Aveux ♥ Tyler Davis

River prit une grande inspiration. Frapper à la porte n'était pas chose aisée dans son état... Tout simplement car ce qu'il avait à dire était très très important. Et ce ne serait pas si simple de trouver les mots adéquats. Il s'était même entraîné devant un miroir comme un adolescent, et malgré tout, il redoutait cet instant. Certainement que Tyler ne s'y attendait pas... Les deux jeunes gens n'avaient fait que se croiser depuis leur dernière discussion qui s'était avérée longue et pleine de secrets partagés. Du moins, de vie partagée. River n'avait pas tout raconté, mais pas mal de choses tout de même, de quoi renforcer la sensation qu'il avait : Tyler l'attirait autant psychologiquement parlant que physiquement. River s'était toujours cru hétérosexuel jusque-là, mais ses sentiments pour le jeune casse-pieds étaient pourtant bel et bien présents, son cœur ne mentait pas, combien même sa raison s'était battu contre cet état de fait finalement indéniable. Après avoir poussé un nouveau soupire, il frappa à la porte de la chambre où résidait son ami- il ne savait plus comment le désigner. Avoir rompu avec June avait été la meilleure chose à faire, pour éviter que les mensonges ne durent trop longtemps,même s'il redoutait que Tyler ne le voit pas de cet œil... Et si celui-ci ne voulait de lui que sexuellement parlant ? River savait que le jeune homme s'impatientait de ce côté-là depuis des mois et des mois et que les baisers échangés lui avaient donné beaucoup d'espoir de ce côte-ci. S'il avait quitté June, qu'il aimait malgré tout, pas autant que Tyler, il l'avait compris, mais qu'il aimait, pour un homme qui le quitterait en une nuit... Il aurait de quoi déprimer un bon moment.

J’étais actuellement allongé confortablement sur mon lit en train de lire un bon livre à la lueur de ma lampe de chevet. La soirée était plus ou moins avancée, mais on ne pouvait pas non plus dire qu’il était très tard. Pourtant, j’avais déjà enfilé mon bas de pyjama, prêt à m’endormir dès que j’aurai fini ce chapitre – ou le suivant –, tandis que les autres Winthrops étaient très certainement sortis je-ne-savais-où pour faire la fête, ce qui n’était totalement pas dans mes habitudes de ne pas les avoir suivi. Cependant, cette période de fêtes qui étaient synonyme de joie, signifiait la déprime pour moi. Entre mon anniversaire, Noël et le Jour de l’An – bien que j’appréciais beaucoup plus cette dernière journée que les deux premières – j’avais de quoi me rappeler que je n’avais plus de parents avec qui fêter tout cela et que j’étais un peu seul au monde – si je devais me la jouer à la Tom Hanks. Tout cela pour dire que je n’avais pas vraiment le moral, comme tous les ans.

J’étais en train de finir la dernière page d’un des chapitres du livre que je lisais lorsque quelqu’un vint frapper à ma porte. Et lorsque j’ouvris la porte pensant à ce que ce soit l’un de mes camarades de maison, j’eus la très grande surprise de découvrir River sur le pas de ma porte – et pourtant, ce n’était pas encore Noël…

- Eh ben, alors, chaton… Tu t’es perdu ? demandai-je sur un ton charmeur, tout en appuyant un bras sur l’embrasure de la porte.

