in my bone marrow (vimila)

Alors Victor se lève pour rejoindre Camila dans la cuisine et s’appuyer sur le plan de travail à l’opposé d’elle pendant qu’il la regarde s’affairer à lui cuisiner des gâteaux. Et cette normalité, là, c’était la plus parfaite du monde. Il voulait ça, toute sa vie. Regarder Camila lui cuisiner à manger, la dévorer des yeux, lui faire l’amour tous les jours, le regarder pleurer devant un film triste, la voir se réjouir quand elle sent leur enfant bouger pour la première fois. Voilà ce genre de chose qui lui donnait envie de se lever tous les matins désormais et qu’il allait mettre en place. « Ok. Honesty. » Il imprimait. Il dirait toujours ce qu’il pense. Même si ça blesse. Il avait toujours fonctionné comme ça auparavant, mais la situation était peut-être un peu différente maintenant. Et au final, c’était le naturel qui l’emportait sur les gants qu’il n’avait pas besoin de prendre. « I just need to tell my boss at the hospital and i can take classes through a friend after. » Il haussait les épaules. Il se démerderait pour prendre bien deux semaines de repos aux côtés de Camila, quoiqu’il arrive. « Because i beg to see you get out of the water… wet… like Alerte à Malibu. » Il ne connaissait pas du tout le nom en anglais. « Pamela Anderson ? The girl in a swimsuit red and huuuuuge boobs ? » Il fronçait les sourcils, ne sachant pas si elle connaissait la référence ou pas. Il croisa les bras sur l’inox, se pencha un peu en avant pour regarder dans le saladier de Camila. « Don’t know. » Il haussa les épaules en se léchant les lèvres. Ca donnait vraiment envie, rien qu’à l’odeur de sucre. « Because you were like me but i didn’t know that until… we hang out together. » Puis elle rappelait les mots durs qu’il avait employé quelques jours auparavant, et elle les avait gardé, pour s’en rappeler. Il secouait la tête. « No. It was unfair of me to say that, because i think it’s… like fear ? You only know negativity in your life and… the unknown is scary so… you would rather be in your comfort zone of sadness instead of try something maybe painful but new. » Il était surpris de lui-même. « Before today. » Evidemment. Sur le moment, c’était ce qu’il avait pensé, mais il avait préféré être plus violent dans ses paroles. « I can be a philosopher now ! » Socrate n’aura qu’à bien se tenir.

et je me demande si tu me vois vraiment comme ça. si tu penses réellement que je suis ce genre de fille. que y a tout ce mauvais qui ressort de moi. parce que c’est pas ce que je veux tu sais ? je ne veux pas que tu me vois comme ça. tu sais, y a quelques années, avant qu’on se rencontre, avant que l’histoire avec pluton ne vienne me dévaster, j’étais tellement à l’opposée de celle que je suis maintenant. je riais tout le temps. pour rien, pour le plaisir. j’aimais la vie en générale et toutes les choses simple qu’elle pouvait offrir. on m’associait souvent avec la bonne humeur et puis cette fille là, elle a finit par disparaître. parfois, j’aimerais pouvoir la retrouver mais j’ai l’impression que ça n’arrivera jamais. qu’elle a été trop endommagée pour réussir à le faire sortir des décombres. « perfect » et j’avais déjà hâte que l’on puisse réserver des billets, faire nos bagages et s’envoler loin de tout ça. et puis tu m’sors un truc, ça me dépasse. ça doit se voir devant mon air interloquée puisque presque aussitôt tu tentes de me faire une description. hop, petite illumination. « oh, you mean : baywatch. » non mais parce que pamela anderson et maillot rouge, tout le monde sait forcément de quoi on parle. et j’secoue la tête amusée. en réalité, j’espère sincèrement ne pas ressembler à ça en sortant de l’eau. probablement que je la trouve trop vulgaire. et bref, j’me lançais dans la confection de cupcake pour te faire plaisir alors que t’étais en train de loucher sur le saladier. pour la peine, tu récoltais une tape sur la main. « don’t touch » faut s’avoir s’armer de patience dans la vie. « yeah but in fact, you truly think i’m this sad girl because it’s my confort zone. » j’hausse les épaules me concentrant sur les quantités à verser avant de soupirer. « i don’t want to be this girl. i.. don’t want you think of me like that. » t’imagines ? quand tu penses à moi tu vois la dépression ? horrible. « i’m gonna work on that. »

Il essaya de plonger son doigt dans la pâte, mais Camila lui frappa la main pour qu’il ne le fasse pas. Il leva les yeux au ciel en récupérant sur le bout de son doigt le peu d’appareil qu’elle avait commencé à cuisiner. Puis il réfléchissait à ce qu’elle lui disait. Il n’était pas forcément d’accord, puisqu’il ne la voyait pas triste. Enfin… si. Mais pas tout le temps. « No, it’s like… you’ve been through soooo much. So that’s normal to be sad and depressed. I think it’s the way you are now because of what happened, but it’s not the way you are normally, you understand ? » Mais Victor il le voyait, ce qu’elle cachait. Ce sourire, cette fille joyeuse et complètement intrépide, cette femme qui ne se laissait pas faire, qui avait le pouvoir d’obtenir ce qu’elle voulait. Il la voyait, lui. Alors il voulait la retrouver. Et elle annonça qu’elle travaillerait sur ça. Et il haussa les sourcils, un petit sourire sur les lèvres. Voilà. Ca, c’était sa Camila. Celle qui se bat. « That’s a pretty good idea. » Il vint derrière elle pendant qu’elle s’occupait de préparer les cupcakes pour venir l’embrasser dans le cou, la joue, la pommette, la mâchoire, et il la repartit mais cette fois ci, il récupéra son sac pour le poser dans la chambre. « You’re not gonna throw it outside tomorrow ? » Avec un peu d’ironie. Il revint ensuite face à elle, et il sortit une clope qu’il alluma pour se la mettre au bec. « You’re the most beautiful person i know in this world… the only problem is… you don’t know that yet. » Il haussait les épaules en étirant ses lèvres dans un sourire et il passait une main dans ses cheveux. Il fronçait les sourcils. Il était temps d’aller chez le coiffeur. « And I love you mon amour. Even if i’m the worst pain in the ass, even i’m a sticky personn behind your ass, really. » Il fronça le nez en riant.

