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Chaque bonne chose à une fin | Ethan

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Chaque bonne chose à une fin

   
Ethan & Zélia

Il fallait à tout prix que je vois Ethan. D’une parce qu’il me manquait, mais aussi et surtout parce que j’ai cette impression depuis quelques temps que nous nous éloignons tous les deux et je ne supporte pas cette idée. Voilà pourquoi, bien que nous soyons en début de soirée, j’avais pris la direction du centre-ville pour me rendre au domicile de mon petit-ami, qui était aussi le domicile de mon meilleur ami, par la même occasion. Bref, une fois arrivée à destination, j’avais fini par me diriger vers le logement en question et après m’être regardée vite fait dans mon téléphone, avait frappé à la porte du domicile d’Ethan et Tierney. Posant par la suite de nouveau mon regard sur mon téléphone l’espace d’un instant, j’attendais à la fois patiemment et nerveusement que l’un des deux colocataires viennent ouvrir la porte. Espérons tout de même que l’un d’entre eux soit bien là. Bien oui, comme je n’avais pas prévenu de ma visite, peut-être qu’ils avaient décidé de se faire une soirée entre potes et qu’ils étaient partis en ville tous les deux. Si tel était le cas, j’aurai l’air bien bête à attendre comme une cruche devant leur porte, que l’on daigne enfin venir m’ouvrir.

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Chaque bonne chose à une fin | Ethan Tenor
Fraîchement rentré d'Australie, j'étais exténué. J'avais à peine eu le temps d'ouvrir ma valise pour en sortir les quelques babioles que j'avais ramené pour mes proches et mes collègues de bureau. La seule chose que je n'avais pas pu ramener, même de force, c'était Elliot. Nous avions passé une semaine inoubliable tous les deux. Si inoubliable, que j'en oubliais presque l'époque où ne nous pouvions pas nous piffrer et qu'il ne pensait qu'à me cogner dès qu'il en avait l'occasion. Cela dit, en tant que grand frère nouvellement élu, je me devais de le laisser faire ses propres choix et ses propres erreurs. Fuir Boston n'était sans doute pas la solution à ses problèmes, mais vivre en Australie, lieu où il se sentait chez lui, l'aiderait sûrement à faire le point. Assis sur mon lit, je me repassais en boucle le film de ces vacances paradisiaques. J'avais moi aussi envisagé de ne jamais revenir en sachant qu'ici, une tonne de problèmes m'attendaient. Ariel m'avait appris qu'elle était enceinte, oui enceinte. Moi, père ? Cette seule pensée m'arrachait un sourire nerveux. Je n'étais même pas capable d'avouer à ma copine que je l'avais trompée alors donner des conseils à un enfant sur la meilleure façon de grandir et devenir un adulte responsable me semblait presque hypocrite. Je décidais de me servir une bière histoire de me donner du courage et d'éviter de m'endormir. Je voulais encore tenir quelques heures pour éviter d'être en jetlag pendant des jours et des jours sachant que je devais reprendre le boulot le surlendemain. La première gorgée fut salvatrice. Les suivantes, beaucoup moins. Tierney était absent, l'appartement était plongé dans la pénombre afin d'éviter que toute lumière artificielle ne vienne agresser ma rétine trop brutalement. Lorsque j'entendis quelqu'un frapper à la porte, je pris un moment de réflexion. Et si je faisais le mort encore pendant quelques heures ? Après tout, c'était peut-être juste Tierney qui avait paumé ses clés... Devant ce dilemme, je choisis tout de même de prendre le risque de devoir discuter et faire semblant de m'intéresser à la conversation. Bouche-bée, la vue de Zélia me pétrifia de l'intérieur. Elle avait l'air si paisible, souriante... elle ne méritait pas ce que je lui avais fait. Ou plutôt je ne la méritais pas tout simplement. Zélia ? Comment... qu'est ce que tu fais ici ? Je ne savais pas que tu devais passer. Je fis une légère pause avant de réaliser que je manquais à tous mes devoirs. Tiens entre, je viens à peine d'arriver de l'aéroport, c'est un peu le bazar, je crois que Tierney passe plus de temps chez son copain qu'ici. Nerveux, je tournais en rond comme un rat de laboratoire dans sa cage. Je finis par me diriger vers la cuisine afin de ranger les quelques boites de repas à emporter qui traînaient là. Tu as passé de bonnes fêtes de fin d'année ? Je suis vraiment content de te voir. De la voir oui, mais de lui parler... c'était un autre sujet. Je me préparais à déclencher les hostilités, sachant pertinemment que je méritais ce qui allait me tomber dessus.
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Ethan & Zélia

