SIERRA M. D'ORANGE-NASSAU ► Mimi Elashiry

Troisième enfant de la famille D'orange-Nassau, je suis venue au monde le 2 décembre 1995 au Pays-Bas. Je nesuis pas née dans n'importe quelle famille. Non, loin de là. Je fais partie d'une famille royale qui, à ce jour, compte deux garçons et deux filles. Vivre dans une famille comme celle-ci à ses avantages. On parle entre-autre de l'argent, du luxe qu'on peut se permettre. Mais il y a aussi des obligations qu'on oublie bien trop souvent. Nous avons un statut à maintenir, des standards à atteindre. Pour ma part, je ne m'en suis jamais plaint. J'aime plaire aux autres, j'aime réussir ce que j'entreprend et relever des défis. Que ce soit les cours de ballet qu'on m'a imposé, les sessions de tutorats, l'école privée. C'est la tête haute que j'a relevé tout ces défis sous le regard admirateur de mes parents. Et c'est de leur fierté que je tirais ma force, mon envie de toujours aller plus loin. Petite princesse mais aussi élève très studieuse. La favorite des professeurs la plupart du temps. C'est ce qu'on devient quand on répond aux exigences qui nous sont demandées.

Néanmoins, je n'ai jamais réellement pu profiter de mon enfance. Autant ma soeur, mes frères que moi, nous avions un horaire tellement chargée qu'il était pratiquement impossible de trouver du temps pour aller jouer avec les autres gamins dans les rues. Surtout que ça aurait été mal vu que la petite princesse des Pays-Bas court derrière un ballon avec les gens modeste du coin. Non, cette petite princesse devait apprendre les bonnes manières, apprendre comment être une future bonne épouse et mère. Sans parler des talents et connaissances que nous devions cultiver. Je me rappelle malgré tout les petits secrets que je gardais pour moi. Comme les poupées barbies que la nounou m'avait acheté que je gardais précieusement cachées dans mon garde-robe ou les scénarios des plus romantiques que je me faisais en regardant le garçon de cette dernière venir à notre demeure.

Ce n'est qu'à l'adolescence que lui et moi avons appris à mieux nous connaître. Étant déjà amoureuse de lui enfant, le fait d'apprendre à le connaître n'a en aucun cas changer mes sentiments. Et par la plus merveilleuse des chances, il a ressentit la même chose. Ma mère était au courant de ce qui se passait entre nous. Mais mon père l'a toujours ignoré. S'il avait su, il en aurait probablement fait une attaque cardiaque. Il aurait trouvé que le jeune homme n'était pas un parti convenable pour une princesse. Ne voulant pas lui déplaire, je lui ai toujours caché la vérité.

Une fois rendue en âge d'aller à l'université, j'ai opté pour Harvard tout comme mon frère et ma soeur aînés. Il s'agissait bien sur d'une évidence pour moi d'aller étudier dans ce prestigieux université mais c'était aussi une façon, pour moi, de vivre mon histoire d'amour avec Markov sans avoir mon père qui me surveille. Au début, ça semblait être un conte de fée pour moi. Enfin mon histoire romantique et parfaite, je l'avais. C'est lors de notre deuxième année d'études, alors qu'on revenait d'une fête donnée pour le nouvel an qu'on eut un accident de voiture. Nous avions commencé à nous chicaner un peu avant de quitter la fête. Markov avait découvert que j'étais enceinte puisque je l'avais dit à ma soeur par SMS. Il était vraiment content et dans un sens, je l'étais aussi. Mais le fait de décevoir mon père me terrifiait. Qu'allait-il penser quand il allait apprendre que j'attendais un enfant sans être mariée? D'un homme qu'il considérerait comme un parti loin d'être convenable pour sa princesse? Mon incertitude fâcha Markov et cette dispute se termina lorsque la voiture fonça dans un arbre. Markov périt sur le coup. Pour ma part, je perdis le bébé et gagna quelques égratignures ainsi qu'une commotion cérébrales.

L'année qui suivit fut difficile. Je venais de perdre l'homme que j'avais toujours aimé en plus de l'enfant que je portais. Tout ça par peur de décevoir mon père. J'ai même pensé souvent à en faire qu'à ma tête, à me rebeller et à suivre l'exemple de Filip. Mais la petite princesse qui voulait plaire en moi était beaucoup plus forte que mon envie de rébellion. J'ai fini par passer au travers de ces pertes avec mes frères et soeur autour de moi. À ce jour, je poursuis mes études en relations internationales et psychologie à l'université et je m'y applique le plus que je peux.