appel vidéo ✆ Lara vers Minho

minjean ☾ sweet late conversation
— appel vidéo du 29 Janvier 2019, 3am
ft. @min-ho jo
le sommeil, qu'est-ce que c'était ? c'était une chose qui m'avait échappé depuis mon retour à la maison, mon retour à la réalité. alors cette nuit encore, impossible de fermer les yeux sans revoir ces images atroces de la fête foraine, sans entendre crier les gens à l'aide dans ma tête, sans avoir un moment de répit quand je ne prenais pas de foutu somnifère si seulement ils marchaient. alors que je trainais sur mon téléphone et plus particulièrement sur un jeu de piano, j'avais reçu une notification comme quoi, Minho venait de poster une photo. ça m'avait étonné parce qu'en général il dormait d'une traite et qu'il était quand même trois heures du mat, mais j'étais allée voir et on avait discuter à la va vite avant qu'il ne me demande de facetime avec lui, son besoin de me voir étant devenu presque maladif. donc après avoir fait pipi comme je lui avais indiqué, j'avais attrapé mon téléphone et cliquer sur appel vidéo avant de me rendre dans la cuisine. Edgar n'étant pas là, je me permettais de faire un peu de bruit en me préparant une tisane à la verveine et en allumant la télé pour checker les news coréennes tandis qu'Artémis miaulait pour un calin. et Minho décrochait enfin. « hey mon amour... pourquoi t'arrives pas à dormir ? » lui demandais-je avec une petite moue au visage.

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— appel vidéo du 29 Janvier 2019, 3am
ft. @lara-jean kim
Tu t'étais réveillé en sursaut, il était à peine minuit. T'avais même pas réussi à dormir plus d'une petite heure que déjà les cauchemars s’emparaient de ton esprit et que des perles de sueurs coulaient de tes tempes, comme un rituel depuis cette après-midi où tout avait basculé. Bizarrement, les choses semblaient plus pressante ce soir-là, tu sentais comme si  ton cœur frappait plus fort contre ta cage thoracique, comme s'il tentait de s'échapper vers un endroit où tout irait mieux, en vain. Après t'être calmé, t'être rafraîchi le visage, avoir bu un grand verre d'eau, tu pensais savoir pourquoi : c'était la première nuit que tu passais sans avoir Lara auprès de toi, dans la même pièce. Lorsqu'elle était dans le coma, sans que tu ne saches ce qu'elle pouvait ressentir ni quand elle allait se réveiller, tu pouvais l'observer pour te rassurer, regarder le léger mouvement de sa respiration, attraper sa main et sentir son pouls. Cette nuit pourtant, tu te réveillais seul, apeuré, et sans aucun moyen de trouver le repos. Tu pouvais l'appeler, lui envoyer un message, mais t'avais pas envie de la réveiller. Alors tu restais à ruminer, à repenser à tout ça, à regarder la lune qui t'écoutait, dans cet appartement qui était redevenu trop grand, trop vide, trop seul depuis le départ de Misha. Puis tu postais cette photo quelques heures plus tard. Et comme un miracle, Lara répondait. Une rapide prise de rendez-vous pour un facetime quelques minutes plus tard, elle finissait par t'appeler, et tu lâchais un soupir de soulagement que tu retenais inconsciemment quand tu pu voir sa bouille apparaître à l'écran. Tu souriais doucement à l'entente du surnom, et tu humidifiais tes lèvres, contournant la question. « Qu'est-ce que tu fais debout toi ? Tu devrais te reposer... » Tu te plaignais doucement.

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— appel vidéo du 29 Janvier 2019, 3am
ft. @min-ho jo
cette petite moue ne me quittait plus, autant parce que j'étais curieuse de savoir le pourquoi du comment est-ce qu'il n'était pas dans le bras de Morphée, autant parce qu'il avait littéralement détourné ma question pour l'arranger lui. je venais à pincer mes lèvres avant d'hausser les épaules. « j'ai oublié de prendre un somnifère du coup je dors plus depuis dix heures... » avouais-je à contre cœur avant de sortir ma tasse du micro-ondes et insérer la boule métallique remplit de tisane dedans. « mais toi ? pourquoi tu dors plus ? et arrêtes de poster des trucs déprimants sur Twitter aussi... ça m'angoisse de savoir que t'es pas bien comme ça. » lui avouais-je aussi alors que je venais à régler l'afflux d'oxygène de ma bouteille et finir par m'asseoir sur un tabouret du plan de travail. en réalité je ne savais même pas si il savait que je le suivais aussi sur ce réseau social là ou non mais tant pis. toutes ces choses déprimantes sur sa solitude ne m'aidait pas à trouver le sommeil, je stressais de savoir qu'il pourrait ne pas dormir de la nuit pour x raison et ne pas oser me parler parce que je dormais peut-être et depuis que Misha était partit, ça m'angoissait encore plus de le laisser seul chez lui.

