RENZO FERRARI ► theo james

caractèreBambin de la comedia dell'arte, le théâtre en passion de jeunesse, je me sais un talent certain pour l'art de la manipulation. La mise-en-scène dans les veines telle ces liqueurs ardentes généreusement absorbées, je donne sens aux détails inconsidérés. Les esquisses de mon visage et de ma personnalité se veulent constamment masquées, je préserve le mystère, laisse percevoir le nécessaire et suffisant pour ne jamais être débusqué. Opportuniste, souvent considéré comme la balle perdue sur les scènes de crimes, je suis pourtant un revolver prêt à tirer dans mes propres pieds. D'abord hiver aux premières heures, je deviens rapidement été, les doigts aimantés par l'épiderme et curieux de le pianoter. Séducteur silencieux, mon charme s'applique dans des sourires discrets et éphémères comme l'éclipse, loin d'être de la secte du dialecte. Sur ma porcelaine se tatouent des ecchymoses alors que je me noie dans l'impulsivité, les phalanges maculées et trop contractées alors que je passe de prédateur à proie. Bien que le menton reste constamment levé, la faiblesse montre parfois le bout de son nez alors que les enjeux engouffres les êtres aimés. Protecteur, ma plus grande sensibilité réside dans la fragilité de celles et ceux pour qui j'espère compter. Je suis une oeuvre, une sculpture dont les ombres ne dessinent qu'un vaste désert, une création impossible à déchiffrer.

depuis combien de temps vis-tu ici ?Épousée au seuil de ma maturité la première fois comme une évidence pour l'enseignement ici-même inculqué, devenue souvenirs de ces années dorées éloignées de ces visages détestés, elle a été le second souffle, la naissance de l'homme au mépris de l'enfant. Puis les années se sont écoulées, la poussière s'est entassée, les images mentales se sont évaporées. Lorsque l'heure de la réconciliation s'est présentée, que l'opportunité d'un rêve s'est réalisé à condition de retrouver la fragrance terne et nauséeuse de ces allées, j'ai tendu la main à la belle et me la suis appropriée en un virage serré dès le début de l'année. Quelques passages ont marqué mon arrivée bien qu'officiellement je ne suis de retour que depuis ce mois de janvier.  

comment te vois tu dans 10 ans ?Si de toutes évidences l'avenir est incertain, le lâcher-prise n'est pas pour autant une valeur que j'accepte de prôner. Serein sur le sujet, je me destine à devenir l'homme que mon père n'a jamais été. Un directeur audacieux dont l'ambition ne cesse d'évoluer, un amant heureux aux épaules assez larges pour laisser ma famille se reposer. Le chemin bien que long ne parvient pas ne serait-ce qu'une seconde à m'effrayer. Les sentiers traversés sont méticuleusement sélectionnés et aucun détour n'est envisagé.

story of my life (01) Je suis né le premier décembre mille neuf cent quatre-vingt-huit à Rome, en Italie. Berceau et paysage du seuil de ma scolarité, je quitte la citadelle solaire dans le cadre de mes études et adopte Boston à mes dix-huit ans pour intégrer la prestigieuse université d'Harvard. Un doctorat de commerce international en poche, je rejoins mon pays natal et m'installe à Maranello pour assurer des fonctions dans l'entreprise familiale. (02) Fils aîné de l'empire Ferrari, je suis dès ma naissance conditionné à devenir l'héritier des affaires montées par mes parents respectifs. Pourtant à peine capable de marcher, j'assiste d'ores et déjà aux courses soutenues par la firme et développe de manière instinctive un intérêt pour les automobiles. Adolescent, le paternel m'initie à la construction dans un garage qu'il aménage spécialement pour l'occasion et qu'il m’attribue comme atelier personnel. (03) Enfant ambitieux, je rêve d'abord de devenir acteur et d'épouser la lumière des projecteurs. Élève studieux des meilleurs cours de théâtre dispensés dans la capitale, j'aiguise mon talent pour l'interprétation et la simulation. Le fantasme infantile éclate lorsque mon audition pour le rôle de Mario Maldestri dans la pièce ' Il fiore giallo e l'albero parlante ' n'est pas retenue. Dévasté, le sentiment d'avoir été abandonné en une brûlure à l'estomac, je décide de me blesser et d'accuser le détenteur du scripte espéré. La pièce se voit annulée par manque de représentants, le club de théâtre fait faillite et entraîne l'avortement prématuré de ma passion. (04) Mauvaise graine d'une lignée conservatrice et machiste, je camoufle longuement la réalité sur mon orientation sexuelle. Ouvert aux deux genres normés par la société, je cultive secrètement mon attrait pour la gente masculine qui s'amplifie d'avantage sous l'oppression de l'impossible et l'interdit. J'entame une première relation secrète avec un membre de ma troupe de théâtre et si tout semble se passer au mieux, la relation s'écourte au bout d'une année lorsque ce dernier me soupçonne d'avoir manigancé cette blessure sur scène. Rancunier, déterminé à venger l'ensemble du groupe qui a coulé suite à cet incident, il révèle publiquement mes préférences sur les réseaux sociaux. Dévasté, mitraillé par les regards de plomb du géniteur lorsque l'heure est à la dégustation, je m'isole quelques mois et semble vivre ma première dépression. Épisode complexe de ma vie, c'est depuis ce jour que seule Asia représente l'idée de ce qu'est une famille selon ma perception des choses. (05) Persuadé de pouvoir réparer l'irréparable, je m'accouple à Madison Mitchell, une étudiante de ma promotion que je présente rapidement à ma famille. Sentiments faussés, ma vie devient un mensonge et alors que la douce pense filer le parfait amour, je la trompe avec d'autres corps, d'autres cœurs. Lorsque le mariage devient un sujet régulier, que la mention des enfants parfume le moindre bavardage de la blonde, je me décide à rompre et tout avouer au bout de trois années. Vérité létale, l’ego écorché, la belle met fin à ses jours et m'imprègne à jamais de culpabilité. (06) Désigné pour diriger la succursale américaine de l'industrie automobile, je quitte ma vie et mes déboires pour retrouver le sol américain ainsi que ma sœur qui n'est à ce jour jamais définitivement rentrée. C'est dans ce même laps de temps précédent mon ascension que ma mère m'a révélé une vérité douloureuse. Asia n'est en réalité qu'une demi-sœur et je ne suis aucunement l'héritier naturel de ce monde auquel je suis dès à présent destiné. Loin d'abandonner pour autant l'ambition qui me porte depuis le premier jour, je couvre à présent ce secret et grimpe les échelons avec méfiance.