CATALEYA FLORES ► PIA KRISTINE CRUZ

caractère1. Lorsque l'on te demande quand tu es née, tu as toujours de la peine à répondre. Était-ce le jour où tu avais été déposée dans les bras de ta défunte mère, ou était-ce le jour où Azul était venu encercler ses bras autour de toi. Cataleya, prénom qui lui avait été inspiré. Il t'avait trouvé là, aux côtés de cette orchidée tropicale, la cattleya. Quel est ton prénom ? Niña. Le sang de tes parents sur les mains. Viens avec moi. Il avait murmuré.

sauvage - mystérieuse - libérée

2. Si certaines personnes souhaitaient s'aventurer à te demander d'où tu venais, tu demeurais silencieuse. Tu ne savais pas, tu ne savais plus, tu n'avais jamais réellement su. Traînée ici et là-bas, ton toit n'avait jamais été pour une longue durée. Fleur florissante dans la cavale. Toi Cataleya, t'avais toujours eu cette sensation d'avoir déjà vécu plusieurs vies sans pour autant tout recommencer. Deux identités, trois familles, plusieurs villes. Une seule et même vie.

indépendante - solitaire - aventurière

3. Le problème avec la vie, c'était que t'avais une relation tumultueuse avec elle. Amie de longue date que tu rechignais dès que tu la voyais venir turbuler ton existence. Tu l'aimais pas tellement, même si tu t'accrochais à elle comme une sale camée avec ses opïacés. Tu partais chasser le dragon Cataleya, c'était ça, l'ultime cadeau qu'il t'avait laissé.

addict - sarcastique - insolente

4. Dans le fond tu savais à quel moment tout avait commencé. Il était venu, t'avais murmuré des jolis mots et des promesses. T'étais qu'une enfant qu'avait jamais goûté la liberté. T'avais l'impression d'avoir appris à vivre avec lui, et pourtant, pourtant tout était fini. Tu l'savais qu'il voulait te tuer, tu l'savais car tu lui avais enlevé sa moitié. Seulement, savait-il que son frère t'as violé ? Seulement Cataleya, tu pouvais pas t'empêcher de ressasser les moments à ses côtés et toutes les fois où il t'a appris à tuer.

dangereuse - franche - sang chaud

5. Tu sais Cataleya, si tu l'dis pas ils pourront jamais savoir. Savoir que t'as pas toujours été cette femme méfiante et renfermée. Toi aussi, tu rigolais, avant. Avant la fuite, avant la mort, avant la vie, avant tout ce qui avait suivi. Gamine qui faisait l'ange dans la cocaïne, gamine qui était programmée pour tuer, gamine qui était élevée pour régner. Seulement, le rêve avait pris fin. Et la réalité, elle, continuait de te hanter.

lucide - infidèle - impulsive

depuis combien de temps vis-tu ici ?Tes pieds avaient foulé le sol du squatt qu'il vous avait trouvé. T'avais émis un léger sourire, il semblait que vous soyez arrivés pour les six prochains mois. Le schéma se répétait, Cataleya, il n'y avait rien à espérer ni même à chercher. C'était le hasard, la route, la vie. C'était ça, être clandestine. Bouger, sans s'arrêter, pour ne pas se faire attraper. Le compte à rebours était lancé, étant donné que tu étais arrivée sur Boston au début du mois de décembre.

comment te vois tu dans 10 ans ?Lorsque tu te réveillais, tu te demandais comment tu mangerais, comment tu pourrais arnaquer, comment tu pourrais taper sans te faire remarquer. T'avais pleins de choses à penser, Cataleya. Seulement toi, la notion du temps elle était biaisée à tes côtés. Femme de cavale, tu ne savais pas où tu irais le soir, ni même le lendemain matin. La vie et les projets, prévoir des plans sur la comète et espérer un avenir tout tracé, c'était pas des choses auxquelles tu pensais.