Evidemment, j’aurai dû m’en douter. En venant à l’improviste je m’attendais à quoi ? Bien entendu que je trouverai portes closes. Regardant alors de nouveau mon téléphone, j’avais jeté un regard à l’heure qu’il était et alors même que je m’apprêtais finalement à quitter les lieux, le cliquetis de la porte se fit entendre. Me tournant alors face à la porte, mon visage s’illumina aussitôt à la vue d’Ethan, puis mon sourire vint peu à peu s’effacer, en constatant que l’accueil qu’il venait de m’accorder était loin d’être celui auquel je m’attendais. A l’entente de ses dires, j’avais fini par lui répondre « Oui… enfin c’est le but d’une surprise en général. » avant d’entrer dans le logement de ce dernier après qu’il m’ait invité à le faire. Du bazar ? Oui s’il le dit c’est que ce doit être vrai. Enfin bref, pour le moment ce n’était pas vraiment le bazar qui m’importait. Non, la seule chose dont j’avais envie à ce moment-là, c’était de me blottir dans les bras de mon petit ami et rattraper le temps perdu. Mais bon apparemment ce n’était pas du tout ce dont il avait lui. Plus les minutes passaient et plus je le trouvais bizarre vis-à-vis de moi. On n’avait pourtant dit que l’on ne se cacherait rien, non ? Ethan me demandant par la suite comment s’était passé mes vacances au Brésil, j’avais alors répondu « Très bien. Même si j’aurai aimé que tu sois… » STOP ! C’est quoi ça ?! Alors même que j’étais en train de lui dire qu’il m’avait manqué et que j’aurai aimé qu’il soit avec moi pendant ces vacances-là, quelque chose attira mon attention. Quelque chose qui ne m’appartenait pas en plus de cela. Prenant alors le bout de tissu du bout du doigt, tout en sentant mon cœur se serrer dans ma poitrine, j’avais fini par ajouter, sans quitter Ethan du regard « Tu es devenu transsexuel pendant tes vacances en Australie ? A moins que tu aies appliqué au pied de la lettre le fameux dicton qui dit ‘loin des yeux, loin du cœur’… » Pitié, faites que je me trompe et que je n’avais pas vu juste. Faites que je n’apprenne pas un truc du style je t’ai trompé, je ne t’aime plus, etc… inspirant par la suite une grande bouffée d’air, j’avais fini par reprendre « Ethan, qu’est-ce que tu as fait ? Ne me dis pas que… » Non. Impossible pour moi de terminer ma phrase, tellement l’idée qu’il ait pu me tromper avec une autre pendant mon absence me faisait mal.

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Chaque bonne chose à une fin | Ethan Tenor
Zélia n’était pas dupe, elle voyait bien que quelque chose n’allait pas. Je venais d’ailleurs de réaliser que je ne l’avais même pas embrassé lorsqu’elle avait franchi le pas de la porte. J’avais trop honte pour oser même toucher ses lèvres à nouveau. Ma bouche avait visité bien d’autres endroits honteux ces derniers jours, notamment en raison de l’espèce de crise de nerf que j’avais eu en Australie à la suite de l’annonce de ma future paternité. D’ailleurs, aucune justification n’était nécessaire, puisque lorsque je vis Zélia regarder ma valise avec un air horrifié, je compris que j’étais sérieusement dans la merde. Elle en sortit un string en dentelle, souvenir d’une nuit torride avec une très bonne amie d’Elliot qui avait réussi à me faire oublier tous mes problèmes grâce à la souplesse dont elle avait su faire preuve. Ouai j’ai eu quelques aventures en Australie, mais c’est pas important. Enfin c’est pas ça le plus important. Je devais lui paraître complètement fou pour parler de tromperie avec autant de relâchement, pourtant, ce qui s’était passé pendant ces vacances était bien le cadet de mes soucis. Je décidais de me poser enfin et d’arrêter ma frénésie de ménage pour passer aux aveux. Je suis désolé Zélia, j’ai été en dessous de tout. On s’est éloignés tous les deux et je sais que c’est en grande partie à cause du temps que j’ai passé au bureau… Nous avions tous les deux des torts dans l’histoire, mais je savais bien qu’elle était restée droite dans ses bottes contrairement à moi qui avait cédé au péché de chair peut-être trop facilement. Je n’étais qu’un homme après tout. Oui belle excuse, mais qui ne valait rien en réalité. Avoir un pénis ne me dispensais pas de savoir réfléchir par moi-même et choisir de tromper ou non ma copine, j’en étais conscient, enfin… presque. En fait, j’ai… j’ai revu une de mes exs de Londres un peu avant noël. On était dans un bar, elle est venue m’embrasser… j’ai vraiment tout fait pour résister, mais j’ai été faible, trop faible. Je baissais la tête, jouant avec mes doigts, imaginant qu’elle devait bouillir de colère et d’incompréhension. Je finis enfin par lui faire face, et elle semblait étrangement calme. Prête à exploser. Le calme avant la tempête. Dis quelque chose… je sais pas… gueule moi dessus, frappe moi. J’attendais la sentence avec impatience, c’était la seule manière pour que je puisse soulager définitivement ma conscience. Le seul espace qui nous séparait était le bar de la cuisine, mais sans doute pas pour longtemps.
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Ethan & Zélia

Je n’arrive pas à le croire. Alors même qu’il savait à quel point j’avais déjà souffert en amour et qu’il m’avait dit tenir à moi, voilà qu’à la moindre absence de ma part il en avait profité pour aller voir ailleurs lors de son voyage en Australie. Ah mais ce n’était pas tout, je n’avais même pas encore eu l’occasion de le reprendre quant à ce fait, que ce dernier avait enchaîné en m’informer qu’il avait retrouvé par hasard l’une de ses ex et qu’il avait cédé aux avances de celle-ci, après avoir soi-disant tenté de résister pendant un moment. Je… ce n’est pas… j’étais en plein cauchemar et j’allais sûrement me réveiller… fermant alors les yeux l’espace d’un instant, je les avais rouverts quelques secondes plus tard et avait par la même occasion constatée que je n’étais malheureusement pas en train de faire un mauvais rêve. Mon cœur se serrant alors fortement dans ma poitrine, sentant mes poings en faire de même sous la colère grandissante, j’avais fini par me mordre doucement la lèvre avant de prendre la parole le plus calmement possible « Tu me fais tellement pitié, que je n’ai même pas envie de te frapper là… » Non. Là, la seule chose dont j’avais envie c’était de revenir en arrière et de ne pas faire l’erreur de lui faire confiance, comme je l’avais fait. Effy avait raison quand elle me disait de me méfier de lui, mais à l’époque j’étais tellement aveuglée par mes sentiments, que je ne l’avais pas écoutée. Une fois de plus, je n’en avais fait qu’à ma tête et cela m’avait une nouvelle fois porté préjudice. Qu’est-ce que l’on peut être bête quand on est amoureux… Toujours à distance, j’avais passé rapidement une main sur mes yeux, afin que les larmes qui ne demandaient qu’à couler depuis cette découverte ne viennent pas salir mes joues, avant d’ajouter à l’encontre d’Ethan « J’avais confiance en toi… je sais que j’ai mes torts dans cette histoire, mais tout de même, ce n'était pas une raison pour me tromper comme tu l'as fait. Jamais je ne me serai permise de faire une telle chose, si j'avais été à ta place. Il faut se rendre à l'évidence... notre histoire n'était pas faite pour durer. » C’est vrai quoi, comment une histoire d’amour peut-elle durer si à la moindre distance ou absence, l’un des deux va voir ailleurs ? Posant par la suite mon regard sur les environs, restant silencieuse pendant un temps, j’avais finalement repris, tout en venant soutenir le regard de cet homme que je ne reconnaissais plus « Je crois que l’on s’est tout dit n’est-ce pas ? Le mieux que j’ai à faire maintenant c’est de partir et de t’effacer de ma vie, si je ne veux pas souffrir plus que je ne souffre actuellement… ». Qu’est-ce qui me prenait de lui dire ça comme ça ? Habituellement quand je ne vais pas bien, je le garde pour moi et je fais comme si de rien était, seulement là, je n’avais pas pu m’empêcher de lui faire part une fois de plus de ce que je ressentais à l’instant même où je m’adressais à lui.

