(norelm) the beginning

Il commençait franchement à perdre patience Wilhelm. Plus les jours passaient et plus il perdait espoir de la voir ouvrir les yeux. Les heures défilaient et il ne savait plus quoi faire. Limite, il avait envie de la secouer en espérant que ses yeux s'ouvrent. Mais, il ne pouvait pas évidemment. Il stressait comme un con, dans l'attente et il s'en posait des questions. Qu'est-ce qui allait se passer maintenant ? Surtout que c'était à lui qu'on donnait toutes les informations et le fait de ne pas pouvoir lui en parler, d'en parler à personne même, ça le rendait fou. Imaginez, elle se réveille et elle est paralyser ou bien, elle ne se souvient plus de lui ou... Il lâcha un soupir en frottant ses yeux de ses mains. Comment il allait lui annoncer la nouvelle ? Il se retournait tous les dialogues possibles en tête et là, plus que jamais, c'était d'elle dont il avait besoin, bien qu'il ait peut que toute cette histoire les brise au bout du compte. Il tapait du pied, il ne savait plus quoi faire pour s'occuper dans cette petite chambre impersonnelle. Il soufflait, il bougonnait et d'un coup, il tapa du point sur le matelas « Réveilles-toi Nora » qu'il ronchonna avec force. Il était clairement en train de céder à la panique et ... Ses yeux. Ses yeux Wilh. Par il ne sait quel miracle, Nora ouvrit les yeux. Il se leva aussitôt, la regardant avec beaucoup de surprise et il ne savait plus quoi faire, ni même comment il s'appelait. Il paniquait encore plus. « Tu es réveillée » qu'il chuchota comme s'il ne le croyait pas lui même. « Comment tu te sens ? Tu parles ? Tu arrives à parler ? Tu veux de l'eau ? Tu sens tes jambes ton corps ? Tu as mal à la tête ? Je vais appeler l'infirmière. » Bonne idée Wilh, manque plus que tu fermes ta gueule aussi. Il ressemblait à un bipolaire en phase manique. Ah. Oui. Il l'était.

@Nora Avgeropoulos

« Réveilles-toi Nora » Cette voix. Elle le reconnaîtrait entre milles. Aussi lointaine qu'elle soit, aussi fantomatique, voire irréelle, Nora sentit un petit point dans son esprit s'ouvrir à l'entente de cette voix. Une minuscule ouverture au milieu de ce néant, de ce trou noir qu'on pourrait apparenter à l'enfer et elle ne se fit pas prier une deuxième fois pour suivre cette lumière. Peut-être que c'était  la fin, peut-être que c'était l'issue vers ce truc où on vivait une seconde vie - nora était loin d'être croyante - mais peu importe, c'était une issue, une porte de sortie de ce trou, de ce noir. Un chemin vers un environnement.. blanc ? Trop blanc, trop brutal. Tout était encore un peu flou mais ses yeux étaient enfin sortis de l'obscurité, ses yeux étaient enfin ouverts. Elle papillonna des cils une seconde ou deux pour s'adapter à ce qui l'entourait, totalement déboussolée avant que cette même voix qu'elle connaissait par cœur, qu'elle appréciait tant, qui l'avait tiré du néant ne retentisse une nouvelle fois. Elle ressentait son corps prendre vie petit à petit, animée par cette voix, par lui. Quand il apparut dans son champ de vision d'ailleurs, l'assénant de questions, paraissant plus paniqué que jamais; elle, elle était tout bonnement sereine et heureuse de revoir ce visage. « Wilh.. C'est bien toi ? Tu-tu es vraiment là ? » Elle força sa main à se mouvoir et avec un peu d'effort, elle parvint à atteindre le visage de son petit-ami, le caressant du bout des doigts. Juste pour vérifier que tout était bien réel. Parce que rien ne le semblait être, réel. Aucune douleur ne se faisait ressentir, c'était comme si elle flottait sur un nuage à l'heure actuelle, inconsciente de l'endroit où elle se trouvait et pourquoi elle s'y trouvait. Tout était encore un peu flou dans sa tête mais elle se força tout de même à se concentrer, à se remémorer, à ressentir, à revivre. Wilhelm avait parlé d'infirmière, non ? « Je-je.. je vais bien, je crois ? Et apparemment, j'arrive à parler.. » Bien que sa voix fut aussi cassée que le reste de son corps. « Wilh ? Qu'est-ce qui s'est passé ? » Ça devait être un effet secondaire ça, la mémoire. Ou peut-être c'était juste le réveil mais elle n'arrivait franchement pas à remettre les événements dans l'ordre depuis ce jour au bar.

Elle avait ouvert les yeux et Wilhelm n'en croyait pas les siens. Elle était réveillée. De retour pour animer sa vie. Il pouvait s'approcher, lui parler et enfin, il savait qu'il aurait une réponse en retour. Il l'espérait du moins, parce qu'après ces jours à être inconsciente, il n'avait aucune idée de quel allait être son état, d'où les multiples questions qu'il lui posait à une vitesse folle. Il avait besoin de savoir tout ce qu'elle ressentait, si elle avait besoin de quelque chose. Il devait appeler une infirmière, il le fallait, mais... « Wilh.. C'est bien toi ? Tu-tu es vraiment là ? » Maintenant que ses yeux regardaient les siens et qu'elle se mit à lui parler, égoïstement, il n'avait pas du tout envie de voir d'autres personnes se l'accaparer. Qu'on lui laisse quelques minutes, juste le temps de lui souhaiter un bon retour et de s'imprégner d'elle un peu. « Je suis là » qu'il souffla avec une délicatesse qui n'avait rien à voir avec la panique qui l'habitait plus tôt. L'émotion était telle qu'il en avait la gorge nouée, un sourire ne quittait plus ses lèvres alors que sa main venait se poser tendrement sur sa tempe pour la caresser de son pouce. Son cœur s’affola quand il sentit les doigts de Nora glisser contre sa joue. Il lui suffisait simplement de tourner la tête pour venir embrasser sa paume avant de finalement l'attraper pour la capturer. « Je-je.. je vais bien, je crois ? Et apparemment, j'arrive à parler.. » Son sourire à Wilhelm, il ne quittait plus son visage. Malgré la situation, malgré la nouvelle qu'il avait à lui annoncer, il n'arrivait pas à camoufler sa joie de la retrouver enfin, saine et sauve (ou presque) qui plus est. « Wilh ? Qu'est-ce qui s'est passé ? » Il prit quelques secondes pour réfléchir aux mots qu'il allait employer. Il ne voulait pas la brusquer ou lui faire du mal avec des pensées trop violentes. « On était dans un bar... pour le discours du maire. Il... Il y a eu un attentat. Quelqu'un a ouvert le feu pendant que tu dansais sur le bar... » Il ne voulait pas qu'elle soit triste, il voulait qu'elle pense simplement à elle à cet instant, rien d'autre. Wilh avait déjà porté la tristesse pour eux deux. Il n'avait jamais fait preuve d'autant de délicatesse avec la brune, c'était certainement la première fois qu'il la touchait comme si elle était la chose la plus fragile qui existe. Elle l'était, à cet instant, mais ça ne l'empêchait pas de venir poser ses lèvres sur les siennes pour l'embrasser quelques secondes. « Tu m'as manqué ».