Long time no see (Juliette)

Si je m’attendais à te voir aujourd’hui… non pas du tout. En fait, si quelqu’un m’avait dit que j’allais te voir à Hawaï après plusieurs années qu’on s’est perdu de vu, je lui aurais ri à la gueule. Non, mais sérieusement… Tu n’as pas changé. Pas d’un poil. En fait, tu as pris des formes de femmes, mais à part ça. Ce qui n’est pas du tout mon cas. J’ai maigri, je fais désormais très attention à mon alimentation, mon corps et mon apparence, tandis que mon caractère s’est forgé. Est-ce que tu me reconnaîtras? Je n’en sais rien, mais si c’est le cas, je risque de bien m’amuser. Tu verras, petite perruche, que j’ai pris beaucoup d’assurance. Je m’approche donc de toi, qui est en train de se faire bronzer sur un transat. Si je me trompe de personne, au pire ça sera une bonne approche non. « Juliette… hum, Ravenwood. Oui voilà, c’est ça… T’as pris des formes, t’es foutrement canon! » Je te regarde de haut en bas, au travers mes lunettes de soleil, sans en rater une mienne. Ouais foutrement baisable la petite. Et dire que c'est toi qui as eu la chance de me dépuceler.

Lunette de soleil sur les yeux, Juliette était en train de bronzer quand un homme s’approcha d’elle. Elle leva les lunettes en entendant son prénom. «  Oui ? » dit-elle en se redressant, ce demandant ce qu’on lui voulait. Elle eut un rire franc alors qu’il la nommer de canon  et la détailler de haut en bas. «  Va pas croire que j’kiff pas le compliment mais…  t’es qui toi ? » dit-elle en haussant un sourcil. Là sur le coup il fallait lui rafraichir la mémoire car le type qui lui faisait face… il était carrément banal ! Il avait beau ce donner un air charmeur, s’adressait à elle comme s’ils avaient élevé les cochons ensemble, en vrai il ne lui rappelait pas grand-chose. Enfin si on croyait ses dires ils s’étaient rencontrés il y a longtemps. Ce pourrait-il que ce soit un ancien du centre de délinquant. «  Thomas ?! » demanda-t-elle un peu par hasard.

Je me tiens là, en face de toi comme un con alors que de ton côté, tu ne me reconnais pas. Sympa… Surtout que c’est bien rare que ça arrive, ce genre de chose. C’est moi qui ne se souviens pas des autres d’habitude. C’est la vie à l’envers, sérieusement. Sauf que poupée, tu viens de tout gâcher lorsque t’as ouvert la bouche. Ton rire de crécerelle est pitoyable, tu devrais le pratiquer encore un peu. « Rien à foutre de ton Thomas bordel! » dis-je déjà insulté. « Ne fais pas ta sauvage, c’est impossible que t’aies pas une petite idée de qui je suis... »  J’enlève mes lunettes de sur mon nez et te toise du regard. « C’est marrant, t’étais mieux avec mes lunettes tout d’un coup. » Je les remets sur mon nez et reste là en train de me dire si ça valait vraiment la peine que je reste, alors qu'il y a certainement une petite perruche qui m'attends quelque part, non loin et qui me cris de venir la baiser.

Je te regarde d’un air complètement au-dessus de mes affaires et renvoie presque ta phrase du revers de la main. Je ne suis plus le même mec que tu as connu, et en addition, mon caractère à changer et lui, je doute fortement que tu l’apprécies. « J’ai déjà vu mieux, par la suite. Écoute tu’avais les sens d’une gamine de douze ans à l’époque... » Ce n’était pas pour me moquer de toi, que je te disais ça. Mais la pure vérité. Tu as été ma première fois alors oui, j’ai vu mieux par la suite, beaucoup mieux. Je me suis également amélioré dans mes prouesses sexuelles. « Du coup, ça m’a fait plaisir de te revoir. Bye là! » Lorsque je disais ne plus avoir le même caractère que le petit con qui se laissait marcher sur les pieds, c’est la pure vérité. Tes petites blagues, garde le pour toi à l’avenir. J’enlève mon T-shirt et me mets à courir dans l’eau jusqu’à plonger ma tête.

Oui clairement, ça m’a vexé que tu aies fait semblant de ne pas me reconnaître. Parce que j’ai paru d’un imbécile à me souvenir de tes traits, de ton prénom. J’ai été stupide de me rappeler de ce moment intime que nous avons passé ensemble, lorsque j’étais encore un pur gosse sans personnalité. Il est rendu bien loin celui-là et crois-moi il ne reviendra pas. Désormais, je ne me laisse plus marcher sur les pieds. J’ai du mordant, de la vibe et une beaugosse attitude à en faire revenir un mort à la vie. Voilà qui je suis devenu. Un homme avec une confiance en béton, loin d’être qui j’étais autrefois. N’ayant aucune envie de me faire ridiculisé encore plus, et ne maîtrisant pas la situation, tes mots m’ont piqué à vif et il me fallait m’éloigner le plus rapidement possible. La fuite avant de commettre l’irréparable. L’eau me fait un bien fou. Je reste aussi longtemps que possible sous l’eau et lorsque je reviens à la surface, je te vois arriver vers moi et je roule les yeux au ciel. « J'savais bien que tu pouvais pas résister, je t’ai trop manqué. Je t’intrigue. Tu veux découvrir le nouveau Silas. Celui qui sait très bien comment te clouer le bec en une seconde. » Mais celui qui se vexe pour un rien et qui a des crises de colère assez conséquentes par moments.