AUGUSTUS WHEELER ► Felix Bujo

caractèreQuand tu me vois, tu dis que je suis prétentieux, que j'ai un regard rempli de colère et que je suis égocentrique. Et tu n'as pas tord. J'm'en cache pas. J'm'en suis jamais caché et m'en cacherais jamais. Je ne suis pas très sociable, j'ai peu de potes car comme on dit "moins t'as de pote mieux tu te portes". Besoin de rien pour vivre, à part ma dose, mes conquêtes et mes bonnes notes. ☾ J'vais pas te vendre du rêve et te faire croire monts et merveilles, sauf si je te veux absolument dans mon lit, j'vais te dire ce que tu veux entendre. Célibataire depuis toujours, je n'étais plus puceau à quatorze ans, ce qui est tard mais je me suis bien rattrapé depuis tout ce temps. ☾ Je fume comme je respire. Je fume le joint la plupart du temps, et la clope quand j'ai que ça. J'ai jamais été en cure car je sais que je peux arrêter, j'aime juste ça. Comme les cons qui courent. Moi je fais de la musculation trois fois par semaine c'est mieux que de courir après perdu. ☾ J'suis vulgaire, grossier et je ne fais pas attention à mon langage. Je vais te dire "couilles" au lieu de "testicules" ou encore "bite" au lieu de "parties génitales masculines" ou bien aussi "ferme ta gueule" au lieu de "aurais-tu l'obligeance de te taire ?". Mais aussi, je ponctue mes phrases par des "merde", "putain", "fait chier", "ferme la" mais je m'en contre fous ☾ Je mange de la viande tous les jours. J'adore quand ça saigne. C'est pour ça que je suis souvent à l'origine des bagarres que je perds facilement mon sang froid. J'aurais dû faire de la boxe, bien que mes poings fassent bien l'affaire. J'ai souvent des croutes de sang qui jonchent mes mains. ☾ Je regarde pas mal de films, tout les soirs pour ainsi dire. Et j'aime pas trop les jeux vidéos j'trouve que ça rend fou, les gens sont cons avec, même sans, mais encore plus j'dirais. Je me passionne pour le cerveau humain, j'aimerais beaucoup effectuer une lobotomie sur quelqu'un. Morbide ? Je trouve pas, ça ferait avancer la science. ☾ Je joue du violon, c'est une passion que ma mère m'a transmis. J'ai jamais vraiment appris, j'ai toujours su jouer. Mais bon j'ai quand même dû me coltiner des heures de solfège parce qu'au fond elle aurait voulu que j'aille dans une école de musique mais elle est morte avant.

admission à harvardTON ADMISSION À HARVARD - J'ai été admis dès que j'ai pu entrer. J'ai beau avoir la tête du mec qui fout rien, j'suis pourtant une tête. Mon père aurait voulu que je le suive dans sa carrière d'avocat mais j'ai décidé de choisir les sciences au Collège j'ai toujours été le meilleur de ma classe. Avoir le nom Wheeler m'a sûrement aidé, j'en suis sûr, mais qu'importe c'est moi qui ai passé les stats et qui ai obtenu plus de 2350 points, quand je dis que je suis intelligent ce ne sont pas des mensonges. J'ai fait mon essay sur le cerveau humain, parfois j'ai été morbide et c'est peut-être pour ça que j'ai pu passer l'entretien tranquillement, et que les juges ont été impressionnés par ma façon de m'exprimer, plus correctement d'ordinaire dans une chemise blanche et un pantalon noir ajusté, j'me souviens j'avais même sorti la cravate. Je ne regrette pas Harvard, j'aime mon choix et même si mon père y a étudié cela ne devait pas être une raison pour me repousser.

story of my life

J'entends des cris qui viennent d'en bas. Maman. Je me lève brusquement mes pieds rencontrent le sol glacé. Je ne mets pas mes pantoufles, je dois faire vite. Maman. Elle hurle encore, lui demandant d'arrêter. Je dévale les escaliers, manquant de tomber à chaque marche. Il est là. Face à moi. Yeux gris perçants. Violeur. J'ouvre et ferme la bouche. Il s'approche de moi. Me tire par le col de mon pyjama. Me jette contre le mur. Maman lui hurle dessus. Papa court vers moi violemment, prêt à me taper de nouveau. Je protège mon visage, mais c'est trop tard.

Je suis en sueur lorsque mes paupières s'ouvrent brusquement. Je réalise que c'était encore un de ces foutus cauchemars. Ils me brisent littéralement. À bout de souffle je me lève du lit pour rejoindre la salle de bain. Puis je me déshabille et me mets sous l'eau glacée. Le froid ne me fait plus rien. Mon colocataire frappe, ou plutôt tambourine à la porte pour que je sorte. « Me fais pas chier putain ! », ce petit merdeux continue de taper en me disant de me dépêcher. Non seulement je me réveille à côté de mes baskets et en plus ce débile me fait chier. Mais je l'ignore, il va s'épuiser comme il m'épuise déjà. Je me savonne, évitant de regarder mes nombreuses ecchymoses elles font parties de moi c'est comme des tatouages. Je me rince à l'eau chaude, me sèche et passe une serviette autour de ma taille. Je me brosse les dents, et sors de la salle de bain commune. « C'est bon blaireau. Frotte bien tu schlingues à l'autre bout de la pièce. » Il ne tente même pas de me frapper, il sait qu'il va perdre contre moi. Quel connard. J'attrape un jean noir, un T-Shirt de la même couleur et enfile mes Nike force one noires aussi et je quitte ma chambre pour rejoindre Harvard. Je monte dans ma Ford mustang noire aussi. Faut croire que c'est ma couleur favorite. Je roule aussi vite que je peux, j'aime la vitesse, ça me rappelle que la vie tient pas. Je me gare à ma place habituelle, depuis que j'ai défoncé un gars parce qu'il s'y était mis plus personne n'ose poser ses fesses ici. Je descends de ma caisse, attrape mes livres et avance dans l'allée menant à l'université. J'écrase le joint que j'ai fumé le long de la route dans le cendrier et pousse les grandes portes du bâtiment des sciences.


