Aloysius R. Zorander ►Bradley James

caractère• Je suis du genre éternel insatisfait envers moi-même, ce n'est jamais assez bien, je pourrais toujours faire mieux.
• Je suis trop impliqué émotionnellement, notamment avec mes patients mais aussi avec les gens de manières générale. Ce qui fait de moi un excellent ami ou... Une bonne poire.
• Je suis plutôt brut de décoffrage, je déteste la mauvaise foi et le mensonge.
• J'adore les animaux, je pourrais donner ma vie pour eux sans une once d'hésitation.J'suis le genre de gars qui ramasse les animaux abandonnés et qui les fait soigner et/ou piquer quand c'est nécessaire.
• Au premier abord, je peux avoir l'air froid et hautain, mais ce n'est qu'une façade bien rodée pour un numéro bien ficelé. Une protection en quelque sorte.
• Je suis un passionné ! Ce que ça veut dire ? Quand je me lance dans quelque chose, je le fais à fond, et j'en fais parfois un peu trop.
• J'aime tenir des coeurs entre mes mains, c'est ce que je fais, c'est ce que je suis et surtout c'est ce qui m'aide à me sentir vivant. Je répare des coeurs.
• Je déteste les familles, l'idée même des familles. Je considère que finalement, on est nettement plus heureux sans.
• Je ne suis pas spécialement tactile et les contacts physiques ont tendance à me rendre mal-à-l'aise.
• J'ai beau être un homme de science, je suis un idéaliste, un de ces gars qui rêvent d'un monde meilleur et qui en plus seraient assez fou pour se battre pour ces idéaux utopiques.  

depuis combien de temps vis-tu ici ?Je vis ici depuis toujours, en fait je suis né à Cambridge, et cette ville a été à la fois le théâtre de mes plus grandes souffrances, et de mes plus belles réussites. Ici, j'ai connu la violence, le mépris, la haine (qui m'ont façonné j'dois le dire), mais j'ai aussi connu le travail, la persévérence, et surtout la réussite. Cette ville a vu naître mon talent pour la chirurgie. Cette ville a connu mes larmes de tristesse autant que celles de joie (et je vous passe le panel entre ces deux émotions). Cette ville m'a vue grandir tout simplement.
Je voulais partir à la fin de mes études, pour tourner la page, pour tirer un trait sur le passé. Seulement voilà, on m'a fait une offre d'emploi du genre qu'on ne refuse pas. Alors je me suis dit "Pourquoi pas?". Pourquoi ne pas rester là, pour prouver à ceux qui m'ont rabaissé, traîné dans la boue, humilié qu'aujourd'hui je suis quelqu'un?

comment te vois tu dans 10 ans ?J'ai du mal à me projeter, ce qui est paradoxal encore une fois puisque je vis en permanence en pensant aux lendemains et aux jours d'encore après. Je ne crois pas encore avoir la capacité de laisser mon coeur entre les mains de quelqu'un qui pourrait le broyer en une demi-seconde. Je ne rêve pas non plus spécialement d'avoir des enfants, alors pour dire vrai, la seule chose dont je puisse rêver, c'est peut-être d'obtenir le poste de chef de la cardio-chirurgie à l'hôpital. J'ai des secrets, comme tout le monde -tout le monde a des cadavres au fond de son placard-, j'espère que dans dix ans le poids de la culpabilité se sera atténué lui aussi.
Voilà où je me vois dans dix ans, c'est pas grand chose, mais putain, c'est déjà énorme pour quelqu'un comme moi, croyez-moi.  

story of my life
« Aloysius, tu devrais...» Un haussement de sourcil, le poing qui se serre, les dents qui grincent et le regard noir de haine. « Quoi ?! Je devrais quoi?! Être quelqu'un de bien? Penser à fermer ma gueule ? Être un bon petit gars bien propre sur lui pour te faire plaisir?» La rage n'était que trop perceptible dans ma voix. Un gamin incompris, des reproches perpétuellement balancés à la figure, un rire de gorge tellement moqueur de la part de mon interlocuteur que même un asperger aurait comprit qu'on se fout de sa gueule.
« Tu dois voir un prêtre. Tu dois te faire soigner, Aloysius.» Un hurlement de rage m'échappa sans aucun contrôle. « Je ne suis pas malade, je suis Gay.»
Et c'est là que mon père me mit ma première baffe, si fort que j'en fus soufflé. Une main posée sur ma joue rougie et pulsante de douleur, ma vue se brouilla. C'était humide et salé, et ça me brûlait encore plus la joue. C'était des larmes. C'était le début de l'enfer, à 16 ans.


