V. THIALDA SAMUEL ► carlson young

caractèreVee’ elle est imprévisible, personne ne sait prédire ses réactions à l’avance. Personne ne sait quand la tornade s’abattra sur eux ou si tout sera beau et rose. Elle est l’excentricité, exagère toujours ce qui impacte sa vie et prend tout trop à cœur. Vee’ elle est impitoyable, prête à tout obtenir ce qu’elle veut. Rarement empathique, elle se fiche de la douleur des autres si c’est ce qu’il faut pour aller jusqu’au bout. Arrogante, méprisante, Veerle n’est pas la femme la plus appréciée qui soit bien qu’elle sait s’amuser, plaisanter et qu’elle est l’antithèse de la timidité. La néerlandaise est rancunière et colérique, elle peut exploser et devient une tornade incontrôlable qui veut tout décimer sur son passage. Déterminée, passionnée, bosseuse et une grande compétitrice, elle est une véritable génie et n’a jamais eu à réellement forcer pour apprendre, retenir et donc réussir. Elle suscite le mépris, l’affection mais rarement l’indifférence. Vee’ elle est paranoïaque, n’arrive jamais à être pleinement à l’aise avec un homme, méfiante à en crever elle imagine toujours le pire en compagnie de la gente masculine à quelques exceptions de près. La garce de service ne sait pas comment aimer, ne sait pas comment répartir son amour. Ou elle aime trop ou pas assez. Vee’ elle ne sait pas vraiment comment faire dans la demi-mesure, c’est tout ou rien. Elle essaye parfois d’être une meilleure personne mais impossible, aucune personne ne parvient à la faire changer.

admission à harvardHarvard ou l’évidence absolue. C’était une tradition pour les Samuel d’étudier dans des universités prestigieuses et Vee’ ainsi que sa famille ont décidé que Harvard était parfait et convenait parfaitement à leurs exigences. Le dossier de la jeune femme était parfait. Elle exerçait un véritable sport et était une sportive de haut niveau sans compter toutes ses notes parfaites dans toutes les matières et options. Il lui a suffi de rajouter quelques lettres de recommandations notamment celle de son coach pour passer la première étape. Les SATS ont été d’une grande facilité pour Veerle, elle n’était aucunement inquiète et une fois les résultats reçus, aucune surprise. Deuxième étape écrasée avec succès et déjà prête pour la suivante : l’essai. La néerlandaise a écrit sur l’importance de l’héritage, des responsabilités et de la détermination que cela impliquait. Son envie de prendre en charge l’entreprise pétrolière BP plus tard se fit ressentir et c’est ainsi que la jeune Samuel se présenta à l’entretien. Elle prit soin de s’intéresser à ce que Harvard pouvait lui offrir notamment dans les études qui l’intéressaient. Elle parla à nouveau des entreprises BP et du patinage artistique, son sport de prédilection. Quelques temps plus tard, elle reçut son admission à la grande et prestigieuse université d’Harvard. Personne ne fut réellement étonné et Veerle se contente de sourire fièrement même si à l’intérieur, elle explosait de joie.

story of my life

( Tried to breathe but I can't, 'Cause the air she feeds me is damned. Got a touch like a thorn, 'Cause the girl she's hiding horns. )

Elles apparaissent toutes les deux, descendant de leur voiture hors de prix dont la majorité des gens sur la place ne pourront jamais s’offrir. Le groupe d’amis qu’elles sont censées rejoindre reconnaissent immédiatement les deux jumelles. Veerle avait toujours été facilement reconnaissable. Démarche plus assurée, la tête haute et le regard arrogant avec le sourire qui allait avec. Vee’ avait toujours été la pire des deux. Plus méchante, plus impitoyable et intolérante. Et surtout elle instaurait souvent une compétition avec sa sœur, copie trop conforme. Même beauté, même intelligence. Vee’ était l’aînée de seulement quelques minutes mais pour elle c’était déjà assez pour marquer son territoire. Elle se pense supérieur, se doit d’être protectrice et donc ne pas prendre des pincettes avec sa jumelle. C’était l’antithèse de la relation saine et tout le monde le voyait. Mais leurs géniteurs accueillaient avec plaisir cette compétition comme si c’était normal. En sport, à l’école, sur le paraître. Elles ne se permettaient que rarement d’être des alliées et Veerle était la première à prendre cette compétition à cœur. Le tennis proposé pour s’amuser un peu dans leur immense jardin ? Pour Vee’ il était hors de question de « simplement s’amuser » il fallait gagner.

Elle pensait qu’elle protégeait sa sœur et que par conséquent, elle avait les droits de la juger, de la rabaisser pour lui faire ouvrir les yeux. Parce que ce n’était que protection et qu’elle était dans son droit. Veerle avait toujours pensé que naître le jour de la Saint-Nicolas avait une signification particulière. Elle considérait sa jumelle, sa sœur comme un cadeau, un véritable à cadeau. Mais elle l’aimait trop et devenait une personne toxique. Tout comme leur père.