et peut être que ce serait long, peut être que ça mettrait des années avant de réellement fonctionner mais j’allais essayer autant que possible. de travailler sur mes démons et tout ce qui me bouffait jour après jour. parce que je savais que je me devais d’avancer. que je ne pouvais pas rester comme ça. que je ne pouvais pas gâcher le bonheur des autres sous prétexte que j’étais incapable d’aller mieux la plupart du temps. « yes, i understand. » mais ça ne change pas le fait que je préfèrerais que tu ne me vois pas comme ça. parce que ouais, savoir que quand tu me regardais tu voyais une fille triste et déprimée, c’était pas le top. alors même si tu me trouvais des excuses, même si c’était sous prétexte que j’avais traversé beaucoup trop de choses, j’voulais quand même faire en sorte de te renvoyer une autre image. et je t’adressais un doux sourire attrapant une cuillère en bois pour mélanger la préparation. puis tu venais te plaquer dans mon dos, tes lèvres se posant un peu partout sur mon visage me faisant glousser. et quand tu partais ranger ton sac, c’était une pique que je prenais. « who know ? » que je répondais en haussant les épaules. « but i’m probably gonna wait like.. one week ? » une semaine de répit puis je te fous dehors, ça te semble bien comme deal ? « you sounds like cleolya » que je soufflais secouant la tête. parce que ma meilleure amie, elle me répétait ça à longueur de journée même si je me contentais de rouler des yeux à chaque fois qu’elle disait un truc pareil. « i love when you speakin’ french » j’souriais reposant le saladier avant de te regarder. « mon amour » et ouais, l’accent laissait à désirer. so british.

« One week, you’re optimist ! » Il se mit à rire en levant les yeux au ciel. Voilà, c’était ça qu’il voulait. Il avait besoin de respirer le bonheur à chaque fois qu’il la regardait et c’est ce qu’il se passait. Elle avait cette lueur perdue qu’il allait lui rendre à coup d’amour et de tendresse. « And she sounds like a great person to think like that. » Il en avait déjà entendu parler en vitesse, de Cléolya. Etrangement, leur relation s’était toujours construite et concentrée autour d’eux, et de personne d’autre. Ils avaient très peu d’amis en commun, mis à part Zed, et jamais ils n’avaient mis sur le tapis les éléments perturbateurs plus qu’ils ne se perturbaient déjà. C’était aussi peut-être pour ça que Victor s’inquiétait des fréquentations de Camila : parce qu’il ne les connaissait pas. Et l’inconnu, comme il venait de le dire, ça faisait flipper. L’esprit des hommes était malsain et sale, et il savait que quelque part au fond, l’amitié homme-femme n’existait pas. Il regardait Camila enfourner les cupcakes, et venait vite vers elle. « Let me the bowl to lick ! » Et il plongea son index dans le saladier pour récupérer les restants de pâte qu’il mit à sa bouche. Il jeta sa tête en arrière en lâchant un soupir de plaisir. C’était bien trop bon. « I love how you cook. Forever please. » Et il donna son ordre déguisé dans un immense sourire. « I can say stupid things and you can’t understand ! » Et il était tout content de sa découverte. « Pâté en croute. Un cassoulet. Le bois de boulogne. Je t'aime. J'vais te passer la bague au doigt sans que tu t'y attendes. Chien de prairie. Ballonnements.» Et il se mit à rire tout seul dans son coin, comme un gamin.

mais j’trouve ça mignon. la langue française, elle a quelque chose de terriblement sexy. ou alors c’est juste toi qui est diablement sexy. ouais, c’est possible ça aussi. « i know » j’esquisse un sourire amusée joignant finalement mon rire au tiens. je l’aime cette légèreté. comme si rien ne s’était passé les trois derniers jours. comme si t’étais jamais parti. comme si on s’était pas déchirés le coeur mutuellement. « she’s the most beautiful person in this world. in the galaxy. » et de toute manière quand on en venait à cléolya, j’pourrais sortir tous les compliments du monde. parce qu’elle était ma perfection, mon amour, toujours à mes côtés, années après années. et j’finissais la préparation alors que t’attendais pas plus longtemps pour me voler le saladier pour en lécher les bords. « you’re like a child » mais j’souris parce que je trouve ça mignon, j’vais pas dire le contraire. « it’s gonna be forever, don’t worry about that. » parce que je ne compte pas vivre sans toi. et j’suis même prête à apprendre à cuisiner tout et n’importe quoi si ça peut te faire plaisir. juste pour voir ce sourire idiot sur tes lèvres. « don’t » trop tard. j’avais le droit à une avalanche de mot en français et j’arquais un sourcil, la bouche légèrement entrouverte. « pawté en cwoute ? » ok non, j’avais rien compris.