E. CERENA VERSACE ► andrej pejic

C'est le 4 août 1989 à Milan, que les membres de la famille Versace m'ont accueilli(e) dans leurs bras, ils m'ont prénommé(e) Ermes Cerena. Je suis célibataire et fort heureusement, mais si vous voulez tout savoir je suis homosexuel et j'en suis fier. Je viens d'une classe sociale aisée. Sinon, dans la vie de tous les jours je fais des études d'anthropologie et de langues depuis cinq ans. Et pour terminer, je voudrais intégrer les Eliot ou les Lowell .

déteste entendre parler de sa famille ▲ joue volontairement sur les ambiguïtés, faisant de son androgynie un atout ▲ ne fait que très difficilement confiance aux autres ▲ est d'un caractère calme, posé, et perd rarement le contrôle de ses nerfs ▲ accroc inconditionnel à la nicotine ▲ a toujours été loyal envers le peu d'amis qu'il a réussi à avoir ▲ devient violent quand il a trop bu ▲ très sensible aux belles choses ▲ règle ses comptes par d'odieux coups bas ▲ pourrait passer des heures en cuisine et se révèle extraordinairement doué



▲ Je ne sais pas pourquoi je devais y aller, mais je suis parti quand même. Ma tante m’a forcé à aller au mariage de la sœur du mari de ma cousine avec elle. Le mariage était bien préparé, mais quand nous sommes arrivés à la réception, je voulais mourir.

Je portais une robe élégante avec une fente très haute. Lorsque je suis sorti de la voiture deux portes, mon pied s’est pris dans la sangle de ceinture de sécurité (Je me suis tordu la cheville) et je suis tombé à plat ventre dans un stationnement de gravier. Ma robe retournée au-dessus de ma tête! Je me suis levé, ai dépoussiéré ma robe. Ma tante, un de mes cousins, et sa sœur étaient tous en train de rire de moi.

Nous sommes entrés dans la salle de réception (moi en essayant de rester discret). Environ 20 minutes après elle, je me suis levé pour jeter quelque chose. Je boitais tout le chemin. Quand je suis retourné à ma table, mes jambes m’ont lâchées et je suis tombé sur mes genoux face à un beau cul, et lui envoya voler dans un tonnelet de bière! Pour aggraver les choses, tout ceci est arrivé devant la table de la mariée! Et ils l’ont filmé!

Mon cousin est allé raconter ce qui était arrivé à tous ceux qui n’avaient pas vu la scène. Inutile de dire que je voulais sortir de là dès que possible. Mais ma tante ne voulait rien entendre, alors j’ai dû rester pendant une heure. Lorsque nous nous apprêtons à partir, tout le monde me regardait en ricanant. Ma famille se moquait de moi le long du chemin du retour, reconstituant la scène!

Les Mathers organisent une soirée arrosée, t'y vas, t'hésites ?

Ça dépendra du contexte. Si on est en période d'examen, que je suis malade, ou que je viens de m'engueuler avec quelqu'un et que je tourne encore comme lion en cage, ça sera non c'est certain. Mais à priori je suis à toutes les fêtes.

Les Quincy ont planifié un voyage humanitaire, participeras-tu ? Ou qu'en penses-tu ?

Je pars rarement en voyage, mes études prennent bien assez de temps comme ça ! Mais ils savent que si ils m'expliquent le but de leur voyage et argumentent justement je peux soutenir financièrement leur expédition. Par exemple la dernière fois j'ai payé les billets aller retour des onze organisateurs qui partaient faire de la prévention contre le SIDA en Afrique. C'est le genre de choses qui me parait normal.

Les Lowells ont annoncé un talent show, auditionneras-tu ? Si oui, pour quoi faire ?

Non. Je n'ai aucun talent que ce soit en chant, en danse, ou je sais quoi d'autre. A la limite je pourrais proposer de faire quelques costumes, j'ai grandi dans le stylisme ça serait pas un problème mais c'est le genre de programmes dans lesquels je ne prends pas le temps de m'investir. Je pense qu'il ne faut pas brusquer l'inspiration ; si un jour elle vient, je leur ferai savoir.

Une Cabot t'approche, elle est belle et très gentille... Parfaite, quoi ! Comment tu la trouves ?

