- Read - This is the same feeling, but not the same person.

♕ Teodora & Read ♕

This is the same feeling, but not the same person.

Je crois que si je pouvais comparer mon fils à une popstar, il pouvait carrément se montrer plus supérieur à Justin Bieber question popularité. Ma chambre d’hôpital était un vrai défilé et ce n'était que le lendemain de mon accouchement. Pour vous dire à quel point j'en avais de la chance d'avoir un petit garçon aussi adorable. En parlant du petit, il était tout de même tard, il fallait qu'il dorme, il n'avait pas pu le faire et je le sentais un peu valsé dans mes bras. Pauvre chéri, je le posais dans son petit landau avant de descendre de mon lit. « Demain, on fait ça sur rendez-vous mon chéri. J'en ai mal au popotin avec tout ça. Je suis pas un petit objet qui se casse d'un rien. Pfeuhf. » J'enfilais un gros gilet pour ne pas avoir froid puis je reprenais Caleb dans mes bras avec précaution. Je ne pouvais pas m'empêcher de le traiter comme s'il était aussi fragile qu'un flocon de neige, j'étais pas du genre à être aussi protectrice mais là Caleb, c'était ma petite raison de vivre, je ne pourrais pas vivre tranquille s'il lui arrivait quelque chose. Avec l'aide d'une infirmière, je sortais de ma chambre pour le ramener avec les autres petits à la pouponnière. Je la remerciais une fois devant, je prenais mon temps avant de le remettre dans sa chambre, je n'avais pas envie de le quitter de si tôt. Je n'étais pas du tout rassurée par le fait qu'il existait des enlèvements d'enfants et surtout que sachant d'où venait mon enfance, deux familles mafieuses réunis en un seul enfant, ça ne me confortait pas du tout. C'est pour cela que tous mes frères étaient aux USA, pour le protéger afin que je puisse me reposer. Ce n'était vraiment pas de tout repos. J'arrivais dans les lieux, essayant de ne pas trop parler pour ne pas réveiller les autres bébés, mais je n'entrais pas de suite, surprise en voyant un homme devant. Un peu curieuse, je m'approchais de lui, tapotant avec ma main sur son bras. « Bonsoir. Vous êtes aussi papa ? » demandais-je innocemment. Je croyais que son enfant était parmi l'un d'eux.

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Read devait donner quelques papiers pour mettre à jour son arrêt maladie. Ordre du médecin. Tant qu'il ne serait pas parvenu à se mettre en repos avec lui-même, à faire en grande partie son deuil, il n'était pas apte à continuer son métier de secouriste. Il paraîtrait que son sentimentalisme le rendrait même dangereux, d'une certaine façon... Et Read n'avait pu que se rendre à l'évidence, même si le fait de lui enlever son boulot, cela revenait à lui enlever une part de lui-même. Il se hâta d'effectuer cette tâche administrative dans l'unique but ensuite d'errer dans les rues. Il n'allait pas à beaucoup de cours, il n'avait pas le moral pour cela. Il ne se sentait plus la force de réussir ses études. Il avait besoin d'un pause. Une pause longue et totale. Après être passé dans le bon bureau, avoir dit bonjour à quelques uns de ses bons collègues, il entreprit de sortir rapidement. Le chemin le plus rapide passant par la maternité et la pouponnière... Mais le malheureux ne savait pas qu'il avait tord, qu'en passant par ses lieux, il engendrerait un mal des plus puissants dans sa poitrine et son esprit. Ses pas furent rapides, jusqu'à ce qu'ils ne le guident devant la vitre donnant sur les dizaines d'enfants dormant dans les lieux. Ce qu'ils pouvaient être beaux, adorables, rayonnant de vie et de pureté. Et dire que l'enfant de Mary pourrait être là... Son bébé. Son cœur battait difficilement dans sa cage thoracique, alors que son regard se posait sur les nourrissons.
Soudain, un geste contre son bras. Ses yeux, aux coins desquels naissaient des larmes, se posèrent sur une demoiselle, tenant un poupon dans les bras. Il avait l'impression de voir Mary, devant lui. Une scène du passé, leur rencontre à l'hôpital, tout comme une scène du futur, leur enfant étant né. L'inconnue venait de lui poser une question et celle-ci mit beaucoup de temps avant d'atteindre suffisamment l'esprit de Read pour qu'il ne la comprenne parfaitement.
« Non, pas vraiment. » répondit-il simplement. « C'est votre... enfant ? » fit-il en chuchotant, voyant le poupon endormit, adorable, dans ses bras. Un petit sourire timide et triste. Comme tous les sourires de Read, surtout dans de telles circonstances.