Il aime trop ou pas assez. Tel père, telle fille ? Les règles étaient strictes, trop strictes. Mais il était le premier à féliciter, à encourager, à dire les choses qu’il fallait. Manipulateur ? Sûrement. Les filles ne posaient pas de questions et faisaient tout ce que leur père disait. Veerle n’a jamais remis ça en question. Elle admirait son paternel. Il gérait une entreprise qui brassait des milliards et il se fichait des jugements qu’il recevait pour détruire la planète. C’est lui qui lui a acheté ses premiers patins à glace et l’a emmené à la patinoire lorsqu’elle avait cinq ans. Il a réveillé une passion en elle et Veerle, elle pensait que c’était légitime qu’il en attende beaucoup de ses filles. Comme elle en attendait beaucoup de sa sœur.

Maman ? Muette. Elle ne donne que rarement son opinion, elle suit et hoche la tête. Elle a toujours été plus proche de sa jumelle que de Veerle elle-même. Pas encore une famille divisée mais on n’en était pas loin. Vee’ elle a toujours aimé sa mère mais celle-ci ne semblait pas savoir comment lui rendre quand avec sa sœur, cela semblait beaucoup plus facile. Veerle elle était difficile, impitoyable déjà petite et n’a accepté l’affection de ses parents que très tard. Trop tard apparemment pour sa maternelle.

( Someone told me stay away from things that aren’t yours. But was he yours, if he wanted me so bad ? )

Elles le regardent en même temps sortir de leur école privée, bavant intérieurement. Il était grand, il était magnifique, intelligent. Il vendait du rêve aux jumelles. Au départ Veerle s’était intéressée à Andre car elle avait remarqué le coup de cœur de sa sœur. Mais elle devait bien se l’admettre, il vendait du rêve parmi toute cette populace. Alors avec toute sa confiance en elle, l’adolescente a commencé à le séduire, à le charmer et s’intéresser à lui. Elle avait 17 ans, ne connaissait encore rien à la drague mais on pouvait penser tout le contraire. Elle avait cette assurance qui avait charmé le garçon, l’avait fait tomber dans ses filets. Il était tout à Veerle. Et alors qu’elle se fichait de la douleur de sa jumelle, elle a commencé sa plus longue et cauchemardesque relation. Parce que Veerle en volant l’homme dont sa sœur était amoureuse… elle l’a sauvée. Sans le savoir. Le karma ? Probablement, cela devait bien lui tomber dessus un jour. Et si la relation était au premier abord idyllique, Veerle s’est très vite sentie mal à l’aise. Les premiers mois étaient beaux, elle commençait réellement à tomber amoureuse de ce garçon charmant. Andre lui offrait des cadeaux alors qu’elle était plus riche, l’invitait souvent à sortir et l’admirait. Il venait à ses entraînements, l’encourageait dans ses concours. Tout le monde regardait le couple d’un mauvais œil parce qu’ils étaient trop parfaits ensemble, quand quelqu’un souffrait de voir l’homme qu’elle aimait avec une autre qui plus est, sa propre sœur. Mais très vite, elle se sentit soulagée de ne pas avoir été celle qui fut choisie.

Cela avait commencé très doucement. « Hey Andre… j’aimerai qu’on se voit moins souvent. » « Comment ça ? Pourquoi ? Il y a un soucis ? » « Non c’est juste que j’aimerai voir un peu plus mes amis. On se voit tout le temps, tu es tout à le temps à mes entraînements, chez moi. J’aimerai un peu plus de temps pour moi et mon entourage. » Il n’avait pas réagi mais Veerle sentait que quelque chose clochait quand il a raccroché brusquement. Quelques minutes plus tard, le « non » apparu sur son écran. Impitoyable comme toujours, elle lui lança un message bien salé comme quoi il n’était pas et ne serait jamais le centre de sa vie et qu’elle ne vivait pas pour lui. Elle avait éteint son téléphone et avait passé sa soirée tranquillement. Il est tard lorsqu’il tambourine à la porte… elle est seule. Ses parents en voyage, sa sœur partie Dieu sait où. Et alors qu’elle lui ouvre la porte, en colère mais prête à s’expliquer, il rentre de force à l’intérieur. Il a les yeux fous, il lui hurle dessus, il dit qu’il est prêt à mourir si elle n’est plus dans sa vie, si lui n’est pas le centre de sa vie, à elle. Veerle, elle a peur pour la première fois de sa vie. Et pour la première fois, elle s’incline et s’excuse pour son message, qu’elle demande seulement un peu d’espace. Le début de la descente aux enfers.

Andre ne semblait pas comprendre les demandes de sa petite-amie. Il essayait de l’éloigner de tout ceux qu’elle aimait, il la harcelait d’autant plus, l’appelait sans arrêts et lui envoyait constamment des messages. Veerle, elle avait rompu plusieurs fois mais le voir fou de rage et en colère l’effrayait. Alors elle revenait, plus brisée que la dernière fois. Jusqu’au jour où elle n’en put réellement plus des insultes, des cris, de son portable vibrant sans cesse et des abus. Elle rompu par messages et dans la frayeur, elle bloqua son numéro et fit de même avec tous ses réseaux sociaux. Veerle, elle s’imaginait qu’elle n’aurait plus qu’à supporter la présence d’Andre dans les couloirs du lycée, qu’il aurait peut-être compris qu’elle ne voulait plus de tout ça. Il devenait de plus en plus fou avec les journées qui passaient. Il essayait de la coincer dans un endroit où elle serait seule mais elle avait trop peur pour cela. Alors il passa à l’étape supérieure. Il tenta de l’agresser à la fin de son entraînement. Il voulait « lui faire comprendre qu’elle avait fait une erreur ». C’est le concierge qui la sauva de justesse et elle reporta Andre à la police.