Je tire une latte sur le joint tendu quelques minutes auparavant par Nick. Parfois aucun besoin de parler, il suffit de quelques bières, des pétards et la soirée se passe mieux que bien. Je demande rien de plus qu'une demoiselle à tringler à l'étage du dessus dans ma chambre du soir. Trouvant l'ambiance trop "banale", Nick décide de lancer de nouvelles hostilités. On commence par un beer-pong, je termine gagnant mais ça ne m'empêche pas d'être complètement défoncé à la fin. On continue par ce jeu débile "je n'ai jamais", je bois plus que je ne devrais, mais je m'en fous. Je bois d'un trait trois verres d'eau à la suite dans la cuisine, je sais que ça va me remettre d'aplomb pour aller baiser la blonde qui me fait de l'oeil depuis qu'elle a rejoint notre partie de "je n'ai jamais". Je m'approche d'elle, pose ma main au creux de ses reins, l'obligeant à la coller à mon corps. Elle sent l'alcool autant que moi, ça ne me dérange pas. J'éloigne les mèches de ses cheveux derrière son oreille, et lui murmure de ma voix aguicheuse « T'es canon putain. C'est la première fois que je te vois ici. » Autrement dit je ne t'ai jamais baisé. Elle sourit et me regarde gênée, mon sourire doit lui faire de l'effet, j'sais y faire après tout. Elle me répond quelque chose que je n'écoute pas. J'lui fais la conversation, pour que dix minutes après être dans une piaule je sois entre ses jambes, dans un mouvement rapide de vas et viens jusqu'à ce que j'en arrive à ma fin. Blondie me sourit et me dit que c'était cool, alors que je me contente de jeter le préservatif dans la poubelle après avoir fait un noeud à l'extrémité. « Ne me remercie pas ! » Elle s'approche de moi après que je me sois reposé dans le lit, et pose sa tête sur mon torse, je la repousse brusquement « Qu'est-ce que tu fous, là ? » Elle écarquille les yeux, qu'elle ne s'imagine rien. Je l'ai baisé, j'ai pris mon pied ça s'arrête là, au revoir. Je pense qu'elle a compris lorsqu'elle a claqué la porte en quittant la chambre. Au moins je peux décuver tranquillement.


On sonne à la porte de mon appartement, le nouveau. J'ai quitté la colocation ce n'est pas pour moi et puis comme j'ai les moyens je ne vois pas ce que je ferais avec une bande de morveux. Je vais les voir de temps en temps, là-bas y'a toujours des meufs que je peux sauter. J'ouvre la porte, c'est mon père. Il tend son buste pour que je le sers, mais je l'ignore. « Bonjour Fiston ! », qu'il me dit alors que je me contente d'un grognement et que j'attrape la bouteille de whisky sur le bar de la cuisine ainsi qu'un verre pour m'en servir un petit. Il ferme la porte et me suit. « Tu devrais arrêter la boissons, Gus. » Je lève les yeux au ciel pousse un long soupire.  « Tu devrais arrêter d'être con, Pa'. », que je lui balance en pleine tronche. Je n'ai pas de scrupule à insulter mon père car si maman est morte c'est de sa faute et il le sait. Ne lui accordant aucun regard, j'arrive à deviner qu'il s'est assis sur un des hauts tabourets. Je termine d'un trait mon verre puis regarde la pendule, 12h01. Il veut sûrement que l'on aille déjeuner ensemble. Je plonge mon regard océan dans le siens gris. D'un ton dénué d'émotions je lâche « Qu'est-ce que tu me veux cette fois ? » Il me sourit, je ne lui rends pas son sourire. Je souriais qu'à maman, mais le foutu cancer l'a emporté, et lui il leur pleurait se rendant compte qu'au final la maladie aurait pu être évitée s'il ne lui avait pas fait vivre un calvaire. « Je voulais savoir si tu voulais venir déjeuner avec moi ce midi. » Je lâche un rictus, il ne perd pas le nord. Je secoue de la tête, et dis d'un ton détaché  « Non. Il est passé midi, t'es en retard. » Je vois son air triste, mais je m'en fous royalement. Il se lève, s'approche de moi et pose une main sur mon épaule, main que je dégage rapidement d'un mouvement brusque. « Bon tu vas m'en vouloir combien de temps ? » Je crois qu'il ne comprendra jamais qu'il a foutu ma vie en l'air et que jamais je ne lui pardonnerais les horreurs de mon enfance. « Jusqu'après ma mort. » Je ne le regarde pas, et me sers un autre verre. Souhaitant qu'il parte. Qu'il continue de payer mes études, mon appartement et tout le reste, mais qu'il me fiche la paix. Il fait une moue, et quitte mon appartement. Je ne le retiens pas, il ne se retenait pas lui pour me fracasser le corps à coup de ceinture ou à même son corps.