jaspeandra ► stay for as long as you have time

22/04/2013

jaspeandra ≈
Stay for as long as you have time
So the mess that we'll become
Leaves something to talk about

Il y a tout ce qui nous colle à la peau, l'attachement, l'éloignement qu'on ne supporte pas, les rumeurs qui nous suivent, la peur chez les autres quand ils nous voient rire. Il y a ces choses ; ces musiques, ces films, ces tatouages et symboles, comme nôtre. Il y a ces repas, qu'on pense être à nous, rien qu'à nous et tout ce qui définit notre histoire jusqu'à maintenant. J'espère qu'on a encore beaucoup de pages à écrire, des livres par miliers, mais ce soir, ajoutons ce chapitre inutile, celui d'une soirée rien qu'à deux, rien que le temps d'un film, d'un repas et d'un partage de quelques rires. Je frappe à la porte, un cadeau dans le sac en référence à cette fois où t'es venu à l'hôpital, de la nourriture porté à la main, trois cartons dans un bras pour qu'on ai le choix, de la pizzeria d'en bas de la rue. Le film est aussi dans le sac, mais je suis persuadée qu'on choisira autre chose, qu'on paiera de la carte de l'homme un film à la demande -oui ou illégalement, totalement-, probablement meilleur que la clef usb vieille comme le monde présente dans mon sac. La porte s'ouvre, le sourire est large, j'entre sans même avoir besoin d'y être invitée. "J'ai pris un repas digne des plus grands, de la grande cuisine." les trois cartons ne trompent personne, le sourire est large, les affaires se posent une à une, les chaussures s'enlèvent, la veste se défait, le tout se pose, "J'espère que t'a assez d'alcool, j'pars pas tant que les pizzas ne sont pas terminées !" et vu la taille de mon estomac, on sait que c'est lui qui les finira.

14/05/2012

jaspeandra ≈
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Leaves something to talk about

Eternelle rengaine, douce habitude, ça fini toujours avec toi sur mon canapé, qui s'accroche au film dont on connait chaque réplique, qui fini par céder aux sirènes de Morphée. C'est à la course du dernier éveillé, à celui qui fini bercé par le récit de l'autre, par les silences, par le confort d'une épaule dont on a lissé les contours, à force de s'y appuyer. On réparti les tâches, et te voilà déjà à ma porte. Les prunelles masculines vont directement sur cet amoncellement de cartons, là sous ton bras. "J'ai pris un repas digne des plus grands, de la grande cuisine." Ca provoque un rictus sur les lèvres de l'homme. J'sais pas comment je fais pour être toujours surpris, alors que tu me fais le coup une fois sur deux. « Moi qui espérait que tu fasses un effort, pour une fois ! » Les prunelles vrillent, l'air exagérément exaspéré. Un grand classique de l'Ellington. Tu rentres, tu t'effeuilles, tu t'installes. Chez moi, ça a toujours été chez toi, qu'importe l'endroit. J'ai un problème avec les limites, avec les portes qui se ferment. J't'ouvre même les fenêtres, si tu trouvais pas les clés. J't'ai fais un trou béant dans le mur principal, pour que tu loupes aucune entrée. "J'espère que t'a assez d'alcool, j'pars pas tant que les pizzas ne sont pas terminées !" Il a sorti ce qui traînait dans les placards, il a fait un joli déballage, sur le bar. « T'auras encore de la bière pour accompagner ton reste de pizza, demain matin. » Si je rechigne, si je compte que sur ton estomac, elles peuvent durer encore longtemps, ces pizzas. Drôle de kidnapping. Les doigts sur le bouchon de la bouteille de rhum, lance à la déjà échouée sur le canapé. « Tu me fais confiance pour ton verre ? » Tu devrais pas. J'ai appris un cocktail hier, mais j'suis plus certain des proportions.

