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Tu t'éloignes de la porte d'entrée et tu grognes lorsqu'elle claque violemment dans ton dos. Cette fois, comme souvent, c'est de ta faute. Tu avais oublié quel jour on était et tu t'étais pointé chez Luke sans te douter que sa femme serait présente à ce moment là. Tu la fuis comme la peste depuis deux ans maintenant. Avant vous vous appréciez, du moins vous vous tolériez, mais elle a finit par prendre parti lorsque les choses se sont compliquées entre toi et Sienna, et au décès de cette dernière, elle n'a pas hésité à te rappeler ta propre culpabilité. Elle t'en veut, pour ça puis pour son couple à elle, pour l'influence que tu as sur son homme, et toi tu ne supportes pas ses airs moralisateurs. Sans parler des souvenirs que sa simple vision parvient à éveiller dans ton esprit. Aujourd'hui tu optes donc pour la fuite, tu te casses avant que les insultes ne fusent. Pauvre Abernathy. Tu te demandes bien ce qu'il fait encore avec elle. Il a toujours été le plus raisonnable de vous deux, avec son sens des responsabilités à deux balles. La tête baissée, les mains enfoncées dans les poches de ton blouson, tu presses le pas, t'as tout sauf envie de rester traîner là. Ce quartier te donne envie de gerber et t'as pas intérêt à croiser l'un de tes anciens voisins. Ceux qui se sont démenés pour te mettre dehors, ne supportant plus ta présence néfaste et tes frasques. A croire qu'ils avaient peur d'être un jour contaminés par ton malheur. La mort, le deuil, la dépression, ça gène, ça dérange. On compatis, mais on veut pas en savoir plus. On veut rien voir, rien entendre, alors ta réputation est rapidement passée du professeur brillant, au pauvre veuf, pour finalement atteindre le déchet de la société. Rien que d'y penser, tu sens le sang dans tes veines pulsé par la colère. Ils mériteraient que tu foutes le feu à tout de pâté. Des voix attirent ton attention, tu jettes un coup d'oeil par dessus ton épaule et tu ne vois pas la jeune femme qui te rentre dedans sans ménagement. Surpris, tu te retournes et lèves les yeux vers elle, pas encore décidé à t'excuser, mais lorsque tu reconnais ses traits, tu sais que c'est pas prêt d'arriver. « Hé, j'te connais toi. » que tu lui lances, les sourcils froncés et le doigt tendu dans sa direction. Il te faut deux secondes pour te remettre en situation. Elle était bien mieux habillée, bien mieux apprêtée. Des lumières éblouissantes, une musiques assourdissante. « Putain, c'était toi au casino ! » ça y est, ça te revient. La garce qui t'as volé ton fric, elle est devant toi. Tu l'as maudite des jours durant. T'as fulminé, et t'as pas oublié. « Il est où mon fric ? » t'avances dangereusement vers elle, tu la menaces de ta carrure. C'est qu'une petite nana, qu'est-ce qu'elle va faire contre toi ? Tu te persuades qu'avec un peu d’intimidation tu finiras par la faire craquer, la faire chialer s'il le faut. Tu t'en fous, tant qu'elle te rend ce qu'elle t'as volé.
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