sleep well (solel)

Sincèrement, je sais que ce n’est pas une bonne idée, que je devrais juste m’enfermer dans mon appartement et trouver le chemin de mon lit…Mais la tentation est bien trop forte et l’envie de ne pas être seul davantage. Depuis la mort de ma mère il y a deux mois, je fais du grand n’importe quoi. Beuveries, coucheries, conneries, ça s’accumule. Bien que je fasse comme si ça n’avait pas de rapports, les gens ne sont pas stupides, ils font rapidement le rapprochement. Mais qu’importe, je veux juste qu’on me foute la paix ! Donc oui, ce soir, je suis censé rester chez moi, sauf que du coup, ce n’est absolument pas ce que je fais. Après avoir traîné sur tinder, je décide de rejoindre Berlioz chez lui, mon meilleur ami et plus si affinité depuis peu. Une relation qui tourne au plan cul régulier, avec qui je passe de bons moments, un peu trop régulièrement d’ailleurs. Mauvaise idée, une fois encore, mais bon, comme je l’ai déjà dit, je suis faible et incapable de résister. Rangeant mon téléphone dans la poche de ma veste, je démarre de chez moi en direction de chez lui alors que bon, il est déjà minuit passé…Demain, je sens que ça va chier pour me réveiller, sauf si, pour une fois, on décide de garder nos boxers en place. Mais l’air de rien, je n’y crois pas spécialement…Une fois garé, je grimpe jusqu’à sa porte et toque à plusieurs reprises. Quand la porte s’ouvre, je laisse un sourire caresser mes lèvres, ne laissant rien paraître de mon état mental du moment. « Salut. » Apparemment, Berlioz était en plein repas, tant pis pour lui. J’entre dans le petit appartement et dépose ma veste sur une chaise avant de rire à ses mots. « Y’a toujours du bordel chez toi, ne cherche pas. D’ailleurs, autant te prévenir, je n’ai pas pris de pyjama, juste des vêtements de rechanges. » Comment ça je l’ai fait exprès ? En-même temps, il m’a déjà vu nu à plusieurs reprises. Revenant vers lui, je regarde ce qu’il mange et sans même lui demander l’autorisation, je lui pique une bouchée. « Mouai, pas mauvais. »

Faible face à mon corps d’Apollon ? Franchement, j’ai envie de rire devant autant de conneries. Je ne me trouve pas spécialement attrayant physiquement, bien que dans un sens, j’ailles quand même un certain succès auprès des filles et des garçons. Mais clairement, il existe bien plus beau et attirant que moi, à ne pas en douter. Maintenant, je sais aussi que je ne suis pas moche, mais étrangement, je n’en joue pas plus que ça. « Je sais que je te fais de l’effet, mais rassure-toi, c’est pareil de ton côté. » Dis-je en ricanant doucement, déposant ma veste sur une chaise, déposant également mon sac sur le sol où j’avais mis mes vêtements de rechanges. « Je garde toujours mes mains chez moi, c’est toujours toi qui te colles à moi ou qui fais en sorte que je surchauffe. J’en peux rien, je suis faible devant mes hormones actuels. » Et pas qu’un peu ! A croire que, depuis deux mois, je n’ai qu’un objectif, coucher avec le plus de personnes possibles. Le pire, c’est que je ne le fais pas méchamment, mais coucher avec quelqu’un m’aide souvent à oublier la détresse qui coule dans mes veines depuis la disparition de ma mère. Approchant de mon meilleur ami pour manger une bouchée de son taboulé, je fini par hausser les épaules tout en enlevant mon pull et mon t-shirt. « Tinder existe pour ça, tuer le temps. J’avais de quoi m’occuper. Bon, tu manges et on va dans ta chambre ? On se regardera un film de là-bas ? Parce que franchement, j’ai qu’une envie, c’est de me coucher… » Dis-je sans pour autant penser mal, quoi que, j’suis déjà en train d’enlever mes chaussures et mon pantalon pour être en simple boxer et donc, tenue de nuit du moment. En-même temps, il est déjà près d’une heure et son lit est assez confortable, davantage que son canapé.