22/04/2013

jaspeandra ≈
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Je le vois dans tes yeux, que malgré le temps, malgré le nombre incalculable de fois où c'est arrivé, t'a la tête du gars qui s'y attendait pas. C'est écrit, dans le plus sombre, marqué sur les traîts, appuyé sur le rictus. J'aimerai toujours être celle qui le surprends. « Moi qui espérait que tu fasses un effort, pour une fois ! » Lâche un rire, secoue la tête. "Mauvaise pioche !" c'est pas demain qu'on changera les choses, et s'il y a bien quelque chose qui m'ennuie pas, c'est bien ça. Nos vieilles habitudes, celles qui nous consume. « T'auras encore de la bière pour accompagner ton reste de pizza, demain matin. » Regarde le bar qui contient beaucoup trop de restes. A ce rythme là, on en a pour quelques années. D'accord, c'est exagéré. "Miam, mon petit dej préféré." s'approche du bar, examine les bouteilles du coin de l'oeil avant de s'affaler sur le canapé. Le trône de Leandra, entre ses quatre murs. « Tu me fais confiance pour ton verre ? » la tête se tourne, le nez se plisse dans une espèce de grimace peu convaincue, "J'sais pas trop.." je le sens mal, cette histoire. "J'suis presque persuadée que y a des bouteilles qui t'ont été vendues avec l'appart." c'est pas censé être périmé, certes, ça tient, mais moi, ce à quoi je tiens, c'est l'état de mon estomac. Regarde l'homme, lui tire la langue et quand les yeux se glissent jusqu'à la bouteille, il y a comme un déclic. "NON ATTENDS !" se relève d'un coup du canapé, "sert pas le second verre." va vers le sac, sort un petit paquet cadeau, se pose en face de l'homme, le lui tend. Le sourire est grand, la bêtise me plaît. "J'pense que c'est exactement ce dont tu avais besoin." Je regarde Jasper avec insistance, le sourire aux lèvres. A chaque fois, j'ai l'impression de redécouvrir notre amitié. J'ai l'impression d'être nouvelle, face à tout ça. J'en oublie qu'il est mon patron, qu'il m'a vu dans tous mes états, que mes peurs ont alimenté ses joies. "Allez, ouvre !" excitée pour lui alors que je sais ce que c'est. Une simple tasse, avec écrit "world's best dad". Oh non, c'est pas ma manière d'annoncer quoi que ce soit, et à peine le cadeau ouvert, je me sens obligée de préciser l'ironie du cadeau. "C'est pour Leon." ce bonhomme qu'il a abandonné, qu'il a menacé d'écraser contre le visage de sa créatrice. On notera que le sourire est large, que la bêtise m'amuse, que sur mes yeux pétillent. Il m'en faut, tu vois, quand je me retrouve face à toi.

14/05/2012

jaspeandra ≈
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Ca se finit toujours comme ça, que ça aille ou non, qu'on fonctionne ou non. C'est nous, dans toutes nos tournures. On est juste deux personnes devant un film, qui se chamaillent. Y a juste des variations. On a oublié les soupires de fin de séance, on rajoute quelques rires, on a gommé quelques disputes. C'est moindre grave, plus léger. "Mauvaise pioche !" J'dirai ça à lui qui t'as foutu sur mon chemin. "Miam, mon petit dej préféré." Secoue la tête, comme un patriarche blasé. "J'sais pas trop.." Le sourcil se hausse, presque surprit qu'on ne lui fasse pas une confiance aveugle. "J'suis presque persuadée que y a des bouteilles qui t'ont été vendues avec l'appart." S'amuse d'une esquisse de sourire. « Ce qui ferait de moi le pire alcoolique de la région. » J'plaide coupable, j'suis loin d'être le meilleur dans cet art de descendre les bouteilles. J'aime l'ivresse légère, celle qui accentue le bruit des rires. Mais pas la solitaire, pas celle qui efface les souvenirs, qui abime l'esprit. « J't'ai connue plus courageuse. » Puis d'ailleurs, je décide d'attraper une bouteille quand même, rien que pour te contredire. De remplir un verre, d'aller vers le second. "NON ATTENDS !" Stoppé dans le geste, qui s'arrête. "sert pas le second verre." Fait claquer la bouteille sur le bar, les mains appuyées contre ce dernier, attendant la prochaine connerie de Carreirao. Parce qu'elle va finir par arriver, annoncée par son sourire dégoulinant de malice. "J'pense que c'est exactement ce dont tu avais besoin." J'suis pas sûr que tu saches ce dont j'ai besoin. « C'est quoi ? » Pour la forme, tout en sachant que ces prunelles insistantes n'allaient pas disparaître par cette question. Ouvre, donc, docilement. Non sans relever de temps en temps les billes, pour les adresser vers la demoiselle, les lèvres amusées. Plus par son excitation que par le cadeau en lui-même. Qui se dévoile enfin. Il comprends pas tout de suite. Tu précises : "C'est pour Leon." Ah, ça y est, il capte. « Putain, j'me disais que t'avais une gestation super longue ! » Quoi ? Ouais, ça le fait marrer lui. Ca le fait marrer, et ça lui donne un peu envie de crever en même temps, c'est bizarre. Les cadeaux de Leandra, ça donne souvent ça. Elle t'embrasse et elle se rend pas compte qu'elle te lacère le dos au même moment. « C'est pas mal. » Qu'il la regarde, cette tasse, en la tournant plusieurs fois devant lui. Reprends avec une douce malice : « Personne ne va rien y comprendre. » Personne ne nous comprends de toute façon, pas même nous, parfois. La baptise, en versant l'alcool. « Y a des tasses pour les meilleures mères infanticides ? » Achève son œuvre, ferme la bouteille, et hausse les épaules. « Parce que t'es la dernière à l'avoir vue, quand même. » J'veux pas dire, mais une bonne policière verrait en toi une excellente suspecte. « J'espère que tu nous as pris un bon film, pour me faire oublier ce traumatisme. » Lui tends son verre, lourdement dosé, et porte le sien déjà à ses lèvres. C'est proche d'infecte, je dirais. Mais, on fait le fier Jasper, on le garde pour soit, et on avale difficilement la gorgée.

