O1 ● Yosku est né à
Zelenodolsk, République du Tatarstan, dans les tréfonds de la
Russie, au sein d’une famille quelque peu bancale dû aux minces revenus de son paternel qui était le seul à fournir un salaire au vu des problèmes de santé de son épouse. Il a été le seul à offrir une véritable éducation à son fils qui malgré tout, restera une tête de mule invétérée. Sa mère elle, était une coréenne née sur les terres du nord, enlevée par son propre amant pour aller vivre une vie paisible sur Voronej, dans le pays natal d'un mari aimant et prêt à tout pour la voir sourire.
Cet homme, qui était-il réellement ? Au delà des douces facettes qu'il s'imposait devant sa femme, il restait un père idolâtrant les nazis et tout se qui s’y rattachait, vouant un culte à cette « religion » génocide. Il était particulièrement sévère et employait la manière forte pour ramener son fils dans le droit chemin lorsque c’était nécessaire, pour ne pas le voir finir comme les autres enfants de son quartier.
O2 ● Il a treize ans quand il rencontre Kira, une jolie fille d’un an sa cadette, qui elle, se faisait d'ailleurs appeler Mat. Transgender, son amie voulait être un garçon et étant très ouvert d’esprit, il l’a toujours accepté telle qu’elle était, à la différence des autres. Cet ami deviendra au fil du temps, sa petite amie, ou disons, son petit copain. Lié par les mêmes centres d’intérêts, ils s’amusaient à collectionner les objets tranchants qu’ils trouvaient, volaient et parfois, qu’ils achetaient avec le peu d’argent de poche qu’ils réunissaient. Mat l’a initié à la basse, ainsi qu’à la batterie et lui a fait découvrir le monde incroyable du métal dont il est encore aujourd'hui, un fan inconditionnel.
O3 ● Ils avaient des passe-temps peu commun mais ne se séparait jamais l’un de l’autre. Ils prévoyaient de suivre le même cursus scolaire, d’avoir leur diplôme la même année et d’entrer dans la même fac. Yosku l’aidait dans sa transition corporelle malgré le désaccord certain de ses propres parents ; ils ont changé, évolué et grandi ensemble, sans jamais se juger ou songer à aller voir ailleurs. C'était pas tous les jours facile, mais c'était eux et ça lui allait. L’année de ses dix-huit ans, Yosku est soumit à une épreuve terrible ; le décès de son âme-sœur, de son allié, d’une partie intégrante de lui-même. C’est à cet époque qu’il perd toutes sensibilité et compassion envers autrui. L'humain lui est apparu comme le monstre effrayant que la terre avait fait naître et il ne pardonnait pas que cette race dont il faisait inévitablement partie, soit si redoutablement malsaine. Mat avait été violenté et abusé par plusieurs hommes fermé d’esprit qui n’acceptait pas cet être à leurs yeux, différent et répugnant, suite à quoi Mat n’a plus supporter se regarder dans un miroir et s’est ôté la vie. Le poids de son propre reflet l'avait emporté sur tout le reste et Yosku s'est promit de ne plus jamais croire en quiconque.
O4 ● Malgré ce que l’on pourrait croire, il n’y a jamais vraiment eu de deuil, Mat est resté une partie de sa vie avec laquelle il vit chaque jour, convaincu qu’il aurait dû le protéger davantage. Il se lève le matin et se couche le soir avec l'intime conviction de ne pas l'avoir vengé assez, de ne pas avoir lavé son honneur, sa dignité. Cette même année il développe l’un des nombreux passe-temps qu’ils avaient en commun ; l’informatique, la partie cachée du web, cette fameuse partie sombre dont il est tabou d’évoquer et sur laquelle il vengea son premier amour en abattant chaque hommes ayant osé poser un doigt sur lui. C'est cette année que le mot
chaos prend tout son sens ;
les ténèbres se sont emparés de ses nuits pour créer des insomnies noires de pensées qu'il transforme en douloureux cauchemars pour les âmes qui le méritent. O5 ● Vous êtes encore là ? Alors c’est que vous savez pourquoi, en cas contraire, il serait peut-être temps de faire demi-tour. En effet, c’est la prévention digne de ce que vous pouvez lire dans les abysses du dark net. Vous en avez déjà forcément entendu parler, à ce moment même je sais qu’un frisson d’horreur vous parcours l’échine et si il n’en est rien c’est qu’un rictus malsain étire dorénavant vos lèvres. Vous avez alors sûrement déjà entendu parler des red rooms, ces fameux lives si difficile d’accès, si dur à trouver et pour lesquels il faut payer pour voir et participer, n’est-ce pas ? Vous pensiez peut-être qu’il s’agissait d’une légende, d’un mythe, mais elle est bien réelle et plus effroyable que tout ce dont vous avez pu vous imaginer jusque là. Auparavant spectateur de ces horreurs, Yosku est rapidement devenu maître dans l’art de terrifier, de glacer le sang aux travers de nombreux livestream qui au fil du temps, lui ont fait acquérir les premiers rangs, le show le plus regardé, une place connu sous le pseudo d’Abad, diminutif d’Abaddon, dieu de la destruction, de la démolition, du chaos. Ceux qui en ont entendu parler cherche à le trouver dans les profondeurs du dark net et ceux qui le connaissent déjà ne se lasse pas d’observer combien les méandres de sa colère peuvent faire des ravages.
