« Je ne veux pas que tu m’abandonnes. Qu’est-ce que je deviendrais sans toi? » Ushuaia rit, plaisantait à moitié. Eduardo pouvait aller où il le désirait. Il n’était pas obligé de rester à Boston, après ses études universitaires. La brunette s’était sérieusement attachée à lui et ne voulait pas le perdre, mais elle ne pouvait quand même pas le retenir, s’il ne le désirait pas. « Mais ça sent bon! » La jeune femme tira la langue et goûta au repas de son meilleur ami. C’était effectivement très bon. « Comme tu veux, mais tu es doué. » Ushuaia ne pourrait jamais devenir cuisinière. Elle n’était pas assez douée pour travailler dans un restaurant, mais savait comment se débrouiller pour préparer des bons repas. « Tu n’as jamais aimé ne rien faire, de toute manière. Tout comme moi. » C’était pour cette raison que Shuchi était autant occupée. Elle essayait toujours de se trouver une activité à faire pour ne pas voir le temps passer. Même si elle était souvent fatiguée, ça ne la dérangeait pas. « Je pourrais, mais je ne veux pas ressembler à une fille désespérée. » Elle sourit timidement, mangeant une bouchée de tostada. « En effet. Je crois que ma famille a peur que je finisse par faire une dépression nerveuse avec tout ce que je fais, mais je leur dis constamment que tout va bien. » De toute manière, Ushuaia savait quand s’arrêter. Si elle ressentait de la fatigue, elle se reposait, tout simplement.
« Tu t'en sortirais divinement bien sans moi Ushuaia. » J'en ai jamais douté une seconde, pour être franc. Tu es forte mentalement même si tu ne veux pas l'admettre. Je suis présent dans ta vie pour te le rappeler quotidiennement. Même si ça doit te gonfler, je continuerais coûte que coûte. « C'est déjà ça. » dis-je en souriant avant de venir piquer une bouchée dans mon assiette pour l'amener jusqu'à ma bouche. « Non ce n'est pas dans ma nature d'être comme ça. » Je termine mon assiette rapidement, je la mets dans l'évier pour faire la vaisselle tout à l'heure. Je ferai la vaisselle en même temps que l'assiette d'Ushuaia. « Pourquoi tu te dénigres de la sorte ? » Je ne comprendrais jamais, tu as tout pour qu'un homme est envie de toi. Il faut seulement que tu prennes confiance en toi pour faire carton avec la gente masculine. « Ils s'inquiètent uniquement pour toi, tu devrais t'estimer heureuse d'avoir du monde qui tiennent à-toi. » Même si ce n'est qu'un minimum, c'est mieux que rien Ushuaia. Il faut que tu le réalises un jour où l'autre.
« Peut-être, mais je ne veux pas te perdre. » Ushuaia aimait beaucoup son meilleur ami. Il était toujours présent pour elle et pour lui dire à quel point elle était forte et merveilleuse. Parfois, ça l’énervait d’entendre cela, mais, parfois, ça lui faisait du bien. Il était également protecteur envers elle, ce qui était une bonne chose, mais Ushuaia était très prudente, donc il n’avait pas besoin de s’inquiéter pour tout et n’importe quoi. « Je le sais parfaitement. » Shuchi sourit et passa une main dans cheveux. Elle termina son repas. Elle alla ensuite mettre son assiette dans le l’évier. Eduardo lui demanda pourquoi elle se dénigrait de la sorte. La jeune femme se retourna vers son meilleur ami. « Je ne me dénigres pas, mais je ne veux pas qu’il me prenne pour une folle, c’est tout. » En même temps, elle n’était pas une experte dans ce domaine, donc elle ne pouvait pas tout savoir. De plus, même si elle avait confiance en elle, c’était encore un peu difficile. « Je sais qu’ils s’inquiètent pour moi et que je suis chanceuse d’avoir du monde qui tiennent à moi, mais j’ai l’impression qu’ils sont seulement sur mon dos, alors que je ne suis pas la seule dans la famille. » Ushuaia ne voulait pas constamment être considérée comme le petit oiseau fragile de la famille, même si elle était plus sensible que les autres. « Bon, je vais y aller. On se voit demain, d’accord? » Il ne pleuvait plus et l’orage était parti. Ushuaia pouvait donc retourner chez elle sans s’inquiéter. Elle embrassa Eduardo sur la joue et repris son chandail qu’elle portait, lorsqu’elle est arrivée chez le jeune homme. Elle enfila ses chaussures et quitta la demeure d’Eduardo, heureuse d’avoir passé du temps avec lui.