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Je n'avais même pas fais attention que le petit s'était endormi, mais du genre, profondément. D'habitude, il somnolait depuis quelques jours le temps que je l'apporte à la pouponnière. Cet enfant était un don de dieu même si au fond, c'était un enfant de Romane. Il est aussi beau qu'un dieu, ça revenait un peu au même non ? Bref, ce n'était pas ça le sujet de conversation, juste que j'aimais mon fils à un tel point que je n'étais pas objective du tout. Et surtout, cet homme m'avait interpellé, je sais pas pourquoi, c'était juste... au feeling quoi! C'est vrai qu'il y avait plus joyeux comme nouveaux parents, j'aurais peut-être du m'en douter à la vue de sa réponse. Je me mordillais la lèvre, un peu surprise de sa réponse. Je me demandais ce qu'il faisait là s'il n'était pas le père de l'un de ses enfants mais lorsqu'il posa son regard sur Caleb, je le serrais un peu contre moi mais très légèrement. Évitons d'abîmer mon fils hein ! J'essayais de sourire tendrement à cet homme, il ne semblait pas du tout dans son assiette. « Oui, c'est un petit garçon. Il s'appelle Caleb. » Je ne voulais pas trop m'approcher non plus, ça pouvait être un fou furieux et je ne voulais pas qu'il fasse de mal à mon bébé. Mais je restais imperturbable, je ne voulais pas le juger sans le connaitre. « Que faites-vous ici ? Enfin... si aucun de ses enfants n'est le vôtre, ça me surprend. Surtout à cette heure de la journée. Vous êtes papa ? » La curiosité me tuera un jour, mais au fond, même s'il était bizarre, il semblait tout de même plutôt gentil.

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Le regard bleu de Read s'était posé sur le bambin endormi dans les bras de la demoiselle. Il imaginait à présent Mary avec leur enfant dans le bras, et cette pensée lui donna soudainement l'envie de fuir à toutes jambes. C'était devenu un fantôme qui lui rappelait à quel point la vie pouvait être courte et douloureuse, à quel point le bonheur ne se méritait jamais. Read avait cru qu'il pourrait vivre heureux, fonder une famille, mais il s'était trompé. Et cette jeune femme devant lui pouvait tout aussi bien rencontrer une telle peine dans l'avenir. Rien qu'à cette idée, il sentit son cœur se serrer. L'inconnue serra soudainement le nourrisson contre elle. Certainement venait-elle d'avoir peur du regard que Read portait sur lui. A vrai dire ce n'était jamais quelque chose de rassurant de laisser son enfant dans la pouponnière lorsque l'on venait de croiser quelqu'un d'intrigant errer aux alentours. Les enlèvements d'enfants étaient plutôt monnaie courante dans le monde... Et chaque mère redoutait que cette tragédie lui arrive.
Ce fut certainement la raison pour laquelle son interlocutrice lui posaient toutes ses questions.

« Il est adorable votre fils. » répondit-il tout d'abord, offrant un nouveau sourire triste. « Non, je ne suis pas papa, j'aurais aimé, mais je n'ai pas d'enfants... » Et vu le courant des choses, cela ne risquait pas d'arriver de sitôt. « En fait, je travaille plus ou moins ici... » rajouta-t-il comme pour se faire plus rassurant. Il avait déjà été amené à agir dans des familles où un enfant s'était trouvé en danger... Et parfois, on l'appelait trop tard. La mort subite ne pardonnait pas. « Mais le plus petit de mes frères a 4 ans. » fit-il pour conclure, avant de faire un pas en arrière. Il hésitait à s'en aller, mais en même temps, il se sentait soudainement très bien, là, dans cette atmosphère de vie.

