LUKE ABERNATHY ► CHARLIE HUNNAM

caractèrenerveux, fatigué, colérique. voici les traits principaux de vie de luke. la vie qui donne des coups, le regard toujours dans le vague, l’ennui constant. abernathy, c’est le mauvais flic, celui qui tape sur l’ennemi pour l’expédier à la case prison, il y a toujours eu des cris dans ses interrogatoires et du sang qui coulait dans les rues de la ville quand il se trouvait incapable de négocier avec ses mots. il est devenu sombre avec le temps, le blond. il a perdu de sa superbe en cotoyant la vermine des bas-fonds bostonien, et voilà qu’aujourd’hui, il est coincé à tout jamais dans cette misréable vie. c'est pas une mauvaise personne luke, il est juste dépassé par tous ces événements et il tente tant bien que mal de mener sa barque.

depuis combien de temps vis-tu ici ?depuis l’enfance, luke traverse les quartiers et avenues de la ville comme si elle lui appartenait. un garçon populaire et joyeux, amoureux de la vie et de ce qu’elle a à lui offrir. sa ville natale, américain de souche, vie éloignée de l’urbanisme pour être un peu plus ex-centrée et campagnard. les chevaux, les taureaux, la ferme comme une vieille série qu’on regardait tous enfant. aujourd’hui, c’est l’obligation familiale et professionnelle qui le force à rester. il serait parti depuis bien longtemps, s’il avait pu.

comment te vois tu dans 10 ans ?dand dix ans, il n'aura jamais bougé. il sera toujours coincé avec une femme qu'il ne baise plus, des enfants qui ne lui parlent plus, qui ont des notes médiocres et lui, qui continue de boire pour noyer sa monotonie dans ces boissons écœurantes. boston, c'est la ville à fuir, pour lui. elle est en noir et blanc quand luke rêvait de la voir à nouveau en couleurs. mais c'était impossible, il était destiné à rester là, coincer des foutus dealers de drogue, tabasser des proxénètes et coller des contraventions à des automobilistes qui dépassent la vitesse de quatre ou cinq kilomètre heure.

story of my lifeC’était parfois comme une danse qui s’essoufflait. Quand le temps passait et que les muscles s’atrophiaient, Luke perdait de son essence pour laisser la vie le porter en boitant, comme un clochard incapable de payer un médecin. Des années à grandir dans une ville qu’il rejetait de tout son être, désormais. Marié à l’âge de dix-huit ans avec sa petite-amie du lycée, la pom-pom girl, lui le quaterback, enceinte très rapidement d’un petit Isaiah qui fera le bonheur de sa vie. Son père le force à prendre l’uniforme bleu du policier et Luke excelle dans chacun des domaines qu’il entreprend, rapidement commissaire de la ville de Boston. Très rapidement derrière vient l’arrivée de Luke Junior, son deuxième fils. Et cette petite vie parfaite, la maison, la femme, les enfants, le chien, tout cet univers cinématographique et donc féérique finit par rejoindre les fonds de placard pour laisser un Luke qui s’efforce de maintenir sa barque. Le sexe n’est presque plus présent, ses enfants, il les voit peu, le travail plus important que la famille, mais ils restent ensemble, les Abernathy, pour les garçons, car malgré tout, Luke les aime, ses gosses. Il prend sur lui, mais il oublie les spectacles de danse, les matchs quand le plus jeune veut suivre les traces de papa. Il ne signe pas les devoirs et ne leur accordent plus d’importance. Isaiah a aujourd’hui dix-huit ans, et Luke Junior en a seize. Et plus rien ne compte à part sa routine qu’il maintient tant bien que mal. Il n’a pas forcément de très bon rapport avec Isaiah qui a décidé d’aller à l’université d’Harvard, espérant alors suivre un cursus différent de son paternel, juste pour l’emmerder plus profondément.

Aujourd’hui, au plus simple, voilà la vie de Luke. Deux adolescents à la maison, une femme qui n’éprouve que du dégoût à son égard, un boulot qui lui mange tout son temps, une ville qu’il a perdu de ses couleurs, un malinois prénommé Harry comme le célèbre sorcier, le crédit de la maison sur le dos, avec ceux des deux voitures. Vie merdique, monde merdique. Et pourtant, c’est un homme qui donnerait tout pour retrouver de la couleur dans son palpitant.