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ARES AND ADDISON
(boston/city center - février 2019)
je ne sais pas pourquoi je fais ça. c’est stupide, c’est totalement irréfléchi de ma part et dieu sait à quel point je suis réfléchie. j’ai cette manie de toujours retourner chaque situation dans mon cerveau un nombre incalculable de fois comme si je voulais percevoir toutes les solutions et alternatives possible et là.. là, j’ai juste été bête. c’est d’ailleurs pour cette raison que je fais les cent pas, le coeur qui bat à mille à l’heure donnant l’impression que mon palpitant va me lâcher d’une seconde à l’autre. pour cette même raison que je reste enfermée dans les toilettes des dames, à regarder mon reflet à l’infini. mon visage, il traduit l’intense réflexion par cette ride en plein milieu du front. par cet affolement dans le regard puis par tout un tas d’autres trucs aussi. putain, dans quel merdier est-ce que je venais tout juste de me fourrer ? parce que concrètement, je venais d’inventer le plus grand mytho de toute ma vie juste pour ne pas avoir à dire encore une fois que j’étais tristement célibataire et que non, personne ne se retournait sur mon passage. c’était misérable d’en arriver à ce point, pas vrai ? je remet du rouge à lèvre, termine avec une trace sur les dents, tente d’arranger les dégâts et la porte s’ouvre. ton copain arrive bientôt addie ? je regarde ma tante et son air hautain, esquissant un sourire faux avant d’hocher la tête. « il doit être coincé dans les embouteillages » que je souffle en guise d’excuse. j’ai payé, il peut pas me faire un faux plan. il existe au moins ? j’vire cramoisie, lève les yeux au ciel et quitte les commodités sans plus attendre. voilà pourquoi ce mensonge est arrivé en premier lieu. pour plus entendre ce genre de chose. j’ai besoin de prendre l’air et c’est sans veste que j’affronte l’hiver, le téléphone dans les mains, dans l’attente d’une moindre info. puis t’es là. t’es là et je suis soulagée en même temps que terrifiée. t’es sûrement trop bien pour moi. trop.. élégant ? j’sais pas. est-ce que quelqu’un va avaler mon histoire ? probablement pas si je continue à trembler comme ça. « je.. mh. j’suis contente que tu sois là, j’ai cru que.. enfin bref. t’es là. » inspire, expire. parce qu’à l’intérieur, c’est une représentation complète que j’allais devoir donner. « t’avais reçu mon mail ? avec toutes les infos ? » j’suis stressée, je joue maladroitement avec mes doigts mais faut qu’on soit accordés. pour affronter les questions, ce genre de connerie, tout ça. « j’suis désolée de t’embarquer dans ça.. » et de m’y embarquer aussi par la même occasion.
@ares raad
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