BAILEY J. PARSONS ► Carlson Young

Je m’en souviens comme si c’était hier. Il faisait nuit, une nuit si noire que l’on ne voyait même pas la lune. J’étais penchée sur mon téléphone, comme d’habitude, j’envoyais, comme d’habitude, des messages à mon petit ami de l’époque, James.
Ce bon vieux James. Je l’ai quitté parce qu’il méritait mieux que moi : une fille perdue, à la dérive, dont le  père allait mourir tragiquement dans un incendie quelques heures plus tard.
Il était d’astreinte, ce soir là, obligé de partir parce qu’une fuite de gaz s’était répandue dans un immeuble, à quelques rues de la nôtre.
Tel un héros, mon père y a été. Il n’en est jamais rentré. Quand ses collègues ont sonnés à ma porte; il était déjà trois heures trente du matin; ma mère n’en revenait pas. Depuis ce jour-là, elle s’est shootée aux médicaments, s’en procurant parfois sans ordonnance — des médicaments, que, du haut de mes quinze ans, j’ai été obligée de cacher, souvent en les jetant dans les toilettes.
Mon frère jumeau, Gideon, a quand à lui complètement pété les plombs. Il est devenu fou, suivant le chemin obscur que prenait ma mère. Un jour, les flics l’ont surpris en train d’entrer par effraction chez une petite vieille du quartier que tout le monde adorait. Pauvre maman. Quand ils ont vu à quoi ressemblait notre vie, ils ont appelé l’assistante sociale du coin. Heureusement, notre tante Genevieve — un peu grincheuse, très riche et qui n’a pas du tout la fibre maternelle — vivait à Portland. Nous y sommes donc allés, bras dessus, bras dessous, la gorge serrée et furieux contre notre mère. Comment une femme aussi respectable qu’une institutrice de maternelle avait-elle pu tomber aussi bas ? Dire qu’elle arrivait parfois défoncée au travail, la honte !
Quand j’ai eu seize ans, j’ai compris que je ne deviendrais jamais comme elle et que je prendrais ma vie en mains. Je me suis mise à cravacher, je me suis jetée corps et âme dans mes études. Il fallait que je réussisse : c’était une obligation, un besoin moral, une façon pour moi de m’extraire de mon triste sort. J'ai même commencé à publier des romans et des nouvelles sur internet, à me mettre au sport, à pratiquer de la boxe pour me défouler. J’avais plaqué James, envoyé boulé mes meilleures amies Victoria et Emma… mais cette solitude forcée a payé. J’ai été acceptée à Harvard ! Une chose que je n’aurai jamais crue possible jusqu’à présent — même Genevieve a été ravie pour moi, à tel point qu’elle m’a offert une quantité d’or pour mes études. Par contre, la pilule n’est pas vraiment passée auprès de Gideon — lui a trouvé un emploi dans un garagiste du coin et les études ne le tentent pas. Je n’ai pas de nouvelles de lui depuis que j’ai été admise et j’angoisse terriblement de le revoir. La seule personne de ma famille envers qui je suis encore proche, c’est Genevieve : je la considère plus comme une amie, que comme ma mère de substitution. Quand à ma véritable mère, elle est en cure de désintoxication, mais je raconte à tout le monde qu’elle est morte, comme mon père; parce que j’en ai trop honte.

bienvenue ici

bienvenuuuue

Bienvenue

Bienvenue sur ILH, super choix d'avatar

welcome home, amuse-toi bien

bienvenue, bon courage pour ta fiche
très bon choix d’avatar

Bienvenue parmi nous
Good luck pour ta fiche and have fun

Bienvenue parmi nous
Good luck pour ta fiche and have fun