NE PAS SUPPRIMER - ANGIE PARKER ► eliza taylor

J'ai grandi dans une famille aimante où il faisait bon vivre. Mes parents ont toujours eu leur façon propre de nous élever ma sœur et moi. C'était ce qu'on pouvait appeler des marginaux en quelques sortes, toujours sur le fil pour ne pas avoir de soucis. Une vie des plus simple avec le peu d'argent qui entrait dans les caisses, mon père était un excellent dessinateur qui avait manqué de chance et puis il faut dire que la célébrité ne l'avait jamais attiré. Ma mère était issu d'une famille de cultivateur et avait suivis les traces de ses parents faisant de notre jardin un vrai champs de plantation où on aimait jouer avec ma sœur fut un temps. C'était donc comme ça que mes parents gagnaient leurs vies, en vendant leurs fruits et légumes, nous nourrissant avec par la même occasion. Pour tout dire ils auraient préféré vivre en parfaite autonomie, ne pas dépendre de l'état, ne rien devoir à personne, mais dans notre pays c'est impossible malheureusement. J'ai donc grandi dans cette ambiance toujours très chaleureuse et douillette. A l'école j'ai rapidement développé d’excellentes capacités d'apprentissage ce qui me valu beaucoup de moquerie de la part de mes camarades. Etre la première de la classe c'est jamais bien vue à cet age et j'en ai bien fait les frais. Ma corpulence n'a pas aidé bien au contraire, j'étais plus grande que la moyenne et j'avais des formes bien trop généreuses pour passer inaperçu. Je me suis renfermée sur moi même subissant les injures quotidienne jusqu'à ce qu'un garçon prenne ma défense. Je devais avoir dix ans quand il est entré dans ma vie et aujourd'hui il fait toujours partie de moi. C'était mon voisin et c'est rapidement devenu mon meilleur ami, on faisait tout ensemble. Il m'a toujours défendu et soutenu, c'était une sorte de sauveur pour moi et grâce à lui je m'épanouissais. Sans le vouloir je suis rapidement tombée amoureuse de lui, que voulez-vous c'était l'homme parfait, je ne pouvais pas lutter contre ça. Puis les choses se sont gâtées quand on est entré au lycée, il est devenu le gars populaire que tout le monde apprécié et puis moi je suis restée sur place n'étant pas de taille pour affronter tout ça. Je le voyais avec des filles, il sortait souvent faire la fête et ça me faisait de la peine, beaucoup de peine de le voir s'éloigner doucement de moi. Puis il y a eu cette soirée où il m'a convaincu de venir voulant me présenter ses amis. J'ai suivis le courant, buvant, me lâchant pour lui plaire comme toutes ces filles. Et puis est venu le moment où on s'est retrouvé seul dans une tente, où il m'a séduit, où il a commencé à se montrer entreprenant. Je lui ais dis d'arrêter, mais pas assez. Je l'ai laissé faire, pleurant en silence. Il m'a violé ce soir là, il m'a volé cette infime estime que j'avais de moi, car oui je l'ai laissé faire et je m'en veux encore aujourd'hui, je lui en veux encore plus. Après cet incident que je me refusais de partager avec qui que ce soit, on s'est éloigné, il avait beau s'être excuser ça ne pardonnait rien. Il a finit par partir pour l'université et on ne s'est plus revu depuis ce jour là, je me refusais de croiser à nouveau son regard car au fond de moi je l'aimais toujours malgré tout le mal qu'il m'avait fait. J'ai tenté d'aller de l'avant d'oublier toute cette histoire, j'étais plutôt doué pour jouer la comédie à part quand quelqu'un d'autre s'approchait de moi d'un peu trop près je reculais de trois pas et partais en courant.

Le lycée terminé j'ai reçu une bourse me permettant d'intégrer l'université du Massachusetts en partant sur un cursus de médecine vétérinaire. Les animaux c'était ma passion, à la maison il y avait toujours eu tout un tas d'animaux. Que ce soit des cochons, un cheval, des poules ou quelques chats, on était toujours bien entouré. J'ai donc passé sept années de ma vie au sein de cette université qui m'a apporté beaucoup. Autant au niveau personnel qu'au niveau professionnel. Cette université m'a aidé à grandir, à prendre mes marques, à en apprendre plus sur moi et mes envies futur. J'y ais obtenu un baccalauréat et une maîtrise, mais ce que je voulais le plus au monde était d'intégrer Harvard pour mes deux dernières années afin d'obtenir un doctorat. Je savais que ce serait compliqué d’intégrer cette prestigieuse université en cour de route, mais je n'ai rien lâché et me suis donnée tout les moyen nécessaire pour y parvenir. Ma lettre d'admission en main, je n'en revenais pas, j'allais enfin pouvoir réaliser un de mes rêve espérant ne pas être le dernier.

La seule chose qui m’angoisse au plus au point c'est la présence d'Elijah sur le campus. Je ne l'ai pas vue depuis plusieurs années et pourtant j'ai toujours une pensée pour lui planqué dans un recoin de ma tête. Le simple fait de penser à lui me donner des frissons dans tout le corps, malgré ce qu'il m'a fait je ne l'ai pas oublié. J'appréhende beaucoup nos retrouvailles car je sais qu'au fond je ressens toujours quelque chose pour lui, quelque chose qui ne pourra jamais s’éteindre. Je lui en veux toujours, ça oui et je ne sais pas si je pourrais lui pardonner un jour, mais je ne peux m’empêcher d'être heureuse de le revoir. J'aimerai pouvoir me donner des baffes pour ça, me remettre dans le droit chemin et l'oublier pour toujours. J'ai essayé durant toutes ces années et le revoir maintenant risque de jeter de l'huile sur un brasier déjà bien brûlant. Cet homme fait parti de moi pour le meilleur comme pour le pire.