passais beaucoup de temps dehors, dans la rue à apprendre la vie, à me créer un réseau d'amis. J'ai toujours aimé Londres, je m'y sentais libre. Puis, un jour, j'ai été contrainte de partir quand ma mère m'a mise à la porte. Je me suis faite aider et je suis partie à la recherche de mon père.

DE QUINZE À DIX-HUIT ANS / 2007 - 2010 Ce que je n'ai pas précisé, c'est que l'école a toujours été mon point d'honneur. Ne jamais négliger l'apprentissage, les études et la découverte, c'était ma devise. J'aimais lire et j'ai lu des milliards et des milliards de choses pour me nourrir. J'ai développé un goût très prononcé pour l'art, mais en restant dans la théorie. Voilà, c'était ma petite parenthèse. Me voici à Boston. Mon père s'y trouve, je l'ai retrouvé. Vous auriez vu sa tête... et la mienne... Il habite dans une magnifique villa. Il est riche et s'est remarié avec une autre femme qui avait déjà deux grands enfants. Il les a adopté. Je me retrouve alors sur le perron de la porte d'entrée de cette maison du bonheur et je me prends tout dans la gueule. Je vois bien dans ses yeux qui hésite à me fermer la porte au nez, mais mon caractère et ma colère me donnent du courage. Il va m'adopter lui aussi. Il est hors de question que je reste à la rue, alors, il n'avait pas le choix, je le contrains à me prendre sous son aile, lui rappelant avec aisance et sans gêne que je suis sa fille. J'en ai des haut-le-cœur rien que d'y penser. Me voilà alors dans cette famille recomposée. Je vois bien que ma présence gène. Ma "belle-mère" fait bonne figure et m'accepte, autant que mon père accepte ses enfants, je suppose. Declan, le plus grand des mouflés, mon grand demi frère par alliance, il est pas franchement heureux de me voir piétiner sa petite vie parfaite. Il ne m'aime pas, sa sœur non plus. Ce qu'il ne sait pas, c'est que je m'en fiche royalement, je suis décidée à prendre de la place. Il y a de vives tensions, mais grâce à mes bons résultats scolaires (nous y revoilà), j'obtiens une bourse pour Harvard.

DE DIX-HUIT ANS À VINGT-QUATRE ANS / 2010 - 2016 Ô joie, mon père peut enfin se débarrasser de moi. J'intègre aussitôt la mather house. Faut dire que mon vécu et ma facilité de communiquer y sont pour beaucoup. Je fais passer mes études en premier et dès que j'ai terminé les révisions, je me laisse aller à ce que je préfère le plus : faire la fête, profiter de la vie. En quelque sorte, je renais. Je souris enfin. Harvard me fait du bien. Mais, je fais aussi n'importe quoi. Je suis pathétique à certains moments, je m'affirme et me fragilise. Drogues, alcool, sexe. Deux accidents de voiture, deux comas. Une overdose. Une grossesse, une fausse couche. Multiples ruptures et crise existentielle. C'est un résumé de ma vie à Harvard. Ce fut difficile, mais comme on dit : mes plus belles années. Outre mes études passionnantes en littérature anglaise et histoire de l'art, c'est durant celles-ci que j'ai rencontré les personnes les plus importantes. Tout d'abord, ça a pris du temps, mais avec Declan, on a fini par s'aimer, comme des vrais frères et sœurs. Aujourd'hui encore, il est l'un de mes piliers les plus importants, celui vers qui je me tourne quand j'ai besoin de conseils. Puis, il y a Feldt qui est entrée dans ma vie. Une demi-sœur cachée, parce que ma vie est pleine de surprise. Au début, elle était comme un animal sauvage et aujourd'hui, je la connais par cœur tant j'ai réussi à l'apprivoiser. C'est aussi à Harvard que j'ai rencontré l'homme de ma vie : Wade, mon meilleur ami. Contre vents et marées, peu importe la distance, l'heure, nous sommes disponibles H24 pour l'autre. Et, je le suis aussi, disponible, pour le reste de la bande : Briony, Alexander, Azrael ou encore, Sacha. Je ne suis pas nostalgique quand je repense à mes années en tant qu'étudiante. Cela ne me manque pas tellement dans le sens où j'ai tellement profité que je n'aurais pas pu en faire d'avantage. La vérité, c'est que j'ai vécu mille et une choses ici et que dans toute ces expériences, il y en a une qui a terrassé toutes les autres.

DE VINGT-QUATRE ANS À VINGT-SIX / 2016 - 2019 Il y a une rencontre qui sera décisive : Osean. Je n'ai jamais aimé un homme aussi fort. Je n'ai jamais vécu autant d'émotions avec une seule personne. Je n'ai jamais eu une relation aussi compliquée. Mais, c'est avec lui que j'ai décidé de chambouler tout et de donner un sens à mon existence. De notre union est née une petite fille : Lilou. Aujourd'hui âgée de deux ans, cette princesse fait mon bonheur au quotidien. Elle est ce que j'ai de plus précieux. Elle est ce qui m'a rendu plus forte. Ce qui a contribué à améliorer considérablement mes sautes d'humeurs, mais aussi ma relation avec mon paternel. Malheureusement pour elle, l'histoire se répète en boucle chez les Hamilton. Son père est parti. Sa mère a tenu bon, mais non sans faire n'importe quoi. Après plusieurs mois à papillonner, je décide de quitter Boston pour le retrouver à Los Angeles où il m'expliquera le pourquoi du comment. C'était frustrant de pardonner si vite, mais je ne pouvais pas lutter avec mes sentiments et, l'envie d'être une vraie famille était plus forte que le reste. Pour sceller tout ça, nous nous sommes mariés. On nageait dans le bonheur complet, au soleil qui plus est. J'avais retrouvé un travail et on apprenait à revivre ensemble. Seulement, sans surprise, le bonheur ne dure jamais longtemps. Mon envie d'avoir un deuxième enfant se fait ressentir, mais nous n'arriverons pas à assouvir ce désir, ce qui me plongera dans une dépression, lentement mais surement. L'annonce du cancer de mon père enfoncera le clou et ne supportant plus l'idée de me trouver si loin, enfermée dans une vie si... morne, j'ai décidé de tout lâcher, de tout abandonner (ou presque). Je suis partie avec ma fille, sans demander le divorce. Boston, mon amour, je suis de retour. À nouveau, je porte mon masque pour bercer tout le monde d'illusion. Mes "je vais bien" sont aussi faux que mes sourires, mais au moins, je suis là.