(jeff) the start of something new

the start of something new
— with jeff

Je m'étais enfin décidée à envoyer ce sms à Jeff. J'ai attendu un peu, parce que je voulais être sûre d'être bien remise et de pouvoir lui proposer mes services pour le remercier. Je savais qu'il était blessé car je me souvenais l'avoir vu boiter quand il m'a aidé pendant l'attaque. Les médecins m'ont dit que j'avais eu beaucoup de chance et que sans l'intervention de Jeff, je me serais probablement vidée de mon sang là-bas. Pour le remercier de m'avoir sauvé la vie, nous avons convenu que je vienne passer la soirée chez lui. Je toque à la porte de son appartement avec un sac pleins d'aliments, de quoi faire des macaronis au fromage. C'est pas fou, mais je ne suis pas la meilleure des cuisinière alors je fais ce que je peux. Ne sachant pas trop quel type de soirée nous allions passer, j'ai décidé de ne pas trop me prendre la tête sur ma tenue et je suis venue de manière casual. Bien sûr, j'ai quand même pris soin de choisir un joli petit pull et je me suis maquillée peut-être un peu plus que d'habitude. Je suis un peu nerveuse, parce que je ne sais pas à quoi m'attendre.. du classique Ama. Quand Jeff ouvre, je lui offre mon plus grand sourire et je montre le sachet, « J'ai tout ce qu'il faut pour le dîner monsieur !  » Espérons que je ne loupe pas ce dîner, ça serait bête quand même.

the start of something new
— with @Amalthia V. Spencer

Depuis les attentats, j'étais au fond du trou. L'alcool était devenu mon meilleur ami depuis l'annonce de la perte d'un bon ami à moi. Ça, additionné au fait que je n'allait pas pouvoir pratiquer la danse pendant plusieurs mois, c'était trop pour mon mental. Du coup, je buvais. Pour oublier, pour passer le temps. J'avais reçu un message d'Amalthia hier, et on avait convenu d'un rendez-vous ce soir. J'avais donc fait un effort, aujourd'hui, et je n'avais pas bu une seule goutte d'alcool. Enfin, seulement deux bières, mais pour un anglais comme moi, c'est comme si j'avais bu des limonades. Je ne voulais pas que Ama arrive chez moi et me retrouve complètement saoul, ou dans un état encore plus déplorable. Son message m'avait fait plaisir, surtout lorsqu'elle m'avait annoncé que j'étais peut-être la raison pour laquelle elle était toujours en vie. Ça me faisait d'autant plus plaisir que de passer la soirée avec elle. Lorsqu'elle sonne, j'attrape mes béquilles pour venir lui ouvrir. Un sourire apparait sur mon visage lorsque je l'aperçois enfin. "J'ai tout ce qu'il faut pour le dîner monsieur !" J'hoche la tête, me pousse pour la laisser entrer. "C'est gentil à toi. T'avais pas besoin tu sais, on aurait pu commander quelque chose." J'suis pas du genre relou à ce niveau là. Je ferme la porte derrière elle. "Fais comme chez toi, je t'en prie." Mon appartement n'est pas très grand, juste ce qu'il faut. La cuisine est dans la même pièce que le salon, ce que je trouvais pratique.