« Al, fais tourner.» Je relevai le regard vers ce pote, que je connaissais depuis un an maintenant. Que m'avait apporté ce mec au final ? Un plan baise de temps en temps quand il était suffisamment défoncé pour assumer qu'il aimait les hommes et de la drogue. De la fumette évidemment, parce que j'avais bien trop de principes et de bienséance pour consommer quoi que ce soit de plus fort.
Mon index vint tapoter sur le joint, pour en faire tomber la cendre.
« T'as des mains, roule t'en un.» Un petit sourire amusé se dessina à la commissure des lèvres de mon "amant", et c'est presque félinement qu'il se rapprocha de moi, venant s'asseoir à côté de moi sur le canapé, une de ses mains se frayant un passage jusqu'à ma cuisse, ce qui me tira un sourire.
« T'as pas assez fumé pour ça, vieux.» Je plongeais mon regard dans le sien, nos lèvres séparées par seulement quelques centimètres, si bien que je pouvais sentir son souffle venir cogner contre mon visage. « Tais-toi.» Grogna-t'il entre ses dents, avant de venir prendre sauvagement possession de ma bouche, de mon corps et de moi.


« Al écoute-moi...» Mes doigts se crispèrent dans les poches de mon jeans, les dents serrées je relevai le regard vers l'homme pour qui j'aurais décroché la lune. Me voilà à 18 ans, le coeur en miettes. Pourtant aucun mot ne parvint à passer la barrière de mes lèvres, peut-être parce qu'elles tremblaient trop à cause de ces larmes que je refusais de verser ? « Al... Mon amour, je...» Je levai la main droite, pour l'interrompre d'un geste sec. « Si j'étais ton amour, tu ne m'aurais jamais fais ça, Jake.» Ma voix était calme, si calme que ça ne me ressemblait pas. Quelques spasmes soulevaient mes épaules régulièrement, les spasmes de ces larmes absentes. Les spasmes de mon coeur en train de se déchirer. Jake tenta une approche, ses mains essayèrent de se saisir de mon visage, mais je reculai d'un pas vif pour éviter ce toucher.
« Tu sais quoi, Jake ? Je vais réaliser mon rêve, celui que tu me refusais, parce que tu pensais que je n'aurais plus de temps pour toi. Je vais aller en fac de médecine. Je n'ai plus besoin de t'accorder de temps, maintenant.» Sur ces mots, je fis volte-face, et je m'éloignai, faisant mine de ne pas entendre ses appels et ses suppliques qui me déchiraient davantage le coeur. Une part de moi voulait se retourner, courir dans ses bras, le serrer et oublier. Mais, je ne me suis jamais retourné.


« Docteur Zorander, que préconisez-vous pour cette patiente?» Je relevai un instant le nez du dossier pour plonger mon regard dans celui du chirurgien titulaire cardio qui m'interrogeait. « Hm... Je programmerais un pontage coronarien.» Le chirurgien me sourit et acquiesça d'un signe de tête. « Alors programmez l'intervention, ce sera votre première opération solo, félicitations!» Un grand sourire illumina mon visage. L'excitation de la chirurgie, du sang, de l'adrénaline en elle-même. Rapidement je me saisis du téléphone pour organiser l'intervention, qui fût un véritable calvaire et se solda par la mort de la patiente malgré mes nombreuses tentatives. Du sang recouvrant ma sur-blouse de bloc, je finis là, assis à même le sol dans les couloirs des blocs, le regard vide.
« Vous avez fait tout ce que vous avez pu, c'était du très bon travail.» J'eus un petit rire sarcastique. « Elle est morte, Docteur.» Une main se posa sur mon épaule, me faisant frissonner désagréablement. « Je n'aurais pas fais mieux moi-même, Aloysius, elle avait seulement 20% de chances de survie.» Je relevai finalement les yeux sur le titulaire, qui m'offrait toujours son sourire et son regard bienveillant.
« Quand on tombe de cheval, on se remet immédiatement en selle, Zorander.»

« Aloysius vous êtes un virtuose de la chirurgie, je sais que vous vouliez quitter la région après votre résidence, mais vous devez rester, on a besoin de vous ici.» Je souris poliment au chef du service de chirurgie qui se tenait devant moi, portant à la fois un regard sérieux et inquisiteur et un sourire bienveillant et amical.
Un fin soupire s'échappa de mes lèvres, qu'allais-je trouver ailleurs après tout? « Je veux investir avec vous sur le long terme, pourquoi ne vous lanceriez-vous pas dans la recherche ? Vous avez un gros potentiel Aloysius, et avec l'argent que je mettrais à votre disposition ainsi que votre talent, nous irons loin j'en suis certain.» Je me raclai la gorge, mon regard se perdant dans le vide sous le poids de la réflexion. « Vendu.» Conclus-je en lui serrant la main.