La porte finit par s'ouvrir et la voix de l'homme qu'il attendait tétanisa notre jeune homme. Il avait prit un ton doux, mais cependant railleur, comme à son habitude et le pauvre River ne savait pas trop comment le prendre. D'autant plus qu'il était tout en émoi. « Chaton ». Il aimait bien ce surnom un peu stupide... Mais c'était surtout le fait qu'il n'avait pas la fougue de crier qui le fit rester de marbre, ou du moins, ne rien rétorquer à cette interpellation étonnante.
River n'aurait jamais cru que de voir Tyler devant lui ferait cet effet sur son corps. Il tremblait de toute part. Non pas parce qu'il avait peur du jeune homme, mais parce qu'il voulait tout lui dire rapidement et qu'il n'en trouvait pas les forces. Il fallait qu'il crache le morceau, rapidement et avec intensité. Parler sincèrement, voilà la règle d'or. Tout dire de façon claire et rapide. River n'avait jamais été doué pour cela et ce n'était pas avec le temps que les choses s'étaient améliorées de ce côté-là... Et comment parler sincèrement alors qu'il voulait cacher une bonne partie des événements et une partie importante : la potentielle grossesse de June. Ce qui faisait de lui une sorte de salaud si l'on y pensait de plus près, n'est-ce pas ? Abandonner une femme enceinte... Il n'oserait pas, mais il devait penser aussi à lui, à son avenir, à sa vie et à son propre bonheur. Il satisferait aux besoins de cet enfant, si enfant il y a, mais il ne sacrifierait pas sa vie amoureuse. Les couples restants ensemble juste pour leurs enfants c'est triste, au fond. River posa son regard azuré dans celui de Tyler.
« J'ai quitté June. » fit-il finalement, doucement, mais avec une forte volonté. Cela sonnait faux entre ses lèvres. C'était si récent et cela avait été une rupture si brutale. Des larmes, des coups. Rien de bon, et c'était encore trop douloureux rien que d'y penser. « Et si je l'ai fait, c'est parce que je crois que je t'aime vraiment, Tyler et que je crois qu'entre nous, ça peut marcher. Je voulais nous donner une chance, une vraie chance... Pas une amourette bidon dans laquelle tu vas me foutre à la porte après m'avoir baisé. Enfin, si tu le veux. Sinon, dis-le tout de suite, je préfère ne pas perdre mon temps. »
Voilà, c'était sorti tout seul, ce n'était pas si difficile en fin de compte. La sincérité gagnait toujours.

J’attendis patiemment que River ouvre enfin la bouche pour qu’il m’explique sa présence chez les Winthrop, et devant ma chambre en particulier. Mais celui-ci mit longtemps à prendre la parole et je commençai sérieusement à me poser des questions…

- J'ai quitté June, me balança-t-il alors tout à coup, sans même prendre le temps de tourner un peu autour du pot. Et si je l'ai fait, c'est parce que je crois que je t'aime vraiment, Tyler, et que je crois qu'entre nous, ça peut marcher. Je voulais nous donner une chance, une vraie chance... Pas une amourette bidon dans laquelle tu vas me foutre à la porte après m'avoir baisé. Enfin, si tu le veux. Sinon, dis-le tout de suite, je préfère ne pas perdre mon temps.

Soufflé, voilà l’état dans lequel j’étais. Il m’avait jeté ça à la figure sans même prendre de gants et je me retrouvais les bras ballants ne sachant pas quoi répondre à tout cela. Surtout qu’il me posait un véritable dilemme parce que si je venais à lui avouer que je n’étais pas encore prêt à m’engager amoureusement dans une relation, je pouvais dire au revoir à River et à tout ce qui avait attrait à lui, et au bout d’un peu plus d’un an de chasse à l’homme, je refusais de laisser tomber pour une histoire de désirs différents. Seulement, je ne pouvais pas non plus lui mentir sur mes véritables sentiments. Oui, je l’aimais beaucoup plus que je ne le devrais, mais je ne pouvais pas non plus dire que j’en étais amoureux, comme il avait l’air de l’être à mon égard. Cette histoire était définitivement très compliqué, mais l’avantage dans tout cela était qu’il avait jerté son idiote de copine qui n’allait plus pouvoir traîner dans mes pattes – du moins, je l’espérais…

- Je… soupirai-je, avant de baisser la tête, tout en cherchant les mots que je pouvais bien lui dire afin de ne pas paraître trop brutal. Tu me connais… Tu sais comment je suis… Les histoires d’amour, c’est pas du tout mon truc. Je ne sais pas par quel miracle tu en es venu à m’aimer, mais… je vais forcément te faire souffrir… lui avouai-je très honnêtement. Seulement… J’ai pas envie que tu te casses pour ne plus jamais revenir. Ça va peut-être te semblait étrange – et ça l’est pour moi aussi –, mais… je t’aime bien. Et si t’es patient… tu peux peut-être… m’apprendre… laissai-je ma phrase en suspens, ne souhaitant même pas prononcer les mots « m’apprendre à aimer ». Ça sera pas facile tous les jours et tu vas sûrement abandonner au bout d’un moment, mais… qui ne tente rien, n’a rien, n’est-ce pas ?