( Every single day, Every word you say. Every game you play, Every night you stay, I'll be watching you… )

La fille pleurait après son passage sur la glace. Elle était tombée et avait donc foutu en l’air ses chances d’arriver sur le podium. C’était au tour de Veerle. Les deux adolescentes se croisent et la néerlandaise se permet un conseil à sa manière. « Si tu es aussi fragile pour pleurer parce que tu as échoué, jettes tes patins bon marché. Tu n’es qu’un gibier au milieu des fauves. » Sans le savoir Veerle elle détruit une passion, un objectif. Le patinage artistique était un sport impitoyable et elle le savait bien, elle écrasait tout le monde. Veerle se jette presque sur la glace, exécute sa chorégraphie de manière parfaite et exemplaire. C’était sa passion et elle avait toujours été stricte avec sa personne. Elle n’avouait jamais ses compétences comme acquises et la garce ne pouvait jamais fouler la glace. Seule la personne passionnée et sensible que Veerle était, pouvait faire de telles merveilles. Le public l’applaudit, elle les salue et retourne dans les vestiaires. La pauvre fille qu’elle avait écrasée se tourne vers elle. Veerle se prépare à une confrontation mais non, la concurrente ne fait que lui passer une note de la part d’un inconnu. La néerlandaise déplie le papier. « Tu es parfaite dans cette tenue, Vee’. Ça me donne des idées. » Elle reconnait l’écriture et est prise de sueurs froides. Ce jour-là la victoire fut amère alors que le harcèlement recommençait. Andre était clairement devenu son stalker. Il la suivait, elle le voyait partout où elle allait. Elle recevait des petits mots dans son casier, de la part d’inconnus. Quand ce n’était pas un mot, c’était un cadeau comme une fleur ou pire, une photo d’elle. Veerle était terrifiée, elle a essayé maintes fois d’arranger les choses avec Andre pour qu’il arrête, ça ne marchait pas. Alors elle le coinçait lorsqu’il était avec ses amis et balançait tout ce qu’il lui faisait. Mais le lendemain, il rétorque en répandant la rumeur qu’elle l’a trompé à maintes reprises. Veerle, elle vit un enfer pendant plusieurs mois avant d’avoir finalement le courage d’admettre à ses parents qu’elle a perdu une guerre, qu’elle s’avoue vaincu. L’ordonnance restrictive est instaurée contre Andre et pour assurer la sécurité de Veerle. Alors qu’elle est sur le point de partir une dernière fois en voyage avec sa famille avant son entrée à Harvard, elle reçoit une dernière note d’Andre qui affirme qu’il n’en a pas terminé. Mais Veerle, elle démarre une nouvelle alors malgré la peur, elle se sent mieux.

( Been through some bad shit, I should be a sad bitch. Who woulda thought it'd turn me to a savage ? )

Vee’, elle se retourne brusquement pour ne voir qu’une avenue surpeuplée et surtout d’inconnus indifférents envers sa personne. Elle soupire de soulagement et continue son chemin jusqu’à Harvard. Elle était devenue paranoïaque mais sa vie s’était largement améliorée. Plus de stalker alors on n’a plus à se plaindre n’est-ce pas ? Malgré les blessures, la douleur qui subsistent. Incapable d’aimer, Veerle elle veut surtout se protéger. Détruite, elle boit trop, fume trop et couche trop avec ces filles et quelques hommes qui passent dans le chemin. Elle essaye pourtant de changer, de se donner une autre chance mais c’est trop dur. La vie, elle est devenue noire, la vie est devenue une connasse avec elle. Alors Vee’, elle ne sait pas comment remonter la pente quand on lui donne des coups à chaque fois pour qu’elle retombe.

« Thialda ! » Elle entend son second prénom, celui par lequel la majorité des gens l’appellent parce que « plus facile à prononcer » pour eux mais surtout parce qu’ils ne sont pas assez proches d’elle pour obtenir le droit de l’appeler Vee’. Elle en est devenue renfermée à interdire aux autres de l’appeler par son prénom. Excentrique et trop sensible sûrement mais la néerlandaise, elle n’a jamais été compréhensible. Elle retrouve une connaissance de cours et le salue en souriant comme si tout allait bien. Mais non ça ne va pas. Cette fille, elle la connait à peine, elle s’en fiche et surtout elle ne comprendra jamais sa détresse, elle ne la connait pas assez pour voir l’appel à l’aide que Veerle lui lance. Mais elle ne s’éternise pas là-dessus, Vee’. Elle se dirige en direction de son cours avec cette presque inconnue. Une journée banale de plus, elle pouvait largement le faire…


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