story of my life



Je suis là, je te regarde, puis j'me dis que j'ai été conne Cataleya. Conne parce que je t'ai jamais aidé, même si j'ai toujours voulu te protéger. C'est vrai, on a qu'à regarder ton visage pour savoir que t'en as déjà vécu dans le passé malgré tes jolis traits. Alors c'est vrai, on pourra jamais savoir ce qu'il s'est réellement passé.. Même toi t'es pas certaine, puis dans le fond, tu l'sais que t'as pas envie de te rappeler. Des bribes de souvenirs, ici et là. Ça a toujours été comme ça, et ça t'irais très bien. L'problème c'était que tu gardais tout au fond de toi, incapable de parler, incapable d'avouer. Dire à haute voix ce que tu pensais tout bas...

Pourtant Cataleya, t'as toujours été la première à crier des injures et à rigoler plus fort que moi. Tu te pensais insaisissable et pourtant, regarde toi, à te cacher pour pouvoir me parler. Tu aspires, tu fermes les yeux, tu l'sens l'flash qui monte. C'est l'histoire de quelques secondes, temps infime pour rejoindre le plateau. La goutte s'écoule, tu te sens bien, tu te sens mieux. Tu fais taire tous les mots puis les maux que t'as toujours préféré garder au chaud. Ceux qui font mal, ceux qui parlent de toi, ceux qui sont trop réels pour que tu souhaites les avouer. Parler de soi, c'était déjà un crime pour toi. Alors tu te taisais, parce que le silence, c'était la porte vers un semblant d'avenir et t'avais moins l'impression de crever.

Peut-être que dans le fond, j'ai toujours su que toi et moi on finirait par se rencontrer. Certains appelleront ça le destin, mais toi et moi, on l'sait que c'est des abrutis. Putain qu'ils sont cons, Cataleya. On pourrait en rigoler si tu avais pas fini par me détester. Mais regarde, regarde et repense au passé et à tout ce que l'on faisait. C'était bien marrant les premières fois, t'étais qu'une enfant inconsciente et puis Papá t'encourageait. Et que ça le faisait marrer, moi aussi d'ailleurs. Enfant turbulente, ça tu l'avais toujours été. J'aimais bien ce côté-là, chez toi. Je l'aime toujours, d'ailleurs. Même si ça vire à l'erreur.

Tu te souviens Cataleya, la première fois que t'as fait couler le sang ? Moi j'le sais, parce que j'étais là juste après. C'était peut-être un peu trop tôt, mais Papá avait promis. Si tu l'faisais, t'avais l'droit à un aller avec moi. C'était rien qu'une petite trace, à cette époque. Putain que t'en as vu passé des choses, des corps sans vies. Putain t'sais que moi j'aimerais pas être à ta place. Là si tu m'entendais tu rigolerais, tu me dirais que je suis qu'une pétasse parce que j'ai sûrement tué plus que toi. Mais toi et moi, on est dans le même bateau. L'arche de Noé du désespoir, c'était ce sur quoi on naviguait. Les flots carmins des corps que l'on avait, sans ciller, tué.

Ô grande et majestueuse fleur, toujours à te moquer des gens afin de te protéger. Toujours la première pour gueuler que t'aimes pas la Terre entière, toujours la première pour gueuler que t'as toujours été solitaire. Sauf que t'as peut-être oublié, parfois, quelques fois. Le temps d'une soirée, le temps de quelques mois ou même d'une année. T'avais peut-être oublié mais moi, je t'ai toujours attendu. Je savais que tu reviendrais. Incapable de laisser ta plus grande copine de côté, t'avais flanché, acheté, consommé. Je suis là, Cataleya. Rien n'y changera, pas même eux. Eux que tu considères comme ta famille, parce qu'ils sont à tes côtés depuis des années. Sauf que moi, je te suis depuis plus longtemps. Et moi, lorsque les nuits réveilleront l'anxiété, tu pourras toujours venir te confier. Prends cet aluminium et embrase moi.

résumé: