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TAYLOR & TYLER
« Yéléna, je crois que je me suis fais mal au genou. Tu peux m'aider ? » Demandais-je à la jolie blonde se trouvant pas très loin de moi. Je suis là, par terre en plein milieux du gymnase, le ballon de basketball à mes côtés. Entrainement initialement en solitaire, mais cette petite ukrainienne n'était pas une compagnie déplaisante. Loin de là je dirai même. Bien entendu, je m'étais volontairement mis à terre, prétextant une chute qui n'existait que dans mon imagination. Trop occupée par ses étirements de pompom girls elle ne verrait que du feu à mon plan machiavélique. La jeune femme arrive alors précipitamment vers moi, posant une main sur mon épaule. Comme elle est mignonne. J'en ai presque les yeux qui brillent. Non je plaisante. Il faut dire que j'ai toujours eu un dont pour attirer les femmes vers moi, telles des insectes vers une lumière. Ce qu'elles peuvent être connes par moment. Non, je dirai même tout le temps. Instant misogyne bonjour. « Je crois bien que je vais avoir besoin de ton aide pour me relever. D'ailleus je pense qu'il va falloir mettre un bandage sur mon genou. » Affirmais-je alors que la blondinette m'obéit sur le chant en m'aidant à me redresser. Je le savais, j'aurai du faire acteur, je joue tellement bien la comédie que les gens n'y voient que du feu ! Je passe un bras autour de ses épaules et la laisse passer une main au niveau de ma taille afin d'aller vers les vestiaires. Yéléna ce qu'il y a de bien avec elle, c'est qu'en plus d'être belle, grande et souple, elle ferme sa gueule. La femme parfaite je dirai. La barrière de la langue comme on dit – ouais elle parle encore pas mal en ukrainien la pauvre biche – c'est tellement plus facile, pas besoin de lui faire tout un speech sur l'amour et tout le tralala pour que la demoiselle ait les yeux qui brillent comme une collégienne amoureuse. Tout l'attire ici, et sur le banc des vestiaires, elle n'en a que pour le petit anglais avec son genou souffrant. Trop mignon, un truc à raconter à ses copines quand elle retournera dans son pays d'origine. Bref, une bonne vingtaine de minutes plus tard, j'étais ressorti des vestiaires, mon genou reparti comme en quarante, sac à dos sur le dos, come back home. Je pousse la porte et … putain, les enfoirés. Ils n'ont pas pensé à m'envoyer la voiture et il pleut. Car bien entendu je ne suis pas du genre à me trimbaler à pied. C'est à se demander à quoi sert le fric que je file tous les mois à mon chauffeur si il n'est même pas foutu de venir me chercher. Fuck. C'est vrai que mon paternel a décidé d'investir dans le coin. Il a surement du prendre la limousine. Merde et re merde. Il faisait beau ce matin, quand je suis parti – même si beau, c'est assez relatif dans ce coin des Etats-Unis – et là, c'était limite s'ils n'allaient pas annoncer un ouragan pour la soirée. Et mes cheveux ? Mes habits ? Je le savais qu'en partant ce matin j'aurai du prendre un manteau plutot que de me trimbaler seulement avec un sweat à capuche et en jean. Quelle idée franchement. Ma belle veste en cuire allait être bousillée avec ce temps de merde. Et je vais pas rester des heures sous le porche de l'université non plus. Je passe une main dans mes cheveux, réfléchissant quelques secondes à la technique à employer pour rentrer chez moi sans me mouiller. Le bus ? Hors de question. Voler un parapluie ? Non, je déteste me trimbaler avec ce genre de truc. Demander à Yéléna de me raccompagner en voiture ? Elle me devait bien ça mais .. chez eux ils roulaient pas dans le bon sens, alors si c'était pour me prendre un bus. Taxi ! Mais bien sûr ! Je plonge la main dans mon pantalon, à la recherche de mon porte feuille. Alors, clopes, briquet, clefs … Je cherche dans l'autre, rien non plus. Je sent une vague de désespoir monter en moi,et comme une envie de pleurer. Mon porte monnaie est resté chez moi. De rage, je donne un petit coup de pied dans une canette de soda qui trainait sur le sol et me sort une clope. Au moins, j'avais ma nicotine, tout n'était pas si moche. Mon Dieu, l'idée de prendre le bus me fait angoisser. Je déteste ces trucs là. Les gens sentent mauvais, le conducteur conduit toujours comme si il n'avait jamais eu le permis, les gosses crient et pleurent. Tout ça c'est trop pour moi. Poussant un long soupire, j'arrive finalement près de l'abri bus. Au moins une bonne chose, je ne vais pas finir complètement trempé. Tirant sur ma clope, je détaille l'abri en plastique tagué de partout. D'un coup, mes yeux sont attirés vers une affiches jaune; immanquable. Les transports sont en grève générale. Je veux me foutre en l'air. Blasé, je pose mon fessier sur le banc et attend. Attend quoi ? Je ne sais pas. Une illumination divine peut-être. En tout cas, la vision d'une brunette qui arrive à pas rapide en ma direction est loin d'être une illumination.
(c) AMIANTE
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