(ainsworth) - surprise motherfucker.

ainsworth ☾ surprise motherfucker
w/ @mickey ainsworth — boston, Janvier 2019
l’atterrissage à boston, les heures d’attentes pour récupérer les bagages, le taxi qui coûte une blinde pour faire le trajet et cette impatience qu’elle témoigne en laissant ses jambes tapoter à répétition sur le sol. c’était beaucoup trop dur de garder le secret. elle l’a eu la veille au téléphone et elle a feigné n’avoir rien à raconter. que des banalités, les cours, mamie. tout pour ne pas en venir au plus important. harvard et son emménagement. pourtant, elle se retrouve devant la porte de son appartement, ses valises l’ayant exténuée, cherchant à reprendre son souffle avant de sonner à la porte. et elle espère que ce sera lui, que ce sera james et non pas un colocataire lambda. la surprise serait pourri dans le cas contraire, pas vrai ? elle patiente, entends les pas traînants de son lourdingue de petit frère et laisse un sourire étirer ses lèvres juste avant que la porte ne s’ouvre. « SURPRIIIIIIIISE » et désolée pour la voix stridente. tu clignes des yeux à plusieurs reprises l’air abasourdi. comme si l’image n’était rien d’autre qu’un mirage. pourtant, elle saute à ton cou la petite blonde. c’était trop dur parfois, l’éloignement, le manque. en fait, c’était trop dur tout le temps. « je réserve ton lit, non négociable. » et de sa poche, elle sort sa lettre d’admission qu’elle lui fourre dans les mains en guise d’explication. puis elle attends simplement que le message monte jusqu’à son cerveau et ça, ça peut être long.

ainsworth ☾ surprise motherfucker
w/ addison ainsworth  — city center (boston), janvier 2019
La tête dans le coltard, c'était comme ça que j'étais actuellement, allongé dans mon lit après une soirée un peu trop arrosée. Oui, je sais, je devrais pas être comme ça, surtout avec mon traitement mais je profite de ma jeunesse, de ma vie étudiante et personne ne pourrait m'enlever ça. Tant pis si je crève, au moins je n'aurais aucun regret. Je m'étais levé quelques fois dans la journée pour choper des cachets, de l'ibuprofène histoire de bien survivre à cette gueule de bois mais je finissais irrémédiablement par retourner dans mon lit, celui qui était si confortable qu'il pourrait m'accueillir pour la fin de mes jours si je le décidais. Puis finalement, j'avais réussi à trouver le courage de me lever pour aller me faire à manger, les autres étaient encore dans leur chambre ou ailleurs, que sais-je. On était quatre, de facs différentes, d'emplois du temps différents mais surtout, de façons de vivre différentes. J'étais le plus grand fêtard de tous alors ouais, je crois que j'étais l'extraterrestre de cette coloc. Puis alors que mon bacon grillait sur la poêle-grill, j'entendais la sonnette retentir. Damn. J'éloignais la poêle du feu que j'éteignais ensuite pour me rendre jusqu'à la porte d'entrée et... ok, être sur le cul. J'étais presque littéralement sur le cul. Tête blonde -initialement rousse- bien connue face à moi, impossible cependant que ce soit vrai. Elle était à Londres y'a quelques heures encore, quand je l'ai eu au téléphone durant notre appel quotidien. « Que... » Et la voilà pendue à mon cou, et le sourire naissait enfin sur mes lèvres, son odeur titillant mes narines. Mes bras s'enroulaient alors autour d'elle et je me mettais à la porter pour tournoyer. « Évidemment ! Putain Halston! » Je la lâchais pour attraper son visage entre mes mains. « Qu'est-ce que tu fous là ? Pourquoi tu m'as pas prévenu, j'serais venu te chercher à l'aéroport ! » Ok, j'devenais un peu trop excité d'un coup mais c'est ma sœur, mon double, ma moitié et damn, j'y croyais pas elle était là.

en fait, tu vois, le seul truc insupportable à londres, c’était le fait que tu ne sois pas là. clairement. parce que les journées étaient longues, que je ne pouvais pas venir t’emmerder après les cours et que le seul truc auquel j’avais le droit c’était quelques discussions au téléphone. clairement, moi ça ne me suffisait pas. t’étais mon double, mon tout. j’avais besoin de toi constamment, peu importe les circonstances. alors te retrouver là comme ça après avoir dû tenir ma langue pendant bien trop longtemps, c’était un peu comme une délivrance et je ne pouvais clairement pas m’empêcher de te sauter dessus. une chance que je sois un poids plume et que tu n’ai aucun risque de basculer sous mon poids. puis c’était mon visage que tu venais bloquer dans tes mains et moi, je souriais un peu trop bêtement, observant chacun de tes traits. tu vois, j’avais l’impression que ça faisait déjà une éternité que l’on ne s’était pas vu en face à face. « pour la surprise ? » j’veux dire, c’était juste énorme de voir ta réaction là maintenant tout de suite alors je ne regrettais absolument pas d’avoir caché mon jeu en venant jusqu’ici. me baissant pour ramasser la lettre d’admission à harvard qu’on avait fait tomber dans nos retrouvailles, je te la tendais une nouvelle fois pour que tu la regardes. et comme ça, tu comprendrais par la même occasion que j’allais être ici un sacré bout de temps et qu’on ne pourrait plus se plaindre d’être séparés. bref, que du positif. « t’arrêtes de te raser ? » j’arque un sourcil, sourire amusée qui vient tirer mes lèvres. « c’est pour une fille ? » comme d’habitude, je perds pas le nord et plonge directement à la pêche aux informations.