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Si ce n'était ni un père, ni un proche, c'était quoi ? Et très honnêtement, je ne paniquais pas parce que j'avais mon fils dans mes bras, et il ne me l’enlèverait pas. J'étais à présent en forme pour foutre mon poing dans la gueule d'un mec, et même courir s'il le fallait. Et toute manière, il ne pouvait rien ici. Je savais que ma famille ferait attention au petit durant que je me repose, je pouvais discuter avec cet homme sans me soucier. D'ailleurs, je souris lorsqu'il complimenta Caleb. Je pouvais m'en vanter, mais étant sa mère, je n'étais pas très objective. « Merci... » Je déviais mon regard sur les autres enfants. J'écoutais le jeune homme, surprise parce qu'il me disait. Peut-être n'avait-il pas de petite amie pour ça ? J'allais pas expliquer comment on fait des bébés mais dans l'histoire, faut être deux. Je tournais ma tête vers lui lorsqu'il continuait. Je fus un peu ... embrouillée par ce qu'il disait. « Plus ou moins ? C'est étrange. » Je ris légèrement, c'était plutôt surprenant. Je regardais mon fils, il était vraiment trop mignon. Je déposais un petit baiser sur sa tête, tout en le tenant. Je commençais quand même à fatiguer. Je fus surprise qu'il me dise un peu plus sur lui. Vu son âge, et ce qu'il me disait, il semblait avoir une grande famille. « Vous devez en avoir beaucoup... pour en avoir un si jeune.. » Je souris avant de me décider à bouger un peu. J'étais déjà complètement fatiguée comme lui, alors bon... l'endurance fallait pas trop m'en demander. « Bougez pas, je reviens. » Je lui fis un petit signe de tête avant d'entrer dans la pouponnière. Et silencieusement, je reposais Caleb dans son petit lit, le couvrant avec précaution avant d'en ressortir. Je vis au loin le plus jeune de mes frères qui arrivait. Il s'asseyait comme c'il ne me connaissait pas devant la pouponnière, lisant un journal. Je reportais quand même mon attention sur Read. « Au fait, je m'appelle Teodora. Et vous ? » je tendis ma main vers l'inconnu, histoire d'être quand même polie !

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Cette femme devait être absolument fière de son enfant nouveau-né, comme toutes les mères. Elle le remercia palment de sa remarque, mais pourtant, il ne faisait que dire la vérité. Read continuait de sourire timidement et de manière gênée. Il n'avait rien à faire ici, au fond. Il n'était qu'une âme errante qui ne faisait que passer par là. Et peut-être bien qu'il se trouvait à présent, comme d'habitude, au mauvais moment au mauvais endroit. Son interlocutrice semblait embrouillée par ses paroles. En effet, notre jeune homme avait été bien plus qu'évasif à propos de sa présence dans les lieux, d'autant plus qu'il utilisait des termes très vague. Pas de réponse claire pouvait prêter à la méfiance et il était bien placé pour le savoir. Il sourit face à la remarque de l'inconnue.
« Oui, on est très nombreux dans la famille... »ajouta-t-il pour renforcer son affirmation. Et c'était peu dire : treize enfants. Sa mère avait au assez la foi et le courage de mettre au monde treize enfants. Si elle voyait ce que devenait son aîné, sans doute qu'elle en pâlirait. Il la regarda se mouvoir, alors qu'elle venait de lui demander de ne pas bouger. A croire qu'il était très intrigant pour qu'elle veuille ainsi le connaître davantage. Elle déposa son enfant soigneusement dans la place qui lui était assignée dans la pouponnière sous le regard triste et le sourire incertain de Read. Lorsqu'elle revînt, elle lui tendit la main, se présentant. Il la serra avec peu de vivacité. Son état mental lui enlevait largement l'énergie qu'on lui avait toujours connue. « Moi, c'est Read. » répondit simplement. « C'est votre premier enfant ? » demanda-t-il. Parler de bébé. Il avait envie de parler du bébé. Sans doute que de voir une mère heureuse le rassurerait que Mary avait été heureuse à ses côtés. Le peu de temps que le Seigneur leur avait laissé pour en profiter.