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— with jeff

Je ne sais pas trop pourquoi j'ai attendu aussi longtemps avant d'envoyer ce SMS à Jeff. Peut-être parce que je me sens comme une fille indépendante et ça, depuis des années alors forcément.. c'est pas vraiment digne d'une fille indépendante de se faire sauver par le premier venu en cas d'attaque. Sauf que parfois, il faut savoir mettre sa fierté de côté parce que c'est un fait : Jeff m'a sauvé la vie ce jour-là. Je toque à la porte du jeune homme, un peu stressée parce que je ne suis pas sûre de ce qui va se passer ce soir et.. moi et les hommes, c'est pas franchement la situation dans laquelle je suis la plus à l'aise, disons. Mais son sourire quand il voit la bouffe me met tout de suite un peu plus en confiance. "C'est gentil à toi. T'avais pas besoin tu sais, on aurait pu commander quelque chose." J'entre et je secoue la tête, « Je t'avais promis un diner fait maison pour te remercier.. chose promise, chose dû ! » Je lui offre mon plus beau sourire et je regarde autour de moi pour me familiariser avec cet environnement. "Fais comme chez toi, je t'en prie." J'hoche la tête et je retire mon manteau que je pose sur la première chaise que je trouve. « Parfait. » Je m'avance vers la cuisine et je pose le sac plastique avec la nourriture : j'en sors un paquet de pâtes, de la crème, du jambon et du fromage. Il m'a dit de faire comme chez moi ? Je fais comme chez moi ! J'ouvre les placards pour trouver de quoi faire cuire les pâtes. « Comment va ta jambe ? », que je lui demande en jetant un regard sur ses béquilles alors que je fais chauffer l'eau des pâtes.

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— with @Amalthia V. Spencer

Ça me fait plaisir de revoir Amalthia. Surtout de la voir en forme. Je n'ai pas vu beaucoup de gens depuis ce jour là. J'évitais de trop sortir. Déjà parce que j'étais limité dans mes mouvements, mais surtout parce que je n'avais pas la tête à ça. Voir du monde, devoir discuter, je n'avais pas envie. Surtout, je voulais éviter d'avoir à dire comment je sentais. Car mal, c'est évident que je me sentais mal. J'avais perdu un bon ami à moi. J'avais appris que je n'allais pas pouvoir danser, ma passion, pendant plusieurs mois. Comment voulez vous que je me sente bien dans ma peau après tout ça. Accepté de voir Ama ce soir, c'était déjà un grand pas pour moi. « Je t'avais promis un diner fait maison pour te remercier.. chose promise, chose dû ! » Je souris légèrement. Soit, alors. Je la laisse prendre possession des lieux, l'invitant à faire comme chez elle. « Parfait. » Je la suis, me rend dans la cuisine également. Je m'assois sur une chaise haute, pour éviter de faire trop d'effort à rester debout. Je la regarde fouiller dans les placards, un peu frustré de ne pas pouvoir être plus utile. « Comment va ta jambe ? » J'hausse les épaules, jette un coup d’œil à ma jambe avant de reposer mon attention sur elle. "On fait aller. Je devrais pouvoir abandonner les béquilles dans quelques semaines. Je ne pourrais pas reprendre la danse tout de suite par contre." Je marque une légère pause. "Oui, car je suis des cours de danse à Harvard." J'suis en train de me dire que, finalement, on connait pas grand chose l'un de l'autre. Ce soir était surement l'occasion rêvée pour remédier à ça. "Le gros sel est dans ce placard" disais-je en désignant le placard en question. Je la regarde de nouveau. "Et toi ? Comment tu vas ?"

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— with jeff

Quand j'y pense, je me demande si Jeff serait venu à mon secours ce jour-là si on ne s'était pas rencontrés quelques jours plus tôt dans ce bar. J'aurais été une victime comme une autre et il aurait certainement surtout pensé à sauver sa peau. On peut dire qu'avoir été sociable en allant à ce tournois m'a probablement sauvé la vie. Incroyable, comme une vie peut changer selon les choix qu'on fait. Pour remercier Jeff, j'ai tout prévu et c'est pour cela que je fais comme chez moi dans sa cuisine dans laquelle il m'a suivi alors que je commence à préparer le repas. Pendant ce temps, je fais la conversation et je lui demande comment va sa jambe. "On fait aller. Je devrais pouvoir abandonner les béquilles dans quelques semaines. Je ne pourrais pas reprendre la danse tout de suite par contre." J'hausse un sourcil, un peu surprise. Une surprise que j'ai du mal à cacher car il me crame direct, "Oui, car je suis des cours de danse à Harvard." Je souris,  « Wow.. c'est rare. » Enfin, dans ma tête, un homme qui étudie la danse, c'est rare. Je me trompe peut-être, les stéréotypes sont parfois érodés. Je commence à regarder autour de moi pour trouver le sel et il m'aide assez rapidement, "Le gros sel est dans ce placard" Je lui souris en prenant le sel, « Merci » Je sale l'eau et je prends une deuxième casserole pour commencer la crème qui fera le reste du plat avec les pâtes. "Et toi ? Comment tu vas ?" J'hausse les épaules,  « Ça va.. j'ai encore mon pansement au ventre alors j'ai une infirmière qui vient pour le changer, mais ça cicatrise petit à petit. » Je me mords la lèvre en continuant de mélanger, l'air penseuse. « Tu sais, j'étais vraiment terrorisée là-bas. » Je tourne le regard vers lui, un regard vraiment sincère. Merci d'avoir été là. « Merci de.. de m'avoir sauvé la vie. » Je lui souris, essayant de me détendre moi. Repenser à ce moment me fait parfois paniquer à l'idée de me retrouver à nouveau milieu d'une foule. « Tu m'apprendrais à danser ? » Je regarde sa jambe puis je le regarde à nouveau, « Je suis une très très mauvaise danseuse.. » C'est toujours bon à prendre non ? Dans ma quête de sociabilité, c'est important, la danse.

