LENITA SHANTI ► christina nadin

caractèrematérialiste, gamine t'avais rien, aujourd'hui t'aspires à tout posséder.
vicieuse, tu t'amuses du chaos et de la destruction que tu sèmes sur ton passage.
irresponsable, rien n'importe vraiment, aveuglée par la jeunesse et la confiance.
immature, t'es restée une enfant sous l'indécence de tes courbes.
ambitieuse, tu désires toujours plus, tes désirs à jamais inassouvis.
manipulatrice, tu uses et abuses de tes charmes pour obtenir ce que tu désires.
observatrice, aucun détail ne résiste à la minutie de ton analyse.
capricieuse, tu n'acceptes ni les refus ni les défaites.
inconsciente, tu as vécu dans le danger, tu es le danger et tu ne le crains pas.
attachante, par on ne sait quel miracle, il n'est pas difficile de t'aimer.
tourmentée, tu dois vivre avec les horreurs de ton passé.
farceuse, la malice guide chacun de tes choix.
séductrice, tu veux plaire et être désirée, t'as peur d'être abandonnée.
aimante, ta capacité à aimer est sans limites et quasi inconditionnelle.
égocentrique, pour survivre, t'as appris à penser à toi avant tout.
rusée, la tromperie est ta spécialité.
autodidacte, tu apprends seule de tes propres erreurs.
courageuse, tu as surmonté bien plus d'épreuve qu'on ne pourrait l'imaginer.
enjouée, tu arbores une éternelle bonne humeur, malgré tes sautes d'humeur.
énergique, t'es jeunes et t'es portées par tes espoirs.
excentrique, on te surnomme la loca.

depuis combien de temps vis-tu ici ?C'est le destin qui t'as mise sur cette route, c'est encore lui qui t'y maintiens. T'es à Boston depuis quelques semaines, et t'y resteras probablement quelques mois, comme les autres fois. Le cycle de la sécurité, jamais trop longtemps pour se faire chopper.

comment te vois tu dans 10 ans ?Toi, t'y songes pas à l'avenir, on t'as jamais appris. Tu vis dans l'instant présent, dans l'assurance de rester en vie. C'est aujourd'hui qu'il faut fuir, dormir, se nourrir. Demain tu seras peut-être morte, à quoi bon s'en soucier ? Puis t'es jeune Lenita, trop jeune pour te poser ces questions. Ton seul projet, c'est subsister.

story of my life

( te pone una trampa, primero se deja querer, te eleva hasta el cielo y luego te deja caer  y deja una huella, donde quiera que pase a veces buena, a veces mala, pregunta bien. le dicen la rompe corazones, falsas ilusiones no esperes que cambie con el tiempo se acostumbró a que la perdonen. )

Tu as toujours suivi ce sillon de violence, comme s'il avait été tracé uniquement pour guider tes pas. Le fait est qu'on ne t'as jamais laissé le moindre choix, pas plus que ton géniteur n'en a laissé à tu mamá. Parfois, tu te surprends à oublier le son de sa voix, ou encore les nuances qu'offraient à tes ambres sa peau hâlée sous le ciel Surinamais. La nuit, elle t'apprenait à prier Shiva, le jour elle travaillait à ta place dans les champs. Puis un soir, elle est morte pour toi. Tu t'en souviens très bien, elle est partie négocier avec le diable, et n'en est jamais revenue. Elle était naïve d'espérer qu'il t'élève au rang de ses héritiers. Tu souris, mélancolique. T'entends encore leurs cris quand tu craques une allumette, douce mélodie qui subsiste dans la tourmente de ton esprit. Chaque étincelle, chaque flamme te ramène à cette fameuse nuit, celle de ton baptême infernal. Galvanisée par la peur et la haine, tu as réduis leur empire en cendres, lavé leurs prêchés dans le souffre et la fumée. Huit ans plus tôt, le malin avait engendré le démon à l'origine de sa propre destruction.


Tu te souviens de Paramaribo, et de ses filles de joie. Leurs rires, leurs sourires, la chaleur de leurs bras. Elles t'ont ouvert les portes de leur temple de la débauche et, à l'image de ta mère, elles ont travaillé pour te nourrir. Sous la protection de leur instinct maternel tu t'es formée à l'art de la survie. Ces quelques années furent sans le moindre doute les plus douces de son existence, bercée par un amour inconditionnel, unissant les femmes entre elles. Dans ton malheur, tu as toujours eu de la chance. Celle d'être épargnée, préservée. D'autres ont pris les responsabilités à ta place. Puis tes formes se sont dessinées dans la lumière du brasier. Encore un pied dans l'enfance mais succube en devenir, l'homme souhaitait déjà te dominer. Sans un regard en arrière, tu as laissé le souvenir de ta flamme s'éteindre pour te fondre dans l'obscurité.


Le Brésil, le danger, la faim. Les spectres t'épient, te désirent, te suivent à travers les ruelles malfamées. Seule depuis déjà trop longtemps, t'as pas les armes pour te défendre. Engendrés dans le même enfer que toi, c'est comme s'ils étaient dans ta tête, à anticiper chacun de tes choix. Ils ont l'habitude des enfants perdus, ils l'ont probablement été avant de vous chasser. Trafiquants, véritables pirates des bidonvilles, ils voguent sur la pauvreté à la recherche de chair fraîche à débaucher. T'es une proie de qualité Lenita, innocente et isolée, ils n'en feraient qu'une bouchée. T'as bien failli sombrer mais la providence t'as épargnée. Les anges t'ont sauvée, de leurs crocs et leurs épines acérées. Cette fois-là t'as enfin trouvé tu familia.