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Who let the dogs out ?
Ce soir, c’était le grand soir du refuge animalier. Le directeur avait trouvé un donateur généreux, en recherche d’une noble cause à financer. Suite à des échanges par mails, puis oraux, il avait fait son choix et... Nous étions les heureux bénéficiaires. Cela allait promettre de grand changement ! Un réaménagement des boxes, un nouvel enclos pour sortir les chiens, un agrandissement de la chatière ainsi que la couverture de nos dettes. Il s’en était fallu de peu pour que le refuge ne soit pas drastiquement restreint. Heureusement. Même si la période des grandes vacances était passée et que le nombre d’animaux présent avait presque diminué de moitié, il en restait encore trop sans abris.
La soirée s’était déroulé dans un apéro dinatoire que j’avais préparé pendant l’après midi. Discours, remise de chèque, puis échange cordial, ça aurait presque pu être une bonne soirée, pourtant, l’ennui était mortel. J’avais fini par m’éclipser discrètement, puisque ma présence n’avait que d’utilité pour resservir les plats et verres vides. Je préférais largement rejoindre les chiens de l’autre côté du couloir.
Passant les portes, je pris ma veste au passage. Je mettais rarement des robes, je n’appréciais pas franchement mes jambes. Mais pour l’occasion, j’avais fait un effort. Aussi ridicule soit-il lorsqu’on savait l’endroit dans lequel nous mettions les pieds. Ma veste allait certainement protéger une partie de ma robe des poils de chiens. En entrant dans la première allée des boxes, un aboiement joyeux m’accueilli. Hannibal s’était levé pour venir coller sa joue contre la grille, afin d’obtenir des câlins. Oui, hannibal. Les anciens propriétaires étaient surement des passionnés de films d’horreur...
Déverrouillant le cadenas qui fermait sa cage, je me faufilais à l’intérieur pour m’accroupir à ses côtés. Le rottweiler agita le semblant que queue qu’il lui restait puis vint se coller à moi pour quémander des câlins. Comme à son habitude, il nicha sa tête dans le creux de mon épaule et s’assit à terre. « Ca va mon beau ? Alors, la balade d’aujourd’hui s’est bien passée ? » Quelques autres aboiements se firent entendre. La simple présence d’une personne suffisait à exciter toute la salle. Ce qui prouvait le manque de personne présente dans ces endroits...
(Invité)