I need you, I don't understand myself (Avan)

   

“I need you, I don't understand myself.”@Avan Basaïa Jr. & Lorraine R. Delahaye Je ne pensai pas réellement me retrouver à l’attendre comme ça, telle une plante verte. Je ne sais pas vraiment pourquoi je ressens ce besoin de le voir après mon cours séjour à l’hôpital. Oui il m’avait manqué mais je ne comprends toujours pas pourquoi. On n’est loin d’avoir une relation saine et surtout simple. Il me prend la tête plus qu’autre chose. Et pourtant me voilà ! A attendre qu’il sorte du bâtiment dans lequel il a cours. Je lui ai envoyé un message disant que je voulais le voir. Stupide ? Probablement. D’une certaine manière il me comprend et j’imagine que c’est de ça dont j’ai besoin. J’ai totalement besoin d’Avan après cette terreur que j’ai ressentie en me réveillant sur ce lit d’hôpital. M’imaginer que j’avais pris une balle quand en réalité je m’étais seulement écroulée sur le bitume. Un malaise dû à des palpitations anormales pour mon cœur. Les médecins avaient essayé de me faire rester en surveillance pendant encore quelques jours mais j’ai préféré partir. Ce n’était que de la panique après tout, j’avais entendu les coups de feu, vu les gens paniquer et courir partout autour de moi. Je n’en reviens pas de m’en être sortie sans qu’on me marche dessus à vrai dire…

Avan finit par apparaître. Je lui fais un signe de la main et m’approche doucement alors qu’il en fait de même. Je lance un grand sourire comme j’en ai l’habitude, heureuse de le voir et à la fois anxieuse, espérant que cela se passera bien. « Alors je t’ai manqué durant ces quelques jours ? » Je lui fais un petit clin d’œil joueur mais je me pose réellement la question. Est-ce que je t’ai manqué, Avan ? Est-ce que tu étais inquiet pour moi ? « Toi tu portes comment depuis tout ça ? Il faut croire que tu me verras dans le paysage encore longtemps. » Je ris sincèrement. J’avais déjà essayé maintes fois de le rayer de ma vie, de quitter la sienne. Et même un fichu attentat était incapable de le faire. Je pense à cette belle ironie alors que je le regarde. Oui il m’a manqué… oui ça me fait quelque chose quand je le vois. Mais j’essaye de le cacher au maximum. Avan est trop compliqué pour moi.
     

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“I need you, I don't understand myself.”@Avan Basaïa Jr. & Lorraine R. Delahaye J’avais besoin de voir son visage, de lui parler même de la météo. Je ne savais pas si je voulais lui parler de mon séjour à l’hôpital, parler de la terreur et de l’angoisse qui a parcouru mes veines. De ce stress que je continue de ressentir. Je m’en remets doucement, je suis mes cours et revois mes amis mais Avan et moi, c’était un cocktail explosif, une bombe à retardement. J’avais peur de le voir mais je n’avais pu m’empêcher de lui envoyer ce message. Je ne lui faisais probablement pas une faveur, à lui aussi. J’ai toujours pensé être une bonne personne mais je savais bien quelque chose sur moi. Je suis égoïste. Un défaut que je n’ai jamais pu corriger, ça me colle à la peau et ironiquement je n’en ai aucunement honte. Je l’attends juste patiemment, je ne suis pas pressée. Je suis déjà assez anxieuse alors j’essaye de m’occuper comme je peux, de penser à autre chose. Mais il apparait devant moi. J’essaye de détendre l’atmosphère avec ma question qui est pourtant bien réelle et mon clin d’œil. Je suis soulagée de voir qu’il souhaite lui aussi, que ça se passe bien entre nous deux. Et surtout je suis secrètement heureuse de constater que je lui ai manqué. Je demande s’il va bien, comment il a été impacté par la situation. J’espère qu’il n’a pas perdu un proche et qu’un deux se soit trouvé dans une situation pire que la mienne. Mais il m’assure qu’il va bien. « Je suis soulagée alors. Et on sait tous les deux qu’il en faut beaucoup pour me mettre à terre ! » Elle rit. C’était notre moyen à tous les deux de parler de choses sérieuses. On en rigolait ensemble. Mais quelques secondes après, Avan semble bien moins sûr de lui. Il me demande si je l’ai appelé pour en parler. Je reste un bref moment, silencieuse. C’était sûrement pour ça oui. Avan n’était pas particulièrement doué avec les mots mais il savait écouter, essayer et il me comprenait parfaitement. « Peut-être. J’avais juste besoin de te parler, tout court j’imagine. Parce que…ouais tu m’as manqué. » J’inspire. « J’étais terrifiée. J’ai aucun souvenir de mon malaise et quand je me suis réveillée à l’hôpital je me souvenais simplement des coups de feu. Ma première pensée était que j’étais morte. Et ensuite que j’avais été touchée et que j’allais peut-être mourir. » J’entremêle mes doigts, signe de mon stress et de ma douleur à repenser à mon réveil. J’étais loin de mourir et pourtant ça m’avait traumatisé. « C’est…perturbant de se dire qu’on va mourir jusqu’à ce qu’un infirmier débarque dans la chambre pour te dire « toi tu as eu de la chance, tu n’as fait qu’un malaise et d’autres sont morts. » Mais juste être restée dans le doute c’était… » Je bloque soudainement. Je ne sais plus parler. Et je ris pour essayer de dissimuler ma douleur. « Désolé. Je n’en ai pas vraiment encore parlé jusqu’ici. » Ouais j’ai essayé, j’ai au moins ce mérite.
     

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