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— with @Amalthia V. Spencer

J'avais répondu un instinct. Je ne m'étais même pas posé la question à vrai dire. L'adrénaline avait fait que je n'avais rien senti à ma jambe. Du coup, lorsque j'avais bu Ama en sang, j'avais accouru vers elle. C'est vrai, peut-être que je ne me serai pas arrêté sur elle si je ne l'avais pas rencontré avant. Il y avait tellement de gens qui étaient en train de souffrir au même moment. Mais j'avais senti que je pouvais être utile. J'avais bien fait, apparemment. Elle était là, devant moi, en forme. Peut-être pas au top de sa forme, mais elle souriait. Et y'a pas plus important qu'un sourire sincère sur un visage. « Wow.. c'est rare. » Je ris légèrement. Ça surprend lorsque je dis que je fais de la danse. A vrai dire, ça surprend encore plus quand les gens apprennent le poids que je faisais il y a quelques années, et que j'avais commencé à danser en surpoids d'ailleurs. « Ça va.. j'ai encore mon pansement au ventre alors j'ai une infirmière qui vient pour le changer, mais ça cicatrise petit à petit. » J'hoche la tête, mon regard se posant sur le ventre de la jeune femme. « Tu sais, j'étais vraiment terrorisée là-bas. Merci de.. de m'avoir sauvé la vie. » Je souris, la regarde dans les yeux en hochant la tête. "Arrête de me remercier. J'ai fais ce que je devais faire. Je m'en serais voulu de te laisser là.." J'hausse les épaules. "Tu avais besoin d'aide, et j'étais là. C'est un coup de chance." Et quelle chance. Je m'approche d'elle, regarde par dessus son épaule pour voir où en est l'eau. « Tu m'apprendrais à danser ? Je suis une très très mauvaise danseuse.. » Je ris légèrement. "Tu te vends bien." Je la regarde dans les yeux. "Mais avec plaisir. Va juste falloir attendre quelques mois.." Là, j'suis pas capable de faire le moindre pas. Je m'approche encore un peu d'elle, regarde son ventre, approche ma main. "Je peux voir ?" Ce que ces salauds t'ont fait.