Les Cabot sont toutes de très belles femmes, toujours en quête de perfection ... Un peu mon alter ego au féminin ! Ensuite c'est vrai que certaines ne prennent pour les reines du monde, ce que je n'apprécie pas forcément, et je ne me gêne pas pour le leur faire comprendre. Mais avec les autres, les vraies intelligentes, je pense avoir un assez bon contact ; du moins elles savent qu'elles peuvent compter sur moi pour une virée shopping ou des conseils beauté.

Les Winthrops font une enchère tous les ans. Aimerais-tu un jour y participer ?

Je n'y ai jamais participé, mais ce n'est pas le genre de choses qui m'intéresse. Nous sommes des humains et pas des marchandises. On mérite plus de respect que ça, tous autant qu'on est.

Tu vois un Eliot arriver en Ferrari, lunettes de soleil et fringues de marque, tu en penses quoi ?

Qu'il devrait laisser tomber la Ferrari pour le prototype Porsche bien plus performant, que les Ray Ban qu'il porte sont de septembre et déjà dépassées de mode et qu'il est temps qu'il se mette à la page. Je remarque facilement les défauts, surtout chez les Eliot qui sont censés représenter une élite et donc être irréprochables ... Ce qui est loin d'être toujours vrai.

Une série de conférences de 3h sur la littérature anglaise à l'époque Victorienne est organisée à Harvard par les étudiants de la Dunster House tous les soirs pendant une semaine. Serais-tu du genre à y aller ?

Je n'en sais rien. Peut être aller voir ce que ça donne, quitte à m'en aller si ça ne m'intéresse pas. J'ai beau être féru de littérature cette époque ne m'intéresse pas forcément. C'est à voir.

Bonjour tout le monde ! Sur internet on m'appelle mindless heart et j'ai 21 bougies. Je suis française et j'ai connu le forum grâce à PRD il me semble. J'adhère au contexte alors j'ai décidé de m'inscrire. Question intégration, je m'en sors bien. J'utilise andrej pejic comme avatar, d'ailleurs les images ont été faites par vogue. Je fais environ 200/400 mots par RP et mon personnage est un personnage inventé.

Mot de la fin ? ▲

AOUT 1989. Donner la vie. Jamais Lucy ne s'était sentie aussi terrifiée qu'à cette idée ; et pourtant son ventre, généreusement arrondi, était déjà prêt à délivrer la petite fille qui y dormait encore un peu. Du moins dormir ... Est-ce qu'un bébé dormait dans le ventre de sa mère ? La belle galloise se le demandait sans cesse, curieuse de ce qui se passait dans son ventre. Gianni se pencha d'ailleurs sur ce ventre rebondi, parlant à cette précieuse petite princesse qui aurait Cerena pour prénom. Cerena Versace. Héritière à 50/50 de la maison Versace avec la petite Allegra, cette petite peste qui du haut de ses trois ans, s'imaginait seule reprendre les rênes de l'entreprise familiale et de sa renommée. Mais non. Elles seraient deux. L'avenir de la Mode italienne ne dépendrait que d'elles. Et jamais le créateur n'avait jamais eu aussi hâte de célébrer un évènement que celui de la naissance de sa fille.
Naissance qui ne se fit pas attendre : à peine l'italien imaginait-il l'avenir prochain de son entreprise que Lucy perdit les eaux, les faisant partir aux urgences où Gianni n'était que trop conscient que ces salauds de paparazzis les attendaient déjà et s'empresseraient de mitrailler de photos sa file à peine née. Enfin ... La vie de Cerena se ferait ainsi, sous les feux des projecteurs, alors il faudrait bien qu'elle s'y fasse de toute façon.

SEPTEMBRE 1989. Un garçon ?! beugla le nouveau père, furieux. Vous aviez dit que ce serait une fille ! Les bancs pour la naissance et le baptême sont déjà imprimés, mon testament est déjà à son nom, la presse mondiale connait déjà ... Chéri, le gronda doucement Lucy, qui allaitait pour la première fois le nouveau né. Ce n'est pas grave. Il s'appelera Ermes. Ermes Cerena Versace, corrigea l'homme d'affaires qui n'en démordait pas. Ça fera jamais qu'un androgyne de plus dans le monde de la mode.