River venait de tout balancer le plus simplement du monde. En l'espace de quelques jours, il avait dû faire appel à tout le courage qui résidait en son être. Tout d'abord pour annoncer à June qu'il ne se voyait plus en couple avec elle, puis pour supporter la haine qu'elle avait pu déverser sur lui, cet aveu quant à sa grossesse... Tourner le dos à une femme qu'il aimait et qui était enceinte de leur enfant. Il ne savait pas si c'était un acte de lâcheté ou de courage. Mais tout ce qu'il savait c'était qu'il ne laisserait jamais cet enfant sans père, ni June dans la détresse absolu, combien-même il avait pu lui faire tant de mal... Mais à présent qu'il avait aussi passer le pas avec Tyler, tout allait mieux, il se sentait soulagé. Le jeune Winthrop prit la parole et River l'écouta attentivement.

« C'est normal que tu veuilles pas que je m'en aille... Je suis un mec génial après tout. » dit-il en lançant un clin d'oeil sympathique et légèrement charmeur. Puis, il s'avança de quelques pas. « Le temps t'apprendra, Tyler, tout ce qu'il faut savoir. Au moins, tu m'apprécies... beaucoup... C'est déjà ça. Avoue que ton petit coeur fait boum. Je suis un garçon patient, la preuve j'ai réussi à te supporter tant de mois!» continua-t-il toujours en souriant. Montrer qu'il n'avait pas de doutes, c'était se lancer sur la bonne voie. S'il défaillait, Tyler ne ferait aucun effort lui non plus. Mais ce n'était pas le moment d'abandonner, pas après le sacrifice de River. Le temps était devenu un allié et l'amour la seule chose qui comptait. Ou plutôt ce sentiments si proche de l'amour, plus intense encore que celui qu'il avait ressenti pour son ex-copine, qui lui envahissait l'esprit lorsqu'il voyait Tyler. Ce dernier s'était tellement battu pour que River change son regard sur sa personne.... Et il avait réussi. La rupture d'avec June n'avait qu'une unique origine : le fait que notre jeune étudiant ne voulait plus se mentir à lui-même et envers ses sentiments. Il était donc grand temps de se mettre au travail et de faire avancer les choses.

« Tu me laisses entrer ? »demanda-t-il malicieusement.

- C'est normal que tu veuilles pas que je m'en aille... Je suis un mec génial après tout, se vanta-t-il faussement avec un petit clin d’œil complice, ce qui me fit sourire d’amusement. Le temps t'apprendra, Tyler, tout ce qu'il faut savoir. Au moins, tu m'apprécies... beaucoup... C'est déjà ça. Avoue que ton petit cœur fait boum, me taquina-t-il, et je secouai la tête les sourcils froncés comme pour nier ce qu’il venait de dire, seulement, mes joues se teintèrent légèrement de rouge et j’espérai sincèrement que River ne le remarquerait pas. Je suis un garçon patient, la preuve j'ai réussi à te supporter tant de mois! continua-t-il sur le ton de la plaisanterie et je fus passablement étonné qu’il se montre aussi à l’aise avec tout cela. Après tout, il venait tout de même de rompre avec une fille qu’il me disait aimer depuis un an déjà pour se mettre avec moi alors qu’il me clamait avec tout autant d’insistance qu’il n’était pas gay. Tu me laisses entrer ? me demanda-t-il sur un ton malicieux qui me fit lever un sourcil intrigué.

Je me poussai afin qu’il puisse entrer dans ma chambre dans laquelle j’étais actuellement seul, mon coloc’ étant parti je-ne-savais-où et cela m’était bien égal, à vrai dire… Il y avait un peu de bordel – normal puisque c’était une chambre de garçons très peu soigné –, mais je savais parfaitement que River n’allait pas s’en faire pour quelques vêtements sales par terre, que je ramassais tout de même, on ne savait jamais…

- Alors… Voilà ma chambre ! lui fis-je faire le tour très rapidement puisqu’il n’y avait pas grand-chose à voir à part deux lits, deux armoires et deux bureaux sur lesquels on était supposé travailler, mais qui comportait plus de bordel en tout genre qu’autre chose… Avoue que tu rêvais de venir ici depuis le début, le taquinai-je à mon tour sur un ton charmeur et avec un regard lubrique.

