(dason) tell me pretty lies and look me in the face

« Davi c’est un gars cool. Davi c’est mon meilleur ami. Davi et moi on va boire un verre. » DAVI EST UN TRAÎTRE. Cet enfoiré de Winthrop a participé à mon enlèvement bébé. J’suis pas sûre que l’agression de mon petit-copain ait arrangé ses capacités de réflexion. Il ne s'est pas encore rendu compte que son pote a sans doute collaboré à mon kidnapping. Tant pis, je vais me faire vengeance par moi-même et débusquer ce nigaud bancal. Je m’en branle complètement qu’il ait sauvé sa copine et qu’il soit encore en convalescence. Je compte bien lui soutirer la vérité et sa contribution à mon calvaire. Si j’pouvais aussi lui foutre la trouille comme lui et ses potes me l’ont foutu, ce ne serait pas refus. Par conséquent, j’ai acheté un flingue dans un magasin de gosses et je l’ai planqué sous mon pull pour éviter de me faire griller par la sécurité. Sans déc, il paraît vraiment réel. On le confondrait vraiment avec un vrai, mais Pluton est contre. Pas d’arme chez nous. Je dois alors me contenter d’un bout de plastique, tant pis pour moi. J’imagine que j’éviterais de me retrouver en taule pour homicide involontaire ou volontaire. Traversant le campus, je salue quelques tronches familières d’un geste de la main. Tout le monde me connaît, mais moi je ne connais pas tout le monde. Ce statut de présidente accroît ma popularité c’est dingue. Bref, voilà enfin la Winthrop House. Le repère des sportifs qui se croient tout permis et des don juan à la noix. Au final, le seul couillu de cette piaule, c’est bien Nate. Il a eu le cran de tout avouer et même de quitter les rangs des rouges, respect. Après avoir travaillé mon copain pour obtenir le numéro de ta chambre, oui toi DAVI, je me rends à la bonne porte et dégaines mon pistolet pour te viser dès que j’ouvrirais. D’abord, je toque, que dis-je, je cogne violemment. « RÉVEIL CARVALHO ! » Et vlan, j’ouvre la porte franchement et te menace de mon canon, mon doigt sur la gâchette de ce jouet made in china. « À genoux ! » Merde, j’crois que tu peux pas. « Tu sais qui je suis n'est-ce pas ? » - @Davi Carvalho

Plongé dans le pays des rêves, bien enfoui dans les bras de Morphée, je me laisse porter par la plénitude de ma chambre à la Winthrop. Plus les jours passent et plus je prends du mieux, bientôt, je pourrai sauter de nouveau sur mes deux pieds et courir un marathon si je le désire. Encore quelques jours à patienter et je pourrai de nouveau jouir complètement de la vie. Alors, en ce moment, je suis sans doute en train de rêver que j’ai toutes mes capacités, que je viens de gagner une compétition à laquelle j’aspire depuis bien des années et BANG BANG BANG… Mon prénom crié dans le couloir de la résidence, ma porte de chambre ouverte à la volée et une folle furieuse qui pointe son arme sur moi, me demandant de me mettre à genoux. Tu ne vois pas que je ne peux pas ? Je n’ai pas pu empêcher ce cri de détresse de sortir du fin fond de ma gorge, tel un cri de dernier souffle, n’arrêtant pas de fixer ce machin noir qui pourrait m’éclater la cervelle d’une seconde à l’autre. Elle est malade cette meuf, vraiment. « La... copine de Pluton… » Dis-je tremblant légèrement. Je n’ose pas bouger de mon lit, la jambe surélevée, je finis par te regarder et de la façon la plus douce possible, je te demande : « Tu ne pourrais pas pointer ce truc ailleurs que sur ma gueule. » Tu peux très bien entendre la peur dans ma voix. Il me semble que si ce pistolet ne me pointait pas, je serais plus à l’aise de comprendre ce que tu es en train de faire chez moi, dans ma chambre…

J’crois que j’en ai besoin. Je dois me soulager en foutant la trouille à autrui et m’attaquer à un rouge, je pense que c’est le meilleur moyen d’exorciser ma haine. Le pire dans tout ça, c’est que c’est le meilleur pote de mon mec. Cet enfoiré n’a sûrement encore rien dit à Pluton et il croit sérieusement s’en sortir indemne ? Je refuse. Je vais le faire accoucher ce mâle. D’un pas décidé, je me rends alors dans sa piaule qui pue la vieille chaussette et je dégomme la porte de sa chambre. Après mon entrée fracassante, je pointe directement mon flingue factice vers la face ébahie du brun. C’est quoi ce cri ? Une femmelette. Désolée, mais je peux pas m’empêcher de rire pour le coup. Et merde, j’avais oublié que t’étais pas encore en état de marche. Trop généreux le Davi, il file un bout de lui à sa meuf. Sérieux, c’est tellement rare d’être compatible et il a fallu que par un hasard absolu, ça matche. T’es sacrément farci toi ou simplement cocu. Dis donc, apparemment tu sais déjà qui je suis. Je me demande ce que Pluton t'a bien raconté à mon sujet, quelles photos il t'a montré. « Non, je suis Louison Chamberlain avant tout » Ok, je suis aussi la copine de Pluton, mais je me la joue féministe pour me donner du cran. Grattant quelques centimètres dans ta chambre, je referme derrière moi et continue de te menacer de mon canon. « Non, je trouve que ça te donne bonne mine moi » Tu flippes ou quoi ? Moi aussi j’ai flippé quand toi et tes potes m’avaient jeté dans la cave des Eliot. Tirant ensuite la chaise de bureau face à ton lit, je m’assois et croise mes jambes sans te quitter des yeux. « Dis donc, apparemment ça te perturbe pas plus que ça que tu aies kidnappé quatre meufs pour les laisser en panique durant des heures. Pendant que tu dors, moi je repense en boucle à cet enfer et je me dis que c’est pas égal du tout » Secouant mon flingue dans le vide, je grince des dents et envoie mon pied dans ton matelas. « Je peux te poser une question avant que tu fasses ta dernière prière ? »