Ce regard malicieux, je pense que c’est ce qui m’a le plus attiré chez lui quand les choses ont commencé à changées. Je ne sais pas trop pourquoi, ni comment nous en sommes arrivés là, mais clairement, apparemment, les choses étaient bien ainsi. Meilleurs amis ? Je ne sais pas trop si le terme est exact, en sachant ce qu’il se dit, mais également ce que nous faisons lorsque nous sommes seuls. Franchement, je n’ai même pas envie de me prendre la tête à mettre un mot sur notre relation, c’est sûrement mieux ainsi. « Ah ouai ? T’y habitue pas trop, après tu vas tomber sus le charme. » Dis-je en souriant avec amusement, un air taquin clairement visé sur mes traits parfois trop enfantins selon mes jumeaux et mon paternel. Bon, pour le coup, disons que nous sommes deux coupables. L’air de rien, y’a toujours l’un ou l’autre qui se met à chauffer le second, c’est comme ça. On dirait que depuis qu’on a goutées aux joies charnelles l’un avec l’autre, c’est devenu presque un besoin tactile de finir dans les bras de l’autre. Ce n’est pas spécialement pour me déplaire…mais disons que c’est vachement étrange quand même, mais réconfortant. « Bon, on va dire que c’est de notre faute à tout les deux, si on était sages de bases ça se passerait autrement. » Sauf que le mot sage ne fait pas partie de notre vocabulaire…La preuve, me voilà déjà en train d’enlever mes vêtements alors qu’il fini son pseudo repas. J’ai envie d’aller me mettre dans le lit, je ne vais pas me gêner pour faire comme chez moi. Sauf que, bien sûr, monsieur annonce que je le cherche et je prends un air innocent. « Ben non, je me prépare à dormir. » En boxer, un peu trop moulant sûrement, mais bon on s’en fou hein…ou pas. Il s’éloigne vers la chambre et je le suis, balançant mes vêtements sales dans un coin pour les récupérer demain. Une fois dans la chambre, je passe une main dans mes cheveux et souris en coin. Bon, vu qu’il dit que je le cherche, autant le chercher pour de vrai, juste un peu. J’arrive dans son dos et vient coller légèrement mon corps au sien pour murmurer à son oreille « Et choisi un bon film, tu seras mignon… » et je dépose un bref baiser dans son cou pour ensuite me jeter dans le lit comme une baleine échouée.

Pour dormir tranquillement, faut que je sois habillé…Mouai, j’y crois moyennement, parce que nous connaissant, je suis certain que les vêtements ne posent pas véritablement de soucis. Mais bon, je préfère ne pas relever et me contenter de ricaner doucement, haussant par la même occasion les épaules. Je le suis dans la chambre, pièce que je connais parfaitement ben, où j’ai souvent dormi ces derniers temps…Même avant d’ailleurs, sauf que avant, effectivement, il ne se passait rien entre nous. Mais pour le coup, je suis bien décidé à l’emmerder un peu, le provoquer un pouce histoire de l’emmerder davantage. J’entendre donc dans la pièce et vient me coller à lui, murmurant quelques paroles à son oreille en déposant, ensuite, un léger baiser dans son cou. Juste comme ça, juste pour voir si il résistera davantage ou pas du tout. Je sais, je joue avec le feu et je vais probablement m’en mordre les doigts. Ou pas. Mais pour l’heure, je me laisse aller dans le lit comme une foutue baleine échouée en poussant un soupire d’aise, me faufilant sous les couvertures alors que mon meilleur ami enlève ses vêtements et me rejoint. Me plaçant légèrement de profil pour mieux voir l’écran de l’ordinateur, son choix s’arrête sur un film qu’il lance finalement. « Ben c’est pas trop tôt, j’ai cru que tu choisirais jamais. » Dis-je en le taquinant un peu, me mettant à mon aise près de lui sans pour autant me coller à lui. Mais la proximité elle est là, c’est ce qui compte non ? D’ailleurs, les paroles de Berlioz me font sourire davantage, bien que je garde les yeux rivés sur les images du film sans pour autant y prêter attention. « Ah ouai ? Je sais pas si je préfère quand tu ne contrôle rien ou quand t’essaye de te contrôler…Je médite encore là-dessus tu sais… » Dis-je en tournant doucement vers lui, un air provocateur sur les lèvres.

Il sait exactement ce que je préfère…Je n’en doute pas, mais ce n’est pas pour autant que je vais lui donner raison, dire à voix haute qu’il a raison. Parce que oui, ce mec est attractif. Il est la lumière, je suis un putain de papillon de nuit qui approche toujours davantage de cette lueur pour s’en bruler les ailes par la suite. Le pire, c’est que je devrais retenir la leçon, mas ça ne rentre pas, je recommence encore et encore. « Ne pense pas savoir ce que j’aime, tu serais bien surpris. » Dis-je en lui rendant son sourire malicieux. Il approche, tentateur qu’il est, faisant en sorte que nos lèvres se frôlent, que ça éveille mes sens plus que de raison. Je suis faible, vraiment faible, mais heureusement il s’éloigne. Mon souffle s’était coupé entre temps et je me surprends à pester silencieusement. Enfoiré. « C’est ça, on va y croire ! » Dis-je en pouffant de rire, essayant de garder également mon calme, me repositionnant sur le dos. Sauf que, j’ai à peine le temps de bouger que, déjà, Berlioz se retrouve au-dessus de moi, ses lèvres sur les miennes. Ce n’est pas pour me déplaire, bien au contraire. Mes doigts glissent dans sa nuque, mes lèvres répondent aux siennes sans hésitations aucunes. Un frisson vient parcourir mon échine et quand il s’éloigne un peu pour me dire qu’il a perdu, je souris en coin en annonçant. « On s’en fou. » pour, tout aussi rapidement que lui, revenir poser mes lèvres sur les siennes d’une façon plus désireuse, plus fiévreuse. Oui, franchement, je m’en fou de qui gagne et qui perd, disons que le résultat reste de toute façon le même non. Mes doigts dans sa nuque descendent le long de son dos, alors que la seconde main, elle, s’égare sur sa hanche sans gêne.