La rougeur des joues de son interlocuteur prouva à River qu'il disait la vérité. Tyler avait beau jouer les hommes qui n'éprouvait jamais de sentiments, il ne pinçait pour lui. Sinon, pourquoi aurait-il été si insistant avec un homme en couple et hétéro ? Le jeune homme lui lança un regard amusé, avant de forcer un peu son entrée dans la chambre. S'il était si à l'aise avec cette histoire, c'était pour ne pas montrer toutes ses failles. Évidemment qu'il avait des doutes, comment pouvait-il être certain de son coup, alors qu'il venait de quitter une femme qu'il aimait pour un homme qui, peut-être, le laisserait tomber au bout d'une semaine, sans émettre ne serait-ce qu'une once de regret ? Mais il ne voulait pas se montrer faible. Tyler avait rêvé de mener les règles du jeu, jusqu'à présent, mais ce ne serait jamais le cas. River allait lui montrer ce que c'était que de jouer avec l'amour sincère. Il se concentrait comme il le pouvait sur les sentiments éprouvés envers Tyler, afin de ne plus penser à June et au mal qu'il lui avait fait il y avait si peu de temps. Il la revoyait en larmes, lui lançant une bonne douzaine d'insultes, à un point de douleur au-delà du supportable.

Entrant dans la pièce, il fit un tour des lieux. La chambre de mec par excellence... « Purée, dis-moi, t'aère de temps en temps ? » demanda-t-il en se dirigeant vers la fenêtre. River était un mec lui aussi et il était loin d'être quelqu'un de très soigné envers ses affaires, mais il éprouvait bien trop de plaisir à taquiner son interlocuteur pour s'en priver. « Alors, c'est donc là que tu trames tous tes plans de séducteur foireux ? » demanda-t-il en ouvrant la fenêtre, lançant un regard au-dehors. Il riait de la situation. Un rire nerveux parce qu'à vrai dire il ne savait plus trop quoi dire, quoi faire. Il se contenta de s'avancer vers Tyler. Devait-il lui parler du fond de ses sentiments, de la douleur qu'il ressentait d'avoir quitté June mêlée à cette sorte de bonheur de pouvoir tester ses sentiments envers le jeune Winthrop ? Il le regarda simplement, souriant, sans ouvrir la bouche davantage. Enfin, fallait peut-être arrêter les taquineries, et passer à autre choses... Mais ce serait tellement bon que Tyler se dévoile plus.

- Purée, dis-moi, t'aère de temps en temps ? continua-il de me taquiner – il semblait trop bien parti sur sa lancée pour pouvoir s’arrêter, mais cela ne me dérangeait pas plus que ça. Je préférais le voir dans cet état plutôt qu’il me conte fleurette et qu’il en vienne à me chanter une sérénade – j’espérais d’ailleurs sincèrement que ce ne soit pas son genre de faire cela car s’il ne voulait pas me voir prendre mes jambes à mon cou, il devrait laisser son romantisme à deux noises à la porte. Je m’apprêtai à répliquer que cela ne sentait pas si mauvais dans la chambre qu’il reprit tout à coup la parole. Alors, c'est donc là que tu trames tous tes plans de séducteur foireux ? me lança-t-il une petite pique. Mais j’étais beaucoup trop concentré sur le fait qu’il venait d’ouvrir la fenêtre en plein hiver alors que je n’étais habillé que d’un bas de pyjama pour pouvoir lui répondre.

- Hey ! T’es fou ! m’exclamai-je alors en me précipitant près de la fenêtre pour la refermer. Tu veux que j’attrape la crève, c’est ça ? Je te préviens tout de suite : si je suis malade, tu devras t’occuper de moi jusqu’à ce que je guérisse ! le menaçai-je faussement, bien que je pensais chaque mot que je venais de prononcer. Tu veux boire quelque chose ? demandai-je ensuite, après m’être racler la gorge car le silence s’installer peu à peu de nouveau entre nous et que cela commençait à me mettre mal à l’aise.

