(flashback) Dylla ⇝ When the night breaks the charm, and you save me.

Tu es une jeune femme un peu perplexe face aux soirées. Tu ne sais pas pourquoi l’être humain à tant besoin de se mettre dans des états pas possibles pour s’amuser, et pourtant quand ton amie t’as presque supplié de venir, tu n’as pas refusé, et ça juste pour lui faire plaisir. Est-ce une bonne idée ? Et puis après tout, tu ne veux pas mourir bête, alors autant essayer une fois, juste une petite fois. Tu pars chez ton amie qui te relooke pour l’occasion, car oui, tu n’as pas grand-chose à te mettre pour une soirée, toi le rat de bibliothèque. Et vous voilà toutes les deux prêtes. Elle te dit comment va se passer la soirée, et où, elle t’indique tous les moyens disponibles pour rentrée chez toi si tu le souhaites au cours de la soirée. La soirée, elle se déroule chez le petit ami de cette fille que tu connais et qui se dit être ton amie. Tu es de nature méfiante, mais ce soir, tu as dus mal à te méfier des gens, la musique est bien trop forte, les gens dansent comme des tarés et toi, tu te fais presque bousculer. Finalement, c’est un trio de personne qui te tire hors de la foule. Deux mecs et une nana. Ils semblent tout aussi paumé que toi à cette soirée trop ‘sage’ disent-ils. Alors ils t’embarquent avec eux, et tu acceptes. Vous montez dans une voiture et pendant que vous roulez, ils fument, et te font fumer avec eux. Puis il te donne à boire aussi. Rapidement, tu te retrouves dans un état second, complètement défoncée et bourrée. Alors que tu te sens vraiment mal, les gens avec toi paniquent, et l’un d’eux propose de te laisser sur place. La voiture s’arrête, tu sens des mains qui t’agrippe et rapidement, tu te retrouves dehors, et le véhicule reprend sa route. Tu vois flou, et tu n’es pas dans ton assiette du tout.

On t’a laissé dans un quartier que tu ne connais pas du tout, et tu à froid avec ta petite robe un peu trop courte qui tombe juste avant tes genoux et qui est légèrement dos nu. Tu entends des hommes parler, te proposer de te raccompagner, ou d’autres qui veulent te vendre des trucs, tu ne comprends pas où tu es, et tu essayes de fuir ses personnes autour de toi. Il fait nuit et sens le vouloir, tu te précipites sur la route, tu es en plein milieu et le peu de voiture qui passe klaxonne comme des furies. Les bruits de klaxon bourdonnent dans tes oreilles, tu ne vois que des phares t’éblouir. Pas une âme charitable te sauverait. Ils sont tous là a rire ou au mieux à s’éloigner, ne voulant pas être d’éventuel témoins. Tu passes ta main dans tes cheveux, puis sur ton front. Tu as une migraine horrible en plus d’être toujours sous l’emprise de la drogue et de l’alcool. Encore plusieurs phares qui passent et toujours autant de klaxon, et toi qui est toujours en train d’essayer de trouver le trottoir dans cette mélasse de bruit et de lumière. Ce n'est pas ton soir, tu vas peut-être même y laisser ta peau, alors tu commences à paniquer, et ton cœur s’emballe. Tu paniques tellement que tu en as des larmes aux bords des yeux.

Pourquoi je persiste ? Pourquoi je m'inflige ça quelques soirs dans la semaine ? J'aime à me dire que cette drogue que je vends est pour rendre service à des dealers du quartier qui sont aussi mes amis. Mais lorsqu'on apprends quelques jours plus tard que l'un de ces junkies à qui je vends de la drogue est décédé d'une overdose, la conscience en prends un gros coup. Est-ce ma faute ou la sienne ? Les doutes sont très vite balayés, je suis conscient de ne pas faire quelque chose de bien, mais je le fais pour subvenir a mes besoins, mais surtout aider ma famille qui a besoin d'argent. Ils ne savent d'où vient cet argent, ils doivent s'en douter, mais ne me le reprocheront jamais, justement parce qu'ils en ont besoin.
Mais cette nuit, je ne vais pas faire grand bénéfice. Vu où l'on m'a assigné, un des coins les moins peuplés du quartier, le nombre de clients est très pauvre. J'ai eu un mec tout à l'heure, défoncés avant même d'avoir acheté, peut-être le prochain sur la liste des overdoses, encore une fois à cause de moi. Mais je m'y suis habitué dorénavant, le sentiment de culpabilité ne disparaît jamais vraiment, mais on apprends à l'enfouir profondément et à en faire abstraction. Au loin, je discerne à travers la pluie violente une silhouette au milieu de la route, éclairée par les phares immobiles des voitures qu'elle bloque. Elle est stupide cette fille ou quoi ? Dégage de la route ! Finalement sa démarche et son langage corporel laisse entendre qu'elle ne va pas bien du tout. J'écrase ma clope en soupirant et remonte la capuche de mon hoodie pour affronter la pluie et la rejoindre. Je l'attrape par le bras et la dégage de la route pour venir la mettre à l'abri, précisément à l'endroit où je me trouvais il y a quelques secondes. "Tu vas bien ?", lui demandais-je alors que ce n'était clairement pas le cas, mais va savoir ce qu'elle a vraiment.

