Crazy cooking cookies | Yalena

Depuis que je suis arrivée à Boston ma vie à complètement changer. J'ai enfin une vraie vie calme et pauser. J'admets que ne pas pouvoir aller me recueillir sur la tombe de mon père me fait mal mais, c'est comment dire le prix à payer pour avoir enfin pu échapper à l'enfer. Je crois que de là où il est, il peut comprendre ça puis, il est en permanence dans mon coeur et c'est le plus important non ? Je fais tout pour le rendre fier même si je dois faire des sacrifices comme louper des fêtes, vacances étudiants. C'est vrai que j'aurais aimé participer au Spring Break mais, les tunes c'est une autre affaire. Par chance Yané est rester lui aussi sur Boston ce qui me réconforte assez même si j'me fais chariée parce que j'bosse mes cours au lieu de sortir. En vrai, j'ai très envie de sortir mais, si mes notes baisses et que je perds ma bourse d'étude c'est fini pour moi sauf qu'ils ont raison, je dois m'accorder une pause. Je me lève d'un bond et je file à la cuisine fouillant dans les placards avant de trouver de qu'il faire des cookies. Parfait ! Musique à fond et c'est parti ! J'prépare la pâte, enfourne une première fournée alors que les premières notes de "Women Like Me" font irruptions dans l'appart. Complètement dans mon monde, je me mets à chanter, danser en utilisant les ustensiles de cuisine comme micro.


...

Mon corps ne suit plus. Je me suis promis que j’allais étudier et ne pas sortir lors du Spring Break, mais là toute suite, j’ai vraiment besoin d’une pause. Alors, j’ai sorti de ma chambre où j’ai trouvé refuge depuis un bon nombre d'heures déjà pour aller me faire un bon café bien noir et bien fort. Sans doute me prendre un petit truc à manger également pour reprendre des forces. Je me déplace, voire traine jusqu’à la cuisine où je t’aperçois en train de danser et chanter. Les bras croisés sur le torse, je m’adosse contre le mur et te regarde sans bruit. Ça fait tant de bien de te voir heureuse de la sorte. Au bout d’un certain moment, je m’approche de toi en claquant dans les mains. J’ai envie de t’applaudir. J’espère que je ne te ferai pas le saut et que tu ne te fasses pas mal. « Magnifico ! » Dis-je prenant un accent italien, tout en l’exagérant. « Puis-je avoir une nouvelle prestation, je vous prie, gente dame . » Je t’offre un clin d’œil avant de venir te donner un baiser sur la joue. J’ouvre le réfrigérateur pour y prendre la bouteille de lait et l’armoire, le sucre. « Tu me fais couler un café . » Si tu es là, autant profiter de toi un minimum et m'enlever des charges.

Dans mon monde, je continue de bouger et de pâtisser quand j'entends des applaudissements derrière moi qui me fait sursauter. La spatule s'envole alors que j'pose ma main sur ma poitrine. T'es fous ! J'ai failli t'assomer avec la spatule. Bon, j'exagère un peu, il a la tête dur quand même. Levant les yeux au ciel, j'attrape l'essuie vaisselle et l'air de rien, je lui fouette les fesses. Te moque pas ! Lui tirant la langue, je retourne à mes affaires jusqu'à ce qu'il me demande du café. Bah voyons. Tu veux pas un p'tit frère aussi ? Malgré tout, je lui fais couler parce que Yané, c'est mon pilier et j'ai beaucoup d'mal à lui dire non. C'est fou mais, je peux pas surtout après tout ce qu'il a fait et fait encore aujourd'hui pour moi. T'as passé une bonne journée ? finis-je par lui demander en lui donnant son café accompagné de quelques cookies à peine sorti du four.


...

Comment ne pas commencer à rire devant un tel spectacle. Le fait que tu me fouettes de la sorte, me donne encore plus envie de rire à gorge déployée, je n’y peux rien, c’est trop marrant. « Oh si je vais me moquer. Comme si j'allais me gêner. » Je te tire la langue comme un enfant, te demandant par la suite de me faire couler un café. « Nah ça va, je préférerais un de tes délicieux cookies. Tant que tu ne les as pas empoisonné. » Et je rigole encore. Il faut dire que je me trouve drôle aujourd’hui. Ça fait changement que de bosser encore et encore pour mes cours. « Si pour toi bonne c’est avoir le nez dans des bouquins depuis des heures... » Je lève les yeux en l’air et attrape la tasse pour en boire une grosse gorgée, tout juste après t’avoir remercié. « Tu peux me changer les idées, dis? J’en ai marre de me creuser la tête. » N’importe quoi, juste le temps d’être capable de me concentrer de nouveau.

Le voir comme ça au bout de sa vie me touche tout particulièrement, il bosse comme un dingue aussi bien pour ne pas perdre sa bourse mais, pour payer les factures et le reste. Je suis consciente de tout les sacrifices qu'il a fait pour moi, j'essaie de lui rendre l'appareil tant bien que mai mais, j'pense que rien au monde ne sera assez suffisant pour le remercier comme il le mérite. Là, il a besoin de souffler, d'oublier et j'crois avoir une petite idée de comment y arriver. L'air de rien je prends un peu de pâte à cookie dans chacune de mes mains avant de m'approcher de lui faussement soucieuse. T'as un truc là. Bouges pas ! Et hop, je lui tartine le visage de pâte à cookie. J'dois dire que t'es toute mignonne comme ça. J'pars directement dans un fou rire alors que de la pâte glisse dans son cou et j'crois même en avoir vu dans ses cheveux. Par sécurité, j'prends le plat avec moi, j'le connais tellement que je sais qu'il va vouloir ce venger comme il sait si bien le faire.

...