22/04/2013

jaspeandra ≈
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C'est un point de chute. Un endroit non doulouteux, la paix entre nous, le cliché qu'on est. La soirée alcool, manger, télé. Comme si c'était notre truc, comme si d'autres ne l'avaient pas fait avant. Mais ça, c'est nous. C'est nous, parce qu'on le fait différemment. Parce qu'on choisi pas un bon film, parce qu'on parle, critique, soupire, parfois. Se regarde, trop de fois. Je me charge de la moitié de la soirée, lui de l'autre, et quelque chose me dit que de mon côté, les choses sont bien prises en mains. Du sien ? Moins. « Ce qui ferait de moi le pire alcoolique de la région. » Grimace en le regardant, l'air de dire que c'est le cas. Au fond, j'espère sincèrement qu'il est saoul qu'avec moi. Naïveté quand tu nous tiens. « J't'ai connue plus courageuse. » Je me suis connue plus courageuse aussi. Dis-le, que je m'efface. Dis-le. « C'est quoi ? » La lèvre se mord, les épaules se haussent. Je sais ce que c'est, une connerie que j'ai payé trois fois rien, pour une connerie créée dans un hôpital, pour une connerie dont j'en oublierai rien, et dont j'espère que toi non plus. Une connerie de plus à ajouter à notre liste déjà trop grande. « Putain, j'me disais que t'avais une gestation super longue ! » Rigole, attrape un bout de papier qui traîne pour le rouler et lui envoyer. J'ai pas envie de revivre ça, même si le résultat était beau. « C'est pas mal. » je le regarde en souriant. C'est nous. C'est juste que j'y ai pensé. Derrière, ça cache un message plus profond, mais disons que c'est pour Leon. « Personne ne va rien y comprendre. » Je souris, "Parce que tu reçois beaucoup de monde ?" une question trop bien déguisée. On se moque que personne ne comprennent, c'est nous, l'important. Du moment que nous, on comprend. « Y a des tasses pour les meilleures mères infanticides ? Parce que t'es la dernière à l'avoir vue, quand même. » secoue la tête, "Non, parce que ce genre de mère n'existe pas !" même pas moi, tu vois. « J'espère que tu nous as pris un bon film, pour me faire oublier ce traumatisme. » Attrape le verre, prend une gorgée, pas une moitié, puis grimace. "Woh ! Ew.." Je pose le verre, fait le tour en passant entre l'homme et le plan de travail jusqu'au frigo, attrapant du jus. "Va falloir arranger ça.." attrape mon verre et celui de Jasper, coupe la boisson avec un peu trop de sucre, dans les deux verres, et les reprends. Je me tourne pour faire face à l'homme, tout deux bloqués entre l'évier et le plan de travail, disons que l'espace est petit, les corps un peu trop rapprochés. Je lui rend son verre, trinquant. On est trop proches, Jasper. Beaucoup trop. Et le regard est trop long, lui aussi. Beaucoup trop. "c'est.. ça sera meilleur, j'crois." casse le silence mais ne brise pas l'instant que les yeux s'échangent. Fini par un sourire, et prends une gorgée. Je repose mon verre, regarde l'homme. Le corps s'approche, souriant en coin, "J'préfère te prévenir.." que je commence, approchant encore. Le visage imite, le sourire s'étend aux bords des lèvres ; "le film est vraiment nul.." rigole, et trouve pertinant d'ajouter ; "mais c'est pas twillight." c'est pas franchement mieux, mais c'est pas ça. C'est une connerie, un truc qui parle de nuance de gris.

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