Don't let it fool you ▬ Tenebaum

Les semaines étaient passées trop vite et tu vais tout de même manqué à tes devoirs de grand frère. Faut dire ce qui est Maverick. Mais c'est pas comme si tu avais un jour été à la hauteur. Alors tu décides d'aller voir ta petite sœur. Quelques échanges de textos t'indiquent qu'elle est chez elle et tu t'y rends aussitôt. Tu frappes rapidement à la porte avant d'entrer, si elle fait autre chose tant pis pour elle. Tu n'as quasiment plus de stigmates des attentats et tu sens ton corps revenir sous ton emprise un peu plus chaque jour. Tu sais qu'elle n'a pas été épargnée et tu espères qu'elle va mieux elle aussi. « Comment va ma petite sœur adorable et si douce ? » Que tu demandes avec un grand sourire. Oui tu te moques ouvertement d'elle mais elle a l'habitude, c'est toujours ce même petit jeu entre vous. « Tu veux rester ici ou on bouge un peu ? » Elle a peut-être envie d'extérieur. Mais elle en est peut être pas capable. Tu sais pas vraiment alors tu exposes les propositions.

Maverick allait passer à la maison. Une moue boudeuse s'afficha sur mes lèvres. Non pas que je n'avais pas envie de voir mon grand frère, au contraire. Le truc, c'est que j'étais avachie dans mon canapé, en short de pyjama et t-shirt trop grand, en train de me dire à quel point ma vie était merdique à cet instant et pour couronner le tout, dans l'obligation de me déplacer avec des béquilles. Cela me faisait penser à cette fois, après son accident où j'étais venue le faire chier chez lui. Il allait se venger, c'est ça ? J'en étais certaine. J'allais subir la folie du grand Tenenbaum. Ça frappe à la porte et je combats ma flemme pour me trainer lui ouvrir, la moue toujours aussi boudeuse. « Comment va ma petite sœur adorable et si douce ? » Hum. Son sourire, son air.. Ça ne disait rien de bon tout ça. « Ça pourrait aller mieux... » Je retournais aussitôt me poser sur le canapé et je le laissais faire sa vie. Ma cuisse me faisait mal et les médocs n'avaient pas l'air de faire un effet si fou que ça. « Tu veux rester ici ou on bouge un peu ? » - « Si on bouge, tu me portes sur ton dos ? » Parce que j'allais pas réussir à aller bien loin.

Tu la vois se traîner morose et déprimée jusqu'à son canapé. Les rôles sont inversés et c'est elle qui a les béquilles maintenant. Mais franchement à y réfléchir, tu ne sais pas ce qui est pire, les béquilles ou les cauchemars. Parce que ceux ci reviennent te hanter toutes les nuits et c'est plutôt chiant à vivre. Tu entres dans l'appartement et regarde un peu partout. L'appart est un peu comme ta sœur, pas au mieux de sa forme. « On sort. » que tu dis finalement. C'est irrespirable là dedans, tu as  cette impression d'être dans un mauvais remake de la Dame aux Camélias. Tu te tournes de dos face à elle. « Grimpe. » que tu dis avec un sourire aux lèvres, tu peux facilement l'emmener comme ça, elle est légère et vous aviez l'habitude de faire ça enfant de toute façon. « Attends. » que tu dis en te retournant comme si tu avais réfléchit entre temps. « Va falloir mieux t'habiller que ça. » Parce que toi t'étais handicapé c'était encore plus ou moins pratique, alors qu'elle, elle peut clairement pas sortie en short.

Qu'il se moque ou non, au moins, j'avais de la visite et rien que ça, ça valait de l'or. Avec les attentats, personne n'avait été épargné et si on mettait de coté les blessés physiques, ça ne faisait plus grand monde à venir me voir pour me rendre visite. Il reste ma fratrie en fait, c'est tout. Prendre l'air me disait bien, même si j'avais un peu la flemme de me trainer avec mes béquilles, d'où la proposition pour que Mave me porte sur son dos. Connaissant sa folie, il ne dira pas non. « On sort. » Ouais, il a bien vu qu'on allait se sentir déprimé si on restait enfermé. Il se tourne et se penche un peu. « Grimpe. » Oui, mais... non. J'hésite bien que je pose mes mains sur ses épaules. Il manque un truc non ? « Attends. Va falloir mieux t'habiller que ça. » Oui. « C'est ce que j'étais en train de me dire » On est con chez les Tenenbaum. Je me traine dans ma chambre et j'y trouve un pantalon de survêtement et un pull que j'enfile d'une lenteur affligeante. « C'est bon » que je dis à Maverick en essayant de me mettre debout sur le lit, en basket. « J'ai eu une super idée là... Je vais monter sur ton dos plus facilement comme ça » Habile Bill !