DECEMBRE 1989. Mais ... Pas de mais qui tienne. Je t'ai dit de sortir de chez moi, coupa Gianni. Je t'ai jamais rien promis. J'assumerai mes responsabilités en tant que père mais nous deux c'est fini. Alors tu étais vraiment avec moi que pour le bébé, regretta la belle galloise, les larmes emplissant ses yeux clairs. L'italien aurait été attendri avant ; mais la grossesse avant empâté la blonde. Sa beauté avait disparue sous la graisse, les rides et leurs disputes. Lucy était fade. Insipide. Elle ne valait plus rien, son fils ayant hérité de cette beauté qui le faisait rayonner comme un soleil. Et désormais seul ce bébé importait pour le créateur. Ça n'a rien à voir, soupira-t-il. Je ne t'ai jamais rien promis. Je ne t'aime pas, et tu le sais. J'ai simplement assumé et reconnu notre bébé. Ah oui, ricana-t-elle, amère. Ça t'arrange bien, hein. Enfin un héritier pour concurrencer l'autre gamine. Pour que Gianni Versace ne soit pas l'oublié qui n'a pas eu descendance. Tu comptes vraiment mêler Ermes à ces gueguerres stupides ?! Il est né pour ça ! Reprendre le flambeau ! Ah oui ? La jeune femme embrassa alors le front de son bébé enfin endormi, qu'elle serrait si fort contre elle, et l'abandonna dans les bras de son père. Essaie toujours. Mais il ne voudra jamais de ton empire de merde. J'ai confiance. Il vaudra mieux que toi.

MARS 1998. Mamaaaaaaaaan, hurla Allegra en courant, énervée, vers ses parents en pleine conversation avec Gianni et sa nouvelle conquête. Cerena arrête pas de jouer avec mon maquillage ! Il m'a même mis du rouge à lèvres dans les cheveux regarde ! chouina-t-elle en tirant sur ses longs cheveux blonds. Cerena, fier de son coup, arborait un sourire en coin qui en disait long sur ce qu'il pensait. Arrogant. Hargneux. Peu d'enfants osaient se mesurer à lui, et encore moins quand il souriait ainsi. Le recadrer ? Pourquoi faire ? Gianni, justement, voulait que lui et sa cousine se détestent. Qu'ils se sentent en concurrence. Ils se battraient l'un contre l'autre et seul le meilleur reprendrait les rênes de l'entreprise, imposant sa marque à la Mode. Alors les arrêter, franchement ... Faut bien que quelqu'un essaie de t'embellir un peu ; mais vu ta tronche y'a encore du boulot. Espèce de petit ... Mais le blond attrapa le verre d'eau qui trainait sur la table, empêchant sa cousine de lui sauter à la gorge. Réfléchis bien, Allie. Sinon tes copines diront que tu t'es pissé dessus. Quoique c'est déjà arrivé ça, y'a pas si longtemps. Le visage de la gamine perdit de ses couleurs. Foutu rêve. C'est en se réveillant qu'elle avait compris, ses draps étant déjà trempés, ce qui n'avait pas manqué de faire rire Cerena qui n'avait pas manqué une si belle occasion de se moquer d'elle. T'avais promis de pas le dire ! T'avais promis de plus être une garce. Chacun fait ce qu'il peut.

NOVEMBRE 1991. Non, non et non ! Un vase vola et explosa contre le mur dans un bruit cristallin qui en affola plus d'un. Mais Cerena, lui, ne cilla même pas. Son père avait toujours aimé faire dans les excès mais ce n'était pas lui qui se laisserait impressionner. Y'a pas de non qui tienne, Gianni. Tu vas pas continuer à me tenir en cage. Si j'ai envie de partir et découvrir l'Europe c'est moi que ça regarde. Gianni. Ça faisait longtemps maintenant que l'androgyne n'avait plus appelé le créateur papa. Depuis la mort de sa mère qu'il n'avait jamais pu connaître. Leur relation était un étrange mélange entre respect et rancœur, quelque part où l'illusion du mot famille n'existe déjà plus. J'ai besoin de changer d'air. C'est pas comme si t'allais claquer dans deux heures, rassure toi, je serai là pour la reprendre ton entreprise. Je laisserai rien à cette blondasse d'Allegra. Mais partir ... Visiter l'Europe ... Ça voulait dire laisser à son fils mille occasions de s'enfuir, de découvrir d'autres choses qui lui plairaient plus encore que la mode, de ne jamais revenir ... Et si il l'abandonnait, alors ... Alors il serait fini. Adieu Gianni Versace, ton nom serait celui qui disparaitrait finalement, celui qu'on oublierait ... Je veux voir le monde. Apprendre de nouvelles choses. J'ai besoin de faire une pause ; puis ça te laissera le temps d'encaisser la nouvelle. La nouvelle. Oui. Un coup dur pour le créateur qui, deux jours auparavant, avait surpris son fils en train d'embrasser un garçon. Certes il avait toujours exigé de Cerena une certaine féminité, une ambiguïté fascinante, transcendante même ... Mais il n'était pas obligé de réduire ainsi à néant ses désirs d'avoir une descendance ! De toute façon j'ai déjà tout organisé, trancha l'androgyne. Tu sais ça serait plus facile si tu comprenais enfin que c'est moi qui décide de ma vie. Je laisserai ce droit à personne d'autre.