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Pire que la violence, l'indifférence. Zélia était restée calme et n'avait pratiquement pas bougé d'un poil. Je la dégoûtais sûrement trop pour qu'elle prenne la peine de m'approcher. Je la comprenais totalement. Moi-même j'avais repoussé le moment fatidique où je lui aurais appris la terrible nouvelle, et pas de gaieté de coeur. C'était tout simplement inconcevable pour moi de meurtrir le palpitant d'une fille aussi gentille, généreuse et aimante qu'elle. Nous n'avions pas réussit à coordonner nos vies, tout simplement. Moi et mon manque d'assurance lorsqu'il s'agit de relations personnelles avions décidés unilatéralement de prendre la poudre d'escampette. Quelle meilleure façon d'attirer l'attention d'une fille que de la tromper grossièrement. Peut-être étais-ce pour ça aussi que j'avais cédé aux charmes de la blonde qui avait hanté mes nuits d'adolescent libidineux ? Simplement parce qu'elle m'avait délaissé un peu trop, et que je voulais me venger inconsciemment ? Tu as complètement raison, je sais que j'ai merdé, et que j'ai complètement franchi la limite en te trompant comme ça. Je ne suis même pas sûr que tu y sois vraiment pour quelque chose. Moi et le sentiment d'abandon on ne fait pas vraiment bon ménage... et ce n'est pas pour me trouver des excuses, mais je crois que je suis le genre de mec à avoir un peu trop besoin d'attention, et qui fait n'importe quoi s'il ne l'a pas. Je marquais une légère pause avant d'ajouter rapidement. La preuve en est... J'avais envie de la prendre dans mes bras, de la consoler et de lui dire qu'elle allait certainement s'en remettre très vite, et que je ne valais pas la peine qu'elle écoule la moindre larme. Mais en vérité, en dépit de tout ce qui s'était passé j'avais toujours des sentiments pour elle, et j'en aurais sans doute toujours d'ailleurs. Elle avait été celle qui m'avait donné envie de me caser. La première femme qui avait osé s'aventurer là où aucune autre n'avait mis les pieds auparavant. Cette première expérience était malheureusement un échec, mais je ne regrettais pas la moindre seconde passée à ses côtés. Lorsqu'elle parla d'en rester là et de s'en aller, je sentis mon coeur s'accélérait, comme s'il me disait de la retenir encore un peu afin de pouvoir garder en tête une meilleure image de notre relation que celle-ci. Je sortis mon portefeuille et en sortit une photo de nous deux que nous avions pris à un photomaton lorsque nous étions allés à une soirée sur le campus. La belle époque. Je n'ai pas envie de t'effacer de ma vie. Tu sais en dehors de ce qui s'est passé j'ai toujours été sincère avec toi. Je t'ai aimé comme un dingue, et je t'aimerais probablement toujours. D'ailleurs t'as été la première fille à qui j'ai osé le dire, et c'est loin d'être anodin pour moi. Je lui tendis la petite photo où nous paraissions si heureux et insouciants. Sûrement parce que nous l'étions. C'est comme ça que je veux me rappeler de nous, de toi. Un énorme sourire sur les lèvres, et un reste de barbapapa sur le bout du nez. Je laissais échapper un rire alors que la situation ne s'y prêtait pas du tout, mais cet instant de nostalgie me faisait presque oublier que nous étions en train de mettre un point final à notre histoire.
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