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— appel vidéo du 29 Janvier 2019, 3am
ft. @lara-jean kim
Ce n'était pas que tu n'avais pas envie de lui répondre en soit, mais t'avais besoin d'un peu plus de temps pour réfléchir, parce que tu ne souhaitais pas lui dire qu'à chaque fois que tu fermais tes yeux c'était pour être accueilli par l'image de son corps étendu sur le gravier, ou qu'à chaque fois que tu parvenais à trouver le sommeil, tu te le faisais violemment arracher par diverses cauchemars tous connectés à elle. C'était pas ton but de la faire se sentir coupable, alors tu contournais la question, te focalisant sur elle puisque depuis qu'elle t'avait répondu sur ta photo en te demandant d'aller dormir, tu te demandais ce qu'elle pouvait bien faire debout aussi à cette heure-ci. Tu hochais doucement ton visage à sa réponse, tes yeux observant le moindre de ses mouvements. « Tu... T'as toujours besoin de tes somnifères à présent ? » T'avais jamais été amené à prendre ces aides là, mais tu savais que ça pouvait devenir une solution : t'avais juste peur qu'avec le temps, tu ne puisses plus t'en passer. Tu ricanais à ses mots, sans réelle trace d'humour dans ta voix, alors qu'elle te parlait de twitter et des choses que tu pouvais poster. Tes mains tremblaient doucement sur le comptoir de la cuisine, à la recherche d'un chemin à prendre, d'une réponse, et tu te forçais à lui envoyer un sourire un peu trop enthousiaste, raclant ta gorge un instant pour chauffer ta voix afin qu'elle ne se brise pas. « Mais ça va. ça va. Ne prend pas tout ce que je dis dessus comme vérité suprême - c'est juste pour faire emo. » Tu mentais dans un petit rire, déglutissant, une main venant s'enfouir dans tes cheveux. « T'angoisse pas pour moi. C'est la caféine. J'ai eu le malheur de prendre un café trop tard et voilà où j'en suis. Incapable de fermer les yeux. » Tu continuais de dire des bêtises, un sourire contrit sur le visage - ça te tuerait si t'étais une source d'angoisse pour elle après tout ce dont elle avait déjà vécu.

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— appel vidéo du 29 Janvier 2019, 3am
ft. @min-ho jo
j'arrivais pas à dormir, j'arrivais plus à avoir un moment de répit mais comment est-ce que je pouvais lui expliquer que j'étais seule, que j'étais faible et que je passais le plus clair de mon temps à pleurer quand personne ne regardait et que je feintais un sourire rassurant pour faire croire aux gens que tout allait bien. est-ce que c'était judicieux de lui expliquer aussi qu'il me manquait, que si j'avais une terreur nocturne, je ne pouvais pas attraper sa main pour me rassurer et me dire que non, je n'étais par morte, ou perdue dans les limbes et qu'il était toujours là près de moi pour me rassurer sans passer pour une fille complètement addict, totalement amouraché à sa personne ? je posais mon téléphone sur un socle pour le tenir droit avant de m'affaler un peu sur le plan de travail et hausser les épaules. « je.... j'arrive pas à dormir si j'en prend pas. je me force mais, dès que je ferme les yeux, j'ai encore plus mal aux poumons et j'ai l'impression de pas réussir à respirer... » finissais-je par lâcher avant d'attraper mon chat et lui faire quelques papouilles à défaut de ne pas avoir Minho avec moi et je finissais par l'écouter, ne croyant qu'à moitié son histoire de caféine même si ça paraissait logique. néanmoins, il arrivait à me tirer un petit sourire à dire autant de bêtises. « ne me fais pas ton Jonah s'il te plait... un dépressif ça me suffit. » soufflais-je. je posais un baiser sur le petit crâne d'Artémis avant de rapprocher mon visage de l'écran de téléphone. « essayes d'aller prendre une douche bien chaude et bois un chocolat. peut-être que ça t'aiderait à dormir ? mais si tu veux on peut rester au téléphone jusqu'à ce que tu t'endormes ? » proposais-je parce que ça me rendrait dingue de savoir qu'il ne ferme pas l'œil de la nuit, peu importe la raison qui le tenait éveillé.