Tu te marres doucement parce que vous auriez eu l'air con si elle était sortie en short en plein cœur de l'hiver. D'habitude, c'est elle qui percute non ? Elle se traîne jusqu'à sa chambre et ça te paraît long mais tu vas quand même pas l'aider à s'habiller, faut pas pousser. Mia elle pourrait. Pas toi. Elle t'appelle finalement pour te dire qu'elle a terminé. Elle est debout sur le lit et tu te marres encore. « Fais gaffe de pas tomber. » Manquerait plus que ça, retour aux urgences et plâtre en option. Non merci. Tu te tournes pour lui présenter ton dos auquel elle vient s'accrocher, comme un petit singe. Des années que vous aviez pas fait ça. « T'es plus lourde la grosse. » Tu plies le genou, elle est légère toujours mais tu aimes la faire chier. Et si tu peux enlever le morose de ses traits, tu ne diras pas non. « Prends tes clés. » que tu dis en passant à portée de ces dernières et vous claquez la porte comme il se doit. « choisis ton chemin. » Que tu dis finalement. C'est elle qui a besoin de prendre l'air et tu la conduiras où elle voudra ta princesse de petite sœur, sauf si elle te laisse le choix.

C'est clair que je n'allais pas demander à mon frère de m'aider à m'habiller et en même temps... pourquoi pas ? C'est mon frère, il n'y a pas d’ambiguïté. Nous avions partagés la même chambre durant des mois pendant que j'étais à la lowell house et on avait déjà pris des bains ensemble quand on était enfants. Mais bon, en y réfléchissant, ouais, ça serait peut-être étrange. Je galère toute seule donc et une fois que j'ai terminé, je monte tant bien que mal sur mon lit pour m'y retrouver debout et appeler Maverick. « Fais gaffe de pas tomber. » Il se marre, il y a de quoi. « Je gère » Quand il me tourne le dos, je m'agrippe à ses épaules me suspendre à lui et je le laisse me tenir sous mes genoux non sans grimacer. « T'es plus lourde la grosse. » - « Tu n'es peut-être juste pas assez musclé... » Parce que je n'étais pas plus grosse qu'une autre et que je ne devais pas être la première qu'il portait. Bon là, c'était trop obscène, oubliez. On commence à marcher dans l'appart pour aller vers la sortie. « Prends tes clés. » Je m’exécute et on sort définitivement, se retrouvant bien vite sur le trottoir au pied de mon immeuble. « choisis ton chemin. » - « A tribord » que je souffle comme un capitaine de bateau. « C'est marrant, je vois la ville d'un autre angle » Avec plus de hauteur. J'aurais presque dû prendre mon appareil photo. « Oh, j'ai une super nouvelle » que je dis en tapant son épaule pour avoir son attention. « J'ai rempli le dossier pour retourner à la Lowell ».

C'est cool en vrai de la récupérer sur ton dos comme quand vous étiez gosses. Elle te charrie. Et tu soupires en la hissant davantage de tes bras sous ses jambes. « Tu rigoles, c'est juste toi qui mange trop de gâteaux et ça va pas s'arranger avec tes béquilles, je te le dis on va te remettre au sport après ça. » Tu avais faillit devenir encore plus fou toi pour ta part. Si tant est ce que soit possible. Mais voilà vous êtes dehors et c'est agréable de se promener comme ça. On vous regarde un peu bizarrement mais tu t'en fous très franchement. Tu tournes dans la direction qu'elle t'indique et tu trouves le paysage particulièrement beau. « Faut qu'on refasse de la photo à l'occasion. » Transmission de pensées, une passion que vous aimez partager. Et elle t'apprend vouloir faire son retour parmi les Lowell. Cette fois tu souris franchement. « C'est une bonne nouvelle, je commençais à m'ennuyer sans toi. » Parce que c'était un pari entre vous qui vous avaient conduit là. Et t'étais heureux qu'elle revienne aux sources. « Tu vas au Spring Break ? » Histoire de savoir si elle compte s'y rendre, si elle le veut. T'aimerais bien partager ça avec elle aussi.

