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pluson ☾ love on the brain
feat baby @Pluton Westerberg — Chicago, 9 février 2019Chicago est tout près. Le début de la route 66 nous appelle. Mes doigts enroulés fermement au volant de la Mustang, je défie le moteur de la Ford. Je la pousse dans ses derniers retranchements. Mes veines sont gonflées en adrénaline. Mon pied est collé au plancher. La route est déserte et s’obscurcit de seconde en seconde. Il est tard. On a déjà vidé deux pleins. La plupart du trajet, tu l’as passé à roupiller et moi, je n’ai pas pu m’empêcher de te regarder toutes les cinq minutes pour vérifier que tu n’étais pas qu’une illusion. Et non, tu es resté tout du long à mes côtés. Aucune disparition. Sur le chemin, tu m’as volé quelques frites avec ton sourire narquois au cours d’une de nos pauses. Tu as écrasé une cigarette à moitié consommée sur le goudron pour voler mes lèvres et quelques parcelles de mon corps. Tu as effacé mes doutes infondés en quelques heures à peine. Tu m’as fait trembler de bonheur et ça continue encore. En permanence. Je t’aime à la folie. Je suis si haut ce soir, je vole et salue les étoiles. Putain, la chute serait si terrible si tout s'arrêtait. Mon squelette se briserait violemment sur le sol et je crèverai. Ouais, je ne survivrais pas, je crois pas non. Alors je peux pas risquer de te perdre pour un manque de confiance personnelle. Notre dernière dispute me pèse encore, mais j’ai décidé de ne plus l’évoquer et de la laisser s’en aller. La fenêtre légèrement ouverte, ma chevelure brune virevolte autour de mon visage. Encore quelques miles et le capot de la bagnole franchi le panneau pour nous signaler notre arrivée à Chicago. Automatiquement, je pose mes yeux de biche sur ta silhouette affalée. Décidément, je crois que cette agression t’a complètement dévarié. Tu piques du nez pour la dixième fois de la journée. Je glousse et plonge alors une main dans ta tignasse pour l’ébouriffer et te maintenir en éveil. « Chéri, héhooo, on y est. J’ai besoin de toi pour trouver l’hôtel qu’on a réservé » J’ai besoin que tu restes avec moi encore quelques heures pour profiter à fond de cette ville. J’dois aussi te parler d’un truc, je peux plus le garder et je veux ta réaction. Pour une fois, aucune femme n’est en cause. « Je meurs aussi de faim, t’arrêtes pas de voler ma bouffe depuis le début » que je ronchonne en englobant ton paquet en guise de punition. « C’est toi qui m’invites et pas touche à mes affaires, c’est moi qui décide quand je te montre ce que je veux te montrer. » En espérant que cela reste intact jusqu’à mi-parcours. J'ai mis des jours à bricoler ce truc et ça me rendrait folle de rage que ça finisse en morceaux.
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