O6 ● Un amour le jour, une terreur la nuit, ses deux facettes ne se ressemblent pas mais font de lui un être humain d’autant plus ordinaire. Banal, c’est le mot. Manier un katana comme personne ne l’empêche pas d’être maladroit comme pas deux, il n’a aucun tact malgré les efforts considérables qu’il peut faire et comme beaucoup de garçon de son âge, il joue à fortnite. Il peut balancer la manette par la fenêtre quand il perd et écouter la musique beaucoup trop fort, il peut tout aussi bien oublier de rendre un devoir, hésiter entre deux parfums de glaces, faire sa lessive en laverie et se la jouer gamin de quatre ans en s’asseyant dans le cadi durant les courses. La seule chose qui le diffère des autres c’est qu’une fois par semaine, il choisi une mauvaise personne, quelqu’un qui n’éprouve aucun scrupules à faire du mal à autrui ; un pédophile, un bourreaux, un imposteur, pour le blesser, le torturer et le tuer en direct live sur le site le plus sombre existant à ce jour. Peut-être serez-vous la victime
123, sait-on jamais, vos actes peuvent avoir des conséquences, faut-il encore être capable d’en assumer la responsabilité.
O7 ● Une semi brute au cœur tendre peut tout aussi bien avoir un niveau intellectuel élevé, parce qu’il n’y pas que dans le maniement de couteaux qu’il est doué ; Yosku compte des passions autre que le sang et le métal. Grâce à une bourse conséquente et à ses « extras » qui lui rapporte un salaire relativement excessif, il n’a pas eu grand mal à se faire accepter à Harvard. C’était la dernière volonté de sa mère ; qu’importe ce qu’il désirait faire plus tard, qu’il fasse de belles études. Volonté mise en œuvre, il étudie l’informatique, bien qu’il le connaît en long, en large et en travers, d’autant plus que ça lui permet de creuser ses connaissances, notamment avec les mathématiques appliquées qui lui ont régulièrement sauvé la mise. Sa présence sur le campus se fait discrète, tout juste arrivé en cours de route, il vous arrivera sûrement de croiser ce garçon un peu étrange, aux cheveux vivement coloré. Si c’est le cas, n’hésitez pas à faire demi-tour, sauf si, évidement, vous n’avez absolument rien à vous reprochez.
O8 ● Yosku est un être qu’il faut savoir apprivoiser pour en tirer quelque chose. Détachez-vous de cette image du psychopathe sans empathie, prêt à tout pour son propre plaisir ; il est de loin le criminel le plus extraverti qu’il vous sera possible de voir. Bien qu’en apparence il se fait discret, presque muet pour certains, il est tout ce qu’il y a de plus bruyant lorsqu’il entre dans un environnement qui lui est familier, ses voisins pourront en témoigner. Ne vous enfoncez pas dans le terrible piège de vouloir le cerner, il le saura et vous compliquera d’autant plus la tâche. Il ne déteste pas grand chose mais comme tout humain qui se respecte, il a des goûts, des valeurs, des principes qui lui sont propres ; il est extrêmement réceptif à la malhonnêteté et sonde relativement vite ceux qui essaient de la lui faire à l’envers, vous souhaitez être du bon côté de la rampe à ses yeux ? Oubliez les manies, le mensonge, l’hypocrisie, les préjugés. Oubliez tout ce qu’on vous a dit de faire, ce qu’on vous a ordonné d’être et soyez vous-même, mais surtout, ne vous moquez jamais de son accent. S’il y a bien quelque chose qu’il déteste chez lui, c’est cet accent qui le suit partout, qui lui colle à la peau ; Yosku ne parle pas très bien l’anglais, bien qu’il cherche à s’améliorer, mais ses origines refont toujours surface, assez pour qu’il en garde presque constamment le bec cloué. Son sourire n’est pas calculateur et s’il vous regarde, vous ne finirez pas forcément bâillonné dans les tréfonds de son coffre, il est profondément sincère avec les gens qu’il côtoie, toujours à filer un coup de main quand il en a l’occasion, il est sûrement lunatique et vous dira bonjour une fois sur deux mais vous n’en compterez pas moins à ses yeux et votre place restera indemne dans son cœur de verre. Son cœur, parlons en - parce que c’est bien joli de lui tirer de belles qualités mais il y a tout de même quelques tâches au tableau et celui-ci en fait parti ; Mat est là, Mat y reste. Son cœur, durement enchaîné sous des couches de cristal, se perd peu à peu pour un amour dont il n’a pas fait le deuil. Il ne parlera jamais de lui au passé, pourtant il est conscient de la situation, conscient qu’il n’est plus là, que c’est terminé. Yosku ne cherche pas à attirer l’amour dans ses draps, mais si un jour, qu’importe le temps, il trouvait bon de venir s’y faire une place, il ne le refuserait pas. Il est difficile de faire une croix sur quelqu’un qu’on n’a jamais souhaité quitter, sur une personne à laquelle on a jamais pu dire au revoir, notamment en l’aimant d’un amour incommensurable, alors bien qu’il le nie, bien qu’il se débatte contre cette évidence, il cherche des bras, des mots, des regards. Il cherche la personne, l’âme qui, d’un sourire, apaisera chaque bouffée d’air qu’il respire. Sans le savoir, il cherche cet humain qui l'ôtera de ce profond dégoût à l'égard de l'humanité
elle-même.