« Tu rigoles, c'est juste toi qui mange trop de gâteaux et ça va pas s'arranger avec tes béquilles, je te le dis on va te remettre au sport après ça. » - « QUOI ? » que je m'étouffais presque. « Trop de gâteaux ou pas, je ne vois pas où est le problème... Je ne suis pas trop grosse, on le sait tous les deux. » Et je pestais toute seule sur son dos en récupérant mes clés avant que l'on sorte définitivement de l'appartement. Est-ce que j'étais du genre à faire du sport ? Non pas tellement. Ça n'avait jamais été mon truc et à chaque fois, c’était une souffrance pour m'y mettre. En tout cas, je me portais bien sur le dos de Maverick et il ne m'aidait pas à me donner envie de bouger plus. Par contre, j'en profitais pour voir le paysage différemment et ça me donnait de l'inspiration. « Faut qu'on refasse de la photo à l'occasion. » - « Oui, tu as raison, ça me manque » Habituellement, c'était mon quotidien, mais avec les attentats, je ne pouvais plus rien faire du style. En attendant, j'avais déposé mon dossier pour réintégrer la Lowell House et ça semblait lui faire plaisir. « C'est une bonne nouvelle, je commençais à m'ennuyer sans toi. » - « Perso, c'est surtout la Lowell qui me manque » que je répondais à sa tentative de mignonnerie en riant. En vrai, il me manquait aussi et en simple réponse, je préférais le serrer un peu plus fort plutôt que d'utiliser les mots. « Tu vas au Spring Break ? » - « Oui, toi aussi ? » J'avais d'ailleurs une idée de photoshoot là bas.

Un rire idiot et caractéristique s'échappe de ta gorge déployée quand tu perçois son énervement. En vrai, elle n'a pas grossit et est encore moins grosse mais ça t'amuse tellement de la charrier. « La colère te rend plus lourde Tenenbaum. Fais gaffe tu as récolter des rides en plus. » Tu vas pas t'émouvoir et encore moins plaindre ta sœur. Tu sais que ce dont elle a besoin c'est d'un bon coup de pied au derrière mais tu l'aides à ta manière finalement, non ? Parce que le paysage vous fait du bien, parce que ça te donne envie d'immortaliser le moment et elle aussi, alors retrouver l'inspiration c'est un peu le plus précieux des cadeaux. Elle en profite pour te parler de son projet d'intégrer à nouveau la Lowell et oui tu avoues spontanément qu'elle te manque là bas. T'es comme ça, tu dis ce que tu penses, t'enrobes pas tellement tes émotions, positives ou négatives. Mais sa réponse t'arrache un froncement de sourcil. « Fais gaffe à ce que tu dis où je te lâche. » Et elle vient te serrer un peu plus fort en retour parce que elle comme toi savez la vérité finalement. Alors tu souris un peu amusé de la situation, lui demandant si elle compte se rendre à Hawaï. « Carrément, je vais pas dire non aux plages de rêves, aux nanas et aux fiestas. » Quiconque te connaît sait que tu ne peux pas résister à une offre pareille. « Tu as besoin d'argent pour y aller ? » Parce que tu sais les parents incapables de financer ce genre de projets. Et puis tu proposes « On se fera une session là bas ? » L'inspiration ne sera pas difficile à trouver, t'en es intimement persuadé.

« La colère te rend plus lourde Tenenbaum. Fais gaffe tu as récolter des rides en plus. » Tout ce qu'il venait de gagner, c'était une petite tape sur le haut de sa tête. Peut-être que ma colère alourdissait l'air ambiante, mais sa connerie aussi. Il avait accepté de me porter, il allait devoir subir du début à la fin. Mais vous savez, Maverick était tellement fou que j'étais certaine qu'il y trouvait un malin plaisir. Je lui annonçais la nouvelle qui, à coup sûr, allait lui rendre le sourire. J'avais quitté la Kirkland House pour retrouver les rangs de la Lowell House, prête pour un nouveau bizutage alors que la maison avait déjà été la mienne quelques mois auparavant. Je ne lui avouais qu'à demi mots qu'il me manquait lui aussi. En fait, c'était surtout mon geste qui venait appuyer ses dires à lui. « Fais gaffe à ce que tu dis où je te lâche. » - « Si tu me lâches, finalement je n'irais pas à la Lowell à nouveau » Je gloussais tout en relâchant un peu mon étreinte pour ne pas l'étrangler. Mais avant de trop s'enthousiasmer sur mon retour chez les artistes, il y avait un voyage qui nous emballait encore davantage, c'était le spring break à Hawaï. « Carrément, je vais pas dire non aux plages de rêves, aux nanas et aux fiestas. » - « Presque pareil, sans les nanas » Est-ce que je comptais profiter de ce côté ? Trouver des conquêtes ? Non, pas vraiment. En tout cas, ça n'était pas un objectif. « Tu as besoin d'argent pour y aller ? » - « Non... ça devrait aller. J'ai réussi à mettre de coté avec le Nirvana » Le club avait pour réputation de bien payer ses filles et comme je travaillais derrière le bar, je ne souffrais d'aucune image dégradante. Quant à Hawaï, je bavais déjà rien qu'à imaginer les somptueux paysages que nous allions pouvoir contempler. « On se fera une session là bas ? » - « Oui, bien sûr... J'ai déjà un photoshoot façon Tarzan et Jane de prévu pour mon bizutage... » Et mine de rien, j'avais hâte de le faire.