MAI 2008. Aie ... ! pesta-t-on, à mi voix, dans l'obscurité. Chut ! Fais attention, répliqua l'androgyne dans un murmure. Si Lucia se réveille on est morts. C'est ta gouvernante. Pourquoi elle est pas de ton côté ? Chut ! Un bruit étouffé de valises qu'on ferme, et l'androgyne prit la main du jeune garçon, dérouté par l'obscurité. Déjà qu'il connaissait mal la maison alors évidemment il n'osait plus bouger ; mais Cerena, qui connaissait l'emplacement exact de chaque meuble, avait bouclé ses affaires dans un silence presque absolu. Tu as les billets ? demanda-t-il à son petit ami, sans lever la voix. Cambridge. L'autre bout du monde. On part dans trois heures. Le blond acquiesça et entraîna son petit ami, portant sa valise pour éviter le bruit du roulement sur le parquet de chêne. Une heure pour rejoindre l'aéroport, deux heures pour être en règle, et une nouvelle vie s'offrirait enfin à lui. Adieu Gianni et ses désirs égoïstes. Adieu Milan et ses promesses de passion, de haine, qui rongent ses habitants. Adieu Allegra, pauvre peste sans envergure. Qu'elle obtienne tout ! Lui, sa vie, se ferait ailleurs. Autrement. Et si ça pouvait être dans les bras d'Aristée, alors ça ne serait que mieux. Va te faire foutre Milan ! s'écria alors l'héritier une fois dans le taxi, offrant un superbe majeur à la demeure familiale sous les rires de son petit ami. Et à jamais !

NOVEMBRE 2012. Attends ... Tu te fous de ma gueule j'espère ?! T'as pas pu faire une chose pareille ! Mets toi à ma place ... osa articuler Aristée, se frottant la nuque. C'est pas facile d'avoir un mec aussi beau que toi et ne pas pouvoir le toucher, de ... Ferme la, coupa Cerena sèchement. J'te jure tais toi. Tu peux me lancer des fleurs ça changera pas le fait que t'ailles baiser ailleurs ! Mais merde à la fin t'as pas fini de me prendre pour un con, toi ? Mais je ...Dégage. Cerena ... Sors de chez moi ! Je veux plus te voir ! Il ferma les yeux une seconde. Serra les poings. Inspira un grand coup, et rouvrit les yeux. Je suis venu à Cambridge pour vivre, Aristée. Avoir des diplômes, pouvoir avoir ma vie. Vivre. Être libre, tranquille, et si j'ai quitté Allegra et les humiliations qu'elle m'imposait c'est pas pour que toi tu t'offres le luxe de te foutre de ma gueule. T'as voulu jouer, t'as foiré, t'as perdu. Maintenant sors. Le brun claqua la porte de l'appartement qu'ils avaient partagé pendant des années, et Cerena ferma douloureusement les yeux. Il fallait se rendre à l'évidence : le bonheur, c'était pas pour lui. Mais il ne le rattraperait pas. Il ne cèderait rien. Valait encore mieux finir sa vie seul comme un con, que d'être pris pour un con. Naïf, amoureux, sous le charme de ce beau brun qui l'avait envouté d'un regard il avait voulu y croire, au bonheur. Et cet imbécile avait tout gâché ... Tout. Mais qu'importe. Seul, personne au moins ne se moquerait plus de lui. Puis il lui restait son travail. Certes on n'oublie jamais vraiment son premier amour ... Mais faudrait être con pour ne pas essayer.