ARTHUR J. RICHARSON ► Colton Haynes

caractèreMon caractère ? Particulier, vu ce qu'on en dit. Il semble que je soit quelqu'un qui semble particulièrement froid et fermé, voir hautain et condescendant. En réalité, ce n'est absolument pas le cas. Je suis quelqu'un de très gentil et aimant, mais je préfère que seul les gens qui ont le courage de vouloir gratter un peu plus loin que la surface le découvre. Ce que les gens savent, c'est que j'ai un caractère de merde. Je un casse couille, et je l'assume. Les injustices me révolte, et je n'hésite pas à monter aux créneaux pour me battre, même quand cela met en péril ma tranquillité. De toute façon, je suis un bâtant, et pour réussir à m'atteindre, il faut suffisamment me connaître pour savoir taper juste. Si t'as suivi, tu sais donc que c'est tout sauf évident. Bien entendu, ma personnalité ne se résume pas qu'à ça. Je suis quelqu'un de passionné et me lancer sur un des sujets que j'aime est à vos risques et périls. Je suis curieux de tout savoir, tout connaître, tout comprendre. Et je me fit beaucoup plus à mon intuition sur les gens qu'à ce qu'ils laissent voir d'eux même.  

admission à harvardOn dit souvent que les étudiants d'Harvard sont ceux qui changeront le monde demain. Ça tombe bien, c'est mon but. J'ai toujours été passionné par la mythologie, et c'était une évidence pour moi de faire mes études dans ce domaine. Et quand quelque chose vous passionne, il n'est pas compliqué d’exceller. Premier de mes promotions à Glasgow, je n'avais pour autant jamais envisagé de ma vie pouvoir faire mes études à Harvard. C'est l'un de mes professeurs qui m'a parlé d'une opportunité de passer les SATS, alors je me suis dis : pourquoi pas, ça fera une expérience ! 1482 points plus tard, mon dossier d'admission était en route pour Cambridge sans que je comprenne vraiment ce qui été en train de se passer. Un voyage pour passer un oral où j'ai fait ce que m'a dit. J'ai été moi même, j'ai parlé de mon histoire, et de ma volonté de me battre pour faire changer le monde autour de moi. Doctorant en histoire antique, c'est un but. Mais ce n'est pas le plus grand que j'ai. Je veux faire changer les mentalités de façon universelle. C'était peut-être un discours un peu naïf, idéaliste, il n'empêche que visiblement cela a fonctionné, puisque je me retrouve à défaire mes bagages à quelques kilomètres du campus ...  

story of my lifeTu veux l'histoire de ma vie ? Vraiment ? Bah ... écoute bien, car je ne le dirais qu'une seule fois.

Quand je suis né, mes parents m'ont appelé Jessica. Étrange prénom pour un petit garçon, non ? Je trouve aussi. Mais figures-toi qu'il se trouve qu'à la naissance, sans me demander mon avis sur la question, on a arbitrairement décidé pour moi que je serais une fille. Et tu sais comment ils l'ont justifiés ? Bah, je possédais un vagin. Alors moi forcément, je pouvais pas leur dire qu'ils étaient en train de se tromper, et ma mère a donc trouvé que Jessica, c'était jolie pour une petite fille, et je peux pas lui en vouloir, elle n'est pas télépathe.

Pendant l'enfance, j'étais ce qu'on appel un garçon manqué. Je déteste cette expression, ça signifie qu'il y a des garçons réussis ? On ne me faisait pas porter une robe ou jouer avec des barbies. Moi mon truc c'était Lara Croft, Pokemon, et une espèce de fascination pour Mulan. Et puis Hercules, ma première approche de la mythologie. Non, j'étais pas Action Man, petites voitures et cie. Un parfait petit être androgyne, à mi chemin entre les genres, et ça m'allait parfaitement.

C'est l'adolescence qui a commençait à me poser problème. D'abord, y'en a eu deux : ces espèces de boules sur ma poitrine. Non mais, les autres gars ils ont pas ça, pourquoi moi j'ai ça ? Parce que je suis une ... quoi, une fille ? Mais on m'a rien dit à moi, on m'a pas prévenu ! Du coup ça veut dire que j'ai plus le droit de me balader torse nue, de faire des concours de pets avec mes potes ? C'est pas ... "féminin" ? Bon .... Bah va, c'est quoi être féminin finalement ? Être calme et posée. Oula, compliqué ça. Autre chose ? Aimer la lingerie ? Ah, ouais, ça je peux faire, c'est vachement jolie ces morceaux de tissus. Parler fringues, maquillages et boys band ? Mais c'est vachement cliché ça quand même, non ? Et puis ma pote Mary, elle est en jean sweet et elle lit, et je la trouve super cool. Non ? Bon, bah va pour essayer d'être ce qu'on veut que je sois : la grande blonde sympa et posée, qui charme tous les mecs avec son maquillage naturel et son sens de la mode. Bonne élève, calme, la fille modèle quoi !

Comment j'ai fait pour jouer cette comédie déjà ? Franchement, je sais plus. Ah, bah oui, le théâtre. Aussi loin que je me rappel, j'ai toujours aimé jouer. C'est donc naturellement que j'étais inscrit aux clubs de théâtre de toutes mes écoles. Je pense que ça m'a aidé à forger le rôle de Jessica. Mais ça m'a surtout sauvé la vie. À 18 ans, on montait une pièce à notre sauce sur les mythes Arthuriens. Malheureusement, pas assez de mecs dans notre troupe. Le rôle d'Arthur est donc tombé sur moi. Pour la représentation, j'ai été grimé, et comme je ne supporte pas les perruques, j'avais - pour l'amour de l'art - dis adieu à mes cheveux long. J'ai joué la pièce, qui a eu un bon succès, et beaucoup de mes amies m'ont signalés qu'on pourrait complètement se méprendre sur moi. Et c'est là que je me suis vu dans un miroir. Je me suis assis, et j'ai passé une heure devant mon reflet. N'y voyait aucune trace de narcissisme, c'était simplement la première fois que je me voyais vraiment. Le paradoxe, c'est que changer pour jouer un rôle venait de me rappeler qui l'enfant savait que j'étais, et qui l'ado avait tenté de me faire oublier. Arthur, c'est pas un personnage. C'est pour ça que c'est facile pour moi de le jouer. Arthur, c'est .... moi.

Jessica est morte ce jour là. Je garde des bons souvenirs d'elle, mais elle ne me manque à aucun instant. La suite, c'est un combat. Pour comprendre et poser des mots. Transgenre, dysphorie de genre, female to male, opérations, traitement hormonal ... Beaucoup de choses à assimiler. Un combat pour se faire accepter, faire les coming out. J'ai la chance d'avoir une mère compréhensive. Mon père par contre, n'a jamais accepté d'avoir un fils. Un combat pour faire changer mon prénom et la mention de genre sur mes papiers. Un combat pour faire disparaître les deux intrus sur ma poitrine, et me faire mon injection de testostérone une fois par mois. Mais un combat qui vaut le coup, puisque je peux enfin être qui je suis vraiment.

À côté de ma transition, j'ai continuai le théâtre. J'ai commençais mes études à l'université de Glasgow, et j'ai découvert le militant en moi. Je tiens une chaîne Youtube : Arthur is real, qui parle de transidentité, de droits LGBT à travers le monde, et de plein d'autres choses. Et me voilà arrivant aux USA, à Harvard. Pour le moment, je suis invisible parmi vous tous. Mais si un seul tombe sur mes vidéos, vous allez savoir. Et si certains d'entre vous comprendront, je suis prêt à parier que ce ne sera pas le cas de tous.