Tyler ne releva même la pique que River venait de lui lancer, en même temps, il semblait plutôt alarmer. Il passa devant le jeune homme en hâte a­fin de refermer la fenêtre. Il faisait froid, mais bon, quand même ! River ne put s'empêcher de rire, davantage pour le taquiner une nouvelle fois que parce que la situation était comique. Au fond, elle ne l'était pas, et Tyler avait bien raison de vouloir se protéger du froid et de toute pneumonie pouvant en découler.
« T'es une petite nature, toi, en fait ! » s'exclama l'étudiant en souriant d'un air soit-disant moqueur. Mais dans son regard, l'on pouvait très bien comprendre le fait qu'il était en train d'observer Tyler et de se dire qu'il arrivait à être attiré par le corps d'un homme. Lui qui avait toujours cru être un hétérosexuel pur et dur, il se savait à présent aimant les formes des hommes... Enfin, celles de Tyler, il était pas près de regarder avec un sourire narquois des mecs à poils dans les magasines, fallait pas non plus exagérer ! « Mais, avoue que ça te plairait que je m'occupe de toi, hein ? Je te ferais du petit bouillon de poule et je prendrais ta température toutes les quatre heures ! » continua-t-il. Il sursauta lorsque son … il ne savait plus comment le qualifier, peut-être nouveau petit-ami -lui demanda s'il voulait boire quelque chose. River avait le souhait de paraître farouche face à Tyler, mais cela se montrait peu à peu qu'il était toujours autant intimidé. Bien qu'il veule tenter cette aventure, cette histoire d'amour qu'il croit possible, l'étudiant ne perdait pas de vue qu'il lui serait difficile de se faire à l'idée qu'il était amoureux d'une autre personne que June, qu'il l'avait plaquée pour un homme. D'autant plus que Tyler n'était pas vraiment sentimental. « Avec plaisir... Je prends ce que tu prends. »finit-il par répondre en lui souriant gentiment. Tyler montrait sa facette cachée, celle du jeune homme poli et serviable... River la connaissait déjà, même si l'autre avait toujours été un emmerdeur.

- T'es une petite nature, toi, en fait ! se moqua-t-il gentiment de moi, et je ne fis que lui lancer un faux regard noir en guise de réponse. J’appréciai beaucoup le fait que River se sente aussi à l’aise en ma compagnie, alors qu’il avait passé des mois et des mois à fuir ma présence et à me marteler de remarques toutes méprisantes les unes que les autres – bien que la grande majorité d’entre elles ne me touchaient absolument pas. Cela voulait dire que l’idée d’être avec moi ne le gênait pas plus que ça et qu’il était prêt à affronter le regard des autres qui serait sans nul doute assez insistant au vu de son ancienne situation d’hétérosexuel sexy et en couple avec une fille. Le voir en la compagnie d’un homme allait très certainement être surprenant pour tout le monde, mais j’espérai tout de même que cela n’allait pas le faire fuir – ce qui ne semblait pas lui faire peur pour le moment. Mais, avoue que ça te plairait que je m'occupe de toi, hein ? continua-t-il ses taquineries. Je te ferais du petit bouillon de poule et je prendrais ta température toutes les quatre heures !

- Si tu utilises autre chose que le thermomètre pour la prendre, je veux bien, répliquai-je sur un ton des plus charmeurs, tout en le regardant de la tête aux pieds avec envie.

- Avec plaisir... répondit-il à ma proposition de boire quelque chose. Je prends ce que tu prends.

- Ok, alors ça sera une bière, puisque j’ai que ça, m’exclamai-je, avant de sortir deux bières du mini-frigo qui était dans ma chambre – ce qui était très pratique pour les petites fringales de la nuit. Après les avoir décapsulées toutes les deux, je lui tendis une des bouteilles, avant de boire une longue gorgée de la mienne. Je m’assis ensuite sur mon lit et l’invitai à faire de même s’il le souhaitait. Je te promets de garder mes mains à leur place, dis-je avec un petit sourire.