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— with jeff

Je ne sais pas trop ce que je peux faire d'autre à part le remercier, en fait. Je l'ai fait par sms la veille, mais je me devais de lui dire de vive voix. C'est important, parce que sans lui, les médecins m'ont clairement dit que je me serais vidée de mon sang sur place et que j'y serais restée. Cette pensée tourne beaucoup dans ma tête, depuis l'accident. Tellement que je ne trouve pas le moyen de dormir correctement, tellement ça travaille là-haut. Se dire qu'on est passé près de la mort, c'est terrifiant. "Arrête de me remercier. J'ai fais ce que je devais faire. Je m'en serais voulu de te laisser là.. Tu avais besoin d'aide, et j'étais là. C'est un coup de chance." Je fronce les sourcils et j'hausse les épaules à mon tour, « C'est pas si simple. » Il y a bien vu comment c'était, là-bas. Personne ne me prêtait attention, tout le monde courait dans tous les sens. Tout le monde n'aurait pas fait ce qu'il a fait, la preuve : il est le seul à m'avoir porté secours. Je lui demandé s'il pourrait m'apprendre à danser, parce que s'il fait des études de danse alors, il doit être bon et ça le fait rire. "Tu te vends bien." Je lui souris : c'est une vérité, je suis une vraie quiche avec mes pieds. "Mais avec plaisir. Va juste falloir attendre quelques mois.." Je regarde sa jambe, « Je pense que je peux encore me ridiculiser sur une piste de danse quelques mois de plus. » Attendre n'est pas un problème. J'ai toute la vie devant moi. Grâce à lui. Nous étions tellement occupés à parler que je ne me suis même pas rendue compte qu'il s'est énormément rapproché de moi. D'habitude, ça m'aurait extrêmement mis mal à l'aise mais sans que je comprenne pourquoi, ça n'est pas le cas à ce moment là. Peut-être parce que j'ai confiance en lui ? J'ai confiance en un inconnu, oui, mais un inconnu qui m'a largement prouvé sa valeur il y a quelques semaines. "Je peux voir ?" Je baisse le regard vers sa main qui se dirige vers mon ventre et je me mords la lèvre. Je remonte un peu mon pull pour qu'il voit ma plaie, sur le côté gauche près du nombril. Délicatement, je décroche une partie du pansement pour qu'il puisse voir en dessous. La plaie est beaucoup moins méchante que quand j'ai commencé les soins avec les infirmières. Elle est presque refermée mais encore un peu rouge. J'en ai encore pour quelques semaines avec le pansement pour être sûr que ça ne s'infectera pas. « Pas très sexy », que je lui dis en riant doucement tout en regardant la plaie. Surtout avec le Spring Break en mars : pas de bikini pour moi, c'est certains.

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— with @Amalthia V. Spencer

J'aime pas le fait qu'elle me remercie, car je ne veux pas qu'elle se sente redevable. Pour moi, elle ne me devait rien, absolument rien. Ce dîner, c'est tout, et sa dette sera pleinement remboursée. C'est vrai que sans moi elle y serait peut-être restée. C'est vrai que les gens la piétinaient jusqu'à ce que je me pose à ses côtés et que je n'appuie sur sa plaie. Mais selon moi, j'avais fais mon devoir. Fin de l'histoire. « C'est pas si simple. » Je souris légèrement, hausse les épaules. "Je suis sûr que tu aurais fais la même chose pour moi." Ou peut-être pas. Avec la peur, impossible de savoir comment on va réagir à ce genre de situations. Tant qu'on ne la vit pas, on ne peut dire. La jeune femme me demande ensuite si je pouvais lui apprendre à danser, une fois rétabli, bien évidemment. Je souriais légèrement, me picturant danser avec elle pendant quelques brèves secondes. La danse me manquait, et ça allait certainement empirer dans les semaines qui allaient suivre. J'accepte sa proposition, avec plaisir. J'avais d'ailleurs hâte de la voir danser, de la voir progresser. J'suis pas prof, mais j'pense quand même pouvoir me démerder pour lui apprendre quelques trucs et astuces. « Je pense que je peux encore me ridiculiser sur une piste de danse quelques mois de plus. » Je ris légèrement, me mord la lèvre. "Je te dirai quand je serai apte à fouler la piste alors. Mais si t'es si nulle que ça, tu vas payer chère la facture." Je plaisante, évidemment. C'est évident que je n'allais pas la faire payer. J'finis par m'approcher d'elle. Ma question peut sembler bizarre, certes, mais j'ai envie de voir les dégâts. J'ai surtout envie de me rassurer, de voir que ce n'est pas si grave que ça. Que ça ne l'est plus, en tout cas. Ama me regarde avant de lever son pull puis son pansement pour me montrer la plaie. Je passe mes doigts sur son ventre, sans toucher la blessure. « Pas très sexy » Je souris en coin, relève les yeux vers elle. "J'suis pas d'accord.."