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— appel vidéo du 29 Janvier 2019, 3am
ft. @lara-jean kim
Tu te demandais si ce soir n'était qu'une exception ou si c'était la voie que prendrait dès à présent tes tentatives de sommeil. T'avais déjà de grosses cernes sous les yeux – qui pouvaient facilement se faire expliquer par tout le stresse et la peur qui avaient bouffé ton rythme biologique cette semaine – mais si tu allais continuer comme ça, c'était léthargique que tu deviendrais. Pourtant, malgré tes quelques recherches, rien dans ton appartement ne semblait suffisant pour t'aider à t'apaiser. Tu l'écoutais parler de ses somnifères, hochant doucement ton visage alors qu'elle te décrivait ses ressentis lorsqu'elle n'en prenait pas – et toi, ça te faisait peur qu'elle puisse avoir l'impression de ne pas réussir à respirer, surtout lorsque tu savais que même si elle était sortie de l'hôpital, elle gardait tout de même son aide respiratoire. « Je vois... Pourquoi t'en reprend pas un maintenant ? Ça fait rapidement effet, non ? » Tu réfléchissais, un fin sourire sur tes lèvres alors qu'elle caressait l'un de ses chats. C'était pas grave au fond si la dose finissait par l’assommer et la faire dormir bien au delà des heures habituelles en le prenant si tard – tout ce que tu souhaitais, c'était qu'elle puisse se reposer. Elle semblait croire à ton histoire de caféine, du moins assez pour qu'elle ne pose pas de questions plus pointues, et tu secouais ton visage dans un petit rire. « J'suis pas dépressif. » Tu la rassurais, et tu te demandais un instant s'il fallait que tu ouvres un second twitter pour évacuer tes pensées sans effrayer la coréenne. Tu n'y réfléchissais pas plus longtemps, alors qu'elle te listait quelques idées qui pourraient peut-être marcher à t'endormir – mais la vérité, c'est que t'étais pas certain de pouvoir retourner dans les bras de Morphée avant ce soir, t'avais pas envie d'y retourner de peur de retomber sur les mêmes cauchemars maudits. « T-tu vas rester éveillée toute la nuit toi ? » Tu demandais d'une petite voix.

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— appel vidéo du 29 Janvier 2019, 3am
ft. @min-ho jo
prendre un somnifère à trois heures du matin et risquait de dormir jusqu'à cet après-midi ? peut-être que c'était plus judicieux mais est-ce qu'ils arriveraient à marcher ? ça c'était une autre question parce que je doute qu'un médicament, même si il m'assommait puisse m'éviter de faire des cauchemars. et puis, si vous voulez mon avis, j'avais plus trop envie de dormir en sachant que Minho n'arrivait pas à dormir. une toux me prit avant que je ne grimace. bon sang... pourquoi ça faisait autant mal de respirer ? et je me forçais à garder la bouche fermer et respirer calmement par le nez tout en observant Minho et ses cernes aussi visibles que les cratères présents sur la lune. je faisais une petite moue avant de soupirer. « normalement une petite heure si tout va bien ? » répondis-je avant de finir par me redresser et boire un peu de ma tisane pour me réconforter. d'ailleurs, en réalité je ne savais même pas si il me restait des somnifères dans mon sac ou non. je venais à pincer à lèvre inférieure avant de pouffer par le nez même si le tuyau était quelque peu incommodant. je préférais ne pas répondre à ça, de peur de le vexer ou de lui faire comprendre que oui, je pouvais voir ce qu'il postait et donc que j'avais pût lire tout les petits mignons qu'il avait laissé là par le passé. je sais aussi que ça pouvait paraitre étrange mais je me laissais tenter par glisser un index sur mon écran, comme pour le câliner même si il ne pouvait sentir le geste. puis j'hochais la tête positivement à sa question. peut-être pour faire passer le fait que je n'avais pas tellement envie de prendre ces foutus médicaments. « oui ? enfin... si tu dors pas, je reste au téléphone avec toi. Edgar est pas là, j'suis toute seule du coup, je dérangerais personne. »