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A présent que le petit était en sécurité, je n'avais plus de soucis à me faire, même si je ne connaissais pas cet homme. Je savais que mon frère le protégerait. J'étais donc entièrement attentive à Read, n'osant pas en dire plus sur sa "très nombreuse famille", bien que je me demandais à combien ils étaient dans sa famille pour avoir ce "très" dans l'expression. Bref, je m'étais présenté et même, on se serrait la main. Je n'allais pas le prendre dans mes bras non plus ! "Read..." Plutôt original comme prénom. « Enchanté, Read. » Je souris tendrement au jeune homme, le sentant plutôt fragile malgré la carrure qu'il arborait. Je l'invitais à avancer un peu pour ne pas stagner puis je voulais retourner dans ma chambre. Je riais à la question de celui-ci, j'étais surprise quand même ! « Heureusement que oui ! Je suis encore trop jeune pour penser à faire toute une fratrie, j'ai besoin de penser à moi pendant encore quelques années avant de penser à en faire d'autres. Même si ça me plairait d'avoir un autre enfant. » Je l'avouais, j'avais envie d'avoir un autre bébé mais ... mon avenir avec Romane était incertain, j'avais peur que ce ne soit pas possible. Cette pensée retira mon sourire alors que je continuais de marcher à ses cotés. « Et sinon ... parlons un peu de vous aussi. Vous travaillez ici ? » Faire connaissance, pourquoi pas ! J'avais déjà vu pas mal de monde aujourd'hui mais je crois que j'avais pris l'habitude, je n'en étais pas lassée.

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« Enchanté de même. Vous avez un très beau prénom...Teodora, c'est de quelle origine ? » dit Read timidement, ses joues s'empourprant soudainement. Il disait la vérité, ce n'était pas une simple flatterie, ce prénom lui plaisait, mais il était, malgré les événements et sa vie actuelle, toujours ce garçon timide. Un nouveau sourire apparut sur son visage alors que les deux jeunes gens mettaient un terme à leur poignée de mains conviviale. Et Read ne put s'empêcher de jouer les curieux, de poser davantage de questions. Ils commencèrent à marcher, question de ne pas stationner, mais aussi car la jeune mère semblait vouloir rejoindre plus rapidement sa chambre. C'était compréhensible, elle devait être fatiguée.
« Et bien, ça devrait venir un jour. »conclut-il. En effet, la jeune femme était jeune, très jeune, presque aussi jeune que l'était Mary. Et Read commençait à s'imaginer sa vie avec sa fiancée défunte. Auraient-ils rapidement donné des frères et sœurs à leur bébé ? Où auraient-ils vécus ? Est-ce que leurs enfants seraient tous nés dans cet hôpital ? Mary aurait-elle préféré donner naissance à leur bébé dans leur maison ? Souriant à toutes les images lui venant à l'esprit, il fut finalement sorti de sa torpeur par la voix mélodieuse de sa compagne de promenade. Si l'on pouvait appeler cette balade dans les couloirs une promenade. Une interrogation le concernant. Read reprit son sérieux, son visage se fermant un peu.
« Je suis secouriste paramédical. Je travaille pour les urgences et ça m'arrive d'avoir à faire à des enfants... » fit-il. Pas la peine d'expliquer qu'il était « malade » et qu'il ne travaillerait donc plus pour un moment. « Et vous, vous faîtes quoi dans la vie ? Mis-à-part maman à plein temps comme c'est le cas en ce moment, bien sûr! » Oui, peut-être était-il rapide, mais il s'était livré alors c'était au tour de son interlocutrice !

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