Tu es là à ne plus trop savoir comment manier ton propre corps, comme si les minies impulsions que ton cerveau transmet à tes muscles étaient complètement erronées. Pourquoi tu es allé à cette soirée déjà ? Ha oui pour faire plaisir à une aime qui t’as sournoisement abandonné pour rester avec son petit ami. Finalement elle doit bien s’amuser elle, pendant que toi tu es sur la route avec une épée de Damoclès au-dessus de ta tête. Vivre ? S’accrocher, se battre ? C’est bien ce que tu essayes de faire, mais tu vois si floue et les phares t’éblouissent. Et puis finalement, il est arrivé, l’ange gardien, le sauveur. Tu as dû voir des millions de fils et de séries, et il y à toujours un sauveur. Bien que tu sais qu’on ne vit pas dans une fiction, et que malheureusement ce n’est pas toujours un sauveur qui vient, mais là pour toi, ce soir, tu peux enfin dire que tu vis ton propre film à l’eau de rose. Tu sens sa main qui empoigne ton bras, et sur le coup, tu fronces légèrement les sourcils. Tu ne voyais pas vraiment la scène comme ça, mais tant pis. Vous vous retrouvez un peu plus loin sur le trottoir. Tu entends sa voix pour la toute première fois de ta vie, et déjà, tu n’as qu’une envie, c’est de l’entendre encore. Bon, ok, tu es clairement déchiré sinon tu ne penserais pas ça. C’est bien beau tout ça, mais il va quand même falloir lui répondre. « Eu … Non. » Tu es toujours aussi franche, c’est déjà bon signe, ça signifie que malgré les substances illicites que tu as consommé et l’alcool que tu as bus, tu es toujours un minimum toi-même. Tu attrapes sa main dans la tienne, sérieusement ? Une poignée de main ?! « Salut moi c’est Ulla ! » SOS quelqu’un peut te foutre une gifle ? Tu es clairement sur un pente glissant à être aussi familière et spontanée avec un inconnu.

Tes yeux se posent sur lui, et tu souris. Tu fini même pas rire au éclat. Tu ne sais pas vraiment pourquoi tu ris comme ça d’un coup. Si en réalité, tu le sais bien, c’est juste les nerfs qui se relâche, et la pression que redescend d’un cran. Tu es franchement pathétique avec ta robe, et la pluie battante qui te tombe dessus. Tu es trempée, et la drogue et l’alcool dans ton organisme t’empêche d’avoir froid, pourtant, tu vas très clairement choper la crève si tu restes là. Là maintenant ce qu’il te faudrait, se serait un taxi. Ha oui, mais non, tu as perdu ton sac, donc aucun moyen de payer un foutu taxi. « Dit, tu sais par où je dois aller pour rentrer chez moi ? » Chez toi ? Et c’est tout pas plus d’indication ? Tu as repris ton calme sur ce fou rire inexpliqué pour balancer ça comme ça ? « Au fait merci de m’avoir sauvé. » Ha bah ce n’est pas trop tôt tout de même enfin, tu le remercies. Bon maintenant il faut quand même que tu essayes de retrouver ton sang-froid, mais c’est sans compter sur le fait que tu viens de déposer un bisou sur la joue de ce type que tu ne connais même pas.

Qu'est ce que tu viens de faire Dylan ? T'as le chic pour te foutre dans des plans pas possible, et clairement, cette fille en est un de plus. Tu ne sais pas dans quoi tu t'es embarqué en jouant au héros, sortant cette fille du danger dans lequel elle était au milieu de cette route trempé. Elle prends ta main et tu hausses les sourcils, si son haleine fortement alcoolisée te met sur la voie de son attitude étrange, tu as quand même quelques doutes quant au fait qu'une drogue circule également dans son organisme. Tu as vu bien assez de camés pour reconnaître les signes qui ne trompe pas. "Dylan...", réponds-tu nonchalamment alors que tu la laisse continuer son cirque. Elle te remercie, mais tu n'y fait pas attention, parce qu'elle n'est clairement pas saine d'esprit pour le moment. Tu serais d'avis de la laisser là, à chercher un taxi pour la ramener chez elle alors que de ton côté, tu continuerais ton petit boulot dans l'attente de clients qui voudrait bien acheter ton chite, mais ta conscience te rappelle à l'ordre. Et si jamais il lui arrive quelque chose ? Es-tu devenus responsable d'elle à partir du moment où tu l'as sauvé ? Tu es trop gentil Dylan, ça finira par te perdre... "Amène toi.", dis-tu avant de lui tourner le dos et de rentrer un peu plus dans le quartier. De toutes façon, il n'y avait pas foule d'acheteur cette nuit... En tout cas, tu rentres chez toi. Avec ou sans elle, ce choix est le sien, même si tu penses qu'il serait préférable qu'elle te suive vu son état.