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— appel vidéo du 29 Janvier 2019, 3am
ft. @lara-jean kim
« Hey... Hey...Ça va ? » Tu demandais un peu précipitement alors que tu la voyais dans une quinte de toux, avant qu'elle ne ferme ses yeux et tente de se calmer elle-même. Tu déglutissais, avant qu'elle puisse reprendre la parole, mais elle ne faisait rien de plus pour remédier à son éveil, et tu comprenais que les somnifères seraient sûrement pour une autre fois. Tu voyais son index se balader sur l'écran, et tu avançais à ton tour ton visage près de la caméra, reposant ta tête contre l'un de tes bras, sur le bureau de ta chambre. T'entendais sa voix au loin qui t'expliquait pour Edgar, et tes paupières se fermaient un court instant, comme s'il t'était possible de sentir ses doigts contre ta peau, comme si le virtuel pouvait devenir réel rien que pour quelques secondes de réconfort, mais au lieu de ça, un nouveau flash venait violer tes pensées. Ses yeux résolument fermés, son poumon transpercé comme dans un film d'horreur, et puis du sang, du sang, du sang. Tes yeux s'ouvraient sous le coup, ton cœur battant la chamade, et ton regard ne savait où se poser avant de revenir se focaliser sur ton appareil cellulaire. « Lara... » Simple murmure, et pourtant ta voix trouvait quand même le moyen de se briser, et tu sentais tes yeux te piquer, l'arrivée des larmes. Merde merde merde. Tu baissais le visage, expirant une fois, puis une seconde fois, essayant de te calmer, mais si t'arrivais pour le moment à contenir tes larmes, ton cœur lui semblait ne plus pouvoir s'arrêter de tambouriner. Tu savais ce que tu voulais. Non, tu savais ce dont tu avais besoin. Mais le fait de devoir l'annoncer à voix haute amenait en toi une vague d'angoisse qui te paralysait. « Je... » Tu réussissais à sortir péniblement. Puis tu t'arrêtais. Tu voulais pas la déranger, vraiment pas. Tu ne voulais pas t'imposer, ni l'étouffer, ni être un fardeau pour elle. C'est pour ça que t'avais peur d'énoncer tes demandes, angoissé par l'idée d'une réponse, d'un rejet, d'une incompréhension. Ton cœur te faisait mal, tes mains tremblaient à nouveau, ta lèvre inférieure risquait de se fissurer devant la force avec laquelle tu la mordais de nervosité, et tu paniquais tellement intérieurement que tu te sentais presque défaillir. Pourtant, t'entrouvrais tes lèvres une nouvelle fois. « Jpeuxv'nir ? » Tu réussissais à souffler, presque imperceptiblement dans le silence de ta chambre, n'étant même pas certain que le volume de ta voix ai atteint le micro de ton petit appareil – et tu pensais pas avoir le courage de répéter tes mots si jamais elle avait mal compris. Il était trois heures quinze du matin, t'étais en pyjama, et tu demandais comme un égoïste si tu pouvais t'incruster chez elle parce que t'allais pas réussir à dormir et que la vidéo ne pouvait que faire autant, n'étant pas suffisant.

