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(2000 ans plus tard)
Elle avait réorganisé ses vernis en un dégradé de couleurs selon le spectre optique. Il était assez affolant de constater qu’il ne lui avait pas manqué une seule nuance pour le reconstituer véritablement et qu’elle avait même pu le faire deux fois. Elle avait compté les taches, fissures, étrangetés non identifiées, sur les murs. 47. Elle avait fait des dessins. Un d’une petite maison avec un toit rouge entourée de marguerites dans de l’herbe violette. Un d’un ciel avec des oiseaux bleus en V qui allaient vers le soleil pour essayer de freiner Icare afin qu’il ne se brûle pas mais c’était trop tard une partie des ailes était déjà trop près. Le ciel était couleur pêche. « Il faut du pêche. », avait-elle dit un jour à un garçon qui n’en était pas un et qui avait fait un cauchemar. Il faut du pêche, toujours. Un d’un chien-loup rose-framboise qui était terrifiant, il ne faut pas croire. Mais en vrai c’était un chien-loup très gentil, mais tout le monde croyait qu’il était sanguinaire, sauf qu’il avait aidé à enlever le mazout de la plage la nuit sans que personne ne le voie, et en fait toute la ville devait la plage propre à ce chien-loup. Mais comme ils avaient trop peur, jamais personne ne le saurait. C’était triste. Alors Charlie lui avait fait un ami, c’était une coccinelle mais qui était un mâle, elle avait des pois noirs. Et un corps chocolat parce que ça allait bien avec le pelage du chien-loup. Après, elle avait essayé des tenues. Puis elle avait relu de très vieilles lettres auxquelles elle n’avait pas touché depuis des années mais qu’elle emportait toujours avec elle. Les écritures étaient enfantines ou adolescentes, presque matures. Ça l’avait fait sourire, alors pour ne pas pleurer, elle s’était mise devant son miroir, s’était regardée dans les yeux sans expression pendant six secondes puis avait éclaté d’un grand rire très fort. Et elle avait fait des grimaces. Comme ça c’était passé. Et elle s’était entraînée à faire des grimaces pendant dix minutes. Après elle avait regardé autour d’elle, vu le sol, s’y était allongée : elle y fit le bonhomme dans la neige sur le tapis. En se relevant elle s’était assise, s’était précipité sur son tiroir, en avait tout enlevé avec hâte. Seul était resté dans sa main son MP3 dont elle mit le volume à fond. Alors elle dansa. Et quand elle se rendit compte qu’elle dansait, elle s’arrêta. Quinze minutes étaient passées. Elle afficha ses dessins aux murs. Et elle rangea même sa chambre, ce qu’elle ne faisait jamais.
Mais rien n’y faisait. Elle s’ennuyait toujours autant. Sa colocataire était partie, elle se retrouvait toute seule. Elle ne voulait pas déranger Reaghan encore, qu’elle avait appelée il y avait deux heures. La jeune fille devait sûrement travailler. À la rentrée, Cyrla était partie. Cam Callums aussi. Camille, Milicent n’étaient plus là non plus. Beaucoup des personnes avec qui elle était amie avaient quitté Harvard voire Cambridge et en cette quatrième année, il fallait donc qu’elle reconstruise sa vie sociale. Mais la très bonne nouvelle était donc l’arrivée de Reaghan qu’elle connaissait depuis longtemps. Cependant rien n’y faisait, elle était bel et bien toute seule ce soir. Son père avait qui elle vivait jusqu’à son entrée chez les Lowell cette année, n’était sûrement pas à la maison ce soir.
Or, la solitude, Charlie détestait. Et malgré toutes les activités faites jusque là, elle ne parvenait pas à véritablement s’occuper. Il fallait qu’elle soit avec quelqu’un. Aussi décida-t-elle de descendre au foyer, peut-être y aurait-il des gens, même à vingt-deux heures. En pyjama blanc avec des oursons, pas gênée le moins du monde, tout à fait sexy vous vous imaginez, elle sortit de sa chambre pour aller retrouver l’humanitééééé !
Ou plutôt le foyer vide avec l’horloge qui faisait tic-tac. Mais il y avait une télé, au moins. Elle s’installa dans le canapé, posa le thermos de thé qu’elle avait emporté et une tablette de chocolat (elle était trop gourmande) sur la table et mit une série policière qui passait par là. C’était un peu mieux qu’être toute seule dans la chambre, au moins, il y avait des gens qui parlaient. Et elle ne se gênait pas pour commenter, leur tenant la conversation sans retenue comme s’ils lui répondaient. Plus ridicule, c’était possible ?
Mais rien n’y faisait. Elle s’ennuyait toujours autant. Sa colocataire était partie, elle se retrouvait toute seule. Elle ne voulait pas déranger Reaghan encore, qu’elle avait appelée il y avait deux heures. La jeune fille devait sûrement travailler. À la rentrée, Cyrla était partie. Cam Callums aussi. Camille, Milicent n’étaient plus là non plus. Beaucoup des personnes avec qui elle était amie avaient quitté Harvard voire Cambridge et en cette quatrième année, il fallait donc qu’elle reconstruise sa vie sociale. Mais la très bonne nouvelle était donc l’arrivée de Reaghan qu’elle connaissait depuis longtemps. Cependant rien n’y faisait, elle était bel et bien toute seule ce soir. Son père avait qui elle vivait jusqu’à son entrée chez les Lowell cette année, n’était sûrement pas à la maison ce soir.
Or, la solitude, Charlie détestait. Et malgré toutes les activités faites jusque là, elle ne parvenait pas à véritablement s’occuper. Il fallait qu’elle soit avec quelqu’un. Aussi décida-t-elle de descendre au foyer, peut-être y aurait-il des gens, même à vingt-deux heures. En pyjama blanc avec des oursons, pas gênée le moins du monde, tout à fait sexy vous vous imaginez, elle sortit de sa chambre pour aller retrouver l’humanitééééé !
Ou plutôt le foyer vide avec l’horloge qui faisait tic-tac. Mais il y avait une télé, au moins. Elle s’installa dans le canapé, posa le thermos de thé qu’elle avait emporté et une tablette de chocolat (elle était trop gourmande) sur la table et mit une série policière qui passait par là. C’était un peu mieux qu’être toute seule dans la chambre, au moins, il y avait des gens qui parlaient. Et elle ne se gênait pas pour commenter, leur tenant la conversation sans retenue comme s’ils lui répondaient. Plus ridicule, c’était possible ?
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