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— appel vidéo du 29 Janvier 2019, 3am
ft. @min-ho jo
je reprenais doucement mes esprits avant d'hocher la tête de haut en bas. oui, oui, ça allait. du moins je suppose ? je ne voulais pas l'affoler non plus parce que j'avais une petite quinte de toux. ce n'était pas grand chose et même si j'étais encore sous oxygène, ça ne m'empêchait pas de vivre pour autant. et je laissais mon index se balader sur l'écran, parce que je voulais vraiment pouvoir lui faire un câlin, le réconforter physiquement mais il était loin. dès moi je trouvais ça dommage qu'on ne puisse pas inventer quelque chose pour surmonter le manque d'une relation à distance (même si nous n'étions pas tellement à distance Minho et moi mais façon de dire.) je le trouvais atrocement mignon de rapprocher son visage un peu plus de l'écran comme pour profiter de mes petites caresses et qu'il puisse en fermer les yeux. j'étais pas magicienne mais si ça pouvait e réconforter et l'aider à dormir, je le ferrais jusqu'à ce qu'il finisse par retourner dans les bras de Morphée. or, non, visiblement il ne pouvait pas et il avait une réaction assez étrange, sa voix devenant frêle et tremblante,  ses beaux petits yeux s'embrumant, ce qui me fit serrer les dents. donc, il était vraiment mal mais il n'osait pas me le dire ? je papillonnais des cils quelques instants avant de chercher à croiser son regard. « oui ? » lui demandais-je pour le faire finir sa phrase mais malheureusement, elle avait du mal à se terminer. le pauvre, il devait vraiment être mal en point. et le voir se bouffer la lèvre comme un mort de faim me faisait tirer une petite moue désolée avant d'hausser les sourcils à sa demande parce que je ne comprenais pas pourquoi il avait mit tant de mal à me demander si il pouvait venir. « oh mon chat ! bien sûr que tu peux ! » dis-je avant d'attraper mon téléphone et le rapprocher de mon visage. « est-ce que tu veux rester quelques jours avec moi ? sinon je peux venir chez toi aussi si tu préfères ? » proposais-je parce que je voulais pas non plus qu'il se déplace si il s'en sentait pas capable quoi...

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— appel vidéo du 29 Janvier 2019, 3am
ft. @lara-jean kim
C'était con. T'avais envie de faire le fort, de créer cette illusion que tout allait bien et que rien ne pouvait réellement t'atteindre après ce que tu avais vécu ce dix-neuf janvier, et pourtant tu te retrouvais dans le brouillard et paniqué après avoir malencontreusement baissé ta garde devant le geste tendre – bien que trop virtuel – de Lara. C'était différent la journée. La journée t'étais distrait, plus éveillé, le cerveau pédalant à mille à l'heure, et même lorsque t'étais en sa compagnie, même lorsque tu pensais à ce qu'elle avait subit, t'étais agité mais tu trouvais les moyens de te rassurer, de relativiser. Quand la nuit débarquait par contre, t'avait l'impression qu'elle venait noircir de son pinceau tes pensées positives et tes espoirs, te plongeant dans un épais brouillard qui déteignait sur ton humeur, approfondissait tes doutes, et réveillait tes angoisses. Et puis ces images qui se faufilaient et s'ancraient sous tes paupières, voulant te faire revivre les mêmes moments de terreurs encore et encore à chaque fois que tu cherchais le calme et faire le vide dans ton esprit. Tu savais que si tu voulais espérer trouver un peu de repos et de sérénité, il te fallait la voir. C'était un besoin, une obligation, et pourtant t'avais tellement peur d'être un fardeau et de ne pas lui laisser l'espace qu'elle devait manquer que le simple fait de devoir affronter la situation et lui demander si elle voulait bien te laisser venir chez elle te mettait dans une panique pareille. C'était Lara. Elle n'allait pas te manger. Et pourtant ton corps n'en avait que faire du rationnel et de la mesure, te faisant ressentir trop, jusqu'à ce que tu finisses – peut-être – par craquer. Malgré tout ça, tu réussissais à lâcher quelques mots à la dérive, un appel à l'aide, et il ne lui fallait pas plus d'une seconde pour t'apporter une réponse, ne prenant même pas le temps de réfléchir. Évidement que c'était oui. T'agrippais tes mains ensemble, expirant une nouvelle fois de manière saccadée, clignant des yeux alors qu'elle reprenait. « J-je... On verra, d'accord ? » Tu déglutissais à sa proposition – ton cœur et ta santé mentale te criait de dire oui, mais la peur d'aller trop loin et de profiter de sa gentillesse au détriment de son bien-être te retenait. « N-non, je viens, je viens. Reste au chaud. » Ta langue glissait sur ta lèvre inférieure, et tu attrapais ton téléphone, tes yeux rivés sur l'image de Lara qui prenait toute la place de l'écran. « A de suite. » Tu murmurais avant de couper la conversation. T'avais pas de temps à perdre.